La Ligue des Droits de l'Homme dénonce la tentative d'Areva-Orano d'interdire les activités de Greenpeace
Par Rédaction le samedi 13 juillet 2019, 11:03 - National - Lien permanent
Areva-Orano, contrôlé par l'Etat, poursuit ses atteintes à la liberté d'expression et aux actions citoyennes. Après le procès perdu contre la Coordination antinucléaire du sud-est et qui a duré près de quatre années et pourri la vie de dizaines de personnes, le nucléariste s'en prend à l'organisation Greenpeace qu'il assigne en justice pour lui interdire d'approcher à moins de 100 mètres des convois de transport des déchets nucléaires avec une astreinte de 75 000 euros par infraction et par personne liée ou se réclamant de l'association. Si le tribunal suit l'exigence de Areva, c'est à une interdiction générale dans le temps et politique qui frapperait l'organisation. Une première depuis la période pétainiste.
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La "Ligue des Droits de l'Homme" (1) vient de dénoncer, dans un communiqué publié le 12 juillet 2019, une tentative d'interdiction d'activités politiques en France contre Greenpeace. Après le procès perdu contre la Coordination antinucléaire du sud-est - qui a duré près de quatre années et pourri la vie de dizaines de personnes - le nucléariste s'en prend à l'organisation Greenpeace. La suite d'une longue répression et tentatives de bâillonner l'expression et la contestation des citoyens en France telle à Bure ou à Notre-Dame des Landes. Areva se fond dans la stratégie de muselage de la contestation mise en place par EDF.
"Le groupe Orano, contrôlé par l'Etat, actif notamment dans le traitement de déchets nucléaires, assigne en référé l'association Greenpeace France, demandant au tribunal de grande instance de Paris de prononcer une interdiction générale d'approcher à moins de 100 mètres des convois de transport des déchets nucléaires, en lien avec une astreinte de 75 000 euros par infraction et par personne liée à l'association ou s'en réclamant, sans limite de temps.Ces exigences apparaissent pour le moins disproportionnées, créant si elles sont suivies une interdiction générale dans le temps, dans un espace trop large et faisant peser sur Greenpeace une responsabilité du fait d'autrui inacceptable. Sans en approuver le principe même, de telles mesures pourraient priver l'association des moyens de mener son travail d'information sur des activités au demeurant opaques et dangereuses, en l'exposant à une pression financière exorbitante et à la paralysie.
Cette tentative d'interdire par un mécanisme juridique des activités politiques est une atteinte à la liberté d'expression ainsi qu'à la liberté d'informer et doit être condamnée avec force. La Ligue des droits de l'Homme (LDH) apporte son soutien à Greenpeace France en vue de l'audience du 15 juillet prochain.
Paris, le 12 juillet 2019"
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(1) La Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen, plus communément appelée "Ligue des droits de l'homme" ou LDH, est une association visant à l'observation, la défense et la promulgation des droits de l'homme au sein de la République française, dans tous les domaines de la vie publique.
Commentaires
. De Tarnac aux gilets jaunes : l'art de réprimer https://www.youtube.com/watch?time_...
. Maintien de l'ordre ou criminalisation de la contestation? (Emission sur France -Culture du 5/04/2019 avec Vanessa Codaccioni) : https://www.franceculture.fr/emissi...
Par une décision rendue ce vendredi 19 juillet, le Tribunal de grande instance (TGI) de Paris ordonne à Greenpeace France de ne pas s'approcher à moins de 250 mètres des convois de déchets nucléaires, de ne pas bloquer l'accès et la sortie des sites de départ ou de destination, ni d'entraver les opérations de chargement ou de déchargement des matières et déchets nucléaires et radioactifs.
Cette interdiction est valable jusqu'au 25 septembre 2019, date de clôture du débat public sur la gestion des matières et déchets radioactifs, et sous astreinte de 1.500 euros par personne et par infraction constatée.
"Interdire à tout membre de Greenpeace de se trouver à moins de 250 m de convois de déchets nucléaires signifie qu'a minima, l'ensemble des salariés et des bénévoles ne pourront pas se rendre dans une gare sans risquer de croiser un train chargé d'uranium de retraitement, allant de la Manche à la Drôme, ou de prendre la route des vacances sans croiser un camion de déchets nucléaires. Des convois dont les trajets et les horaires ne sont pas publics !", ( Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France).
"Cette ordonnance constitue une grave atteinte à nos libertés d'expression (d'information notamment), de manifestation et d'aller-venir car elle est extrêmement large dans son périmètre et elle n'est pas motivée par une quelconque imminence" déclare la juriste de Greenpeace qui fait appel de la décision.