Le CAN84 interpelle les candidat-es aux élections municipales
Par Rédaction le mercredi 4 mars 2020, 09:30 - Vaucluse - Lien permanent
Le
CAN84 interpelle les candidat-es aux prochaines élections municipales
du 15 mars. Les prétendant-es à la direction de leur commune sont
invités à faire adopter par leur conseil municipal un voeu ou une motion
en faveur de l'arrêt immédiat du nucléaire pour des raisons sanitaires
et de santé publique.
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Le Collectif antinucléaire de Vaucluse (CAN84) vient d'interpeller par "lettre ouverte" et envois personnalisés par internet les 151 têtes de listes des villes et villages vauclusiens aux élections municipales de mars 2020. Objectif : que chaque liste prétendant à la gestion communale se positionne pour l'arrêt immédiat du nucléaire et la fermeture de ssites atomiques qui contaminent et menacent de l'holocauste toute la région.
Nous publierons les réponses ou non-réponses de chacun afin d'éclairer les habitants lors de leur choix dans l'isoloir.
A ce jour : Patrice Rozé candidat en 9ème position de la liste ""Bédoin en transition", indique " je m'engage à proposer au Conseil municipal nouvellement élu d'adopter un vœu ou une motion se prononçant pour la mise à l'arrêt immédiat, inconditionnel et définitif des installations nucléaires." et via Jean-Pierre Seignon candidat en 3ème position de la liste "Imagine Mormoiron" s'engage " à proposer au Conseil municipal nouvellement élu d'adopter un vœu ou une motion se prononçant pour la mise à l'arrêt immédiat, inconditionnel et définitif des installations nucléaires."
La lettre :
le 12 février 2020,
Monsieur, Madame le-la candidate aux élections municipales
Madame, Monsieur,
Notre région est la région la plus nucléarisée d'Europe. Pas moins de
63 Installations Nucléaires de Base (INB)* sont implantées à Marcoule,
Tricastin, Cadarache en proximité à vol d'oiseaux de votre commune et
toutes ont obtenu une autorisation dérogatoire au droit commun de
contaminer par des rejets radioactifs. Et chaque minute ces
installations génèrent en plus des déchets radioactifs mortels
ingérables.
Des dizaines de milliers de Becquerels délétères
et mortels sont ainsi rejetés jour et nuit dans l'air et l'eau portant
atteinte à la santé et à l'intégrité physique des habitants, polluant et
contaminant dangereusement les territoires et la chaîne alimentaire.
Les nombreux accidents et incidents dont sont l'objet ces installations
nucléaires chaque année viennent augmenter ces atteintes sanitaires.
Dernièrement encore une gigantesque fuite de tritium radioactif a eu
lieu à la centrale atomique du Tricastin (Vaucluse-Drôme) et les
riverains comme les élu-es n'en ont été prévenus que deux mois plus
tard.
L’eau du robinet de certaines villes et villages de
Vaucluse révèle une présence de Tritium radioactif (suite notamment à
l’incident nucléaire du Tricastin de l’été 2008), les nappes phréatiques
sont contaminées à l’uranium comme à Pernes-les-Fontaines (révélé
depuis 2010), le Rhône et ses sédiments montrent une présence de
plutonium – produit de la fabrication de la bombe atomique - jusqu’en
Camargue (depuis 2003), la Durance est aussi affectée. Qu’en est-il
aussi de l'eau des canaux qui irriguent des milliers d’hectares de
terres nourricières ? Qu’en est-il des autres nappes phréatiques
alimentant en eau courante la population ?
De plus en plus
nombreux sont les vauclusiens et vauclusiennes accueillis dans les
hôpitaux de la région pour des cancers de la thyroïde et autres organes
atteints. Parmi eux de plus en plus d’enfants. Ces atteintes graves et
répétées à la santé conduisent des humains à une mort dans d’atroces
souffrances : leucémies, cancers, atteintes neuronales, atteintes
cardiaques, atteintes des fœtus, modifications de l’ADN.
De
plus toutes ces installations atomiques sont implantées sur des failles
sismiques et exposées aux risques de séismes et d'inondations, ce qui
accentue encore plus leur dangerosité. Le séisme qui a frappé en
novembre dernier Le Teil en Ardèche a aussi affecté et été ressenti sur
les sites nucléaires de Cruas et du Tricastin. Les installations
nucléaire EDF, notamment les réacteurs de Cruas et des installations
d'Areva-Orano du Tricastin ont du être arrêtés en urgence. L'année
précédente c'est le site atomique de Cadarache qui ressentait le
tremblement de terre dont l'épicentre se situait à moins de 100km.
La vétusté et le délabrement non-réparables des installations
accentuent encore plus les risques, certains réacteurs nucléaires tels
ceux du Tricastin ayant amplement dépassé la durée de fonctionnement
initialement prévue de 30 ans. Pourtant l'exploitant nucléaire fait le
forcing et exerce un lobbying effrené pour prolonger à 50 ans voire 60
ans le fonctionnement des réacteurs atomiques.
La situation
est telle que même l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a déclaré par la
voix de son Président devant une commission de l'Assemblée Nationale
qu’ « une catastrophe nucléaire est inéluctable en France, nous ne
savons pas quand ni où elle se produira ».
Fukushima,
Tchernobyl, Tree Miles Island, Mayak et d'autres encore nous rappellent
aussi qu'une catastrophe nucléaire peut se produire à n'importe quel
moment et pour n'importe quelle raison et détruire à tout jamais la vie
sur des immensité de territoires, jetant hors des lieux de vie, de
travail et d'études des centaines voire des millions de personnes.
Nous vous alertons donc personnellement. N’attendez pas la catastrophe
nucléaire inévitable dans la vallée de Rhône-Durance et en Provence. Le
nucléaire porte atteinte, au quotidien, au vivant, à la démocratie, aux
territoires et à toutes les activités et projets humains. C’est dès à
présent qu’il vous faut agir.
Porteur de l'exigence d'une grande
partie de la population de Vaucluse, des salariés du nucléaires et de
nombreux responsables associatifs, le Collectif Antinucléaire 84 vous
expriment qu'ils estiment ne pas avoir à servir de cobayes, qu'ils
veulent la protection de leur santé par les pouvoirs publics, exigent
l’arrêt de la contamination radioactive de l’eau, de l’air et de la
chaîne alimentaire des champs à l’assiette, et exigent en conséquence
l’arrêt immédiat et sans condition du nucléaire.
Au regard de la
mise en danger d’autrui que représente au quotidien la destruction
atomique civile et militaire nous estimons qu’aucun élément économique,
financier et social ne pourrait être de nature à valider et à soutenir
la poursuite du nucléaire.
Par ce que vous aspirez à diriger
votre commune et que vous aurez la responsabilité de protection de la
population locale et de son intégrité sanitaire, des biens et des
personnes sur votre territoire communal, nous vous invitons à proposer
au Conseil munipal nouvellement élu d'adopter un vœu ou une motion se
prononçant pour la mise à l'arrêt immédiat, inconditionnel et définitif
des installations nucléaires (proposition de texte ci-joint).
Nous vous demandons de bien vouloir répondre à ce courrier de
positionnement, étant entendu que nous ferons connaître publiquement
votre position avant le 1er tour des élections du 15 mars prochain.
Nous vous prions d'agréer, Madame, Monsieur l'expression de notre vigilance.
Pour le Collectif antinucléaire de Vaucluse/CAN84,
Jean Revest, Michèle Von Moss, Victor Alzina, Maya Farhat
PJ : proposition de vœu/motion a faire adopter par le Conseil municiapl de votre commune
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Cadarache (Bdr) : 20 installations nucléaires du CEA dont 9 en
démantélement + les installations nucléaires secrètes militaires (INBS) +
ITER ; Tricastin (Vaucluse-Drôme) : 11 installations nucléaires
(Areva-Orano et EDF) + 4 réacteurs atomiques (EDF) + 1 installation
secrète militaire du CEA ; Marcoule (Gard) haut lieu de la bombe
atomique (CEA) et du terrifiant « combustible » Mox (Areva-Orano) qui
équipait Fukushima3 qui a explosé : 6 installations nucléaires (CEA et
Areva-Orano) et 17 installations secrètes militaires (CEA et
Areva-Orano) ; Cruas-Meysse (Ardèche) : 4 réacteurs nucléaires (EDF) ;
auxquels s'ajoutent les installations nucléaires secrètes militaires à
Istres et Toulon.
Proposition de vœu ou motion (à adapter éventuellement) que vous
vous engagez à faire adopter par votre Conseil Municipal dès son
installation :
Mars 2020, Conseil municipal de
Délibération pour la mise à l'arrêt immédiat des installations nucléaires régionales.
Vu qu'il est de la responsabilité des élu-es, selon la Loi et
l'éthique, de protéger la santé et l'intégrité physique des habitants de
la commune comme des biens de ceux-ci,
Vu la densité du
parc nucléaire français et que notre région est la plus nucléarisée
d'Europe avec les sites atomiques implantés en Vaucluse,
Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Ardèche,
Vu que sur les 58
réacteurs nucléaires en service en France , 21 ont déjà dépassé 35 ans
d’usure dont ceux du Tricastin et de Cruas,
Vu les
risques avérés que le nucléaire fait peser sur la santé publique et sur
l’environnement seul garant de la sécurité alimentaire,
Vu que l’avenir et la vie de nos enfants et des générations futures sont en jeu,
Vu que le problème du traitement des déchets n’est toujours pas résolu, après plus de soixante ans de recherches,
Vu que depuis les accidents de Three Mile Island, de Tchernobyl et de
Fukushima, plus personne ne nie la probabilité d’un accident majeur en
France et qu’un tel accident toucherait tout le monde, la radioactivité
se moquant bien des frontières administratives, des couleurs de peau,
des sexes et des âges,
Vu que depuis 2011, 80 % des centrales sont arrêtées au Japon sans pour autant que ce pays ne soit “revenu à la bougie”,
Vu qu’aucune compagnie d’assurance au monde ne veut garantir le
risque nucléaire, laissant aux contribuables les frais de dédommagement,
Vu que les risques de prolifération augmentent tous les jours,
Vu que la France est dépendante à 100% de l’uranium importé pour
ses réacteurs nucléaires et que parler "d’indépendance énergétique" est
un mensonge éhonté,
Vu que le nucléaire ne fournit que 3% de l’énergie finale dans le monde,
Vu que de nombreux pays en Europe et dans le monde ont fait le
choix d’abandonner cette énergie mortifère et que maintenir cette
activité en France les menace aussi,
Vu le coût
pharamineux envisagé par la Commission Nationale pour le démantèlement
des centrales françaises (de l’ordre de 750 milliards d’euros !),
Le Conseil municipal se prononce pour l'arrêt immédiat du nucléaire.
Le
Conseil municipal demande instamment au ministre de la Santé, au
ministre en charge de la consommation, au ministre en charge de la
construction, aux députés et sénateurs de notre circonscription et au
Président de la République de prendre les mesures concrètes pour une
sortie extrêmement rapide du nucléaire, en fermant notamment de toute
urgence les réacteurs atomiques les plus vétustes ou implantés sur des
failles sismiques.
Nous demandons donc logiquement l’abandon des
travaux et des projets d'implantation de nouvelles installations
nucléaires telles l'EPR, ITER qui, en outre, sont déjà en dépassement
exorbitant de budget,
Nous demandons la dénucléarisation des
sites atomiques de Tricastin, Marcoule, Cadarache, Cruas qu'ils soient
civils ou militaires.
Nous demandons enfin d’investir massivement dans les énergies renouvelables génératrices d’emplois.
Commentaires
En fait il faut fermer comme vous le soulignez rapidement les réacteurs vétustes de Tricastin et Cruas et arrêter les productions de combustibles sur les sites de Tricastin, Marcoule et Cadarache , mais il faut maintenir la sécurité sur tous les sites et attendre la décroissance de ces tas de déchets que sont les parties les plus radioactives de chacun de ces sites , car démanteler trop vite certaines parties très radioactives c'est prendre des risques de dissémination de la radioactivité