2 répliques après le séisme du 11 novembre non loin des sites atomiques de Cruas et du Tricastin
Par Rédaction le jeudi 28 novembre 2019, 10:51 - Ardeche - Lien permanent
Deux répliques du tremblement de terre du 11 novembre qui a frappé non loin des sites atomiques de Cruas (Ardèche) et Tricastin (Drôme-Vaucluse) ont eu lieu ces 13 novembre et 23 novembre. D'une magnitude de 2,2 et 2,8 sur l'échelle de Richter, ces répliques du plus important tremblement de terre depuis 20 ans en France, ont été ressenties non loin du Teil (Ardèche) et Montélimar (Drôme). L'IRSN a identifié la faille sismique des Cévennes à l'origine de ces séismes. Pas rassurant pour les sites atomiques.
__
Les 4 et 5 novembre derniers, soit une semaine avant le tremblement de terre du Teil, l'IRSN possédait des informations de premier ordre : ayant positionné des capteurs de sismicité, dans le cadre de travaux de recherche , sur le remplissage sédimentaire pliocène de l’ancien canyon du Rhône où est implanté le site nucléaire du Tricastin, les mesures enregistrées témoignaient d'une activité sismique récurrente. Depuis 2016 trois lieux du secteur du Tricastin - "Rocher",
"Sédiment_1" et "Sédiment_2" (1) - sont équipés de ces capteurs qui mesurent
les faibles vibrations permanentes du sol ainsi que les mouvements
provoqués par des séismes survenant à des distances pouvant dépasser
plusieurs milliers de kilomètres. Tout au long de l'année des "essaims de micro-séismes" frappent la région pouvant fragiliser les installations nucléaires. Les mesures des sismographes ont mis en lumière des propriétés sismiques du sous-sol de ces sites et conduit à une première estimation de l’amplification du mouvement sismique entre le remplissage sédimentaire pliocène et des roches calcaires en bordure du canyon.
La faille des Cévennes en surveillance depuis plus de 20 ans
Une semaine plus tard, le 11 novembre 2019, un tremblement de terre de quelques seconde et d'une magnitude de 5,4 sur l’échelle de Richter, dont l'épicentre fut la ville du Teil (ville de 8500 habitants), frappait l'Ardèche et provoquait de nombreux dégâts avec des impacts bien au-delà. La secousse a été ressentie sur les deux plateformes nucléaires situées respectivement à 23 kilomètres (Cruas) et 26 kilomètres (Tricastin) de l’épicentre. La faille à l’origine du séisme se situe à environ 12 km de la centrale nucléaire de Cruas et à une vingtaine de kilomètres de la centrale du Tricastin dans la vallée du Rhône.
C'est la faille des Cévennes, une grande structure qui remonte de la région de Montpellier jusqu'à la bordure ouest de la vallée du Rhône, qui vient de se réveiller. Inactive depuis plus d'un siècle, un bloc est passé par dessus l'autre (une faille inverse) alors que le mouvement de la faille des Cévennes est coulissant dans le même sens.Selon les spécialistes cités par "Sciences et Avenir, le séisme serait du à la rupture d'une branche de la faille.
Depuis au moins octobre 1998, les spécialistes comme les nucléaristes, savent que la menace existe. Ainsi le magazine "La Recherche" écrivait : "Alors qu'on la croyait inactive, la faille des Cévennes revêt sur les photos satellites toutes les apparences des failles dont il faut se méfier. Les traces qu'elle a laissées dans le paysage, plusieurs coupures nettes entre Clermont-l'Hérault et Alès, suggèrent qu'elle a produit des séismes importants. Et ceci bien plus récemment qu'on ne le pensait. Reste une inconnue capitale, que les images satellites ne révèlent pas : quand aura lieu la prochaine secousse, dans 10 000, 1 000 ans ou avant ?" (3). Prémonitoire, mais pas suffisant pour l'obscurantisme scientisme de la nucléocratie qui passe outre, jusqu'à l'apocalypse finale.
Deux nouvelles répliques de tremblement de terre
Mercredi 13 novembre 2019 à 15h42, toujours dans la région Le Teil / Montélimar, une réplique de magnitude 2,2 a encore frappé. Les sismomètres permanents du RéNaSS (Réseau National de Surveillance Sismique) ont détectée cette nouvelle secousse ressentie par les habitants engendrant un mouvement de panique chez certain-es qui sont sortis précipitamment de leur immeuble. Le Centre Sismologique Euro-Méditerranéen/CSEM (2), évalue cette réplique du tremblement de terre de lundi a une magnitude d’environ 2,5 à 15h45.
Dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre, vers 23h15, moins de deux semaines après le séisme survenu le 11 novembre, une nouvelle secousse, de magnitude 2,8, s'est produite à 3 km du Teil et 6 km de Montélimar. Les exploitants des installations nucléaires de Cruas et du Tricastin - EDF, Orano/Areva, CEA - demeurent d'un silence assourdissant sur les impacts éventuels sur leurs installations.
Plusieurs autres séismes ont aussi frappé dernièrement la France :, dans la chaîne des Pyrénées (3,8), près de Pau (magnitude 3,8), à Strasbourg (3,1), dans les Deux-Sèvres (3,7) ou dans le Puy-de-Dôme (3,7).
__
(1) https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20191126_NI-Seisme-du-Teil-11112019.aspx
(2) Le CSEM est une ONG scientifique à but non lucratif crée en 1975. Il
fédère les observatoires sismologiques de la région
Euro-Méditerranéenne. Grâce aux 84 instituts membres dans 55 pays
différents, le CSEM offre un service d'information sismique en temps
réel sur son site Internet et au travers de son service de notification
par courriel. ( https://www.emsc-csem.org/#2
https://www.emsc-csem.org/Earthquake/Map/zoom.php?key=114&typ=euro#2 )
(3) https://www.larecherche.fr/search/node/faille%20des%20c%C3%A9vennes
Commentaires
Rendez-vous ce samedi 30 novembre à 14h30 devant la centrale nucléaire de Cruas (parking public face au site atomique) pour exiger la fermeture des sites atomiques de Cruas et du Tricastin
Nouveau séisme : La terre a encore tremblé ce mercredi 27 novembre à 20h09, en Ardèche. L’événement a été validé par le RéNaSS. L’épicentre de cette réplique du séisme du 11 novembre, de magnitude 2,6 MLv et de 5 kilomètres de profondeur, se situe à 8 kilomètres de Vals-les-Bains et à 10 km d'Aubenas.
1)- Nouveau séisme : La terre a encore tremblé ce mercredi 27 novembre à 20h09, en Ardèche. L’événement a été validé par le RéNaSS. L’épicentre de cette réplique du séisme du 11 novembre, de magnitude 2,6 MLv et de 5 kilomètres de profondeur, se situe à 8 kilomètres de Vals-les-Bains et à 10 km d'Aubenas.
2)- Autre tremblement de terre ce dans la région, à Mouriès dans les Bouches-du-Rhône : un séisme de 2,3 enregistré dans la nuit de mercredi à jeudi
Bonjour,
il me semble que la notion d'accélération, dans ce cas, est empruntée au vocabulaire utilisé dans les phénomènes vibratoires.
Dans un séisme, ça vibre, ça interfère, ça résonne, ça onde de choc, bref ça tremble .
Donc les séismes peuvent être évalués en mesurant leur "accélération". Ca s'exprime en "Gal", abréviation de Galilée (1 Gal= 0,01 m/s2) .
Le dernier séisme en Ardèche a secoué les centrales nucléaires de la vallée du Rhône. Il faut s'en inquiéter, car tout le monde sait que les tremblements de terre sont totalement imprévisibles: leur lieu, leur date, leur magnitude. Les prévisions faites pour les centrales sont bidons.
S'il fallait véritablement tenir compte des séismes possibles, on ne construirait pas de centrales nucléaire, compte tenu du danger immense que cela représente, même si le risque peut être considéré comme faible.
La preuve : FUKUSHIMA !
Il n'y avait jamais eu de séisme à Fukushima, donc la centrale avait été construite avec une prévision de séisme de 265 Gal. Mais le 11 mars 2011 le séisme a atteint 1300 Gal dans la zone !
Le 11 mars 2011, le séisme avait provoqué une brèche dans le primaire du réacteur 1 : il aurait fondu, même sans tsunami.
Voilà le REX Fukushima qu'il faut rappeler à IRSN. Idem à la centrale de TEPCO de Kashiwasaki où le séisme du 16 juillet 2007 avait été 2,7 fois plus fort que ce qui était "attendu". Voilà, au pays des tremblements de terre, et qui a "inventé" les tsunamis, ce que le nucléaire est capable de faire.
PS : Le REX Fukushima est extrait du livre "Le monde comme projet Manhattan" de Jean-Marc Royer ( ed. Le passager clandestin)