__

Le 22 septembre, à l’occasion de l’inauguration d'un parc éolien maritime à St Nazaire, l'actuel président de la République s'est assis allègrement encore une fois sur la démocratie et le débat public en annonçant le « déploiement d’une stratégie à marche forcée du nucléaire » (sic !). Pour qu’un premier nouveau réacteur nucléaire puisse être opérationnel en 2035. Même si un rapport interne de la Direction Générale de l’Énergie et du Climat dévoilé en octobre 2021 soulignait le caractère irréaliste d'un tel calendrier officiel et envisageait le couplage d'un  possible premier réacteur "vraisemblablement au plus tôt en 2040 » si une « relative maîtrise industrielle » était développée mais plutôt vers 2043, dans 23 ans.

Dans sa foulée d'entêté le petit caporal atomisé a annoncé le détricotage des procédures du droit de l'environnement afin de permettre le démarrage anticipé de la construction de premiers réacteurs (Tricastin et Le Bugey sont des sites envisagés) sans que la population et les instances dites compétentes n'aient le temps d'étudier les dossiers et de dire leur mot. Fi des procédures délibératives censées précéder une telle décision officielle de construction, fi du débat public sur les projets d’EPR, fi des parlementaires sur la future loi de programmation énergie-climat. Illustrant sa fébrilité il a sommé le Conseil National de la Transition Écologique de se prononcer fissa sur le projet de loi qu'il lui a soumis sept jours plus tard. Objectif : que l'Assemblée Nationale où la majorité des député-es roulent béatement et bêtement pour la nucléocratie valide ce sinistre plan.

 

Une monarchie technocratique noyaute et gangrène l'appareil d'Etat

Depuis son origine sinistre (la possession de la bombe atomique) le militarisme français et la caste de Polytechnique/Ecole des mines ont fait de l'énergie et de l'atomisme le fait du prince. Une monarchie technocratique a noyauté depuis plus de soixante ans l'appareil d'Etat, bafoué la démocratie, gangréné les esprits par un discours propagandiste effréné.

polytechnique_mines.pngLes pro-nucléaires de tous bords obnubilés par leur croyance passéiste en le dieu atome et leur ignorance crasse de la réalité n'ont cure de l’impasse économique, financière, industrielle, sanitaire et environnementale dans laquelle la vieille filière obsolète nucléaire française se débat depuis des décennies, et des fraudes et dissimulations d'incidents nucléaires. Pire: ils comptent entraîner le pays et les générations à venir dans la production de déchets radioactifs mortels, les rejets accrus de radioactivité dans l'air et l'eau qui vient à manquer, l'inadaptation de telles installations de mort aux changements climatiques (sécheresse, baisse des niveaux d'eau indispensable au refroidissement des réacteurs), la mise en danger d'autrui en implantant des installations nucléaires en zone sismique; une technologie trop lente à mettre en oeuvre et énergétivore face à l’urgence climatique alors que toutes les autres énergies de substitution existent dès à présent et sont bien moins dangereuses.
 
Le manque de compétence et les incidents qui se multiplient minent déjà toute la vieille filière nucléaire tandis que les impacts délétères sur la santé des habitants, sur les terres agricoles et sur la chaîne alimentaire atteignent un niveau sordide. Il ne faut pas en rajouter. La construction éventuelle de nouveaux réacteurs atomiques demeure une opération lourde, extrêmement coûteuse, lente et sujette à des retards multiples. D'autant que ces investissements colossaux financiers, techniques et humains pourraient être dévolus en cinq ans à peine à une indépendance énergétique totale du pays en 100% renouvelables (géothermie, solaire thermique, hydrolien, hydraulique, solaire électrique, éolien maritime et petit éolien terrestre, biomasse,...) reposant sur une décentralisation démocratique en fonction des ressources et des besoins énergétiques régionaux.
 
La violence d'Etat est le principe de la nucléocratie et du macronnisme
 
En France les désirs de la nucléocratie sont des ordres mais ne font pas pour autant un projet de société viable à court, moyen et long terme. Si les gouvernements et les présidents passent, le fanatisme et le vice restent de mise. Dans le droit fil de la loi ASAP accélérant les procédures de consultation et d’autorisation, le pouvoir d'Etat a cassé le peu de protection régissant la protection de l'environnement. Il  entend, plus que jamais, torpiller la législation environnementale, jeter aux orties les obligations d’urbanisme pour les projets nucléaires, diminuer les études d’impacts, déroger à la "Loi Littoral" et aux réglementations de protection des espèces protégées, réduire la durée des consultations du public, autoriser le démarrage des travaux avant même la fin des enquêtes publiques. C'est la violence d'Etat qui est le principe de la nucléocratie et du macronnisme


Mais imposer des procédures à marche forcée et bafouer la démocratie ne peut cacher pour autant le fiasco du nucléaire en France tel l'EPR de Flamanville toujours pas en service après 12 années de retard, des erreurs de conception, des malfaçons innombrables et un coût pharaonique multiplié par 6. Tel encore les défaillances et avaries plombant les EPR "made in France" en Chine, en Finlande et en Angleterre  alors que partout ailleurs les rares pays nucléarisés sortent du nucléaire et l'arrêtent. L'aveuglement irresponsable du pouvoir et des politiciens grenouillant dans ce jus nauséabond relève d'une attitude criminelle.

 

A chacun et chacune, individuellement et collectivement, de s'opposer à ce sinistre avenir

2021-04-06_experts-nuk-sante.png.pngL'appareil d'Etat et la majorité des politiciens en poste, tout comme les administrations et les pseudo "autorités indépendantes" forme une cohorte de dangereux voyous prêt à tout pour parvenir à leur fin monstrueuse. Il n'y a rien à attendre d'eux, ni écoute, ni prise en compte des arguments, ni démocratie, ni bienveillance, ni raison. Ce n'est pas une pétition ou une simple manifestation fut-elle de milliers d'opposant-es qui les fera dévier de leur stratégie fanatique. Ce n'est pas un recours en justice - forcément long et dévoreur d'énergie et d'argent - qui les fera plier.

Les responsables sont connu-es tout comme les lieux des installations mortifères et des scènes du crime nucléaire. Il s'agit à présent de prendre part à une résistance active qui porte des coups à ce diabolique adversaire. Toute l'argumentation juste et de libération de la domination nucléariste sur nos vies et sur nos territoires, les exemples de luttes des générations précédentes sont autant d'armes complémentaires pour faire capoter ces plans monstrueux. Tout cela ne se passe pas ailleurs, en d'autres pays, à des milliers de kilomètres de chez soi. Agissons avant que s'abatte en France un Tchernobyl ou un  Fukushima.

__

le projet de loi  et l'exposé des motifs
0_logo_pdf.png     .   0_logo_pdf.png