Avignon : un rassemblement pour l’abrogation de la loi liberticide faussement nommée « anti-casseurs »
Par Rédaction le samedi 13 avril 2019, 20:24 - Vaucluse - Lien permanent
Samedi 13 avril 2019 à partir de 11h, près de 300 personnes se sont
rassemblées devant la Préfecture de Vaucluse à l'appel de la Ligue des
Droits de l'Homme pour défendre la liberté de manifester et exiger
l'abrogation de loi dite « anti-casseur » votée par le parlement 12
mars et partiellement censurée le 4 avril 2019 par le Conseil
Constitutionnel. La Coordination antinucléaire du sud-est et le CAN84, victimes pendant trois ans du harcèlement judiciaire nucléo-étatique, étaient présents.
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Samedi 13 avril 2019 à partir de 11h, près de 300 personnes se sont
rassemblées devant la Préfecture de Vaucluse à l'appel de la Ligue des
Droits de l'Homme pour s'opposer à la nouvelle loi gouvernementale qui
porte une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des
pouvoirs. Face à la violence institutionnelle et économique utiliser par
le pouvoir pour faire taire toute opposition à son oppression, il
s'agit de résister et de se défendre. User de sa liberté de manifester ou
simplement de contester l'ordre dominant devient insupportable pour
ceux qui esclavagisent un peu plus chaque jour la population et les
salarié-es. L'abrogation de loi dite « anti-casseur » votée par les parlementaires LERM et de droite
parlement le 12 mars et partiellement censurée le 4 avril 2019 par le
Conseil Constitutionnel notamment la disposition visant à donner tout
pouvoir aux représentants départementaux du gouvernement (les Préfets)
est une urgence. La
Ligue des droits de l’Homme, et une
cinquantaine d’organisations et associations, ont signé un appel le 8
avril 2019 pour l’abrogation de cette loi autoritariste et restrictive
des droits des citoyens. Cette loi instaure notamment un délit de
dissimulation volontaire de "tout ou partie" du visage,
passible d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende,, comme si
les dissimulateurs n'étaient pas les forces de répression casquées et
bottées et leurs mandants du CAC40 et autres actionnaires. Tels les
entreprises de la destruction atomique et de la prolifération
radioactive, EDF et Areva - rebaptisée "Orano" pour faire supporter aux
contribuables sa faillite financière- et qui, ces deux dernières années,
ont empoché près de 9 milliards d'argent public.
Le Collectif antinucléaire de Vaucluse, victime pendant trois ans (de 2014 à 2017) de la répression d'Etat et de l'agressivité du lobby nucléaire était présent à ce rassemblement pour la défense des libertés collectives et individuelles. D'autant que les dispositifs légaux existants permettent déjà de punir les "casseurs" comme en témoignent les plus de 2000 arrestations suivies de comparutions immédiate à chaque manifestation des "gilets jaunes". Déjà il y a deux ans, la répression qui s'abattait sur les antinucléaires luttant, notamment à Bure, contre la poubelle atomique Cigeo, préfigurait ce qui se passe aujourd'hui. L'extension à toute la société de la répression, des tirs de fusil à balles caoutchouc, des mutilations. Cette loi est en fait une extension définitive de l’état d’urgence, avec toutes les dérives imaginables pour empêcher les protestations légitimes. Pas d'autre solution que de s'y opposer et y résister, comme le disait , en novembre 2018, le journaliste indépendant "Gaspard".
"Le compte n'y est toujours pas. Nous continuons de penser que cette loi est non nécessaire et même dangereuse. (...) Même si la liberté de manifester va rester de façon formelle, elle va faire l'objet de telles restrictions qu'elle sera vidée de sa substance", a affirmé Michel Tubiana, président d'honneur de la LDH, lors d'une conférence de presse à Paris. Il s'est inquiété du "flou" du nouveau délit créé par la loi: "Imaginez les interprétations que ça peut donner. Un masque anti-gaz lacrymogènes dissimule-t-il partiellement le visage ?" s'est-il interrogé. Nicolas Krameyer d'Amnesty International a dénoncé une "loi de circonstances" qui risque de "priver de manifester des manifestants pacifiques." Sophie Tissier, figure des gilets jaunes, a appelé à "rejoindre" les cortèges.
L'Appel du 8 avril 2019 de la Ligue des Droits de l'Homme et de 51 organisations
" Liberté de manifester : abrogation de la loi
Si
la loi est votée par le Parlement au nom du peuple français, elle ne
peut et elle ne doit pas porter atteinte à la libre expression du
peuple. La loi adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le
droit de manifester reste, malgré la censure partielle du Conseil
constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à
l’équilibre des pouvoirs.Les
violences contre les personnes, les biens, les institutions qui ont eu
lieu ne peuvent justifier qu’un exécutif s’arroge des pouvoirs
exorbitants. Participer à une manifestation ne saurait signifier le
risque pour chacun et chacune d’entre nous d’être poursuivi, fiché et
condamné pénalement comme financièrement.
Soumettre les
participants et les participantes à une manifestation à une fouille
systématique, faire d’un visage en partie couvert un délit, persister
dans l’usage d’armes qui mutilent, voici l’esprit et la lettre de
mesures qui sont autant d’empêchements à l’exercice d’un droit essentiel
en démocratie : celui de manifester publiquement, collectivement et
pacifiquement son opinion.
Cette loi de circonstance porte un
lourd risque d’arbitraire des gouvernements d’aujourd’hui comme de
demain, nous en demandons l’abrogation. C’est pourquoi nous appelons à
manifester partout en France le samedi 13 avril 2019.
Liste des organisations signataires : Action
des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) ; Action
non-violente COP21 (ANV-COP21) ; Alternatiba ; Amnesty international
France ; Association européenne pour la défense des droits de l’Homme
(AEDH) ; Association France Palestine solidarité (AFPS) ; Attac ;
CCFD-Terre solidaire ; Centre de Recherche et d’Information pour le
Développement (Crid) ; Collectif d’avocats antirépression ; Comité la
Vérité pour Adama ; Confédération générale du travail (CGT) ;
Confédération paysanne ; Droit au logement (DAL) ; Droit solidarité ;
Emmaüs France ; EuroMed Droits ; Fédération des associations de
solidarité avec tou-te-s les immigré-e-s (Fasti) ; Fédération des
conseils de parents d’élèves (FCPE) ; Fédération des Tunisiens pour une
citoyenneté des deux rives (FTCR) ; Fédération française des motards en
colère (FFMC) ; Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) ;
Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) ;
Fédération nationale de la Libre pensée ; Fédération nationale des
Francas ; Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) ; Fédération
syndicale unitaire (FSU) ; Féministes contre le cyber harcèlement ;
Fondation Copernic ; France Nature Environnement (FNE) ; Gilets jaunes
de Commercy ; Greenpeace ; La Cimade ; La Quadrature du Net (LQDN) ; Le
Planning familial ; Les Amis de la Terre France ; Les Effronté-e-s ;
Ligue de l’enseignement ; Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Mouvement
contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) ; Osez le
féminisme ! ; Oxfam France ; Réseau Sortir du nucléaire ; SOS Racisme ;
Syndicat de la magistrature (SM) ; Syndicat des avocats de France (SAF) ;
Syndicat national des journalistes (SNJ) ; Syndicat national des
personnels de l’éducation et du social (SNPES PJJ/FSU) ; Union nationale
des étudiants de France (Unef) ; Union nationale des syndicats
autonomes (Unsa) ; Union nationale lycéenne (UNL) ; Union nationale
lycéenne syndicale et démocratique (UNL-SD). "
Commentaires
Intervention du Collectif des Sous Marins Jaunes au Festival de Cannes :
J'ai vu des policiers traîner par les cheveux des femmes sans armes dans la rue.
J'ai vu des policiers rouer de coup de matraque des hommes à terre et sans armes.
J'ai vu des policiers gazer des manifestants retraités sans armes qui se tenaient par la main et qui ont dû fuir en courant pour éviter de suffoquer.
J'ai vu des policiers faire usage en tir tendu de leur flash-ball et toucher au visage des gens sans armes qui se trouvaient à côté de moi.
J'ai vu le sang couler sur le trottoir et les flics charger tout en gazant et faisant pleuvoir les grenades.
J'ai vu des policiers écraser avec leurs genoux le visage et le dos d'un homme sur le bitume pour lui passer des menottes alors qu'il était sans armes.
J'ai vu des enfants pleurer au milieu d'un nuage de gaz lacrymogène sur le marché de Noël que les policiers investissaient en y lançant des grenades.
Et des anciens ministres demandent que la police ouvre le feu sur les manifestants.
Et des ministres réclament la condamnation de la solidarité humaine parce qu'ils ont décidé que cette forme de solidarité était contraire à l'ordre républicain.
Et d'autres ministres veulent créer des dossiers avec les noms des opposants politiques au régime.
Et des intellectuels depuis leur résidence secondaire à l'étranger condamnent les manifestations, les jugeant « putschistes ».
Et le président de la république refuse d'entendre la contestation. Pire, il la juge d'extrême droite, homophobe, antisémite, raciste et illégitime et affirme qu'il fera tout pour la mater.
Mais les gilets jaunes sont violents, ils sont violents car ils mettent le feu à des poubelles, mettent des barrières au milieu de la route et tapent à main nues des hommes formés, entraînés, surprotégés qui n'arrêtent pas de faire des blessés à vie au quotidien.
Les gilets jaunes sont violents parce qu'ils ne rentrent pas chez eux regarder BFM, consommer, bosser et payer leurs crédits.
Les gilets jaunes sont dangereux, extrémistes et haineux.
Alors moi, je suis gilet jaune et je n'ai jamais été violent, je n'ai même jamais jeté le moindre petit caillou sur un flic, je n'ai jamais mis de barrières sur la route ni mis le feu à une poubelle, mais très clairement je commence à m'énerver parce que je n'en peux plus de voir toutes ces horreurs que la police et le gouvernement commettent. Parce que je n'en peux plus, surtout, d'entendre au quotidien les mêmes mensonges, les mêmes tromperies et maintenant les mêmes menaces.
La violence elle existe, mais, pour le moment, seul un côté en fait vraiment usage. Le peuple ne s'est pas encore mis à combattre mais le peuple s'énerve et il a bien raison de le faire.
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Libération des prisonniers
Indemnisation des victimes
Annulation des amendes et peines pécuniaires
interdiction du LBD 40
https://vimeo.com/336914608?fbclid=...