Vallée du Rhône : le réchauffement climatique et les sécheresses cycliques saisonnières augmentent la menace atomique du Tricastin et de Cruas
Par Rédaction le dimanche 30 août 2020, 00:27 - Rhône Durance - Lien permanent
Non le nucléaire n'est pas la réponse
au dérèglement climatique n'en déplaise aux prétendus
« écologistes pour le nucléaire » menés tambour
battant et oriflammes au vent par le nucléocrate polytechnicien formé à la "French American Fundation"
Jancovici. Bien au contraire : maintenir le nucléaire alors que
sécheresses cycliques et réchauffement climatique impactent les
cours d'eau est une aberration et une démoniaque position. Revue de
détail pour l'un des plus grands fleuves de France, le Rhône, où près de quarante installations nucléaires dont 17 réacteurs atomiques sont venues le défigurer, le pomper, le polluer et le menacer. Le fleuve est officiellement reconnu par l'Etat comme pollué.
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Pour pouvoir fonctionner, un réacteur nucléaire a besoin d'eau, de beaucoup d'eau. Pour se refroidir en pompant en amont l'eau du fleuve ou de la mer le bordant puis de rejeter en aval cette eau prélevée et devenue contaminée au contact des installations radioactives. Sans cela : pas d'électricité d'origine nucléaire. Au passage l'eau froide injectée surchauffée à près de 300° par la réaction atomique se transformera en vapeur dans un système de turbine (Générateur de vapeur/GV) entraînant des alternateurs qui produiront de l'électricité. Un réacteur nucléaire produit deux fois plus de chaleur que d’électricité et cette chaleur est perdue dans l’atmosphère et dans les eaux. Quel gâchis!
Principe idiot évidemment, élaboré par les technos amoureux de la destruction atomique, pour chauffer de l'eau comme le faisaient le gaz, le fuel, le bois ou le charbon. Car la turbine génère du mouvement à partir de deux températures ( thermodynamique) : une source chaude (le circuit primaire de la centrale, lui-même chauffé par la réaction nucléaire) et une source froide (un fleuve, un océan ou même l'atmosphère). Or si la température de la source froide augmente, le rendement de la centrale diminue et pour la même quantité de produits de fission atomique (combustible nucléaire) on produit moins d'électricité.
Dans cette conception nucléaire de la production d'électricité la moindre variation est donc un problème. Le nucléaire est plus vulnérable que n'importe quel autre système de production.
Réchauffement, sécheresses, inondations, débit et niveau d'eau en baisse, risque de défaillances en cascade
Comme les sécheresses font baisser le débit des fleuves le gros point faible des installations nucléaires - le refroidissement – se trouve décuplé. Impossible de pomper suffisamment d'eau. Et s'il n'y a plus assez d'eau pour le refroidissement de la turbine celle-ci ne peut plus fonctionner. Pas de solution autre possible... Et si l'eau vient en plus à manquer pour le refroidissement du réacteur : c'est l'explosion assurée. Et comme il existe aussi des sécheresses d'hiver (tous les agriculteurs vous le diront) en cette période où la France consomme le plus d'électricité : le problème n'est pas que saisonnier et estival.
Si des températures élevées posent
un problème en soit pour les centrales nucléaires ce sont aussi des
températures plus élevées que celles pour lesquelles
l'installation a été conçue - autrement dit : le
réchauffement – qui menacent. Concrètement le rendement et la
disponibilité des centrales nucléaires baisse avec l'augmentation
des températures. L'installation nucléaire est de moins en moins
apte à répondre aux besoins de fourniture d'électricité tandis
que sa rentabilité financière chute et que le danger augmente.
Et comme dans le sud-est élargit (de Dijon au nord à la Méditerranée au sud et de Toulouse à l'ouest aux Alpes à l'est) les centrales atomiques dépendent d'un seul et unique cours d'eau - le Rhône* - elles sont simultanément exposées aux mêmes contraintes hydrologiques et thermiques. Un débit significativement très bas du Rhône obligerait à arrêter 3 réacteurs puis 6 voire 8 ou la totalité. Le réseau électrique centralisé ne serait peut-être pas en mesure d'acheminer dans ces régions l'électricité nécessaire au maintien de la sécurité.
Près d'une quarantaine d'installations nucléaires, dont pas moins de 17 réacteurs atomiques sont situées sur les rives du Rhône, prélèvent son eau pour assurer leur refroidissement et y rejettent leurs effluents chimiques et radioactifs : ceux des centrales nucléaires du Bugey, de Saint-Alban, Cruas, du Tricastin et du site nucléaire de Marcoule. Jusqu'en 1997, le surgénérateur Superphénix (Centrale nucléaire de Creys-Malville) a également sévit sur les rives du Rhône avant d'entrer en phase de démantèlement.
Outre les sécheresses et les canicules, des événements climatiques extrêmes, des inondations, des tempêtes peuvent perturber le fonctionnement de n'importe qu'elle centrale nucléaire notamment sur ses équipements moins bien protégés (transformateurs, portes d'accès, bâtiments annexes,...) ou encore en bouchant les prises d'eau par des débris lors d'une crue telle celle sur Cruas en décembre 2003 où le débit du Rhône atteignit 11 500 m3/s. Les dégâts furent dramatiques dans la plaine du Bas-Rhône (au sud de Tarascon) les digues ayant rompu tout comme celles au nord d'Arles, toute l'agglomération construite au nord-est de la cité est sous les eaux, on compte plus de 8 000 sinistrés tandis que plus au sud, d'autres digues cèdent en aval de Fourques sur la rive droite du Petit Rhône, la Petite Camargue jusqu’à Aigues-Mortes est submergée comme lors des inondations de novembre 1840.
Et si en plus le réseau électrique, les routes, les télécommunications sont fragilisées ou détruites...
La faune et la flore impactées
négativement par les centrales nucléaires d'autant que EDF
bénéficie en plus de dérogations variées
Les centrales atomiques situées sur
des cours d'eau ne sont pas autorisées à réchauffer l'eau de plus
de 1.5°C et/ou à élever la température de l'eau en aval au-delà
de 28°C pour protéger la faune et la flore qui déjà au
quotidien morfle beaucoup. Si en période de fortes chaleurs la
température en amont est déjà supérieure à celle qui est
autorisée en aval, l'exploitant n'a pas d'autre choix que d'arrêter
des réacteurs. Sauf si... EDF demande une dérogation en estimant
que cela mettrait en danger la sécurité d'approvisionnement.
Ce problème est moins sensible lorsqu'il y des tours aéroréfrigérantes qui permettent de refroidir une turbine en faisant beaucoup moins appel à de l'eau venant de l'extérieur. Moins sensibles aux vagues de chaleurs mais consommant beaucoup plus d'eau et problématique en cas de sécheresse, puisque l'eau utilisée pour le refroidissement est évaporée (gaz à effet de serre) et n'est pas retournée au fleuve (1).
Le Rhône est officiellement reconnu par l'État français comme pollué par les polychloro-biphényles (PCB) provenant des transformateurs EDF, sa température moyenne tend à augmenter (+1 à +2 °C sur 30 ans pour les moyennes annuelles), de même que celle de ses affluents, le réchauffement le plus important se produisant au printemps et en été. Une eau qui se réchauffe perd une partie de sa capacité à conserver son oxygène dissous : les poissons et crustacés d'eau douce, la flore et le plancton sont détruits.
Tricastin et Cruas fragilisés aussi par le réchauffement climatique
Pour la centrale atomique du Tricastin (Vaucluse-Drôme) les rejets thermiques des réacteurs nucléaires ne doivent pas conduire - après mélange en aval de la centrale avec l'eau du canal de Donzère-Mondragon et en condition climatique normale - à plus de 28 °C pour la température moyenne journalière. Autrement dit une petite pointe au delà est de fait possible si, après, les rejets passent sous les 28°. L'exploitant peu donc bricoler sa moyenne sur la journée et tant pis pour le biotope. Une dérogation qui ne dit pas son nom.
D'autant que, subtilité de langage et
autre bricolage technico-langagier, l'échauffement moyen journalier du canal entre
l'amont et l'aval du rejet ne doit pas dépasser 4 °C.... sauf si le
débit du canal est inférieur à 480 m³/s en moyenne... journalière.
Dans ce cas EDF peut aller jusqu'à + 6 °C en moyenne chaque jour.
Et pour ne pas effaroucher les exploitants nucléaristes :
lorsque les conditions climatiques sont « exceptionnelles »
(une notion bien vague) les rejets thermiques peuvent montés jusqu'à
: 29 °C pour la température moyenne journalière du canal en aval
après mélange (3 °C pour l'échauffement moyen journalier du canal
entre l'amont et l'aval du rejet). Quitte à s'abriter derrière la
sécurité d'alimentation de l'usine Eurodif-Georges Besse II d'Orano-Areva d'enrichissement
de l'uranium qui a besoin de la production électrique de tout un réacteur nucléaire. (2)
Pour la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) la limite d'échauffement de l'eau par les rejets thermiques est aussi fixée à 28°C en conditions climatiques normales tandis que l'échauffement moyen journalier après mélange des effluents dans le Rhône ne doit pas dépasser 1 °C. Pour autant, là aussi, que les conditions climatiques exceptionnelles le permettent sinon c'est l'autorisation jusqu'à 29 °C. (3)
Le 28 juillet 2011 la centrale atomique de Cruas passait aux travaux pratiques de terrains. L'ASN « Considérant les débits du Rhône historiquement bas constatés au droit de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse » (4) EDF était sommé de « reporter les rejets (radioactifs liquides) à un moment où le débit du Rhône est supérieur à 500 m3/s » et de stocker sur place les liquides mortels tant qu'il y a de la place dans les réservoirs T à concurrence de 60% et dans les réservoirs Ex à concurrence de 75%. Au delà, pour ne pas mettre à l'arrêt les réacteurs et éviter l'emballement atomique, le droit à polluer était ré-ouvert.
En 2018, quatre réacteurs nucléaires refroidis par le Rhône ont ainsi du être mis à l'arrêt pour cette raison. Sur une année glissante (2019 et 2020) , les huit réacteurs nucléaires de Cruas et du Tricastin ont été mis à l'arrêt pendant plus de 850 jours cumulés tant pour les pannes, défaillances, rechargements de produits de fission atomique, réparations de fortune que pour des raisons d'atteinte et menaces naturelles à la sécurité (source RTE). Le nucléaire instable produit donc une "énergie" intermittente, pas plus maîtrisée que celles des autres énergies renouvelables (éolien et solaire) que les nucléocrates affublent de tous les maux. Plus à l'Est, la centrale atomique de Golfech sur la Garonne n'y a échappé que grâce à une dérogation demandée par RTE au nom de la sécurité de l'approvisionnement en électricité.
Graves variations dans les débits actuels et pour le niveau général du Rhône dans les décennies à venir. Opposition d'intérêts entre nucléaire, agriculteurs, usagers domestiques, navigants, résidents au fil de l'eau, barrage hydro-électrique.
Depuis, chaque année apporte chacune une confirmation, qu'Elisabeth Ayrault, Pdg de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui exploite et assure la gestion du fleuve ainsi que la production d'électricité hydraulique, explicite : nous constatons « de graves variations dans ses débits » et nous allons vers « une réduction de son niveau général dans les décennies à venir » (5). Pour l'instant un accord a été conclu avec la Suisse pour qu'ils lâchent de l'eau du lac Léman dans le Rhône lors d'étiage à haut risque (ce qui est arrivé en 2019). Mais les suisses souhaitent naturellement garder leurs eaux pour leurs propres besoins. Et comme les glaciers fondent à toute vitesse - comme ceux des Alpes qui auront disparu d'ici à la fin du siècle - leur eau n'arrivera plus, les sécheresses seront terribles. Le Rhône aura perdu sa source première, le glacier de la Furka.
L'eau du Rhône va devenir de plus en plus rare
d'autant que l'artificialisation des sols notamment agricoles fait
que, l'eau ne s'infiltrant plus, les pluies ruissellent et arrivent
bouillonnantes dans le Rhône (provoquant ponctuellement des
débordements). C'est une eau perdue qui n'alimente plus les
écosystèmes et part directement à la mer.
Or dans la gestion de l'eau la centrale nucléaire est un furoncle au cœur des utilisateurs naturels de l'eau en amont et en aval tels les barrages hydroélectriques, les agriculteurs, les navigants, les usagers domestiques et les industriels,... Et l'écluse gigantesque de Bollène (la plus haute d'Europe) qui régule à ce niveau le débit du canal de dérivation est aussi impactée. 1 million 900 000 personnes vivent sous la menace des centrales atomiques du Tricastin et de Cruas. Et, un peu plus haut, du côté de Saint-Alban et du Bugey ce sont aussi des millions de personnes menacées. Le conflit d'intérêt est sous-jacent. Non seulement pour le prélèvement de l'eau et l'usage hydroélectrique mais aussi par ce que les effluents chimiques dangereux et radioactifs rejetés par les réacteurs atomiques - tels le tritium, l'iode, les détergents, … - se trouvent en sur-volumes et concentrations encore plus contaminantes lorsque le débit du fleuve est faible.
La patronne de la CNR n'est pas optimiste : « Par moments, on n'arrive déjà plus à servir tout le monde... Il va falloir arbitrer la répartition entre les différents usages : l'eau potable, les besoins de la nature, l'agriculture, la navigation, l'hydroélectricité, les centrales nucléaires. Je pense qu'il y aura des guerres de l'eau partout sur la planète, et autour du Rhône... Il faut rétablir, dès aujourd'hui, l'équilibre de ces écosystèmes. » (5)
Le changement climatique a donc déjà un impact sur le Rhône. Si les fleuves ont toujours connu des périodes de hautes et de basses eaux, depuis le capitalocène le débit général du Rhône baisse et le niveau tend vers une réduction de -10 % à -40 % mais avec des pics très importants en hausse comme en baisse. C'est le yoyo illustré par des étiages (période où le niveau d'eau est très bas) qui durent jusqu'en novembre ou alors ont lieu en janvier.
Le nucléaire n'a plus rien à faire là dans cette situation.
Jean-Pierre Seignon
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* Le Rhône, long de 812 kilomètres parcourt un tiers (290 km) en Suisse se jetant dans le Léman pour en sortir à Genève et deux tiers (522 km, selon l'Encyclopédie Larousse, ou 545 km, selon le Sandre) en France. Il prend sa source dans le glacier du Rhône, en Suisse, à une altitude de 2 209 m, à l'extrémité orientale du Valais, dans le massif des Alpes uranaises. .. Il traverse les régions d'Auvergne-Rhône-Alpes, d'Occitanie, de Provence-Alpes-Côte d'Azur et termine son cours dans le delta de Camargue pour se jeter dans la mer Méditerranée. Port-Saint-Louis-du-Rhône est la dernière ville traversée par le Rhône.Il s'étend 97 800 km2, dont 90 000 km2 en France, soit environ 17 % de la superficie de la France métropolitaine, et 7 800 km2 en Suisse, soit 18,89 % de la superficie de la Suisse.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000019277942&categorieLien=id
Le 5e rapport du GIEC se contente de mentionner parmi les "vulnérabilités clés" pour le continent européen mais sans apporter plus de détails.
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000032495706&categorieLien=id
interview du 2 août 2020 au journal « Libération »
Commentaires
Le jour de l'arrêt automatique de Fessenheim, le 26 juin à 13h, il y avait 30 réacteurs nucléaires français arrêtés (dont Fessenheim 1 et 2). La puissance produite par l'ensemble des 28 réacteurs encore en service était de 27 987 MW soit 45% de la puissance de l'ensemble des réacteurs qui ne sont pas encore définitivement arrêtés.
A ma connaissance il n'y a pas eu de coupures d'électricité et personne ne s'est aperçu de rien. Et ce n'est pas un réacteur de Fessenheim en moins qui pouvait créer un manque de production flagrant alors que 29 autres réacteurs étaient déjà à l'arrêt.
Qui a dit qu'on ne pouvait pas se passer du nucléaire ? En ce moment on se passe de plus de la moitié des réacteurs et de près de 60% de la puissance cumulée de ceux-ci.
Et les diesels de secours :
« Les températures élevées de l’air sont susceptibles de mettre en cause les performances des diesels », (malgré des premiers tests rassurants menés à la fin juin à Dampierre 3), a expliqué en Juillet 2019 l'IRSN. Car les thermomètres ont déjà dépassé à plusieurs reprises les 40°C cet été en France. Et de poursuivre : "EDF teste actuellement les diesels de secours de cinq de ses centrales nucléaires afin de s’assurer qu’ils ne tombent pas en panne en cas de forte chaleur... notamment pour les réacteurs [situés sur le Rhône], Bugey (3,7 GW), Tricastin (3,6 GW) et Cruas (3,6 GW) ainsi que Chinon (3,8 GW) [sur la Loire] et Blayais [au bord de la Gironde] »
Les diesels (ou générateurs) de secours sont des équipements de sécurité essentiels car ils ont pour fonction de maintenir l'alimentation électrique du réacteur en cas de panne dans une centrale.
Si les diesels devaient eux-mêmes tomber en panne, les exploitants se verraient contraints d’arrêter les réacteurs, a fait savoir l'IRSN.
L'ASN a ordonné à EDF de relever les niveaux de sécurité de ses réacteurs de 900 MW à la hauteur de ceux exigés dans le cadre de la construction du réacteur européen pressurisé (EPR) de Flamanville (1,6 GW) si l’électricien entend prolonger leur durée de vie au-delà de 40 ans.
Ironie lugubre : En mai 2019, EDF avait annoncé avoir réparé des diesels de secours défectueux sur 26 réacteurs, craignant qu'ils ne résistent pas à un séisme exceptionnel.
EDF EDF-2020-00126 20/08/2020 17:00:31 : En raison des prévisions de débit sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d’affecter le site de Saint-Alban les 22 et 23 août. Elles pourraient conduire à des baisses équivalentes à la production d’un groupe.
EDF EDF-2020-00128 25/08/2020 18:05:11
En raison des prévisions de débit sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d’affecter le site de Saint-Alban les 29 et 30 août. Elles pourraient conduire à des baisses équivalentes à la production d’un groupe.
En France pourquoi EDF s'entête-t-il à engloutir des milliards pour poursuivre l'exploitation de vieux réacteurs atomiques alors que le journal "la Tribune" nous apprend le 27 juillet 2020 que EDF et Jinko construiront la centrale solaire la plus puissante au monde... à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis.
"Il s'agit également de la première centrale d'une telle envergure à utiliser des modules bi-faciaux", qui permettent de capter le rayonnement solaire des deux côtés des modules photovoltaïques" s'enchantent les deux initiateurs.
On maîtrise la technique solaire mais en France elle ne serait pas possible d'après les nucléocrates. Pourquoi? par ce qu'il faut maintenir les centrales nucléaires dites civiles pour produire le plutonium et le tritium nécessaire à la bombe atomique.
https://www.latribune.fr/entreprise...
Merci pour ce travail d'informations qui nous aident à continuer le combat antinucléaire!
Rappelons que le contrat de concession passé le 20 décembre 1933 par l'État (autorité concédante) avec la CNR (concessionnaire) jusqu'au 31 décembre 2023 (date à laquelle de par l'alignement sur la privatisation des services publics découlant du traité européen rejeté par les français mais signé par les gouvernements socialistes-droite) porte sur l'aménagement du Rhône à travers l'exploitation hydraulique, la navigation et l'irrigation, auxquelles se sont ajoutées depuis 2003 des missions environnementales et des actions d'accompagnement au développement territorial le long du fleuve.
50 % des volumes nets d’eau prélevés dans le Rhône et sa nappe alluviale servent actuellement à l’irrigation agricole et 21 % au refroidissement des centrales nucléaires.
L’Autorité Environnementale qui a étudié le dossier de renouvellement de la concession déposé par la CNR observe qu’il n’est pas explicité « comment évoluera le besoin en eau de refroidissement des centrales nucléaires en tenant compte de la gestion des eaux du Rhône et de ses affluents en amont, et des effets du réchauffement climatique ». L’Ae constate aussi que les centrales nucléaires sont en zone inondable et que « la prise en compte du risque d’inondation est quasi-inexistante ». Sachant que l’exploitation par la CNR des barrages en amont détermine en partie le débit du Rhône au niveau des centrales nucléaires et que le débordement ou rupture de ces barrages provoquerait par inondation un grave accident nucléaire, on ne peut que s’étonner que le dossier pour la prolongation de la concession en parle aussi peu.
Le Rhône est un fleuve très pollué. 11 de ses 27 masses d’eau sont dans un mauvais état chimique selon le Sdage 2015-2021, principalement de par la présence de HAP. Nitrates et pesticides se trouvent également à des concentrations inquiétantes dans huit captages pour l’eau potable. La vallée du Rhône à l’aval de Lyon (dite vallée de la chimie) présente une forte concentration de sites pollués, avec pour conséquence une contamination chronique des sédiments fins du fleuve par les métaux et les PCB. Il y a quelques années, Eau Secours 34 avait pu se procurer des analyses indiquant la présence de PCB dans les rizières camarguaises et même dans le riz commercialisé. L’agence de l’eau RMC constate une diminution régulière de la pollution du Rhône par les PCB mais cette diminution de la pollution se traduit par une augmentation parallèle de la pollution du delta et du littoral.
( http://europeanwater.org/fr/actions/focus-par-pays-et-ville/981-commentaires-avis-ae-prolongation-concession-du-rhone )
Et ça continue:
En raison des prévisions de débit sur le Rhône, des restrictions de production sont susceptibles d’affecter le site de Saint-Alban du 5 au 7 septembre. Elles pourraient conduire à des baisses équivalentes à la production d’un groupe.
(Date de publication : 03/09/2020 16:47:03 / Date de début : 03/09/2020 16:46:45 / Société : EDF
Les retenues d’eau aggravent la sécheresse, et la vulnérabilité de l’agriculture . Cette année encore, la plupart des départements français ont manqué d’eau. La solution, plébiscitée par le ministre de l’Agriculture et bien des agriculteurs souhaitant irriguer leur champ ? La création de retenues d’eau. Un « non-sens écologique », explique Christian Amblard dans cet entretien. « Elles bloquent le passage vers une agriculture responsable, résiliente, économe en eau. »
https://reporterre.net/Les-retenues...