Ukraine: le nucléaire militarocivil menace les peuples et les territoires, la vie, l'environnement. Stop!
Par Rédaction le vendredi 4 mars 2022, 10:48 - International - Lien permanent
Le chantage à l'utilisation de l'arme nucléaire et la prise de contrôle des centrales nucléaires ukrainiennes par la Fédération de Russie alertent sur les risques et menaces du nucléaire civil et militaire tant au niveau régional que national et mondial. Les 16 réacteurs atomiques ukrainiens des centrales nucléaires de
Zaporizhzhia, Rivne, Khmelnytsky et Ukraine du Sud menacent au quotidien
par leurs rejets radioactifs permanents la santé et la vie du peuple
ukrainien, contaminent le bassin aquatique du Dnipro, tout comme les
piscines et stockages de déchets nucléaires sur les sites atomiques. Conçus et construits entre les années 1970 et 1990 les réacteurs sont à bout de souffle et ont connu de multiples problèmes de sécurité
ces dernière décennies. Tout comme ceux du Tricastin et de Cruas en
France. Il n'y a pas de nucléaire propre, il n'y a pas de guerre propre ce sont toujours les peuples qui subissent l'arrogance des nantis, le nationalisme, la culture de la domination et de l'impérialisme. Là-bas comme ici la destruction atomique contamine au quotidien.
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Le chantage à l'utilisation de l'arme nucléaire par la Fédération de Russie, la prise de contrôle des centrales nucléaires ukrainiennes de technologie soviétique par l'armée russe, sa prise de contrôle du site atomique de Tchernobyl (actuellement, plus de 20 000 m3 de déchets solides et liquides sont entreposés sur le site)* où depuis 1996 perdurent des traces mortelles de radioactivité et où la réaction atomique n'est pas totalement sous contrôle alors que tout autour des zones entières continuent d'être toxiques y compris dans la région de Kiev ainsi que là où ont lieu les négociations entre Ukraine et Fédération de Russie : nous montrent à quel point le nucléaire militarocivil menace les peuples et les territoires, la vie, l'environnement.
Les risques et menaces du nucléaire
Cette guerre alerte sur les risques et menaces du nucléaire civil et militaire. Les armes nucléaires d'aujourd'hui même si elles peuvent cibler des objectifs « localisés » entraînent inéluctablement la mort, la désolation et l'hiver nucléaire. Les 16 réacteurs atomiques ukrainiens des centrales nucléaires de Zaporizhzhia, Rivne, Khmelnytsky et Ukraine du Sud menacent au quotidien par leurs rejets radioactifs permanents la santé et la vie du peuple ukrainien, contaminent le bassin aquatique du Dnipro, tout comme les piscines et stockages de déchets nucléaires. En 2017, 2204 tonnes de "combustible" usé mortels étaient entreposées sur le site - 855 tonnes à l'intérieur des piscines et 1349 tonnes en stockage à l'air libre.
De plus, l'eau de refroidissement des réacteurs de Zaporizhzhia est pompée dans ce bassin aquatique et cinq autres réservoirs sont situés en amont de la centrale nucléaire qui dépend entièrement d'eux. Toute rupture de ces barrages pourrait avoir un effet négatif sur l'approvisionnement en eau de refroidissement des réacteurs, risquant de provoquer de très graves conséquences. Les réacteurs nucléaires de Zaporizhzhia ont été conçus et construits entre les années 1970 et 1990. Ils sont à bout de souffle et ont connu de multiples problèmes de sécurité ces dernières décennies. Tout comme ceux du Tricastin et de Cruas en France. Et les générateurs diesel d'urgence de secours АС-5600 ne sont pas sûr de fonctionner en cas de besoin, tout comme ceux de France.
La tentation permanente de domination du monde par les USA et l'OTAN face au nationalisme expansionniste de la Russie
Depuis l'indépendance de l'Ukraine en 1991 suite à la disparition de l'URSS, le pays est en proie à des affrontements entre mouvement pro-européen/OTAN et mouvement pro-russe. Présidents et gouvernements de l'un et de l'autre bord alternent sans fin sur fond d'influences étrangères (le gouvernement américain a financé à hauteur de 5 milliards de dollars depuis 1991 des projets de développement économique, le libéralisme, la démocratie et le rapprochement avec l'Union Européenne tandis que la Russie manœuvre pour garder dans sa sphère d'influence le pays ).
La contradiction au plan de la législation internationale entre respect de la souveraineté des pays et droits des peuples à disposer d'eux-mêmes explose en 2014 d'une part avec le soulèvement (révolution ou coup d'Etat?) de la place Maïdan qui conduit à la destitution du Président en place et d'autre part avec la proclamation d'autonomie-indépendance par la population russophone de la région du Donbass située à l'Est du pays (1). Comme ce fut le cas en Yougoslavie de 1991 à 2001 où l'occident conduit par les USA intervenant militairement sous pavillon de l'OTAN – reniant ses propres statuts - reconnu l'auto-proclamation d'indépendance des Albanais du Kosovo, Bosniaques, Macédoniens, Slovènes, Croates. Plus de 150 000 morts à la clef et une pollution-contamination terrible des sols et de l'air par les armes à l'uranium, le démantèlement du pays.
L'affrontement militaire entre l'armée ukrainienne et les russophones du Donbass soutenue par la Fédération de Russie a pour conséquences, là encore : des milliers de blessés et morts, des milliers d'exilés, des bombardements contre les populations par l'armée ukrainienne, la destruction de lieux de vie et d'habitations, l'inondation de nombreuses mines de charbon empoisonnant l'eau potable et le sol, la pollution grave de l'atmosphère par les armes lourdes, puis utilisation d'armes à sous-munition interdites pourtant depuis 2010 par une convention internationale.
Comme toujours la guerre ne profite qu'aux puissants, aux marchands d'armes et aux capitalistes-oligarques et nationalistes de tous bords. Le nationalisme exacerbe les tensions au détriment de solutions négociées respectueuses des intérêts des peuples. L'impérialisme et les rêves de puissance politico-économique dominatrice déstabilisent et meurtrissent la Terre et le vivant. Que ce soit de la part de la Fédération de Russie ou des USA pilotant l'OTAN et les pays membres qui, malgré leur engagement, n'ont ni désarmé ni respecté la non-expansion de l'OTAN vers l'Est au-delà des frontières allemandes. (2)
Une planète, un peuple, une diversité : solidarité
Cette guerre asymétrique en tant qu'Etats, du petit au grand, est une guerre qui montre que si les frontières sont la résultante historique de conflits antérieurs et de constructions arbitraires idéologiques et culturelles qui peuvent être à tout instant remises en cause : c'est toujours dans un rapport de force toujours préjudiciable aux peuples. Les peuples n'ont jamais rien à gagner d'un affrontement guerrier. On croit mourir pour un pays, on meurt pour un drapeau et les industriels de l'armement.
Si Poutine nie l'existence historique, culturelle, linguistique de l'Ukraine : ce n'est pas l'avis d'une grande part de la population d'Ukraine qui, depuis son indépendance tente de se constituer en peuple et culture. Y compris au travers d'organisations nationalistes violentes extrémistes que nul ne peut soutenir.
La suppression à l'initiative du pouvoir ukrainien en mars 2020 de l'enseignement de la langue russe comme langue régionale officielle d'Ukraine utilisée par près d'un tiers de la population telle que votée en 2012 par le parlement à l'initiative du « parti des régions » (ainsi que des autres langues régionales utilisées chacune par au moins 10% de la population tel le sourjyk (30%), le ruthène (20%), le roumain, le hongrois, …) a représenté une volonté « d'ukrainiser » toute la société à marche forcée. L'interdiction de l’enseignement en russe dans les écoles dès septembre 2021 décidée par le gouvernement du Président Zelinsky a représenté pour une grande partie de la population d'Ukraine une mesure vexatoire, une atteinte à sa diversité culturelle. 121 écoles et plus de 45 collèges/lycées ont été contraints de fermer leurs portes. Ne nous faisons pas d'illusion sur le personnage Zelinsky, multi-propriétaire à sociétés offshore lié aux oligarques ukrainiens, présenté par les pouvoirs occidentaux et les médias oligarchiques de l'Ouest comme un héros. Ce personnage qui soutien un mega-projet touristique titanesque destructeur de 14 000 hectares de forêts en Transcarpathie et contre lequel les écologistes luttent ardemment. Rappelons que Zélinsky n'est pas l'Ukraine loin s'en faut (le dernier sondage indiquait que seuls 21% de la population le soutenait).
Un peuple constitué de multiples filiations culturelles et linguistique
Le peuple ukrainien existe dans ses multiples filiations culturelles et linguistiques (notamment russe, ruthène et ukrainienne). Le mouvement armé de résistance à l'invasion reprend-il aujourd'hui les traditions de lutte, de résistance et d'auto-organisation dont l'armée révolutionnaire insurrectionnelle ukrainienne - la Makhnovchtchina - avait développé contre les Allemands, les Russes blancs tsaristes puis contre la trahison des bolcheviks ou bien au contraire se laissera-t-il glisser sur la pente d'un nationalisme mâtiné de pro-européanisme: nul ne peut le dire aujourd'hui. Raison de plus de soutenir les forces ukrainiennes qui se réclament de l'émancipation. Ce soutien aux ukrainien-nes n'est ni celui du pro-nucléaire Macron (et des autres chefs de file-candidats pro-nucléaires de tous bords), ni celui de l'Otan. C'est celui des peuples solidaires qui résistent à la barbarie, aux menaces et chantages, aux manipulations, aux propagandes.
Notre soutien doit aussi aller à ceux et celles qui, en Russie, rejettent la politique de Poutine parce qu'ils et elles se battent pour la paix, la solidarité entre les peuples, contre le nationalisme et l'extrême droite. De grandes manifestations se sont déroulées dans des dizaines de villes de Russie. Plus de 6500 arrestations ont eu lieu. Le mouvement féministe se mobilise tout comme la jeunesse, les artistes, les journalistes ou les intellectuels. Un mouvement anti-guerre est en train de naître dans ce pays qu'il nous faut soutenir notamment en accueillant les déserteurs de l'armée russe à bras ouvert. Ceux et celles qui se battent contre Poutine avec courage et détermination sont nos frères et sœurs.
La fin de l'invasion et de la guerre en Ukraine ne peut être garantie que si la sécurité de la Fédération de Russie est elle-même garantie.
Une guerre dont sont victimes et seront victimes tous les peuples
Cette guerre se mène aussi entre les États capitalistes dont le principal objectif est l'accroissement des profits pour quelques-uns au détriment du bien de tous, la domination du monde. Elle aura des conséquences en France, notamment sur les classes populaires. Les sanctions économiques prises contre la Fédération de Russie si elles sont justifiées aux yeux des nantis et politiciens occidentaux se répercuteront principalement sur la population et le peuple russe. Elles entraîneront aussi dans nos pays une hausse des prix des produits de premières nécessités, du gaz, du pétrole et encore un peu plus de l'électricité déjà asservit par la nucléocratie française.
Ce n'est pas aux citoyen-nes de payer leur crise, c'est aux grands distributeurs et au CAC40, à Engie et Total, aux nucléaristes EDF et Areva-Orano qui ont reçu depuis des années des centaines de millions d'euros pris dans les poches des contribuables pour les sauver de la faillite au détriment du bien commun et des services publics (de santé, éducation, culture, social,...). Cette crise ne rend que plus urgent la nécessité pour la population et les salarié-es de ces entreprises d'en prendre le contrôle social et de réorienter leurs finalités et processus décisionnels.
Négociations internationales de paix et arrêt du nucléaire
La reprise des négociations - actuellement au point mort - sur la maîtrise des armements et le désarmement nucléaire est un objectif que les peuples doivent exiger de leurs gouvernements respectifs en parallèle à la solidarité avec les peuples ukrainien et russe qui subissent la violence. Soutenons l'organisation d'une Conférence Internationale de sécurité européenne sur la base de la Charte de Paris pour une nouvelle Europe signée en 1990 par 34 chefs d''États et la Charte de sécurité européenne de l'OSCE signée en 1999 ainsi que la réouverture dès que possible des négociations OTAN- Russie qui consacre l'engagement à assurer une sécurité égale et à ne pas rechercher la sécurité au détriment de celle de l'autre.
Il s'agit encore et toujours d'agir pour l'arrêt de tout déploiement de forces nucléaires en Europe et dans le monde - quelles que soient les raisons invoquées - et d'exiger le démantèlement des bases nucléaires en Biélorussie et en Russie ainsi que celles installées par l'OTAN en Pologne et en Roumanie tout comme celles déployées dans les autres pays européens et en France. Sur 27 pays membres de l'Union Européenne 21 sont aussi membres de l'OTAN, ce qui montre les limites d'une soit disante autonomie de l'Union Européenne et d'une hypothétique future défense commune, plus facteur de guerre que de paix.
Pour que la diplomatie l'emporte sur la guerre, les peuples doivent conquérir leur autonomie décisionnelle et sortir de la délégation de pouvoir à quelques sachants et experts, agir pour leur propre sécurité par l'arrêt immédiat du nucléaire et la mise en pré-démantèlement et sécurisation passive des réacteurs nucléaires existants, notamment en France.
Soutien total à la résistance des peuples, Non à l'impérialiste et au nationalisme, Non aux fauteurs de guerre, Paix pour tous-tes, Désarmement-démilitarisation-dénucléarisation général, Ni Poutine ni Otan, Indépendance et non-alignement de la France.
J.R
* les installations nucléaires de la zone d'exclusion de Tchernobyl comprennent les installations nucléaires suivantes : - une centrale nucléaire, avec une tranche (numéro 4) endommagée en 1986, placée dans un sarcophage/structure de confinement et trois tranches (numéros 1 à 3) en cours de démantèlement qui ne contiennent plus de produits de fission atomique (combustible nucléaire) ; - une installation humide d'entreposage du combustible nucléaire usé (ISF-1) contenant plus de 20000 assemblages ; - une installation d'entreposage à sec du combustible nucléaire usé (ISF-2) contenant environ 2 000 assemblages ; - diverses installations de gestion des déchets, y compris les stockages et les installations de stockage en surface situés sur différents sites de la zone d'exclusion.
Entre le 26 avril 1986 (jour de l'accident de Tchernobyl) et la mi-mai 1986, le panache radioactif en provenance de la centrale de Tchernobyl (2300 kilomètres de Paris) a disséminé des éléments radioactifs tels que l'iode 131, le césium 134 et le césium 137 sur la plupart des pays d'Europe. Le césium 137 est encore présent dans certains sols de l'Est de la France plus de 30 ans après l'accident. Au sein des masses d'air contaminées, les radionucléides non gazeux ont été transportés sous forme de particules, appelés aérosols. Au fil du temps, ils ont fini par retomber au sol sous forme de dépôt. L'Ukraine, la Biélorussie et la Russie ont été les pays les plus affectés : ils ont reçu environ 60% de la radioactivité totale rejetée. En France, les dépôts ont été les plus importants dans les départements du nord-est, de Franche-Comté, du sud des Alpes et de la Corse, selon les analyses de l'IRSN.
(1) le Dombass dont les mineurs furent les premiers à se rendre nombreux sur le site nucléaire en perdition de Tchernobyl en 1996 et dont des milliers ne revinrent pas ou moururent dans les années suivantes
(2) Le 16 décembre 2020, lors de l'Assemblée générale des Nations unies (46ème session pleinière), une résolution de l'ONU vise à "combattre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée" : 130 votes pour, 2 contre, et 49 abstentions. Les deux seuls pays qui ont voté contre sont les États-Unis et l'Ukraine. Et tous les membres de l'OTAN, s'ils n'ont pas voté contre, se sont abstenus telle la France. Une prise de position étonnante, qui semblait déjà incohérente avec le discours anti-nazi tenu par les gouvernements occidentaux. Rétrospectivement, au vu du conflit russo-ukrainien qui a explosé fin février dernier, ces votes apparaissent encore plus... éloquents. Notons que les pays qui soutiennent le pouvoir ukrainien dans ce conflit armé sont aussi les membres de l'OTAN ( https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N20/367/68/PDF/N2036768.pdf?OpenElement et https://documents-dds-ny.un.org/doc/UNDOC/GEN/N20/373/68/PDF/N2037368.pdf?OpenElement ).
les États-Unis étant également sous le feu de critiques du fait de la présence de nombreux laboratoires (de guerre) biologiques américains en Ukraine.
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---> A quelques jours de la date anniversaire de la triple catastrophe nucléaire de Fukushilma-Daïchi du 11 mars 2011 la CAN-SE appelle tous ceux et toutes celles qui refusent l'engrenage de la violence et du nucléaire à se rassembler le vendredi 11 mars 2022 pour anniversaire de la triple catastrophe nucléaire de Fukushilma-Daïchi du 11 mars 2011 le CAN84 et la CAN-SE appellent tous ceux et toutes celles qui refusent l'engrenage de la violence et du nucléaire à se rassembler le vendredi 11 mars 2022 à Avignon à 18h30 devant l'hôtel de ville. pour manifester notre solidarité avec les populations victimes des radiations atomiques,. exiger l'abandon immédiat et définitif du nucléaire civil et militaire, . refuser l'implantation de nouveaux réacteurs EPR au Tricastin ou ailleurs, . refuser le chantage nucléaire des puissances impériales, . exiger la dénucléarisation de l'Europe
(lors des choix électoraux prochains: pas une voix pour les candidats pro-nucléaires)
Commentaires
Hipi1eorg9, heà0 612:05 · Résolution de la table ronde anti-guerre des forces de gauche - Moscou, le 24.02.2022
Nous, membres du Parti communiste de la Fédération de Russie(*), du Parti révolutionnaire des travailleurs, du Mouvement socialiste russe, de l'Action socialiste de gauche, citoyens de Russie adhérant aux perspectives de gauche et démocratiques, déclarons ce qui suit eu égard au déclenchement des hostilités sur le territoire de l'#Ukraine :
• Nous condamnons la décision prise par le président russe Vladimir #Poutine d'envahir l'Ukraine, en ce qu'elle entraînera la mort de milliers de personnes des deux côtés. La situation économique des travailleurs·euses des deux pays va se dégrader. L'invasion actuelle ne vise qu'à satisfaire les ambitions odieuses d'un cercle étroit de dirigeants russes en matière de politique étrangère, et constitue également un moyen de détourner l'attention des échecs du gouvernement russe en matière de politique intérieure ;
• Nous exigeons que les dirigeants russes cessent immédiatement leur agression contre nos frères et sœurs du peuple ukrainien ;
• Nous appelons tou·tes les citoyen·nes russes qui adhèrent à des perspectives de gauche et démocratiques à publier sur les réseaux sociaux des revendications adressées aux dirigeants russes visant à mettre fin à l'agression armée contre nos frères et sœurs du peuple ukrainien. Nous vous exhortons à mener une agitation anti-guerre auprès de vos voisin·es, parents, collègues et autres citoyen·nes de Russie !
Si le gouvernement actuel n'est pas capable d'apporter la paix aux peuples, alors la voie à suivre pour y parvenir sera un changement radical de gouvernement et de l'ensemble du système socio-politique.
Evgeny Stupin (Parti communiste de la Fédération de Russie) (*) (membre de l'opposition interne : la direction, elle, soutient Poutine), Boris Kagarlitsky (Rabkor), Grigory Yudin (sociologue), Mikhail Lobanov (Syndicat « Solidarité universitaire »), Kirill Medvedev (Mouvement socialiste russe), Alexey Sakhnin (journaliste, ex-membre du Front de gauche), Nikita Arkin (Mouvement socialiste de gauche), V. Avramchuk (Parti révolutionnaire des travailleurs), Sergey Tsukasov (élu municipal du district d'Ostankinsky), Elmar Rustamov (Russie ouvrière)
Mort à tous les impérialistes.
Pour connaître l'enchaînement des faits et des intérêts, des manipulations de masse,...
Vidéo du "Canard Réfractaire" postée le18 février 2022 : https://www.youtube.com/watch?v=Fap...
Lettre ouverte au président polonais Duda d'un ancien militant de Solidarnosc, sans nostalgie stalinienne ni sympathies poutiniennes.
Pforzheim, 26.02. 2022
à Chancellerie du Président de la Pologne
Par décisions du Président de la Pologne de janvier et février 2022, j'ai été décoré de la Croix de la Liberté et de la Solidarité et de la Croix de Chevalier de l'Ordre de Polonia Restituta pour ma contribution à la lutte dans les années 1980 pour la liberté de la Pologne, pour la démocratie et pour les droits de l'homme.
Malheureusement, la Pologne est aujourd'hui encore plus asservie qu'elle ne l'était dans les années 1980. Politiquement, c'est un État vassal de Bruxelles et de Washington, militairement, un État vassal de l'OTAN et du Pentagone. Sous couvert d'une fausse pandémie, les autorités polonaises violent les droits humains et civils fondamentaux, persécutent le mouvement de résistance et punissent sévèrement les personnes qui luttent pour leurs droits et pour la liberté.
En outre, depuis huit ans, les autorités polonaises soutiennent la junte néonazie criminelle de Kiev, qui honore les criminels de guerre ukrainiens, notamment ceux de la division ukrainienne SS Galizien, coupables de crimes contre l'humanité. Depuis huit ans, la population civile russe du Donbass est terrorisée et assassinée par les soldats de la junte de Kiev, et les autorités polonaises, au lieu de protester contre cela, soutiennent la junte criminelle de Kiev par de la propagande, des financements et du matériel (équipement militaire).
Bien que je méritais amplement les décorations qui m'ont été décernées, leur attribution par les autorités qui perpétuent l'asservissement de la Pologne par l'Occident et qui, elles-mêmes, violent notoirement et même privent les Polonais de leurs droits de l'homme, dans le but de les asservir de manière totalitaire, m'a paru une farce inimaginable : les autorités qui asservissent les Polonais me décernent des décorations pour m'être battu pour la liberté et les droits de l'homme. J'ai trouvé ça carrément insultant.
Par conséquent, je refuse d'accepter les décorations qui me sont attribuées.
Andrzej Szubert
Une adhésion de la Suède et surtout de la Finlande à l’OTAN, avec à la clé des missiles américains à 30 km de Saint-Pétersbourg, serait un casus belli assuré.
Au sud de cette « zone des tempêtes », un avion de chasse et un hélicoptère roumains ont disparu mardi dernier des radars et se sont écrasés. Ont-ils été engagés dans des combats contre l’armée russe ? L’information reste sous embargo.
Bref, l’extension du conflit est hélas une possibilité inquiétante.
Dans ce contexte incandescent, quelle autorité européenne ou française appelle à une désescalade, à la tenue d’une conférence de paix sur la sécurité sur notre continent ? Aucune ! L’heure est aux paroles martiales, aux livraisons d’armes et aux sanctions tous azimuts contre la Russie. Dans son écrasante majorité, le personnel politique français pousse à la guerre à outrance.
Qui prend les décisions ? Qui les applique ? Qui est le chef ? Qui est le subordonné ? Tout se révèle à l’œil nu.
Réponse à G.R : lire les déclarations de J.L Mélenchon , le seul homme politique à pousser à la PAIX et faire des propositions en ce sens .
La fin de l'invasion et de la guerre en Ukraine ne peut être garantie que si la sécurité de la Russie est elle-même garantie.
La sécurité est largement indivisible. La sécurité d'un État nécessite la sécurité des autres, affirme le groupe d'étude de Los Alamos. (source : consortiumnews.com/2022/03/07/a-proposed-solution-to-the-ukraine-war/)
L'un des groupes anti-guerre nucléaire les plus respectés et les mieux informés au monde est le Los Alamos Study Group. Fondé à la fin de la guerre froide à Los Alamos, au Nouveau-Mexique, où les premières bombes nucléaires ont été conçues et construites, le LASG a pour objectif de retirer les armes nucléaires de la politique étrangère. Il a gagné des procès historiques en matière d'environnement, de droits civils et de liberté d'information aux États-Unis, a organisé des centaines de séances d'information au plus haut niveau et a joué un rôle crucial dans la prévention de la production des éléments de base des ogives au plutonium. Alors que la guerre nucléaire menace au-dessus de l'Ukraine, le LASG a publié cette remarquable et urgente analyse des risques et des solutions. - John Pilger.
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By Greg Mello, Los Alamos Study Group
Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, ce qui était un conflit régional est devenu une guerre hybride mondiale dont les enjeux ne cessent de croître, notamment le risque de guerre nucléaire.
Le plus grand danger réside peut-être dans la différence de motivations entre les parties, qui est aussi la cause fondamentale de cette guerre : La Russie recherche la sécurité, tandis que les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN utilisent l'Ukraine pour refuser cette sécurité - pour "briser la Russie", selon l'expression d'Henry Kissinger en 2015. Les États-Unis ne veulent pas la paix, sauf si c'est la paix d'une Russie conquise. C'est pourquoi il n'y a pas de fin évidente aux escalades et contre-escalades. Les États-Unis et l'OTAN voient une opportunité dans la guerre qu'ils ont essayé si durement de provoquer.
La tragédie, c'est que peu de gens semblent comprendre qu'à l'origine de la crise ukrainienne se trouve une stratégie spécifique connue sous le nom de "doctrine Wolfowitz", du nom de Paul Wolfowitz qui, en tant que sous-secrétaire à la défense dans l'administration de George H. W. Bush, était l'un des auteurs d'un document de 1992 qui exposait un manifeste néoconservateur visant à assurer la domination américaine sur les affaires mondiales après l'effondrement de l'Union soviétique.
"Notre premier objectif", indiquait le document, "est d'empêcher la réémergence d'un nouveau rival [des États-Unis], que ce soit sur le territoire de l'ancienne Union soviétique ou ailleurs. ... Il s'agit d'une considération dominante qui sous-tend [une] stratégie de défense régionale et qui exige que nous nous efforcions d'empêcher toute puissance hostile de dominer une région dont les ressources seraient, sous un contrôle consolidé, suffisantes pour générer une puissance mondiale."
La doctrine Wolfowitz a déclenché l'utilisation, après la guerre froide, de l'OTAN comme instrument d'agression sanglante contre la Yougoslavie, l'Afghanistan, l'Irak et la Libye. Elle déclarait, en effet, que la diplomatie était morte et que le pouvoir américain régnait par la violence si nécessaire. Une Russie renaissante dirigée par Vladimir Poutine était la suivante, et à l'horizon, une Chine renaissante.
Le coup d'État de 2014 en Ukraine, orchestré par Washington, qui a destitué un dirigeant élu qui cherchait à renforcer les relations de son pays avec la Russie voisine, est un produit de la doctrine de 1992 et de l'extrémisme qu'elle représente. Victoria Nuland, une idéologue néo-conservatrice et la "personne de référence" du président Barack Obama en Ukraine, a joué le même rôle au sein du département d'État du président Joe Biden.
La doctrine de 1992 est développée dans une étude tristement célèbre de la RAND sur la manière de s'étendre à l'excès et, selon les mots de Kissinger, de "briser la Russie". Telle est la politique étrangère des États-Unis aujourd'hui : un fait bien compris par les dirigeants russes qui considèrent leur pays comme effectivement assiégé par les États-Unis.
Le potentiel des missiles américains pointés vers Moscou depuis les anciens pays satellites soviétiques, ainsi que les déploiements de troupes de l'OTAN, sont la réalité qu'ils voient. Une Ukraine militarisée et virulemment anti-russe, utilisée comme un outil par les États-Unis, avec un souhait exprimé d'avoir des armes nucléaires, sur le point d'envahir des provinces favorables à la Russie à la frontière russe - tout cela était trop pour la Russie. Que feraient, pensez-vous, les États-Unis si une telle situation se produisait au Mexique ou au Canada ?
Depuis 2014, le groupe d'étude de Las Alamos s'est donné pour mission de comprendre le conflit en Ukraine et sa signification pour le monde. Cette année-là, nous avons organisé des réunions publiques et des teach-ins pour en discuter et, depuis lors, nous avons essayé d'examiner les développements comme nous le pouvions. Sous l'administration Obama, nous avons fait part de nos préoccupations aux bureaux du Conseil national de sécurité - et avons été consternés par le manque de connaissances et de compréhension que nous y avons trouvé.
De nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) ont pris position sur ce conflit. À notre avis, la plupart (pas toutes) de leurs déclarations sont superficielles, et/ou omettent les causes de l'invasion telles que la Russie les comprend, ou sont en phase avec la propagande des États-Unis et de l'OTAN.
Les conclusions de base du groupe d'étude
Comprendre pourquoi la Russie a envahi le pays ne signifie pas qu'elle approuve l'invasion. Le point de vue de la Russie est celui d'un danger existentiel pour son existence même. La sincérité de ce point de vue est évidente dans les risques graves que la Russie prend dans cette invasion que, là encore, nous n'avons pas à justifier ni à condamner. Le point de vue de la Russie doit être respecté, que nous l'approuvions ou non. L'incapacité des États-Unis et de l'OTAN, au cours des décennies, à respecter la position de la Russie et à répondre humainement et raisonnablement à ses besoins de sécurité est la principale, sinon la seule, cause matérielle du conflit actuel.
Dire à la Russie ce qu'elle doit faire, c'est le problème, pas la solution. Dans les pays de l'OTAN et plus largement en Occident, ainsi que dans les groupes orientés vers la paix, nous devrions limiter nos impératifs et nos jugements à ce que nous pouvons faire nous-mêmes, dans nos propres pays et en relation avec l'OTAN. Il est impératif d'apporter la paix en Ukraine du mieux que nous pouvons et de ne pas enflammer ou élargir davantage ce conflit. Nos paroles peuvent tuer, ou guérir.
La fin de l'invasion et de la guerre en Ukraine ne peut être garantie que si la sécurité de la Russie est elle-même garantie. La sécurité est largement indivisible. La sécurité d'un État nécessite la sécurité des autres. Il s'agit d'un principe fondamental de la sécurité européenne sur lequel la Russie insiste à juste titre. Les États-Unis devraient l'honorer. La cause fondamentale du conflit actuel est le désir des États-Unis d'affaiblir ou de "briser" la Russie.
Les droits de l'homme, y compris le droit à l'autodétermination politique, sont des piliers des valeurs et institutions occidentales. Le gouvernement ukrainien a refusé les droits de l'homme et l'autodétermination politique aux populations du Donbass. Quelque 13 000 personnes sont mortes au cours des huit années écoulées depuis le coup d'État de 2014, selon les Nations unies. Le gouvernement ukrainien a ouvertement des politiques génocidaires envers les minorités russes. Depuis le coup d'État de 2014 parrainé par les États-Unis, ces derniers et leurs alliés européens se sont servis de l'Ukraine pour miner la sécurité de la Russie.
Les formations et idéologies nazies et néo-nazies en Ukraine présentent un danger évident pour les droits de l'homme et la vie humaine partout dans le monde.
Les organisations de paix et de désarmement nucléaire devraient être alarmées par le soutien des ONG aux efforts des États-Unis pour diaboliser et déstabiliser la Russie.
Ce que veut le groupe d'étude
1. Nous voulons une paix négociée le plus tôt possible. Dans nos propres pays, tous les efforts devraient être faits pour y parvenir. Nous ne voyons pas ces efforts.
2. Nous voulons mettre fin à l'escalade et à l'élargissement du conflit, qui menace le bien-être et la sécurité du monde entier. Aucun de nos pays ne devrait introduire ou transporter des armes, mener des activités militaires ou fournir une formation ou un soutien de quelque nature que ce soit en Ukraine. Les groupes pacifistes doivent s'opposer à toute escalade de ce type. "Aider l'Ukraine par le biais d'une "aide" militaire n'est qu'un moyen de faire tuer davantage de personnes au service des objectifs à long terme des États-Unis de détruire la Russie.
3. Les armes ne doivent pas être fournies aux civils, aux gangs, aux criminels, aux enfants et aux groupes de "stay-behind", de guérilla ou de "Volkssturm". Cela ne fait qu'infliger des souffrances inutiles et nuit aux perspectives de paix, maintenant et à long terme. Il n'y a ni honneur ni légitimité dans de telles tactiques dans les circonstances actuelles.
4. Toutes les sanctions économiques - qui font plus de mal aux citoyens ordinaires qu'aux élites - doivent être levées. Les sanctions économiques sont des armes de destruction massive, avec des effets mondiaux.
5. Nous voulons une dé-nazification mesurée, juste et de jure du gouvernement et des lois ukrainiennes.
6. L'indépendance de la région du Donbass dans les limites administratives d'avant le conflit doit être acceptée par toutes les organisations de paix et tous les États.
7. La décision démocratique de la Crimée de rejoindre la Russie devrait être acceptée par toutes les organisations et tous les États pacifiques.
8. Les groupes de paix doivent soutenir une Ukraine neutre et démilitarisée (c'est-à-dire sans armes lourdes ni capacité de projection de force), qui soit similaire, voire identique, au résultat recherché par la Russie.
9. Les zones civiles ne doivent pas être utilisées comme bases militaires ou d'artillerie. C'est d'ailleurs illégal. Il existe des preuves que les forces armées ukrainiennes se livrent à cette pratique odieuse.
10. L'Ukraine ne doit pas être autorisée à rejoindre l'OTAN. C'est une demande capitale de la Russie, que nous devrions tous soutenir.
11. L'OTAN devrait être dissoute. La plus grande alliance militaire du monde, l'OTAN consomme plus de ressources que toutes les armées du monde réunies, et a mené de multiples guerres d'agression, en violation de la Charte des Nations Unies et des principes de Nuremberg. L'OTAN est également une alliance d'armes nucléaires.
12. Les États-Unis et les cinq États qui accueillent des armes nucléaires américaines devraient, conjointement ou individuellement, mettre fin aux accords d'hébergement nucléaire, ainsi qu'à la formation de pilotes non américains à l'utilisation d'armes nucléaires et à l'utilisation éventuelle d'avions non américains à double capacité pour des missions nucléaires.
13. Il est clair que tout ce qui précède est urgent si l'on veut mettre fin à la tuerie et instaurer une paix durable en Europe.
Greg Mello est le directeur exécutif du Los Alamos Study Group à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.
(Les opinions exprimées sont uniquement celles de l'auteur et peuvent ou non refléter celles de Consortium News.)
L'escalade actuelle du conflit entre les États-Unis et la Russie, deux nations possédant le plus d'armes nucléaires, place le monde dans un grand danger de guerre majeure. C'est le peuple ukrainien qui fait les frais de cette violence, que le gouvernement des États-Unis affirme être "non provoquée", mais qui survient après plus de huit ans d'intervention directe dans le pays, y compris un coup d'État en 2014 dirigé par les États-Unis. Ce sont les peuples du monde qui devront se lever ensemble pour exiger la fin de cette guerre et de toutes les autres.
L'Ukraine est ciblée par les États-Unis dans le cadre d'un plan visant à encercler militairement la Russie par le biais de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). La Russie possède la plus grande masse terrestre de tous les pays, y compris la plus longue frontière avec l'océan Arctique. Les États-Unis sont en concurrence avec la Russie pour le contrôle de l'océan Arctique, les ventes de pétrole et de gaz à l'Union européenne et le maintien de leur statut d'hégémonie mondiale.
Le jour même où la Russie a commencé son attaque contre l'Ukraine, les États-Unis larguaient des bombes sur la Somalie. Quelques jours auparavant, l'attaque saoudienne contre le Yémen, soutenue par les États-Unis, a dégénéré en ce que les Nations unies appellent "la pire crise humanitaire au monde". Des millions de Yéménites sont confrontés à une perte de l'aide internationale qui entraînera une famine massive. En Afghanistan, plus de la moitié de la population connaît une grave insécurité alimentaire en raison du refus des États-Unis de débloquer 7 milliards de dollars de la Réserve fédérale qui appartiennent à la Banque centrale d'Afghanistan. En Palestine, la violence contre les Palestiniens et leur déplacement par les occupants israéliens augmentent. Ces actes d'agression sont presque invisibles dans les médias corporatifs. Nous devons nous demander pourquoi les vies des noirs et des bruns dans ces pays ne semblent pas avoir d'importance.
Les mesures de coercition économique imposées par les États-Unis touchent un tiers de la population mondiale. Ces sanctions illégales sont tout aussi meurtrières que les attaques militaires, mais elles sont moins visibles
Toutes les guerres commencent bien avant le premier coup de feu (d'ailleurs en Ukraine, le premier coup de feu a été tiré au Donbass en 2014 )
Il faut comprendre les causes qui ont donné des effets. Sans nier que toute décision de lancer une guerre ou de l'élargir dans le cas présent. L'Ukraine est un des multiple terrain d'affrontements entre puissances déclinantes d'un côté, montantes de l'autre, mondiales d'un côté, encore plutôt régionales de l'autre.
Les peuples eux veulent toujours la paix et le développement, et ils ont le droit d'avoir leur mot à dire, ou devraient pouvoir l'imposer si ce n'est pas le cas.
L'objectif étant d'atteindre la paix, il est donc aussi de garantir la sécurité de toutes les parties, ce qu'on appelle la sécurité collective, pour pouvoir ensuite passer au grand objectif de l'humanité, le désarmement universel.
Cela commence donc par une désescalade et des négociations, négociations, négociations.
Que chaque partie s'exprime publiquement et que le public puisse juger les arguments des uns et des autres, sans censure des uns ou des autres. Car la vérité est toujours la première victime d'une guerre, d'où les interdictions aujourd'hui des médias en Russie et en Occident.
Le « changement de paradigme » que certains annoncent suite à la guerre d’Ukraine en cours risque fort de ressembler au « monde d’après » qu’ils prévoyaient au début de l’épidémie de covid, c’est-à-dire à la continuation du monde d’avant, soumis au capitalisme et à l’impérialisme. Il ne saurait y avoir de monde d’après sans révolution socialiste.
Au début de la pandémie de covid-19, on nous avait annoncé bruyamment que celle-ci nous mènerait à un « monde d’après » plus respectueux des humains et de l’environnement, plus juste, plus solidaire, etc. On allait voir ce qu’on allait voir. On a vu ce qui est advenu de ces niaiseries : l’économie capitaliste mondiale s’est fort bien accommodée de la pandémie, les écarts de niveau de vie entre la poignée de possédants et la foule des exploités et des exclus ont explosé, les cliques au pouvoir y sont restées, la destruction de l’environnement et de la biosphère a continué de plus belle, etc.
Aujourd’hui, on nous refait le coup avec la guerre d’Ukraine
suite ici : https://lherbu.com/2022/03/monde-d-...
Les engagements violés de l'occident vis à vis de la Russie . Roland Dumas (ancien ministre des affaires étrangères) qui participait aux discussions internationales en 1990 sur le désarmement après la chute du bloc soviétique confirme que, en parallèle de la dispartion/suppression du "Pacte de Varsovie", et la fin de la guerre froide, les troupes de l'Otan ne seraient pas déployées dans les pays des ex-états pro-soviétiques au delà de l'Allemagne. Et que l'Otan serait supprimé. Ce qui n'a pas été respecté.
https://francais.rt.com/internation...
et
https://www.youtube.com/watch?v=5lO...
et un peu plus sur le grand humaniste et démocrate
Zelinsky (multi-propriétaire, propriétaire de nombreuses affaires dans beaucoup d’anciens pays du bloc de l'Est, notamment en Russie, et dont les sociétés offshore de production sont implantées à Chypre. Le parti de Zelensky étant quand à lui dirigé par le PDG du studio Kvartal 95 producteur de la série télévisée éponyme du nom du parti)
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8...
et
https://fr.wikipedia.org/wiki/Volod...
et son premier ministre Denys Chmyhal (issue de l'École polytechnique de Lviv, ancien collaborateur de Rinat Akhmetov banquier, industriel, oligarque ukrainien, milliardaire le plus riche d'Ukraine : https://wikimonde.com/article/Rinat... et https://wikimonde.com/article/Denys...
Amazon a mis en vente sur son site différents articles aux couleurs et logotypes du régiment Azov, une organisation ukrainienne paramilitaire d'obédience néonazie, placée depuis 2014 sous le commandement du ministère de l'Intérieur de l'Ukraine.
Le logotype du régiment Azov est en effet une référence directe à celui de la 2e division SS Das Reich, qui avait brûlé le village d'Oradour-sur-Glane et massacré ses habitants à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Anciennement connu sous le nom de bataillon Azov, le régiment Azov est une unité formée de volontaires ukrainiens aux références nazies, qui est intégrée à la Garde nationale. Il est placé sous le commandement du ministère ukrainien de l'Intérieur, et a été créé en 2014 pour combattre les rebelles de l'est ukrainien, qui refusaient de reconnaître les autorités issues du coup d'Etat de Maïdan. Il est accusé de nombreuses violations des droits humains. Il s'agit également d'un des mouvements extrémistes évoqués par Vladimir Poutine lorsqu'il affirmait la nécessité de «dénazifier» l'Ukraine.
Que la France ne se déshonore pas en soutenant un pouvoir ukrainien et de soit-disant résistants ukrainiens qui se revendiquent des divisions militaires nazies dont le sinistre "bataillon Azov" qui le 28 avril 2013 organisait une manifestation célébrant a Lvov en Ukraine le 70e anniversaire de la fondation de la division SS "Galicie" (s'attirant la réprobation de la Pologne, de l'Allemagne, d'Israel mais pas de la France)


ou qui paradait à Kiev le 10 février 2022 sur la place centrale (le bataillon-Azov, organisation ukrainienne néonazie est placé sous l'autorité du ministère de l'intérieur ukrainien).
Ce bataillon qui massacre les populations russophone du Dombass et se sert de la population civile comme d'un bouclier humain en se nichant dans les bâtiments publics (administration, hôpital, maternité,...)
. Les résidents locaux de la maternité de Marioupol rapportent qu’après avoir chassé tout le personnel de la maternité n ° 1 de Marioupol, les Forces armées ukrainiennes y ont équipé une position de tir.
. Interview du fils d’un des employés de la maternité: « dans les derniers jours de février, des personnes en uniforme ukrainien sont venues à la maternité. Les militaires ont dispersé le personnel et des postes de tir ont été installés dans le bâtiment.
. Des correspondants de guerre rapportent : « Depuis le début de l’opération militaire, cette maternité de Marioupol est occupée par 2 compagnies de la 36e brigade de marine, et tous les patients et le personnel ont été expulsés vers d’autres établissements, et certains même vers leur domicile. ”
Le ministère de la Défense en parle dès le 5 mars : les militants des bataillons nationaux Azov et Aidar tirent depuis des positions dans les écoles, les hôpitaux, les maternités et les garderies sur les troupes de la République Populaire de Donetsk.
"Le gouvernement ukrainien a affirmé qu’une mosquée abritant 80 civils avait été frappée, ce qu’a démenti l’un d’eux, selon qui la bombe a explosé à 700 mètres. Les personnes présentes dans le bâtiment seraient en réalité au nombre de 30."
"Le président de l’Association de la mosquée Souleiman de Marioupol, Ismail Hacioglu, joint par la chaîne turque HaberTürk samedi en début d’après-midi, a assuré que le quartier était sous le feu mais que la mosquée elle-même n’avait pas été touchée. «Les Russes bombardent la zone (…) qui se trouve à 2 km de la mosquée, et une bombe est tombée à une distance de 700 m de la mosquée» avait-il indiqué auparavant sur Instagram."
Un voyage à Oujhorod et à la frontière slovaque
(extrait d'une note d'information de Longo Maï Ukraine de Transcarpathie)
Ce voyage à la frontière slovaque pour récupérer un minibus arrivant de la Suisse m'a rempli d'impressions. Les changements dépassent de loin l'imaginable. Ce qui impressionne d'abord, c'est la bonne organisation, en commençant par la gare d'Oujhorod.
Elle est remplie de milliers de personnes, pour la plupart en mouvement, de volontaires qui aident, donnent des informations et conseils. Des autocars slovaques partent toutes les demi-heures vers la Slovaquie. En ce qui concerne la frontière: déjà, du coté ukrainien, de nombreux volontaires avec du soutien, des boissons chaudes et toutes sortes d'aides.
Plusieurs postes de contrôle des gardes-frontières ukrainiens privilégient les familles avec petits enfants, mais finalement le passage à pieds n'est pas très long. Même pour ceux et celles qui n'ont pas les passeports biométriques, c'est réglé en quelques minutes.
Les hommes entre 18 et 60 ans sont contrôlés plus strictement car ils doivent prouver de quel droit ils font exception à la règle de ne pas pouvoir quitter l'Ukraine.
Selon mon impression, il est impossible ici d’acheter le droit de passage. Dans la vie courante, cette frontière est l'un des endroits les plus abjects que je connaisse. Des douaniers corrompus, gardes-frontières arrogants, gens de passage vulgaires, des nouveaux-riches avec de belles bagnoles, des contrebandiers et autres affairistes, des gens qui partent en travail saisonniers en sachant qu'iels ont choisi l'esclavage moderne, avec le délabrement social que cela implique... C'est un monde macho avec des gens qui tentent de se débrouiller dans cette saleté.
Maintenant, ce sont surtout des femmes avec leurs enfants, petits ou adolescents, des vieux et vieilles, très peu d'hommes ou alors des pères de familles nombreuses. Iels sont tranquilles, pensif/ves, partagent des tartines et des boissons chaudes, ne rigolent pas mais se réjouissent de enfants inconscients.
Encore un aspect très frappant: dans une grande majorité, iels parlent russe!
Après le passage des douanes ukrainiennes et en arrivant sur le territoire slovaque, c'est le véritable miracle qui se produit. D'habitude (pardon, je me répète) c'est un endroit glauque avec des gardes- frontières racistes, corrompus et paresseux. Ce soir-là, il faisait -8°C. Chaque piéton·ne est dirigé·e vers une tente rouge, accompagné·e par plein de volontaires souriant·es ... A la sortie du poste-frontière, de nouveau, l'on en croit pas ses yeux. Immédiatement, il y a des autocars qui emmènent tou·tes ceux et celles qui le veulent à Košice, deuxième ville de Slovaquie. Il y a aussi des bus partant vers la Tchéquie.
Au total, à ce jour, 17000 armes antichars ont été fournies aux militaires et para-militaires ukrainiens par l'occident. Ces forces armées sont équipés de missiles antichars Javelin fournis par l’Estonie, la Finlande et le Danemark, ainsi que de lance-roquettes Panzerfaust livrés par l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et l’Espagne. Pour compléter, précisons que le Royaume-Uni a livré la dernière génération de vecteurs antichars, le missile NLAW et la Suède des AT4. Pour la France, il s’agit d’une livraison du Milan, missile « historique » de l’armée française.
Formés efficacement depuis plusieurs années, équipés d’un matériel de pointe à base de missiles, fort bien renseignés par l’OTAN qui leur fournit les informations des satellites-espions occidentaux, ainsi que les écoutes électroniques, de l’Internet et des réseaux sociaux contrôlés par les GAFAM (les réseaux sociaux étant aujourd’hui la « meilleure agence de renseignement » !), les militaires ukrainiens et para-militaires sont engagés dans une guérilla du XXIe siècle composée de commandos légers, équipés de drones miniatures, de missiles de haute précision avec des équipements de vision nocturne, disposant d’un accès permanent GSM pour « pointer les cibles », etc. Cette guérilla high tech est renforcée par des volontaires étrangers. Remarquons également l’utilisation des drones pour le renseignement, mais aussi, semble-t-il, pour l’attaque au sol. L’écrasement en Croatie d’un drone bombardier est révélateur de cette pratique.
L’armée et le gouvernement Zelensky ne se sont pas effondrés en quelques jours, car ils étaient tout simplement préparés à la guerre. Celle-ci était prévisible de longue date, en tous les cas pour les services secrets américains et britanniques. Le chef d’état-major de l’armée française, le général Burkhard semble confirmer cette hypothèse. Il affirmait tout début mars au journal Le Monde : « La possibilité d’une attaque russe était déjà envisagée à l’été 2021, les informations internes estimant que « les Russes attendraient des conditions favorables, c’est-à-dire qu’il fasse froid », avant de lancer l’offensive. …Le déclenchement de l’attaque n’a donc pas été une surprise », conclut le général.
Les Américains ont encouragé le gouvernement Zelensky à se montrer intraitable sur le Dombass et Donetz, en considérant les accords Minsk comme « n’étant plus d’actualité ». Clairement les Occidentaux ont poussé Zelensky, qui semblait souvent ouvert à la négociation, à adopter une attitude radicale. (Périodiquement, sur ces champs de bataille, se succédaient cessez-le-feu et bombardements meurtriers. Bref, les hostilités pouvaient être réactivées à tout moment, au bon moment. Au total, l’on dénombre plus de 14 000 morts en 7 ans. Malgré les accords de Minsk I et Minsk II et les observateurs de l’OSCE, rien n’a été fait sur le plan international pour suturer cette plaie ouverte
avant que la situation ne s’envenime pour de bon.)
Les Artistes pour la Paix (Montréal, Canada) : Une priorité de paix doit s'imposer face à la propagande
« La neutralité et la démilitarisation de l'Ukraine sont la seule avenue viable de paix ».
L'ancien président de l'Afghanistan Hamid Karzaï a bien averti le président Zelensky: « ne laissez pas les grandes puissances faire leur guerre par procuration sur votre territoire, comme elles l'ont fait chez nous » pendant 43 ans.
L'Ukraine sera neutre comme l'Autriche et la Finlande, acceptera de ne jamais faire partie de l'OTAN et laissera la Crimée à la Russie, comme deux référendums ont confirmé les vœux de sa population à 90%.
Le flot des réfugiés se tarira, la plupart reviendront au pays où la vie normale reprendra.
La communauté internationale et l'ONU forceront bien la Russie à payer un jour pour la reconstruction des villes bombardées.
(source : www.pressenza.com/fr/2022/03/une-priorite-de-paix-doit-simposer-face-a-la-propagande/)
Commentaire de Noam Chomsky, 17 mars
« Je voudrais accentuer le point crucial à inscrire au fronton de toutes discussions à propos de cette terrible tragédie. Nous devons trouver une façon de terminer cette guerre avant qu'elle n'escalade dans la destruction totale de l'Ukraine et vers une inimaginable catastrophe au-delà. LA SEULE ISSUE EST UN RÈGLEMENT NÉGOCIÉ.
Qu'on aime cela ou non, ce règlement doit inclure une sorte d'échappée pour Poutine, OU LE PIRE ARRIVERA. Ce genre de souci doit gouverner nos esprits.
Zelensky a reconnu que joindre l'OTAN n'est plus une opinion pour l'Ukraine. Il a aussi à bon droit insisté pour que l'opinion des habitants de la région du Donbass compte comme un facteur critique en vue de déterminer le règlement. Bref, Zelensky répète les évidences d'un sentier de prévention de cette tragédie – même si nous ne pouvons pas le savoir avec certitude puisque les États-Unis ont refusé d'emprunter ce sentier.
Selon notre compréhension de longue date – des décennies en fait – l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN aurait été comparable à voir le Mexique se joindre à une alliance militaire menée par la Chine, avec des manœuvres communes avec l'armée chinoise en gardant des armes de destruction massive pointées sur Washington. Si on insistait sur le droit souverain du Mexique d'agir ainsi, ne serait-on pas au summum de l'idiotie? L'insistance de Washington à appuyer le droit souverain de l'Ukraine à se joindre à l'OTAN est pire encore, car elle érige une barrière insurmontable contre une résolution pacifique d'une crise, crime choquant appelé de s'empirer s'il n'est pas résolu par des négociations auxquelles Washington refuse de se joindre.
Les raisons de la concentration totale anglo-américaine d'appliquer des mesures guerrières et punitives et leur refus de joindre la seule approche raisonnable pour mettre un terme à la tragédie sont-ils basés sur un espoir de changement de régime en Russie? Si c'est le cas, cette hypothèse serait à la fois déraisonnable et même criminelle. »
en complément du commentaire précédent
Les actions des néonazis et des fanatiques de Bandera (chef ukrainien, collaborateur des Allemands en 1941-43) effrayaient en effet à l'époque de l’épisode insurrectionnel de la place Maïdan à Kiev, une bonne moitié de la population ukrainienne.
en 2021 : enquête internationale journalistique d’investigation connue sous le nom de « Pandora Papers .
Les documents découverts par les journalistes prouvent l’existence de « tractations commerciales secrètes de l’entourage du président Volodymyr Zelensky, de biens immobiliers de luxe au cœur de la capitale britannique, de sociétés qui dissimulent des affaires en Crimée » …
Témoignages sur place:
Dans les zones les plus chaudes à Kharkiv, il y a des familles qui ne veulent pas partir vers l’Ouest de l’Ukraine, même après trois semaines de bombardements. Par exemple, un couple avec deux enfants craint que le mari soit mobilisé et que la femme reste seule avec les petits. C’est la conséquence terrifiante du dysfonctionnement de l’administration militaire régionale.
Pour l'un des principaux représentant de la communauté Rrom d’Oujhorod il s’avère que c’est la merde noire pour cette communauté, bien plus que d’habitude. Trente personnes dorment dans une chambre à tour de rôle. Il.les manquent de tout. Il.les n’ont pas accès à l’aide humanitaire pour les raisons habituelles. Il y a quelques jours, l’un des leurs a été tué dans une agression raciste.
Dons pour l'Ukraine, pétitions en lignes, sollicitations dans les magasins, la machinerie humanitaire a enclenché le turbo et l'injection. L'Union européenne vibre à l'unisson ! Que c'est beau !
Nous aurions souhaité et nous espérons toujours la même ferveur intense, le même élan de fraternité, la même communion pour les massacres qui perdurent au Yémen - 377 000 morts -, au Donbass - 15 000 morts -, en Syrie - entre 400 000 et 500 000 morts - et en Irak - 500 000 morts -.
Mais rien, pas une ligne ou presque, pas de drapeaux qui s'agitent, pas d'artistes bobos déblatérant leurs compassions niaiseuses et sirupeuses, pas de BHL en visite, - notre grand reporter de guerre, mais en studio -, pas de dons, pas de soutien, pas d'élan fraternel, rien. Le néant total. Pire, à en croire la télévision à l'époque de l'invasion de l'Irak par les USA et la coalition internationale, il n'y aurait eu que des "frappes chirurgicales". Quelle ignominie !
La présence des bataillons nazis présents en Ukraine, totalement adoubés par le président Ukrainien et son gouvernement, sont minimisés par la "grande presse", dans une complaisance crasse. Personne ne relate qu'il y a, peu ou prou, 102 000 paramilitaires dans l'armée Ukrainienne !
L'Ukraine est bien loin d'être dirigée par des altruistes. En effet, qui a entendu parler de la loi n°38 sur les peuples autochtones votée le 1er juillet 2021 ? En substance, cette loi interdit aux slaves - Russes et Hongrois - de parler leur propre langue. En finalité, les slaves ne sont plus protégés en Ukraine et sont considérés comme des sous-hommes. C'est la première loi raciale votée en Europe depuis 77 ans. Allo BHL ? https://zakon.rada.gov.ua/laws/show...
les Accords de Minsk 1 (septembre 2014) et Minsk 2 (février 2015), ne prévoyaient ni la séparation, ni l'indépendance des Républiques, mais leur autonomie dans le cadre de l'Ukraine. Ceux qui ont lu les Accords (ils sont très, très, très peu nombreux) constateront qu'il est écrit en toutes lettres que le statut des républiques devait être négocié entre Kiev et les représentants des républiques, pour une solution interne à l'Ukraine.
C'est pourquoi depuis 2014, la Russie a systématiquement demandé leur application tout en refusant d'être partie aux négociations, car il s'agissait d'une affaire intérieure à l'Ukraine. De l'autre côté, les Occidentaux – France en tête – ont systématiquement tenté de substituer aux Accords de Minsk le « format Normandie », qui mettait face à face Russes et Ukrainiens. Or, rappelons-le, il n'y a jamais eu de troupes russes dans le Donbass avant le 23-24 février 2022. D'ailleurs, les observateurs de l'OSCE n'ont jamais observé la moindre trace d'unités russes opérant dans le Donbass. Ainsi, la carte des services de renseignements américains publiée par le Washington Post le 3 décembre 2021 ne montre pas de troupes russes dans le Donbass.
En octobre 2015, Vasyl Hrytsak, directeur du Service de sécurité ukrainien (SBU), confessait que l'on avait seulement observé 56 combattants russes dans le Donbass. C'était un même comparable à celui des Suisses allant combattre en Bosnie durant les week-ends, dans les années 1990, ou des Français qui vont combattre en Ukraine aujourd'hui.
L'armée ukrainienne est alors dans un état déplorable. En octobre 2018, après quatre ans de guerre, le procureur militaire ukrainien en chef Anatoly Matios déclarait que l'Ukraine avait perdu 2 700 hommes dans le Donbass : 891 de maladies, 318 d'accidents de la route, 177 d'autres accidents, 175 d'empoisonnements (alcool, drogue), 172 suite à des manipulations imprudentes d'armes, 101 d'infractions aux règles de sécurité, 228 de meurtres et 615 de suicides.
suite: www.investigaction.net/fr/la-situation-militaire-en-ukraine/
En Ukraine, l'autre guerre de l'information : Un reporter raconte le contrôle des autorités ukrainiennes, du compréhensible à l'absurde...
Le caporal Damien Magrou, unique porte-parole français de la légion internationale mise en place par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Magrou a insisté pour faire biper le nom de la ville d'arrivée des volontaires, et refuse de donner le nombre de Français engagés, celui des morts parmi eux, ou le lieu des batailles auxquelles ils ont pris part. """"Pourquoi ?"
https://www.arretsurimages.net/arti...
Jacques Baud (ancien du renseignement stratégique suisse, sur le conflit Ukrainien, spécialiste des pays de l'Est pour l'ONU et l'Otan) : "En quoi ce conflit est plus sanctionnable qu'un autre ?" : https://www.youtube.com/watch?v=dim...
Selon le Kiel Institute for the World Economy (allemagne) et les données publiques sur l'aide apportée par 31 pays (Etats membres de l'UE, autres membres du G7, institutions européennes) entre le début de l'intervention russe en Ukraine (le 24 février) et la fin mars.
Constats fragmentaires :
. Les Etats-Unis ont versé au pouvoir ukrainien 7,6 milliards d'euros. Un peu plus de la moitié en aide militaire (fourniture d'armes, rations militaires et crédits divers à l'armée), le reste en soutien humanitaire. Au total, plus des trois quarts de l'aide militaire bilatérale fournie à Kiev depuis le début de la guerre proviennent de Washington.
. La Pologne voisine a soutenu le pouvoir ukrainien par près d'un milliard d'euros déboursés essentiellement en aide financière (pour payer militaires, mercenaires, achats militaires à l'étranger),
. Le Royaume-Uni a alloué 700 millions et est le deuxième fournisseur d'aide militaire aux Ukrainiens après les Etats-Unis.
. La France a accordé un prêt de 300 millions d'euros à Kiev et a envoyé plus d'une centaine de millions d'euros d'aide humanitaire. Cependant, le le Kiel Institute for the World Economy ne comptabilise aucune aide française sur le plan militaire, faute de données disponibles. Pourtant le Président Macron a dépêché des troupes militaires françaises dans cette guerre en les plaçant sous commandement de l'OTAN et livre depuis le début des équipements militaires et des armes, équipements de défense, carburant et des dizaines » de missiles.
. Du côté des institutions européennes, un fonds d'un milliard d'euros a été approuvé par le Conseil de l'UE pour rembourser les Etats membres qui aident militairement l'Ukraine. Un prêt d'urgence de 2 milliards d'euros de la Banque européenne d'investissement et toutes les mesures apportées par les Vingt-Sept avoisinent au total 6,3 milliards d'euros.
Evidemment tous ces soutiens ne sont pas de simples dons et emprunt de générosité : ils devront être remboursés par la population ukrainienne, de grès ou de force, et les entreprises occidentales du bâtiments et des travaux publics comme des industries d'armement et de communication se tailleront la part belle dans la reconstruction...
voir aussi : https://www.lesechos.fr/monde/europe/qui-sont-les-pays-qui-aident-le-plus-lukraine-1402160#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h&utm_content=20220421&xtor=EPR-5020-[20220421]
(extrait d'une interview du mouvement longomai en ukraine implanté en Transcarpatie qui organise des transports hors des zones de combats et accueille les réfugié-es dans la communauté villageoise de Nischnje Selyshche)
Max : "je vis dans les coopératives Longo Maï et je fais partie d'autres organisations : Radio Zinzine et le Forum Civique Européen, une organisation créée en 1989 pour le soutien aux réfugiés et à l'agriculture paysanne contre la crise climatique."
Oreste del Sol :" je suis un petit fermier qui vit en Transcarpatie depuis 30 ans, dans la coopérative de Longo Maï qui est en Ukraine depuis 1989, juste avant la chute du mur.
... Nous luttons pour défendre le massif des Svydovets, contre un oligarque ukrainien bien connu, Igor Kolomoïsky*, proche de Zelensky, qui a prévu d’investir deux milliards de dollars pour y faire une ville de 30 000 habitants, alors que c’est une des rares forêts vierges d’Europe, lieu de vie de nombreux ours.
... Notre mouvement, Free Svydovets, a déjà l’habitude de s’organiser pour lutter contre le premier oligarque du pays et contre la mafia du bois.
(Max)... La guerre s'est approchée d'un grand pas vers nous ces derniers jours. Les unités de la défense territoriale de Khoust et de plusieurs autres districts de Transcarpatie ont été appelées au front et sont parties hier, tôt le matin. Cela concerne aussi quelques amis proches du village. Ils ont reçu l'ordre de se préparer très rapidement, ce qui n'est pas tout à fait inattendu. Vu leur manque total d'expérience de combat, sans doute seront-ils affectés par exemple aux points de contrôle proches des zones de combat. Aujourd'hui nous avons appris que leur voyage de deux jours s'est terminé dans la région de Donetsk. C'était inattendu pour tout le monde. Du coup, ce matin près de 80 femmes (mères, épouses...) se sont rendu spontanément à l'administration militaire de Khoust pour protester et demander des explications. Les familles craignent que ces jeunes gars soient envoyés au casse-pipe, sans réellement savoir combattre.
(Oreste) ... Aujourd’hui plus de 1 000 réfugié·es sont dans notre village de près de 2 000 habitants. On essaie de faire le meilleur accueil possible. Nous avons transformé notre restaurant en cantine gratuite pour les réfugié·es avec 300 repas par jour. Dès le premier mois, des gens ont voulu retourner dans des régions moins bombardées comme Kiev ; d’autres arrivaient du Donbass, de Mykolaïv, d'Odessa ; chaque jour il y avait des changements. Il faut encore régulièrement s’adapter à ce qui se passe. Les gens qu’on accueille dans notre village sont surtout des réfugiés des villes. Dans notre village nous avons une vie liée à l’agriculture, au printemps les gens se préparent aux semis au bord des fenêtres. La vie dans les villages des Carpates est assez liée aux changements de saison. Les réfugié·es sont dans d’autres situations que les locaux, on a donc essayé de s’organiser pour qu’il n’y ait pas trop de conflits entre les deux populations.
... Grâce à l’aide humanitaire on a fait venir des semences de pomme de terre, 25 tonnes de semences pour 450 petits paysans et trois tonnes de maïs non hybride que l'on va distribuer en expliquant l’intérêt de semer du « non-hybride », puisque malheureusement, en Ukraine aussi les hybrides sont devenues majoritaires. Or, avec la guerre, nous avons besoin de replanter nos propres semences pour viser une autonomie alimentaire indépendante des marchands de semences et des multinationales. Nous sommes persuadés qu’avec la guerre il y a un risque que de gros investisseurs avec des sortes de "plans Marshall post-guerre" ou le lobby pour l'agro-industrie de l’Union européenne, en profitent pour détruire le tissu social dans nos villages. Il s'agit donc de continuer de faire de la petite paysannerie qui n’est certes pas très rentable, mais que l'on veut respecter car nous pensons qu’elle a un avenir en cas de changement climatique grave puisqu'elle utilise très peu d’intrants et d’énergies fossiles.
(Max) ... Dans l’ADN de Longo Maï, nous veillons à ce que la petite paysannerie puisse se défendre face à l’agro-industrie. Une des déclinaisons de notre projet est ainsi la défense de la petite paysannerie en Transcarpatie via l’acheminement de semences de pomme de terre et de maïs rustique. Nous voulons continuer ce projet puisque la question de l’alimentation est vouée à prendre de plus en plus de place, comme c’est le cas dans tout contexte de catastrophe, au fur et à mesure que les mois passent.
(Oreste) ... Ce qu’on ne dit pas souvent c’est que beaucoup de personnes ne peuvent pas fuir, le gouvernement interdit aux hommes de 18 à 60 ans de sortir du pays. Dans notre région, beaucoup d’hommes voudraient partir mais ne le peuvent pas. Ils se cachent en journée et sortent la nuit. Il faut bien prendre en compte ces différents aspects. De notre côté nous avons concentré notre solidarité pour aider à sauver le maximum de vies, extraire des gens des endroits les plus à risques, et aider ceux qui voulaient fuir vers l’étranger.
... J'étais à Kiev lorsque c’était bombardé. Il fallait deux jours et demi pour y aller et trois jours pour revenir. Avec les couvre-feux le soir, il ne faut pas sortir, si tu sors on peut te tirer dessus (les forces armées ukrainiennes) ; il fallait donc calculer le temps de route et prévoir un logement le soir. Nous avons donc plusieurs lieux étape où dormir et accueillir les personnes qui évacuent, dans différentes villes comme Jytomyr, Khmelnitsky et Zaporijia.
... Ce qui est clair, c’est qu'un système hiérarchique est bien moins préparé à réagir spontanément. Nous nous sommes ainsi inscrits dans ce mouvement qui existe partout en Ukraine et affiliés à d’autres amis, d’autres réseaux militants, notamment liés à l’écologie, avec des personnes en qui nous avions confiance par rapport au danger. Cela ne peut se faire qu’avec des gens suffisamment courageux qui peuvent aller au plus proche de là où ça bombarde, et aider les gens à en sortir. Cela demande aussi une certaine autonomie et de la capacité à réagir rapidement sans attendre que des ordres viennent d’ailleurs.
... Assez rapidement on a reçu des volontaires français, issu notamment des Zads et luttes locales, qui étaient prêts à venir faire les chauffeurs, la cuisine pour les cantines populaires, réparer des logements pour les déplacé·es. Il y a eu un grand élan de solidarité qui s’est déclenché avec des personnes plus loin.
(Max) ... Le problème, c’est que des personnes vont rester avec beaucoup d’armes après la guerre et l'on se fait peu d’illusions sur les rapports de pouvoirs sociaux quand il y a des armes en circulation. Faut-il croire en une véritable autonomie de la population et un mouvement anti-autoritaire alors qu’il y a énormément d’armes qui circulent ? On peut se le demander. On se pose beaucoup de questions avant de pouvoir affirmer « oui, la solidarité va rester après la guerre en Ukraine, il y aura moins de corruption, le rapport entre les gens va évoluer ». Je me pose la question. On connaît le rôle de héros de guerre ! Que va devenir la contestation de Zelensky qui va devenir un héros national alors qu’il a été porté au pouvoir par des oligarques ? Ce sont des questionnements qui ne vont pas que dans le sens de la sérénité. En tout cas, méfions-nous de la vision parfois fantasmée des mouvements de libération armée.
(Oreste)... C’est difficile de croire que cet espoir va suffire à nous faire gober toute sorte de propagande. Comme partout dans le monde, il faudra chercher l’esprit critique de ces situations. Il va y avoir besoin de beaucoup de personnes prêtes à sortir des nationalismes de propagande, besoin de beaucoup de gens qui se rencontrent, dialoguent, et de ne pas rester cloisonné·es dans ses cercles à soi.
(20 avril 2022 . cf2r.org/tribune/communique-du-20-avril-2022/ * 25 chercheurs, dont 13 docteurs)
Devant les attaques infondées et orientées émanant d'individus dont les fonctions devraient les conduire à la retenue et à l'objectivité[1], et de journalistes qui oublient leur propre déontologie pour se complaire dans l'exploitation d'informations invérifiées et souvent inexactes[2], le CF2R réaffirme qu'il maintiendra l'indépendance de ses analyses au sujet de la guerre en Ukraine.
Dans le contexte d'un conflit qui n'est pas seulement militaire mais médiatique, alors que la grande majorité des commentateurs reprennent le narratif élaboré par les Ukrainiens et les Anglo-Saxons, le CF2R s'efforce de tenir la ligne de l'honnêteté, de la neutralité et de l'objectivité. Il se refuse à participer au matraquage unilatéral et à l'entreprise de déformation de la réalité orchestrée par des acteurs partiaux qui n'ont pas toujours fait preuve de la même pugnacité quand l'agresseur appartenait à leurs rangs.
Il est légitime de s'interroger sur les motivations de ceux qui cherchent à imposer cette lecture et à empêcher toute réflexion raisonnée et indépendante. Nous sommes tentés de les qualifier de conspirationnistes – pour eux, tout est systématiquement la faute de la Russie et tous ceux qui ne sont pas d'accord avec leurs analyses sont des agents d'influence de Poutine – et de négationnistes – car ils ne prennent en compte que les éléments servis par le narratif ukrainien et anglo-saxon, excluant systématiquement toute information d'une autre origine.
Le renvoi du général commandant la DRM s'inscrit dans cette logique, car ce service de qualité n'a pas adhéré ni voulu reproduire la version des faits que les Américains voulaient imposer à tous les membres de l'OTAN. La critique qui lui a été faite est donc totalement infondée et injuste[3].
Dans ce conflit, personne ne nie que la Russie est l'agresseur et le CF2R a condamné clairement cette invasion. Mais il condamne également le refus du régime de Kiev d'appliquer les accords de Minsk qu'il a pourtant signés. De plus, nous considérons que l'hystérie antirusse est démesurée au regard du silence complice qui a suivi l'agression de la Serbie par l'OTAN en 1999, celle de l'Irak par les Etats-Unis en 2003 – bafouant tout autant le droit international et la charte de l'ONU –, la légalisation de la torture par le Department of Justice et la mise en place de prisons secrètes par Washington dans le cadre de la guerre antiterroriste.
C'est pourquoi le CF2R n'adhère pas à l'analyse partielle et partiale qui domine et qui refuse de prendre en compte les raisons historiques qui ont conduit à ce drame, car elles mettent en lumière, que cela plaise ou non, le rôle et la responsabilité de l'OTAN et du gouvernement ukrainien dans ce conflit qui n'aurait jamais dû avoir lieu.
Nous estimons que les intérêts de notre pays sont d'avoir une analyse indépendante pour conduire une politique étrangère souveraine et non celle dictée par l'OTAN. Cela est d'autant plus nécessaire que nous serons tôt ou tard amené à rétablir des relations avec la Russie afin de reconstruire un système européen de sécurité pour assurer la stabilité et la protection des populations de notre continent.
Le CF2R, dont la majorité des chercheurs et des membres du comité stratégique sont issus de la communauté de renseignement et ont servi la France – notamment pendant la Guerre froide – ne sauraient recevoir des leçons de patriotisme d'individus appartenant aux milieux atlantistes ou n'ayant jamais servi sous les drapeaux.
Nous les invitons cordialement à retrouver le chemin du bon sens et à analyser cette crise sans les œillères ni surtout l'émotion qui limitent significativement la qualité et l'objectivité de leur jugement ou de leurs productions.
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* https://cf2r.org/wp-content/uploads...
[1] Cf. Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique (FRS), connu comme étant un relais d'opinion atlantiste en France et qui a, entre autres, soutenu l'invasion américaine illégale de l'Irak en 2003.
[2] Antoine Izambard, https://www.challenges.fr/entrepris...
[3] https://www.lemonde.fr/internationa...
des anciens du renseignement américain interpellent Biden
1er mai 2022
Monsieur le Président :
Les médias grand public ont fait mariner le cerveau de la plupart des Américains dans une potion de sorcière d’informations trompeuses sur l’Ukraine, et sur les enjeux extrêmement importants de la guerre. Au cas où vous ne disposeriez pas du type d’informations « non filtrées » que le président Truman espérait obtenir en restructurant le renseignement, nous vous proposons ci-dessous une fiche d’information en 12 points.
Certains d’entre nous, qui étions analystes du renseignement pendant la crise des missiles de Cuba, y voyons un parallèle direct avec la crise ukrainienne. Quant à la crédibilité de notre association (le VIPS), depuis janvier 2003, notre bilan – que ce soit sur l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie ou la Russie – parle de lui-même.
La possibilité croissante de l’utilisation d’armes nucléaires, alors que les hostilités en Ukraine continuent de s’intensifier, mérite toute votre attention.
Pendant près de 77 ans, la prise de conscience commune de l’effroyable pouvoir destructeur des armes atomiques a créé un équilibre de terreur (ironiquement stabilisant) appelé dissuasion. Les pays dotés d’armes nucléaires ont généralement évité de menacer de les employer contre d’autres pays dotés des mêmes armes.
Les récents rappels de Poutine sur la capacité de la Russie à se servir d’armes nucléaires peuvent facilement entrer dans la catégorie de la dissuasion. On peut également y voir un avertissement indiquant qu’il est prêt à les utiliser in extremis.
In extremis ? Oui. Poutine considère l’ingérence occidentale en Ukraine, en particulier depuis le coup d’État de février 2014, comme une menace existentielle. À notre avis, il est déterminé à débarrasser la Russie de cette menace, et pour lui, l’Ukraine est désormais un cas où il ne peut se permettre une défaite. Nous ne pouvons exclure la possibilité que, le dos au mur, il autorise une frappe nucléaire limitée avec des missiles modernes volant plusieurs fois à la vitesse du son.
Une menace existentielle ? Dans l’engagement militaire américain en Ukraine, Moscou voit précisément le même type de menace stratégique que le président Kennedy voyait dans la tentative de Khrouchtchev d’installer des missiles nucléaires à Cuba, en violation de la doctrine Monroe. Poutine se plaint que les sites de missiles « ABM » américains en Roumanie et en Pologne peuvent être modifiés, en insérant simplement un CD différent, permettant de lancer des missiles contre les ICBM de la Russie.
Quant à l’installation de sites de missiles en Ukraine, selon le compte rendu du Kremlin sur votre conversation téléphonique du 30 décembre 2021 avec Poutine, vous lui avez dit que les Etats-Unis « n’avaient aucune intention de déployer des armes de frappe offensive en Ukraine ». Pour autant que nous le sachions, il n’y a eu aucune objection à l’exactitude de ce compte-rendu russe. Néanmoins, l’assurance que vous auriez donnée à Poutine s’est volatilisée, contribuant, comme nous pouvons l’imaginer, à la méfiance croissante de la Russie.
La Russie ne peut plus douter que les États-Unis et l’OTAN visent à affaiblir la Russie (et à l’éliminer, si possible) et que l’Occident pense également pouvoir y parvenir en déversant des armes en Ukraine et en incitant les Ukrainiens à se battre. Nous pensons que ces objectifs sont délirants.
Si le secrétaire d’État à la Défense Llyod Austin croit que l’Ukraine peut gagner contre les forces russes, il se trompe. Rappelez-vous que nombre de ses prédécesseurs (McNamara, Rumsfeld ou Gates, par exemple) n’ont cessé d’assurer aux présidents précédents, à propos de régimes corrompus, qu’ils pourraient l’emporter contre des ennemis bien moins redoutables que la Russie.
L’idée que la Russie serait isolée sur le plan international semble également illusoire. On peut compter sur la Chine pour tout faire afin d’empêcher Poutine de perdre en Ukraine - avant tout parce que Beijing a été désignée comme la prochaine sur la liste, pour ainsi dire. Le président Xi Jinping a certainement été informé de la « Stratégie de défense nationale 2022 » du Pentagone, qui désigne la Chine comme la première « menace ». L’entente Russie-Chine marque un changement tectonique dans la corrélation mondiale des forces. On ne saurait en exagérer l’importance.
Les sympathisants nazis en Ukraine n’échapperont pas à l’attention le 9 mai, alors que la Russie célébrera le 77e anniversaire de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie. Tout citoyen russe sait que plus de 26 millions de Soviétiques sont morts pendant cette guerre (y compris le frère aîné de Poutine, Viktor, durant les 872 jours de l’impitoyable blocus de Leningrad). La dénazification de l’Ukraine est l’un des principaux facteurs expliquant le taux de soutien populaire de Poutine, qui dépasse les 80 %.
Le conflit ukrainien peut être appelé « la mère de toutes les aubaines de dépenses ». Dans son évaluation des menaces, l’année dernière, la directrice du renseignement national, Avril Haines, a identifié le changement climatique comme un défi majeur pour la sécurité nationale et la sécurité humaine, ne pouvant être relevé que par des nations travaillant ensemble. La guerre en Ukraine a d’ores et déjà détourné l’attention de cette menace imminente pour les générations futures.
Précisons que nous avons envoyé notre premier mémorandum de ce type au président George W. Bush le 5 février 2003, critiquant le discours prononcé par Colin Powell à l’ONU ce jour-là, un discours bourré de renseignements non confirmés. Nous avons envoyé deux mémos de suivi en mars 2003 pour avertir le président que les renseignements avaient été trafiqués de façon à justifier la guerre, mais ces mémos sont restés lettre morte. Nous terminons le présent mémo par le même appel que nous avions lancé, en vain, à George W. Bush : « Vous seriez bien avisé d’élargir la discussion au-delà du cercle de ces conseillers, clairement déterminés à mener une guerre à laquelle nous ne voyons aucune justification impérieuse et dont nous pensons que les conséquences involontaires risquent d’être catastrophiques. »
Enfin, nous répétons l’offre que nous vous avons faite en décembre 2020 (dans le mémorandum VIPs référencé ci-dessus) : « Nous sommes prêts à vous soutenir avec une analyse objective, qui dit vraiment ce qu’il en est. Nous suggérons que vous pourriez bénéficier ainsi d’un apport ‘extérieur’ de la part d’agents de renseignement vétérans, ayant plusieurs décennies d’expérience de ‘l’intérieur’ ».
POUR LA DIRECTION DE VIPS, anciens professionnels du renseignement, en défense de la santé mentale :
Fulton Armstrong, ancien responsable national du renseignement pour l’Amérique latine et ancien directeur du Conseil national de sécurité pour les affaires interaméricaines (retraité) ;
William Binney, directeur technique de la NSA pour l’analyse géopolitique et militaire mondiale, cofondateur du Signals Intelligence Automation Research Center de la NSA (retraité) ;
Richard H. Black, ancien sénateur de Virginie, colonel de l’armée américaine (retraité), ancien chef de la division du droit pénal, bureau du juge-avocat général, Pentagone (VIP associés) ;
Graham E. Fuller, vice-président du National Intelligence Council (retraité)
Philip Giraldi, CIA, officier chargé des opérations (retraité) ;
Matthew Hoh, ancien capitaine de l’USMC en Irak et officier du service extérieur en Afghanistan (VIP associés) ;
Larry Johnson, ancien officier de renseignement de la CIA et ancien fonctionnaire du département d’État chargé de la lutte contre le terrorisme (retraité) ;
Michael S. Kearns, capitaine de l’Agence de renseignement de l’USAF (retraité), ancien maître instructeur SERE ;
John Kiriakou, ancien agent de la CIA chargé de la lutte contre le terrorisme et ancien enquêteur principal de la commission des affaires étrangères du Sénat ;
Edward Loomis, informaticien en cryptologie, ancien directeur technique de la NSA (à la retraite) ;
Ray McGovern, ancien officier d’infanterie et de renseignement de l’armée américaine et analyste de la CIA, conseiller présidentiel de la CIA (retraité) ;
Elizabeth Murray, ancienne responsable adjointe du renseignement national pour le Proche-Orient, National Intelligence Council et analyste politique de la CIA (retraitée) ;
Pedro Israel Orta, ancien officier de la CIA et de la Communauté du renseignement (Inspecteur général) ;
Todd Pierce, MAJ, Juge-avocat de l’armée américaine (retraité) ;
Theodore Postol, professeur émérite, MIT (physique). Ancien conseiller scientifique et politique pour la technologie des armes auprès du chef des opérations navales (VIPS associé) ;
Scott Ritter, ancien MAJ., USMC, ancien inspecteur des armes de l’ONU, Irak
Coleen Rowley, agent spécial du FBI et ancienne conseillère juridique de la division de Minneapolis (retraitée) ;
Kirk Wiebe, ancien analyste principal, SIGINT Automation Research Center, NSA (retraité) ;
Sarah G. Wilton, CDR, USNR, DIA, (retraitée) ;
Robert Wing, ancien agent du service extérieur (associé VIPS) ;
Ann Wright, colonel de l’Armée américaine (retraitée), agent du service extérieur (a démissionné en opposition à la guerre en Irak).