Bure-Cadarache : Des bidons radioactifs chez Castaner à Forcalquier
Par Rédaction le lundi 12 août 2019, 22:28 - Rhône Durance - Lien permanent
Déambulation-Rassemblement antinucléaire à Forcalquier, non loin des portes de la résidence du ministre de l'intérieur, en ce 9 août, jour monstrueux du largage par les Etats-Unis d'une bombe atomique sur Nagasaki au Japon en 1945. Rassemblement à l'unisson de celui en cours dans la région de Bure en Champagne où s'abat une violente répression policière contre les opposants à la poubelle nucléaire Cigéo. Bure-Cadarache : société nucléaire-société policière même résistance, combat.
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Ils et elles se sont retrouvés sur les hauteurs de Forcaliquer à la Citadelle. Des jeunes, beaucoup de jeunes et des plus anciens (1), tous et toutes animé-es de la volonté d'en finir avec l'horreur nucléaire. D'être à l'unisson du rassemblement du week-end à Bure en Champagne où se retrouvent des milliers d'opposants à la poubelle nucléaire Cigéo. Unis face à une société mortifère et policière attentatoire à la vie et aux libertés, utilisant la démocratie comme paravent de son totalitarisme.
En exergue du tract distribué aux passants et touristes "De Cadarache à Bure: mettre fin au délire nucléaire" (2) une citation de l'écrivain et poète provençal Jean Giono en 1961 : " Ppourquoi ce centre inoffensif n’a t il pas été installé tout simplement à Paris et plus spécialement dans les jardins inutiles de l’Élysée ? La proximité de la Seine lui assurerait plus certainement que la Durance le débit d’eau nécessaire à son fonctionnement... Si on me répond que le site de l’Élysée est magnifique, sans en disconvenir, je répondrai que celui de Cadarache ne l’est pas moins. Si on me dit que, malgré son innocuité certifiée, ce centre nucléaire ferait courir quelque danger à Paris et aux hôtes de l’Élysée, je répondrai que notre sort et celui de nos enfants présents et futurs nous sont également très chers."
Un reportage sonore de "Radio Zinzine" ponctué de quelques images:
si la vidéo ne s'affiche pas : https://youtu.be/UG1rYRG2-x0
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Communiqué de l'intercollectif (vendredi 9 août 2019)
Ce vendredi, à Forcalquier, quelque 150 personnes se sont réunies pour une bruyante et chantante manifestation de soutien à la lutte de Bure contre CIGEO et pour l'arrêt immédiat du nucléaire. Depuis la citadelle, des bidons de déchets radioactifs ont roulé à travers les ruelles pittoresques de la ville de Christophe Castaner. Les manifestant.es ont ensuite déployé plusieurs banderoles en centre ville dont une - «Société nucléaire, société policière », barrait l'entrée de la mairie et du commissariat. Plusieurs prises de paroles se sont succédé pour dénoncer les pollutions et les déchets générés par le centre de recherche nucléaire de Cadarache, le grand délire que constitue le projet ITER ainsi que la répression des militant.es de Bure et des Gilets jaunes.
Pour se débarrasser de ces encombrants fûts de déchets radioactifs, les manifestant.es ont ensuite appelé à aller les déposer devant la maison du ministre de l'Intérieur, à 200 mètres de là, en chantant, sur un air désormais classique :
« _Christophe Castaner, déchet nucléaire…_
_On va les poser chez toi !_
_Christophe Castaner, il y en a des tas,_
_Y en a pour des millénaires_ »
Bloquée par la police, la manif s'est ensuite rendue devant la sous-préfecture oû les fûts de déchets ont été entassés devant la porte.
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(2) C'est le « Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie » de l'équipe PS-EELV qui, par le décret du 9 novembre 2012, a donné le feu vert pour la création de l'INB ITER à Cadarache.
Commentaires
Un grand bravo à tous!
On nous a fait parvenir, de manière anonyme, le texte ci-dessous écrit quelques jours après l'arrestation de Kevin, lors de la courte mais fulgurante réoccupation du bois Lejuc : https://bureburebure.info/communiqu...
Il a été arrêté et emprisonné 4 mois pour non respect de son contrôle judiciaire. Contrôle qui consiste à être interdit de paraître dans les départements de la Meuse et de la Haute-Marne, de s’abstenir de rentrer en relation avec 9 autres de ses camarades de lutte et l'obligation de se rendre régulièrement à un suivi par le SPIP (service pénitentiaire d'insertion et de probation).
Il est de ces personnes mises en examen lors de la grosse opération de répression policière et judiciaire de juin 2018. L'enquête se poursuivant, il est seulement soupçonné, mais la présomption d'innocence ne semble pouvoir être réclamée que pour celles et ceux qui gouvernent : le voilà déjà puni dans cette affaire d'association de malfaiteurs et le poids de son contrôle judiciaire.
Pour en savoir plus, c'est ici : https://noussommestousdesmalfaiteur...
Si vous souhaitez lui écrire pour le soutenir et en prenant soins de ne pas aggraver son dossier par certains propos car le juge d'instruction peut lire toutes les lettres qui lui arrive, voici ses coordonnées :
Kevin Fluchs, n° d'écrou : 16654
Centre Pénitentiaire De Nancy-Maxeville
300 rue Abbé Haltebourg 54320 MAXÉVILLE
Solidarité face à la répression !
"Lundi 22 juillet 2019
LETTRE OUVERTE À TOI MON AMI "MALFAITEUR"
Mon ami, sous un arbre fruitier, je t’écris ces quelques lignes ; les oiseaux accompagnent mes mots et une légère brise porte mon esprit vers toi.
Toi que la « Justice » a décidé d’enfermer 4 longs mois parce que tu n’as pas respecté ton « contrôle judiciaire » : cette sentence avant l’heure qui t’interdit de « paraître dans les départements de Meuse et de Haute-Marne » et qui interdit aussi que je « rentre en relation avec » toi et d’autres de nos ami⋅es.
Pourquoi ces interdits punitifs avant même d’être jugé⋅es ? Car nous serions des présumé⋅es malfaiteurs et malfaitrices - quoique leur loi, soumise à la domination patriarcale, ne féminise pas l’infraction – qui pourrions trafiquer des preuves sur place et même nous entendre sur une version des faits, commis pourtant bien avant nos mises en examen et leur lot d'interdictions. L’absurdité ridicule ne tue pas plus les pourvoyeurs et pourvoyeuses de projets inutiles et imposés que les juges...
Toi, libre comme l’air, malgré les cages dans lesquelles on t’a déjà enfermé depuis l’enfance, tu n’as pas pu t’empêcher de franchir ces barreaux virtuels pour retourner fouler ce sol de Bure dans lequel on veut dissimuler le plus grand dépotoir atomique de notre société.
Pourquoi prendre ce risque ? Parce que ta conscience te dit qu’il y en a un plus grand encore : celui de la destruction d’une forêt, symbole de la poursuite du projet de méga-poubelle nucléaire et de son monde ; symbole aussi de notre rencontre, de nos rencontres lors de ce fameux été 2016 en lutte joyeuse, belle et tortueuse, tantôt sous les vertes et tumultueuses frondaisons du Bois Lejuc, tantôt sous le toit chaleureux de notre grande maison commune, la Maison de Résistance, tantôt au gré des souvenirs sur les innombrables sentiers autour de Bure ...
Toi que, probablement, jamais je n’aurais croisé sans cette forêt à défendre, tu as eu, encore une fois, cette courageuse énergie d’aller, malgré tout, protéger ces arbres centenaires face au bulldozer
destructeur de leur monde et de ses « progrès » mortifères. Ton indocile opiniâtreté force le respect, n’en déplaise aux tristes robes noires.
Elles t’ont mis dans l’ombre, mais c’est moi qui reste dans l’ombre, dans ton ombre. Merci du rayon de soleil que ton sourire et la fragilité de tes larmes m’offre quand on se tombe dans les bras au hasard de retrouvailles…
Mon ami, je t’envoie tout mon soutien, ma rage et mon amitié : je t’aime d’un amour de camarade comme jamais un insignifiant petit juge, aussi acharné soit-il, ne pourra s’en approcher, ni même l’imaginer.
Nous sommes la forêt qui se défend, irradieux et irradieuses esprits de chouettes hiboux que rien, ni personne ne peut enfermer dans quelconque prison. Tiens bon.
Un⋅e malfaiteur⋅trice"
écho sur https://www.facebook.com/michel.mar...