Alerte Tricastin : Fuite de tritium radioactif jusqu’à 5300 Bq/l dans l’enceinte géotechnique sous la centrale
Par Rédaction le jeudi 23 janvier 2020, 18:26 - Tricastin - Lien permanent
Une fuite radioactive de Tritium atteignant jusqu'à 1150 Becquerel par litre (Bq /l) pour un maximum autorisé de 1000 Bq/l s'est produite dans l’enceinte géotechnique située sous la centrale du Tricastin. La tuyauterie d‘un réservoir d’effluents radioactifs a laissé s'écouler les rejets mortels durant deux mois sans que la moindre information au public et à la Commission Locale d'Information (Cligeet) ne soit donnée par EDF. Un appareil de mesure piézométrique à même détecté en novembre et décembre 2019 des rejets radioactifs atteignant le niveau faramineux de 5300 Bq/l.
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C'est par une note laconique sur son site internet dans la soirée du 22 janvier 2020 que EDF-Tricastin a avoué, au détour d'une phrase, que depuis deux mois se produit une fuite radioactive importante dans l'enceinte géotechnique sous la centrale atomique du Tricastin. EDF prétend avoir déclaré le 6 novembre 2019 cet incident significatif pour l’environnement à l'ASN et à l'IRSN. Mais aucune trace de ce signalement sur les sites internet de ces organismes censés surveiller le nucléaire et protéger les populations. Rien non plus à cette date sur le site de EDF. Pas plus d'alerte ou d'information données à la structure censée informer la population et être tenue au courant de ce qui se passe sur ce site nucléaire. La Commission Locale d'Information des Grands Equipements du Tricastin (Cligeet) qui réunie les élus locaux et départementaux et des associations servant d'alibi à la fausse transparence n'a pas plus été informée en temps et en heure. EDF a roulé tout le monde dans la farine en faisant ses petites affaires de son côté à l'abri des regards indiscrets.
C'est la détection d’un marquage en tritium de l’eau souterraine contenue dans l’enceinte géotechnique située sous la centrale qui a révélée incidemment la fuite. Le niveau de radioactivité y dépassait les 1150 Bq /l. Supérieur au seuil déclaratif fixé de 1000 Bq/l en deça duquel la centrale nucléaire est autorisée à contaminer sans prévenir personne. C'est la tuyauterie défaillante d‘un réservoir de rejets (effluents) radioactifs qui est à l’origine de cette fuite.
EDF se targue que , comme à l'accoutumé dans sa communication, cet événement a été "sans conséquence sanitaire ou environnementale" en se réjouissant que les valeurs en tritium relevées dans la nappe phréatique à l’extérieur de la centrale sont conformes aux valeurs habituellement observées. On ne saura pas quel en est le niveau "habituel" alors que le réseau piézométrique interne et externe au site comporte en principe 44 points de contrôle différents théoriquement opérationnels.
Le pire des sites nucléaires de l'hexagone
La centrale nucléaire du Tricastin , la plus vieille de France après Fessenheim, a été construite non seulement sur une faille sismique mais aussi en dessous du niveau du canal de Donzère-Mondragon mais également sur des marnes instables. Il a donc fallu lors de sa conception et l'adaptation de la licence américaine vendue à la France par Westinghouse dans les années 70 y implanter en-dessous une enceinte géotechnique interne pour tenter de séparer et contenir les eaux souterraines de la nappe phréatique.
EDf avoue que l’un des piézomètres de l’enceinte géotechnique a mesuré des pics de radioactivité en tritium atteignant jusqu’à 5300 Bq/l et durant deux mois en novembre et décembre 2019. Comme l’activité en tritium mortel qui franchie alègrement la barrière de la peau (1) varie en fonction des mouvements de la nappe et de la météo : les valeurs observées font du yoyo pouvant passer de 400 bq/l à 1000 Bq/l et plus. EDF reconnait que de nouvelles contaminations au tritium pourrait avoir lieu au niveau de la nappe interne dans les semaines voire les mois à venir. Beau programme et beau mutisme de l'ASN. Le business avant la sécurité sanitaire des populations et des territoires.
Et si EDF affirme que l'eau contaminée de l'enceinte géotechnique de la centrale atomique n'est pas utiliser par l'agriculture, elle omet de dire que cette eau radioactive est pompée et rejetée dans le canal de Donzère dans lequel les agriculteurs puisent pour partie leur eau d'arrosageet qui se déverse aussi jusqu'en Camargue non seulement pour l'irrigation des plantations rizicoles mais aussi pour abreuver les bêtes (chevaux et taureaux) et jusqu'aux plages de baignades.
*Le réseau piézométrique du CNPE compte 44 puits de contrôle ou piézomètres •26 permettent de surveiller les eaux de l’enceinte géotechnique située sous la centrale, •18 permettent de surveiller la nappe phréatique.
(1) le tritium est un isotope radioactif de l’hydrogène, le plus petit des atome. Le tritium est extrêmement fin et mobile, très difficile à contenir, qui peut traverser 60 centimètres de béton (l’épaisseur de l’enceinte géotechnique sous la centrale) et encore plus la barrière de la peau humaine et ainsi pénétrer dans le corps
(2) En 2013 encore, de l’eau contaminée avait fuité de joints défectueux et pollué l’environnement. Plusieurs associations avaient porté plainte et EDF avait été incapable d’évaluer et de préciser la quantité de tritium rejeté dans l’environnement, ni d'en déterminer la provenance exacte.
le communiqué de EDF Tricastin
Pourquoi le Rhône et la Camargue sont contaminés (note de l'IRSN)
la presse en parle :
Commentaires
Concrètement : c'est pompé dans la nappe et rejeté en permanence dans le canal du Rhône de Donzère Mondragon pour dilution notamment du Tritium, c'est pour cela que le Rhône et la Camargue incluse sont totalement contaminés
Vous vous rendez compte : à 1000 c'est déclaratif, à 1001 c'est mortifère, alors à 1035 !!!
NdlR -> ce commentaire, affligeant et ridicule, inspiré de la propagande du siècle passé, tente de faire croire qu'il y aurait un niveau de dose de radioactivité artificielle inoffensif ou pour le moins acceptable car n'entraînant que quelques dizaines ou centaines de morts et de victimes. Nous rappelons que les niveaux de radioactivités "acceptables" sont fixés par les pouvoirs politiques et les instances nucléaristes en fonction du poids de la nucléocratie dans chaque pays et des intérêts économiques et financiers, les considérations sanitaires et de santé publique passant au second plan. Ainsi les niveaux de radioactivité décrétés comme acceptables sont différents d'un pays à l'autre, entre les pays nucléarisés et les pays non-nucléarisés mais aussi entre les pays nucléarisés eux-mêmes. Il en va de même pour les niveaux "déclaratifs" de contamination radioactive.
EDF et les petits nucléocrates fanatiques transforment ainsi une fuite incontrôlée mortelle en rejet légal! Essayer de faire de même avec une fuite de liquide de frein ou d'huile sur votre voiture... Pas certain que vous passeriez le contrôle technique ni le barrage de gendarmerie.
"il est grand temps de mettre à l'arrêt définitif les 4 réacteurs nucléaires du Tricastin et de fermer ce site atomique mortifère.". Mais très bonne idée ça tient ! Remplaçons les centrales nucléaires par des centrales à charbon, puisque c'est le seul moyen aujourd'hui d'atteindre un niveau de production similaire en France. Ca permettra d'éviter ce méchant Nucléaire qui ne rejette pas de CO2 et de le remplacer par du bon vieux charbon non polluant ! De mon côté, je suis plus rassuré de voir que l'industrie Nucléaire est l'une des plus attentive et rigoureuse de la planète pour contrôlé ce genre de dépassement. Même si le Nucléaire n'est pas une production de l'énergie propre, elle est aujourd'hui la technologie la plus efficace pour produire de l'électricité de façon non intermittente.
NdLr : -> Que de fake-news en si peu de propos ! Que d'enfumage bêlant et de négationnisme de la réalité du cycle atomique. Pour rappel :
A propos de " le Nucléaire ne rejette pas de CO2"
1). extraction de minerai par engins fonctionnant au fuel (CO2) - des milliers de tonnes de terre excavées pour obtenir 1gr de yellow-cake dans les pires conditions environnementales et sanitaires avec des centaines de victimes du radon et de la radioactivité sur place par un néocolonislisme horrible + transports vers le port africain (Niger) ou Kazack (Kazackstan) par camion ou train fonctionnant au fuel (CO2) + transports par bateau (fonctionnant au fuel lourd CO2) jusqu'au port de Sète en France + transport par camion fonctionnant au fuel (CO2) jusqu'aux installations Areva Malvesi (Aude) pour son 1er enrichissement en UF4 + transports par camion (CO2) jusqu'au Tricastin Areva (Drôme Vaucluse) pour son 2ème enrichissement en UF6 + transports par camion (CO2) jusqu'a Areva FCBC (Romans) pour la fabrication des pastilles et crayons de produits de fission radioactifs + + transports par camion (CO2) jusqu'a Areva Melox de Marcoule (Gard) pour la fabrication du MOx + transports par camion (CO2) des produits de fission vers chacun des 18 sites nucléaires répartis sur le territoire (plusieurs fois par an) + transports des déchets d'uranium/plutonium/et autres éléments radioactifs issus de la réaction atomique par camion (CO2) vers La Hague (Manche), + transports par camion (CO2) du plutonium et du tritium vers les installations de fabrication et d'entretien de la bombe atomique.
2). et pour fonctionner chacun des réacteurs rejette : dans l'atmosphère des gaz radioactifs, des rejets liquides radioactifs dans les fleuves, des gaz à effets de serre (GES) par les tours aéroréfrigérantes et par les rejets d'eau de refroidissement des réacteurs dans les fleuves (engendrant perturbations et destructions des milieux aquatiques),
3). auxquels s'ajoutent le CO2 et autres polluants lors de la construction de chaque INB et réacteur nucléaire
4). auxquels s'ajoutent le CO2 et autres polluants lors du démantèlement de chaque INB et réacteur nucléaire
5). auxquels s'ajoutent les milliers de tonnes de déchets radioactifs mortels pour des milliers d'années et le CO2 émis par les camions pour leur transports vers.... vers où ?
6). Et c'est au quotidien que chacune des 163 installations nucléaires de l'hexagone rejette des radio-contaminants (par autorisation gouvernementale ou préfectorale) tous plus mortifères les uns que les autres. C'est au quotidien, jour et nuit, que la contamination radioactive par millions de becquerel se déroule et s'abat sur le vivant (humain, animaux) et l'environnement, les territoire, les cultures, la chaîne alimentaire. La catastrophe nucléaire est quotidienne et pas à venir par un accident atomique certain (ASN). Mais comme chaque installation nucléaire bénéficie d'une dérogation à contamination (rejets de radio-contaminants) octroyée par les gouvernements successifs (y compris malheureusement à participation écolo) via les préfets. Sans ces dérogations au droit commun les INB - dont les réacteurs atomiques civils et militaires - ne pourraient pas fonctionner pour chauffer de l'eau, la faire bouillir et récupérer la vapeur pour faire tourner une dynamo. (Les types de rejets gazeux et liquides de radio-contaminants (Cesium137, Iode131, Tritium, Carbone14, Uranium235, Uranium238, Cobalt60, Strontium90, Krypton84, Xenon133, Plutonium239,... ) et leurs quantités sont mentionnés dans les "Bilan annuel" de chaque installation, accessibles via les service de com et direction de chaque installation ou site nucléaire en vertu de la Loi sur la transparence. Accessibles également via le "Rapport annuel" de l'ASN et de l'IRSN). Il s'agit de centaines de millions de Becquerels (TBq) qui sont éparpillés dans l'air et dans l'eau. Chaque Becquerels étant une désintégration atomique (instabilité) nocive, délétère, mortelle. Qui se retrouve notamment dans l’eau elle-même (concentration de radioactivité dans le cours d’eau), les sédiments (dépôts de radioactivité dans le lit du cours d’eau), les algues, les plantes aquatiques (transfert de radioactivité de l’eau vers la flore aquatique), les poissons, les crustacés (transfert de radioactivité de l’eau vers la faune aquatique); et dans l’air ambiant notamment (aérosols atmosphériques, gaz), l’eau de pluie (lessivage des aérosols et des gaz de l’atmosphère), les sols (dépôts atmosphériques), l’herbe (dépôts atmosphériques, transfert de radioactivité par les racines depuis le sol), le lait (transfert de radioactivité du fourrage vers les animaux d’élevage).
7. Il n'existe pas un mauvais et un bon nucléaire. La destruction atomique, son principe même, est une horreur, un dévoiement scientiste (et non scientifique) de la recherche, une posture de domination des peuples et d'aristocratie méprisante sur les libertés et les producteurs salarié-es. Certes en échange de quelques avantages/rosettes et médailles certains se vendent au patronat nucléariste mais cela ne valide pas un distingo arbitraire entre "civil et militaire".
A propos de : "le charbon, le seul moyen aujourd'hui d'atteindre un niveau de production similaire (au nucléaire) en France"
Euh existe aussi le solaire thermique, le solaire électrique, l'hydraulique, l'hydraulien, la biomasse, l'éolien, le combiné gaz,... pour des coûts bien inférieurs en installation et production que la destruction atomique et avec une souplesse de réponse aux besoins bien supérieure au nucléaire. Et sans les atteintes quotidiennes à la santé ni les risques extravagants du nucléaire. De plus la France est avec ces 58 réacteurs nucléaires en surproduction la plupart du temps mais en sous production en hiver et obligée d'importer de l'étranger de l'électricité. L'isolation des bâtiment permettrait de baisser les besoins en chauffage (pas forcément électrique d'ailleurs) et donc vouloir produire autant est un simple obscurantisme d'une logique du toujours plus. (Souvenons-nous que le plan nucléaire des années 70 mis au point par les experts de EDF et du gouvernement affirmait que les besoins en électricité seraient constamment croissants et qu'il fallait construire 100 réacteurs nucléaires en France. Il affirmaient aussi que les déchets radioactifs n'étaient pas un problème et qu'une solution serait trouvée en 10 ans maximum. On voit le résultat!)
A propos de : "l'industrie Nucléaire est l'une des plus attentive et rigoureuse de la planète"
Il suffit de consulter le site internet et les rapporst annuels de l'ASN pour mesurer le peu de sérieux et de rigueur du secteur nucléaire, le bricolage permanent et l'impossibilité de la sécurisation à 100%, et le mépris à l'égard de l'environnement et de la santé des populations
A propos de : "la technologie la plus efficace pour produire de l'électricité de façon non intermittente."
Nous sommes au XXIème siècle, toutes les technologies existent à travers le monde (il faut sortir du petit hexagone, 95% des pays de la planète vivent et se développent sans cette monstruosité nucléaire) pour la production d'électricité en continu et surtout en fonction des besoins réels des populations et entreprises et au plus près des ressources en énergies régionales et décentralisées.