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Le nucléaire c'est de la radioactivité permanente et de la chimie polluante et contaminante au seules fins d'obtenir des produits mortels de fission atomique. Comme dans les mines du Niger et du Kazakhstan, dans les ateliers et usines de la nucléocratie en France des ouvriers y turbinent et exposent au quotidien leur santé et leur vie. Notamment les salariés sous-traités par des entreprises extérieures à EDF. Ce sont les premières victimes du nucléaire tricolore, celles dont ont ne parle pas pour ne pas effrayer le chaland, les invisibles de l'industrie de domination atomique.

Orano-Areva_mine-usine-inaugutaion-staff.jpgDans les installations "W" et "TU5" d'Orano/Areva au Tricastin qui transforment l'uranium pour les réacteurs nucléaires et retraitent le nitrate d'uranyle : l'une (W) est une ICPE (Installation Classée Pour l'Environnement) tandis que l'autre (TU5) est une INB (Installation Nucléaire de Base) produisant des déchets TFA (prétendus très faiblement radioactifs). C'est là que les ouvriers sous-traités chargés des travaux les plus durs et pénibles sont envoyés, les tuyauteurs, les robinetiers, et autres professionnels. Lorsqu'ils ont atteint un certain seuil d'exposition à la radioactivité ils sont transférés sur une autre installation qui ne prendra pas en compte les doses mortelles précédemment reçues ou bien seront obligés de rester à la maison ou carrément virés.

A la Comurhex Orano, ce jeudi 22 octobre 2020, deux salariés « robinetiers », sous-traités de la société Endel, intervenaient sur une tuyauterie. Mal leur en pris d'accepter ce travail : ils ont reçu sur l’ensemble du corps une grande quantité de poudre d'hexafluorure UF6, un composé de l'uranium (1). Un des intervenants s'étant coupé à la main, sa plaie a vraisemblablement pu être contaminée. De très sérieuses suspicions de contamination interne des deux salariés existent aussi. Loin des discours officiels sur l’analyse de risque, la protection des salariés, les modes opératoires normalisés, les régimes de travail, la consignation des accidents : la réalité crue est là. Le nucléaire ne peut pas être sécurisé ni sécurisant, loin s'en faut, l'humain y est broyé.

Pour la Direction sûreté et sécurité d'Orano-Tricastin "le risque majeur de Comurhex 2 est un risque plus chimique que radioactif" et à ce titre l'installation d'enrichissement uranifère n'est pas considérée comme une Installation Nucléaire de Base (INB) mais relève du statut d'Installation Classée Pour l'Environnement (ICPE)*. Le lobby nucléaire échappe ainsi à des obligations de déclarations et de sécurité lui permettant de botter en touche même si il y a bien sur le site des produits radioactifs contaminants. Les responsables d’activités nucléaires telles que définies par l’article L. 1333-1 du code de la santé publique et les chefs d’établissements dans lesquels sont utilisés des rayonnements ionisants sont tenus de déclarer sans délai à l’ASN tout événement susceptible de porter atteinte à la santé des personnes. Avec le statut ICPE c'est  plus cool. Pas pour les victimes.

Mercredi 28 mai 2014 au matin, c'est un salarié chef d’équipe d’Areva âgé de 53 ans qui mourrait dans un accident du travail à 11 h 30 renversé par un chariot automoteur lors d'une opération de manutention à l’entrée d’un parc d’entreposage de produits uranifères.
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* Dans le style "Lubrizol", l'usine de Rouen qui a explosée et contaminée la région normande.

(1) UF6 : l'hexafluorure d'uranium est un composé de l'uranium dont la synthèse chimique, intervient après l'extraction de l'uranium dans les mines. Une première étape transforme le "yellow-cake" en tétrafluorure d'uranium UF4 (à Malvési près de Narbonne dans l'Aude) puis, après acheminement au Tricastin (Vaucluse), en UF6 avant de prendre la direction de Romans-sur-Isère (Drôme)  pour être intégré dans la fabrication de pastilles d'uranium enrichi composant de base de crayons géants regroupés en grappes de produits de fission qui iront dans le coeur des 58 réacteurs atomiques disséminés sur le territoire français.

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source : http://www.ma-zone-controlee.com/orano-tricastin-lexploitant-sait-il-encore-exploiter/