L'imposture "écologique" Jancovici ou la droite décomplexée
Par admin le dimanche 30 mai 2021, 13:50 - National - Lien permanent
Tribune signée par une quarantaine d'organisations et collectifs* . En France, s’appuyant sur l’inquiétude liée à la crise climatique, une
industrie d’État - le nucléaire - tente d’imposer ses « avantages » pour
préserver le climat, en diffusant des informations souvent tronquées ou
approximatives, voire mensongères.
Parmi les personnalités au centre
de ce travail de réhabilitation d’une industrie pourtant très malmenée
(plusieurs accidents à travers le monde, en crise financièrement,
l’impossible gestion des déchets…), Jean-Marc Jancovici et ses réseaux,
structurés autour d’une entreprise, Carbone 4, et d’une association : Le
Shift Project.
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En France, s’appuyant sur l’inquiétude liée à la crise climatique, une industrie d’État - le nucléaire - tente d’imposer ses « avantages » pour préserver le climat, en diffusant des informations souvent tronquées ou approximatives, voire mensongères. Parmi les personnalités au centre de ce travail de réhabilitation d’une industrie pourtant très malmenée (plusieurs accidents à travers le monde, en crise financièrement, l’impossible gestion des déchets…), Jean-Marc Jancovici et ses réseaux, structurés autour d’une entreprise, Carbone 4, et d’une association : Le Shift Project.
La pensée de Jean-Marc Jancovici structure celle du Shift Project et de Carbone 4. Ces dernières sont en fait des outils au service de la vision de la société que développe Jancovici. Il part d’un point de vue d’ingénieur pour arriver à une position idéologique qui va bien au-delà d’un discours sur l’urgence climatique. Au-delà du discours de Jancovici, c’est cette vision de la société que nous dénonçons.
C’est en pensant à nos ami·es, avec qui nous partageons de nombreux combats écologistes (au sens large), que nous avons écrit les lignes qui suivent, car l’influence de Jean-Marc Jancovici traverse plusieurs de ces courants se réclamant de l’écologie, les influençant parfois. Nous pensons que ces camarades doivent aborder les arguments de cet expert avec à l’esprit un certain nombre d’éléments :
Qui finance les entreprises (et associations) liées à Jancovici ? D’où parle-t-il ? Que dit-il vraiment ? Quel intérêt peut-il en tirer ? Quelle vision du monde y a-t-il derrière ce discours ?
Qui est Jean-Marc Jancovici ?
Diplômé de l’École Polytechnique et de l’École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris, il enseigne à Mines Paris Tech. Il est membre du Haut Conseil pour le climat. Il conseille à ce titre les dirigeants politiques. Au coeur de l’élite, il est un premier de cordée !** Ce parcours qui lui permet d’asseoir sa place dans les cercles du pouvoir, lui permet aussi de se faire respecter des médias même quand il les malmène (1), dans un monde où la place des experts techniques, des « savants » l’emporte sur le reste.
À noter, à ce stade, l’implication historique considérable des grandes écoles (Polytechnique, l’École des mines) dans la fabrique des futures élites du nucléaire français. La plupart ont été formées dans ces incubateurs du nucléaire, sans jamais remettre en question cette énergie. Cette élite aura été déterminante dans le lancement du programme nucléaire en France. Remettre en cause le nucléaire serait reconnaître que cette élite nous a conduit dans l’impasse qui est la nôtre aujourd’hui. Seules quelques personnalités issues de ces Hautes Écoles, comme Albert Jacquard et Bernard Laponche, ont remis en cause ce modèle dominant.
Jean-Marc Jancovici est aussi co-fondateur et co-dirigeant de l’entreprise Carbone 4, un cabinet de conseil indépendant spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique. Ceci n’est pas anodin, car quand il fait une conférence devant des dirigeant·es ou des cadres d’entreprises, il est devant sa potentielle clientèle, et n’hésite pas, par ailleurs, à leur proposer de la formation (2).
Le Shift Project, qui est derrière ?
Selon sa propre présentation (3) The Shift Project est un think-tank qui oeuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. L’objectif du Shift Project est donc en premier lieu économique.
À l’image de son Président, Jean-Marc Jancovici, The Shift Project défend le climat en présentant le nucléaire comme une énergie non carbonée (nous y reviendrons plus loin).
Qui dirige le Shift Project ? (4)
La plupart des dirigeant·es et collaborateur·ices viennent des Hautes Écoles (ingénieur·es, polytechnicien·nes, énarques, HEC…), du monde de l’entreprise, de l’industrie, du milieu bancaire. Certain·es sont d’ancien·nes hauts-fonctionnaires ayant travaillé dans des ministères. On trouve dans le conseil d’administration des représentant·es d’EDF, de Bouygues, de Vinci… (entreprises étroitement liées au nucléaire).
Qui finance le Shift Project (5) ?
Entre autres… EDF, Bouygues, Vinci, BNP Paribas, Enedis, Vicat (un cimentier international lié à l’industrie nucléaire). Le Shift Project ne s’adresse pas à n’importe qui : l’adhésion en tant que membre est réservé aux entreprises, avec lesquelles le Shift signe une convention. Le montant, supérieur à 25 000 €, est défini par un barème en fonction du chiffre d’affaires. Ainsi managée par plusieurs acteurs du monde de l’économie et notamment du nucléaire cette association est en situation de conflit d’intérêt, beaucoup de ses acteur·ices étant à la fois juge et partie.
Jean-Marc Jancovici défend le système économique et politique responsable de la crise écologique que nous vivons. Étudions ce qu’il dit.
Usant d’une rhétorique parfois fine, il semble défendre une forme de décroissance… tout en s’appuyant financièrement sur les plus grosses entreprises.
Mais s’élever contre la croissance, sans remettre en cause le système industriel, financier, économique et au final politique, n'a pas de sens. Il est incohérent de défendre une forme de sobriété sans critiquer la société productiviste responsable des émissions de gaz à effet de serre… surtout en s’appuyant sur les plus grands acteurs du monde industriel !
Jean-Marc Jancovici est d’ailleurs un fervent défenseur de l’économie capitaliste, sur un mode « décomplexé » : « Chez Carbone 4 on est des sales capitalistes. Est-ce que vous pensez que je ferais mieux mon travail si j’étais fonctionnaire ? Je peux vous dire que non. » (6)
Il préconise une société autoritaire pour sauver la planète : « Il faut être capable de s’imposer des efforts extrêmement significatifs, et il faut un pouvoir très fort pour faire respecter ces efforts. » (7)
Son idée de la décroissance ne tient aucunement compte des nécessaires transformations sociales pour éviter un accroissement des inégalités, déjà considérables : « Il va falloir accepter de payer plus cher nos déplacements. » (8) déclare-t-il. Ou bien encore : « Il est tout à fait impossible de concilier trajectoire 2°C et hausse du pouvoir d’achat. » (9) Sur la taxe carbone : « Tout le monde, même les Français modestes, va devoir faire des efforts parce que même les Français modestes consomment trop d'énergie. » (10)
Sa vision de la société est élitiste. Il appelle de ses voeux un gouvernement d’experts. Le ou la citoyen·ne serait, après un apprentissage… avec un enseignant du Shift, en capacité de comprendre “l’expert” à défaut de participer lui-même, ou elle même, aux décisions. « En matière de climat et d'énergies, tout citoyen doit être capable de comprendre ce que dit l'expert, et cela demande au moins 5 à 10 heures de formation ». Citation signée : Jean-Marc Jancovici, président du Shift… et enseignant ! (11)
Sa vision des hommes et des femmes est patriarcale (12). « Le technicisme est une affaire d'homme. [...] Le discours féminin [...] est globalement un discours de douceur. C’est une des raisons pour lesquelles je suis favorable à ce qu'il y ait plus de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises. C'est pas pour une raison d'égalité homme femme. [...] Je m'en fous sincèrement, au sens (où) une femme qui a vraiment envie, elle fait ses preuves et elle avance. » « Arriver dans les hautes sphères politiques c'est un parcours de brutes, et ça ne correspond pas à l'essentiel de la psychologie féminine. [...] Un certain nombre de femmes politiques très visibles sont des hommes en jupe. »
L’ensemble de ces citations, sur divers sujets, permettent déjà de comprendre à quel endroit Jean-Marc Jancovici se situe et quelle société il défend. Mais encore…
Le nucléaire pour remplacer le charbon ! Une position parfois sidérante et incohérente. Sidérant son négationnisme. Avec toujours le même aplomb, il minimise totalement l’impact des accidents de Tchernobyl et Fukushima : « Fukushima aura surtout été un problème médiatique majeur, avant d’être un désastre sanitaire ou environnemental majeur. » (13) « Du point de vue des écosystèmes, et ce n’est pas du tout de l’ironie, un accident de centrale est une excellente nouvelle, car cela crée instantanément une réserve naturelle parfaite. » (14)
Incohérente, sa proposition sur la suppression du charbon grâce au nucléaire.
La production d’électricité mondiale est assurée à 40 % par le charbon et à 10 % par du nucléaire, celui-ci représentant 2% de la consommation finale d’énergie.
Remplacer le charbon par du nucléaire d’ici 2040 nécessiterait que la part du nucléaire dans cette consommation finale d’énergie passe de 2 à 10 %. Mais il faudrait construire plus d’un millier de réacteurs (et sans doute beaucoup plus) pour atteindre cet objectif d’ici une vingtaine d’années ! Dans ses bonnes périodes, le nucléaire a connecté au réseau en moyenne 15 réacteurs environ par an. Le nucléaire est totalement hors délai pour sauver le climat !
La présentation du nucléaire comme énergie non-carbonée est biaisée et ne tient pas compte du bilan carbone de l’ensemble de la chaîne : l’extraction et la transformation de l’uranium, la construction et l’entretien des installations, les tonnes de déchets, ainsi que les innombrables transports tout au long de la chaîne industrielle… et la gestion des accidents qui durera encore de nombreuses années. Tout cela ne fera jamais du nucléaire une énergie décarbonée.
Et puis, désormais, les épisodes climatiques croissants, extrêmes et imprévisibles (tempêtes, sécheresses, inondations, tremblements de terre…) menacent toutes les industries à risque. Les réacteurs nucléaires ont un besoin vital d'eau pour être refroidis en permanence sous peine d'accident majeur pouvant entraîner la fusion du coeur du réacteur. Sans oublier, l’eau rejetée par les centrales qui réchauffe fleuves et rivières, mettant en danger la faune et la flore, ni la production de déchets ingérables, d’une dangerosité extrême, légués aux générations futures (15). Non le nucléaire n’est décidément pas une énergie compatible avec l’écologie !
Jancovici, un écologiste ?
Un discours social inégalitaire, la défense du système économique et politique en place, l’appel à une gouvernance autoritaire, conduite par des élites sous influence d’“experts”, un discours patriarcal, la connivence avec les multinationales, la négation des plus importantes catastrophes industrielles, la promotion du nucléaire dont la crise climatique renforce les dangers… devrait rendre incompatible la vision de Jean-Marc Jancovici avec une vision écologiste du monde.
Si le doute subsiste, alors il nous faut proposer notre vision de l’écologie
Nous défendons :
-Une re-localisation qui permettrait de poser les besoins énergétiques au plus près des territoires en évitant les gaspillages.
-Une écologie basée sur la démocratie, le respect de la terre et de ses habitant·es dans leur globalité et leur diversité. Antiraciste, féministe, sociale et rendant enfin justice aux populations colonisées.
-Une écologie non confisquée par les experts. Il ne s’agit pas de nier le rôle important de la science dans nos sociétés, ni son rôle de conseil, mais les grands choix de société appellent une véritable démocratie où un peuple informé et qui débat, est acteur des décisions qui pèsent sur la vie de chacun·e.
-Une écologie basée sur la sobriété, et non pas sur la continuité de l’infernal couple production/consommation.
-Une écologie qui se débarrasse du nucléaire, cette énergie centralisée et anxiogène, menace permanente, liée depuis toujours à la culture guerrière, au nucléaire militaire et à l'opacité de ses noirs secrets défense.
Non, le Shift Project et Jean-Marc Jancovici ne nous proposent pas de véritables alternatives écologistes et politiques à la crise que nous traversons.
Oui, il nous faut, organisations, citoyen·nes, continuer à réfléchir ensemble et démocratiquement aux solutions que nous souhaitons mettre en place, sans nous laisser confisquer notre pouvoir par des élites auto-proclamées expertes.
* premiers signataires :
Amis de la Terre Poitou, Anv-Cop21 Montpellier, Arrêt du nucléaire Hérault, Attac France, Attac Alès, Attac Flandre, Attac La Ciotat, Attac Montélimar, Attac Montpellier
Chang (Collectif halte au nucléaire Gard), Collectif alarme nucléaire de l’orléanais, Collectif antinucléaire de Vaucluse, Collectif Arrêt du nucléaire, Collectif Contre l’Ordre Atomique (Adn75), Collectif des Faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM de l’Hérault, Comité soutien Bure Hérault, Confédération Nationale du Travail Hérault (éducation santé social), Coordination Antinucléaire Sud-est, Coordination Stop Cigéo, Décroissance Ile de France, Eau Secours 34, Ensemble Hérault, Fédération Sud rail, Fédération des travailleur-se-s de la CNT (FTE-CNT), Greenpeace Montpellier, Maison Commune de la Décroissance, Mouvement contre le crime atomique, Nouveau Parti Anticapitaliste Hérault, Réseau Sortir du nucléaire, Sortir du nucléaire Aude, Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye, Sortir du nucléaire Pays nantais, Sortir du nucléaire 49, Sortir du nucléaire 72, Stop Nucléaire Drôme-Ardêche, Tchernoblaye
Technologos, Théâtre de l’Adn, Union Communiste Libertaire Hérault, Vivons sans nucléaire (Poitiers)
pour signer cette tribune collective (organisation ou personne) : https://framaforms.org/jancovici-le-shift-project-une-imposture-ecologique-1623220744
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voir sur ce sujet les autres articles de la CAN-SE:
19/02/2021 - Les approximations, manipulations et mensonges du pro-nucléaire Jancovici et de son opération "Shift Project"
15/02/2021 - Alerte à l'offensive du lobby du nucléaire
21/01/2020 - Offensive pro-nucléaire à l'occasion de la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE)
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** JM Jancovici a été sélectionné par la French American Foundation pour suivre les conditionnements-formatage du programme ultra-libéral pro etats-unien "Young Leader" tout comme Edouard Philippe (1er ministre et directeur des relations publiques d'Areva), Anne Lauvergeon (Pdg d'Areva), Emmanuel Macron (Président de la République), François Hollande (Président de la République) et 400 autres décideurs (économiques, médiatiques, politiques)
1 - Émission de Guillaume Erner, France Culture, le 7 novembre 2019 : Transition énergétique : avons-nous encore le temps ?
2- Voir la conférence de l'Atlanti Forward Thinking Series à Genève le 17 septembre 2020, à partir de 1h41mn
3- theshiftproject.org/ambition/
4- The Shifproject.org, page gouvernance
5- Idem mais onglet ”Nos financeurs”
6- Facebook live le 8 mai 2020 à 1’26’30
7 -Facebook de Jean-Marc Jancovici. Live le 2 décembre 2019 à partir de 3’45
8- Émission #EtApres. France 2 -16/04/2020 à 1’45
9- L’Express, Jean-Marc
Jancovici : Baisse du réchauffement et hausse du pouvoir
d'achat
10- Jean-Marc Jancovici à propos de la taxe carbone -Le
Moniteur
11- Rapport: the shift project.org.Page 5.
12- Entretien sur
"Présages" le 22/02/2018 pour l’ensemble de ce paragraphe à 1’21
13
et 14 - La Tribune, février 2012
15 - ajout de la CAN-SE, du CAN84, du MCCA :
les rejets quotidiens délétères de radioactivité des installations
nucléaires 24h/24h dans l'air que nous respirons et l'eau que nous utilisons
Commentaires
Nous entendons souvent des sornettes racontant que le nucléaire permettrait de lutter contre le changement climatique, ce qui est parfaitement faux (voir à ce sujet notre dossier publié par l'excellent magazine Nature et Progrès : https://cutt.ly/YnuQX5y).
En réalité, c'est exactement l'inverse qui se produit : qu'ils s'agisse de canicules, d'ouragans, ou d'autres événements, c'est le changement climatique qui s'attaque au nucléaire, obligeant les opérateurs à arrêter les centrales préventivement... ou en urgence, frôlant parfois la catastrophe.
Bonjour
Etant professeur à Mines-Télécom, je reconnais en Janco le discours des grands corps de l'Etat. Le nucléaire, fierté nationale, jusqu'à l'absurde puisque c'est un gouffre financier et tout ce qui ira dans le
renouvellement de cette industrie n'ira pas dans des solutions plus sûres et plus démocratiques. La tribune le tire du côté "du marché" alors que sur cette question en effet c'est un pragmatique : le marché oui, mais piloté par les grands corps. C'est d'autant plus facile que les grands corps sont des deux côtés, dans le privé et dans le public : ce sont les mêmes, avec les mêmes opinions quant à ce qu'il faut faire. Ils sortent des mêmes écoles (où j'enseigne...) et font partie des mêmes réseaux d'anciens. C'est la "noblesse d'Etat" (Bourdieu) à la française, qui fait que la France est un pays d'ingénieurs - "le" pays des ingénieurs. Si on néglige cela, on ne peut pas comprendre le positionnement de Janco.
Ca évolue, mais c'est de là qu'on part. Son audience vient aussi de là : au contraire des écolos, il a les codes culturels des grands corps, il a ses entrées. De même ses petites anecdotes un peu sexistes que la tribune monte en épingle etc. Les grands corps, ce n'est pas Alternatiba... Une X avait eu l'idée de créer un corps de l'environnement pour contre-balancer les Mines, Ponts, Télécom etc. Ca n'a pas abouti.
Sur le fond, l'adhésion de Janco au nucléaire n'est pas plus raisonnée que son hostilité envers les renouvelables. Il dit d'énormes bêtises sur ces deux sujets, mais en cela il reflète encore les grands corps. Les jeunes ingénieurs que j'ai en cours sont pour le nucléaire et contre les renouvelables, cela même sans rien connaitre. C'est la culture ambiante, des décennies de propagande d'Etat (car là on ne peut pas dire que "c'est le marché" puisque les grands acteurs dans ce domaine c'est CEA et EDF). Ca s'est modéré avec le temps (aujour'hui c'est plutôt nuke + ENR), mais j'utilise cette opinion très répandue en baromètre.
Lire Ellul... ou Yves Lenoir ("Technocratie française")
Entièrement d'accord avec Fabrice...
Une anecdote qui va dans son sens : La fille d'un ami a intégré polytechnique et a donc suivi les cours de Jancovici (ou plutôt sa propagande pro-nucléaire assaisonnée de greenwashing pour que cela passe mieux). Cette jeune fille extrèmement brillante en maths est par ailleurs d'une naïveté totale pour tout le reste au grand désespoir de son père. A la sortie de polytechnique, elle s'est retrouvée l'année dernière dans un service du ministère de l'industrie. Et devinez quelle a été sa première mission : expliquer aux cadres EDF pourquoi le nucléaire est la solution d'avenir...
Oui le nucléaire, comme le reste est politique. il est historiquement et financièrement lié au militaire et exige la plus hautre concentration structurelle (étatique ou privée).
Le nucléaire c'est l'état dans l'état et l'état au-dessus de toute démocratie.
30% des Français, réparti sur 70% du territoire, voyaient plus les inconvénients des parcs d'éoliennes que les avantages. Pour illustrer : 7 projets éoliens sur 10 sont refusés par les habitants. Pour ce que j'ai entendu, il y a eu de fortes oppositions du côté de Dunkerque, en Bretagne et en Aveyron. Dans les Monts du Forez, il y a aussi une forte mobilisation, et en prime le RN se présente en porte-paroles d'habitants locaux qui ne sont pas écoutés.
(le RN qui, comme Jancovici, est pro-nucléaire)
Le GIEC et d'autres organismes ont montré la nécessité d'une transition énergétique. RTE et ADEME ont lancé il y a quelques mois une consultation ouverte aux professionnels, aux institutions et aux associations sur la cible électrique en 2050. 8 scénarios sont en compétition, dont "sortir du nucléaire d'ici 2050", "répartition diffuse d'EnR sur le territoire" principalement du photovoltaïque, un scénario avec beaucoup d'éolien marin (voir Bretagne et Dunkerque), un scénario faisant la part belle aux grands de l'électricité et 4 scénarios avec du nucléaire neuf. Pour tous les scénarios, il est facile de lire entre les lignes qu'un boulevard se prépare pour les grands groupes internationaux car, EDF étant réduit à une portion congrue, eux seuls seront en mesure d'aligner les compétences et la maîtrise technologique et de se débrouiller dans la problématique de l'électricité, une des plus complexes que je connaisse.
D’après un rapport interne du Giec, les conséquences du réchauffement climatique sont encore plus dramatiques que prévu. À la veille des négociations internationales sur le climat, les scientifiques appellent à un sursaut : « Nous avons besoin d’une transformation radicale. Nous devons redéfinir notre mode de vie et de consommation », alertent-ils. Sans le monstrueux nucléaire
https://reporterre.net/La-hausse-de...
voir aussi les infos de "Reporterre":
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