__

Rayonnage Perquisition Saisie 21 04 2020 Siege Social Next-up organisation"Next-Up" qui délivre gratuitement aux hôpitaux et Ehpad des masques FFP2 et FFP3 qu'elle a en stock s'est fait perquisitionner au petit matin ce mardi 21 avril 2020. Tout son stock, ses ordinateurs ainsi que les tenues et masques de protection ont été saisis. Le cabinet comptable de Next-Up aurait été aussi perquisitionné afin de saisir la comptabilité et les relevés bancaires de l'association. Placé en garde à vue, menotté et interrogé pendant de très longues heures de 8h 45 à 20heures, le Président a retrouvé ses locaux sans dessus-dessous. Gendarmes de Crest et OPJ de Valence ont refusé sa demande de rencontrer le Procureur.

Ce qui est reproché à l’organisation est de ne pas avoir respecté, dans ses actions en faveur de ses soutiens, un énième et nouvel arrêté de réquisition qui concerne cette fois-ci non pas les masques FFP2 (1) mais les masques FFP3 ! Un nouveau décret pris en catimini : même les médias n’en ont pas fait état, par contre il a été publié au Journal Officiel. Or l’organisation comme 99,9 % de la population ne lit évidemment pas le Journal Officiel ! Navigant à vue le gouvernement modifie ou annule le lendemain les dispositions qu'il a prises la veille plaçant tous les citoyens et les entreprises dans une situation intenable (cf : information du Medef à ses adhérents)

NEXT-UP ORGANISATION MASQUES FIASCO PÉNURIE DÉSINFORMATIONUne opération violente

Dès le début de l'opération quasi militaire, les gendarmes se sont octroyé tous les droits, même celui de bousculer pour passer, sans aucune précaution de distance du fait du Covid-19, ni pas plus de gants ni, pour certains, de masque.  La seule chose que le Président pouvait faire était de rester assis sur un tabouret, menotté et prié fermement de la boucler.

Les OPJ en civil comme les gendarmes prenaient tout ce qu'ils voulaient, fouillaient de partout sans aucune gêne, à tel point qu'ils avaient recours sans arrêt à de nombreux cartons et sacs pour emporter leur butin. Pas loin d'une tonne de marchandise qu'ils ne savaient plus où placer dans leurs véhicules, fourgon inclus.  Ils vidaient des cartons d'autres matériels pour les remplir de ce qu'ils prélevaient des quatre coins des locaux. Cela a duré plus de deux heures.

Avaient-ils un mandat? ou pas? "Je ne sais car je devais fermer ma gueule. Ils ont même perquisitionné notre appartement à l'étage. A leur sortie de l'ascenseur ma belle-mère malade et sénile presque grabataire et centenaire c'est approchée d'eux. Ils ne savaient que faire car ils ne s'y attendaient pas ! Ils se croyaient dans un film américain sans nul doute. Un expert informaticien de la PJ a voulu saisir le portable de ma femme qui est doté d'une webcam et qui lui sert tous les jours pour être en contact avec tous ses petits-enfants". Le gendarme-informaticien s'est assis et a analysé l'ordinateur sans rien dire puis a finalement abandonné sa saisie. Ses compères sont eux allés subitement aussi vers une armoire à dossiers suspendus, ont regardé toutes les étiquettes. Manque de chance il s'agissait de dossiers et papiers personnels comme chacun-e peut en avoir chez soi. Puis ils sont allés inspecter les chambres à coucher sans précaution aucune. "Ils étaient tellement nombreux, 7 ou 8 dans tous les coins, qu'il était évidemment impossible de les surveiller, par exemple n'importe qui aurait pu y mettre de la drogue ou je ne sais quoi d'autre et sa parole aurait été la vérité, la mienne mensonge évidemment. " La violence est bien présente. "Nous avons tous subi un viol, c'est comme cela que nous le ressentons tous, moi, ma femme, ma belle-mère et les amis." précise Serge Sargentini.

Et on en rajoute...

A cours d'arguments et d'arguties, les gendarmes on tenté, au cours de l'audition d'affubler ensuite Next-Up d'infractions complémentaires tel du travail dissimulé ou l'absence d'agrément pour la fabrication de gel hydroalcoolique. Comme s'il fallait un agrément pour fabriquer son gel comme le conseille l'OMS!  Et comme l'organisation travaille avec ses militants bénévoles, les enquêteurs ont fait chou blanc. A midi ces infractions étaient abandonnées. Mais la pression psychologique, la violence mentale et la tension exercée laissent des empreintes indélébiles. Encore plus marquantes que le fer des menottes, pendant plusieurs heures, autour des poignets d'un responsable associatif.

2020-04-21_Personnel_Soignant_Flacons_pompes_300ml_Offerts_aux soignants_s.jpgNext-Up exige la restitution du matériel (masques, gels, gants, tenues) qui ne relève pas de la réquisition gouvernementale décidée par un décret et qui ne fait pas partie de l'infraction reprochée avec notamment les masques spécifiques à la protection contre les particules radioactives (PRO FFP3 type R ) qui font partie des outils d'action des militants.

Le CAN84 apporte son soutien à l'organisation Next-Up et s'interroge sur cette perquisition d'une association qui œuvre pour le bien commun et contre les atteintes répétées à la santé des habitants. Cet acte des autorités s'inscrit de toute évidence dans la stratégie répressive d’État contre les mouvements sociaux, environnementaux, antinucléaires, populaires. Il démontre que le pouvoir affolé, incapable d'assurer la protection sanitaire des citoyens, s'englue un peu plus dans l'allégeance aux puissances économiques oppressives et n'a comme seule volonté de poursuivre la guerre contre le peuple et ceux-celles qui se redressent et résistent.

Point de situation à 20h

Ce qui vient de se passer - la descente gendarmesque et l'intrusion dans la vie associative de militants, la violence psychologique exercée par les détenteurs de l'autorité d’État et les subtilisations de biens et matériels - préfigure que face une situation d'extrême urgence tel un accident nucléaire et une catastrophe atomique, le siège social de l'organisation serait donc immédiatement perquisitionnée avec saisie de tout le matériel de protection NBC contre les radiations nucléaires radioactives. Les autres organisations antinucléaires et leurs militants seraient aussi, sans nul doute, la cible de cette violence d’État.

Vers 18h le procureur de Valence a pris connaissance du dossier. A 18h30 il a donné ses conclusions, que les intéressés ne connaissent pas encore. Mais tout a alors changé à la gendarmerie. Tout gentils les uniformes sont revenus à la cellule où se trouvait le responsable de Next-Up qui a eu droit alors à un "Bonjour Monsieur" avant que de l'extraire de la cellule. Autrement dit le dossier ne tient pas la route et il ne peut y avoir de jugement. C'est pourtant ce que souhaitait Serge Sargentini : un tribunal comme tremplin et confrontation avec le Procureur. Mais pour ce dernier il s'agit de sauver les meubles de ces actes démesurés et perquisitions délirantes.

A qui le hold-up est-il destiné? aux personnels soignants et des hôpitaux et ehpad ou bien aux hauts fonctionnaires ministériels et préfectoraux? Voire au gradés de la gendarmerie et de la police ?

Le trésorier de l'organisation est venu chercher son président vers 20h, accompagné à la porte de la gendarmerie par deux gendarmes devenus subitement et extrêmement bienveillants. 12 heures de chaos et de déstabilisation, c'est toujours ça de pris pour un pouvoir et ses sbires aux abois.

Témoignage de Serge Sargentini :

Serge Sargentini Président de l’organisation Next-up menottéNous sommes ce matin abattus et sidérés après avoir visité les locaux en partie dévastés et fait l'inventaire de tout ce qui a été saisi. De très nombreux rayonnages sont totalement vides..  Il a été saisi aussi - ce qui n'a absolument rien à voir avec l'infraction reprochée - d'autres matériels, ordinateur de travail studio TV, cartes mémoire appareils photos, des centaines de cartons de 6 flacons pompes de 300 ml de gels hydroalcoolique, ainsi que tous les flacons pleins ou vides, le stock complet de flacons de conditionnements, des flacons pompes inox vide inclus, des dizaines de bouteilles d'1 litre d'alcool naturel 90°, des sur-lunetttes, des combinaisons NBC, un ordinateur de studio TV/Photos, les cartes mémoires d'appareils photos, etc ... !

Via notre avocat nous allons demander la restitution de tout ce qui a été saisi qui ne fait pas partie de l'infraction reprochée, notamment les masques PRO FFP3 type R spécifiques à la protection contre les particules radioactives qui font partie de l'outil de travail des militants.

Il n'en reste pas moins que pendant presque toute la perquisition j'étais menotté, éjecté dans la rue toujours menotté et aux yeux de tous, puis mis plusieurs heures en cellule.

Les tous derniers développements font apparaitre notamment

Que dans le cas présent ces perquisitions saisies n'auraient pas dû avoir lieu :
. Soit : l'organisation aurait dû être avisée par les autorités de la publication de ce nouveau énième Décret, puisqu'il était connu que l'organisation diffusait des masques et avait en stock des masques FFP3. Situation que les autorités comme tout le monde connaissaient.
. Soit les autorités auraient dû signifier à l'organisation dès la publication du Décret une demande de mise en conformité, comme cela se fait pour toute nouvelle loi, même en urgence.
Évidemment si suite à ces significations l'organisation ne s'était pas mise en conformité, dans ce cas une perquisition pour saisie aurait été dans la normalité de la procédure.

DH: un directeur de clinique vient d'écrire à Next-Up : "On verra bien si le personnel soignant récupère ces masques. On se demande si la raison première est de faire ch... ou de récupérer ces masques FFP3 pour les hauts fonctionnaires car les livraisons n'arrivent pas..."

Actualité du 26 avril 2020.

Les habitants du centre ville de Crest dans la Drôme ont eu droit à un "spectacle de désolation" de plus de 2 heures : le chargement dans des fourgons du matériel saisie au siège social de l’organisation environnementale Next-up. La rue adjacente à la rue principale du centre ville était barrée par les véhicules en chargements. Dans cette saisie le butin est loin d’être conforme à l’ordre de Réquisition-saisie qui ne portait que sur le masques FFF3 présents au siège social de l’organisation ( soit 250 environ), dont une partie spécifique pour le nucléaire destinée aux militants qui réalisent des mesures radiologiques dans les zones des centrales nucléaires ou en cas d’incident ou d’accident nucléaire. Pour eux ces masques saisis sont des outils de travail d'alerte et de contrôle citoyen !La saisie viserait-elle incidemment à neutraliser les actions indépendantes des citoyens?

2020-04-20_Saisie_Next_up_organisation_58.jpg  2020-04-20_Saisie_Next_up_organisation_31.jpg  2020-04-20_Saisie_Next_up_organisation_68.jpg

2020-04-21_img_Saisie_Next_up_organisation_basique_13.jpg  2020-04-21_img_Saisie_Next_up_organisation_basique_69.jpg  2020-04-21_img_Saisie_Next_up_organisation_Zoom_31.jpg  2020-04-21_img_Saisie_Ordinateur_Next_up_organisation_11.jpg

Ces centaines, voire des milliers de photos et vidéos ont été réalisées par les habitants qui avaient ainsi un triste spectacle de vas-et-vient incessants des gendarmes sans aucune précaution ni sanitaire ni de fragilité du matériel. Il est possible de distinguer, notamment, une tour d’ordinateur, des combinaisons intégrales NBC pour le nucléaire avec doubles chausses sorties et "volées" sur le stock stratégique (aussi utilisables conte le virus du Covid-19). Egalement : de nombreux carton d’alcool naturel alimentaire à 90° en vente libre (avec taxes et droits exorbitants tel des carburants) destinés à la fabrication du Gel Hydroalcolique naturel pour tous les militants de l’organisation. (Notons que l’organisation environnementale est la seule en France à produire du Gel Hydroalcoolique naturel )

Next-Up s'adresse au Préfet de la Drôme, Hugues Moutouh (2) , pour obtenir l'autorisation d'importer masques FFP3 en faveur gratuitement des personnels soignants et établissements médicaux ainsi que des militants et adhérents de l'association. (lettre au Préfet ici)

13 mai 2020 . Rebondissement : le décret gouvernemental a-t-il été trafiqué ou bien est-ce une surprenante "erreur administrative" ? Depuis sa création en 2005 par le Dr Roger Santini c'est la première fois que l'organisation Next-Up est moralement et matériellement déstabilisée. Après investigations il s'avère que les actions policières au siège social et domiciliaires ont été ordonnées au parquet de Valence directement par le Ministère de l'Intérieur à Paris via la plateforme PHAROS (Plateforme d'Harmonisation, d'Analyse, de Recoupement et d'Orientation des Signalements). Elles s'appuient sur un supposé non-respect d'un énième décret de réquisition de masques, mais cette fois-ci, contrairement aux précédents, spécifique aux FFP3 et publié en catimini. Or il apparaît qu'entre le décret initial publié et le décret re-publié n° 2020-293 du 23 mars 2020 opposé à Next-up organisation et disponible sur le site gouvernemental internet Legifrance des termes ont été supprimés ou ajoutés. Ici l'original et la modification Décret réquisition  (PDF)

__

la presse en parle : 0_logo_pdf.png

 logo-presse_le-progres.pnglogo_Teslabel.png .  logo_Le-Dauphine.jpglogo_reporterre.png   .
___

(1) https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041721820&categorieLien=id

(2) Qui est Hugues Moutouh actuel Préfet de la Drôme ? :  http://coordination-antinucleaire-sudest.net/2012/index.php?post/2020/01/21/Offensive-pro-nucl%C3%A9aire-%C3%A0-l-occasion-de-la-nouvelle-programmation-pluriannuelle-de-l-%C3%A9nergie-%28PPE%29
. Adepte des sports de combat, agrégé de droit, ancien membre de la cellule « Riposte » constituée par Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007, ancien conseiller au sein de cabinets ministériels notamment de l'intérieur auprès de C.Guéant en charge des services de renseignement, Directeur Général Délégué de la société privée « Guy Dauphin Environnement » condamnée en 2016 à fermer une décharge controversée dans l'Orne et poursuivie pour une vaste escroquerie, avocat associé au cabinet August & Debouzy, Directeur général d'Odyssée et d'Ushuaïa TV, mandataire de 15 autres sociétés privés. Qu'en pense la Commission de Déontologie ?