CANSE

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10 mois. Il a fallu 10 mois à l'ASN (1) pour annoncer un risque nucléaire avéré sur 28 réacteurs atomiques de France. Depuis août 2018, EDF a constaté des défauts de serrages et des ancrages non fixés sur les vases d’expansion du circuit de production d’eau glacée menaçant de ne pas pouvoir résister à un séisme. Dans cette situation le refroidissement des équipements nucléaires ne serait plus assuré, les systèmes de ventilation seraient bloqués, la salle de commande et des bâtiments électriques seraient inopérationnels, le circuit de production d’eau glacée dysfonctionnerait. Surchauffe assurée des locaux et donc perte de l’alimentation électrique de nombreux équipements des installations.

Cet incident nucléaire classé au niveau 1 de l’échelle des incidents/accidents nucléaires INES par l'ASN est une anomalie générique qui affecte pas moins, et au bas mot, 7 centrales atomiques EDF et 28 réacteurs nucléaires de 900 MWe. Elle menace les régions concernées :  Tricastin 1 et 2 (Vaucluse-Drôme, région Rhône-Alpes et Paca),  Cruas-Meysse (Ardèche,région Auvergne-Rhône-Alpes), et aussi Saint-Laurent-des-Eaux  Loir-et-Cher, Centre-Val de Loire ), Blayais 1 (Gironde, région Nouvelle-Aquitaine), Chinon B2  (Indre-et-Loire, région Centre-Val de Loire), Gravelines 1,5,6 (Nord, région Hauts-de-France ), Dampierre-en-Burly 1 (Loiret, région Centre-Val de Loire )

Les vases d’expansion du circuit d’eau glacée ont pour fonction d’absorber la dilatation de l’eau qu’il contient en fonction des variations de température et de pression. Cas typique d'un séisme ou d'un simple tremblement de terre dont les centrales peuvent être l'objet puisque toutes implantées sur des zones sismiques.

Omerta, dissimulation, et mépris des populations

C'est à l’occasion d’une vérification réalisée sur la centrale nucléaire du Tricastin en août 2018, qu'EDF  a constaté que ces défauts étaient communs à l’ensemble des réacteurs des centrales nucléaires

Mais EDF prendra son temps, tout son temps, plus d'un mois pour informé au-delà de ses murs. C'est que la culture du silence, l'omerta hérité du militaire, la débrouille entre gens du même monde, le mépris des populations et de la planète, règnent depuis soixante ans dans la nucléocratie.

Le 21 septembre 2018 EDF se résout enfin à avouer à l'ASN un évènement significatif générique pour la sûreté nucléaire. Entre temps, habitué à bricoler à tour de bras en catimini, EDF à refroidit les locaux avec l’air extérieur. Une bonne bouffée ça fait du bien. Histoire de ne rien laissé paraître tandis que des salariés  renforçaient les "supportages" des vases d’expansion pour qu'ils puissent, un tant soit peu, résister aux secousses sismiques.

Difficile pourtant pour EDF de garantir que ses installations nucléaires composées de multiples systèmes, circuits et de kilomètres de câbles et de tuyauteries résisteraient à un tremblement de terre. D’autant que s'y surajoutent des problèmes d’entretien des installations, de défauts de conception de certains systèmes de fixation, voire des pièces carrément absentes.

Les conséquences potentielles étant si énormes pour la sûreté des centrales nucléaires et les populations que "l’événement" a été classé, pour les vingt-huit réacteurs des centrales atomiques concernées, au niveau... 1 de l’échelle INES. L'ASN n'aime pas contrarier ses amis.

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(1) https://www.asn.fr/Controler/Actualites-du-controle/Avis-d-incident-des-installations-nucleaires/Incident-de-niveau-1-concernant-la-resistance-au-seisme-du-circuit-d-eau-glacee