Arrêt en urgence du réacteur 3 de Cruas-Meysse : des rejets d'iode radioactif131 se sont produits et ont été tus
Par Rédaction le mardi 7 août 2018, 22:08 - Ardeche - Lien permanent
Canicule ? Niveau du Rhône insuffisant ? Débit inférieur au minima requis ? Problème technique ? Perte de réseau ? Edf n'en sait rien mais toujours est-il que le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse s'est mis en "arrêt d'urgence" (Scram)* ce dimanche 5 août 2018 vers 18h. Rejets d'iode radioactif131 et contamination à la clef. Le Rhône et son affluent
Isère présentent une situation très critique pour les installations nucléaires et la santé des habitants, la pollution radiologique par insuffisante dilution des rejets.
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Coup de chaud sur le nucléaire
Le réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse s'est mis en "arrêt d'urgence" (Scram) ce dimanche 5 août 2018 vers 18h. Rejets d'iode radioactive131 (1) et contamination à la clef comme en attestent des mesures effectuées sur la "ViaRhôna" à 2km au nord de Cruas sur les vêtements des promeneurs et cyclistes. Ni les autorités préfectorales ni EDF ni l'ASN n'en ont informé la population riveraine, notamment celle se trouvant sous le vent qui soufflait du sud vers le nord à 18km/h selon Météo-France.
La constante
L’arrêt immédiat de la réaction nucléaire confinée dans le cœur d’un réacteur est dans tous les cas une opération délicate à hauts risques : le cœur radioactif du réacteur continue bien évidemment à chauffer fortement ce qui nécessite une évacuation de vapeur soit directement au niveau des échangeurs appelés Générateurs de Vapeurs situés dans l’enceinte de confinement, soit comme le précise EDF dans sa communication sur le SCRAM , sic : "L'arrêt d'une unité de production engendre l'apparition d'un panache de vapeur d'eau au niveau de la salle des machines, visible dans le périmètre proche de la centrale"
Dans tous les cas pour réduire les surpressions diverses engendrées par les réactions complexes, notamment celles possibles de gaz explosifs comme l’hydrogène par pyrolyse ou radiolyse de l’eau, des dégazages sont automatiquement effectués au plus vite, en association et obligatoirement avec d’autres rejets gazeux chimiques et radioactifs par les cheminées de rejets car les filtres atteignent rapidement leurs limites de saturation en quelques secondes.
Ces dégazages radioactifs sous forme de fines particules radioactives en suspension dans l’air (aérosols) se déposent progressivement sur les surfaces du sol au fur et à mesure de leur dispersion gazeuse dans l’air, notamment le très volatil isotope contaminant radioactif iode 131, puis suit le transfert de dépôts sur le sol principalement en fonction des vents sur la zone des rejets.
Dans sa courte "période d’activité" l’iode 131 est très toxique pour l’humain du fait de sa fixation sur la thyroïde et du risque d'irradiation de cette glande sensible notamment par les rayons bêta.
Niveaux et débits de l'eau, des rivières et fleuves
Avec les fortes chaleurs et la canicule qui se sont installées sur la France (et au-delà) les niveaux et débits du Rhône et de son principal affluent Isère qui prend sa source dans le massif des Alpes sont au plus bas et des plus faibles. La situation est très critique par rapport au seuil réglementaire des installations nucléaires. La pollution radiologique du Rhône par non dilution optimisée et réglementaire des rejets radioactifs des centrales nucléaires du Bugey (Ain), de Saint-Alban (Isère), de Cruas (Ardèche) et du Tricastin (Drôme-Vaucluse) ainsi que des autres installations nucléaires de Cadarache (Bouches-du-Rhône) et Marcoule (Gard) est en cours.
Il en va ainsi des niveaux d'eau des fleuves et rivières dans lesquels les centrales atomiques puisent l'eau froide par station de pompage à raison de 50 m3/s pour les réacteurs nucléaires de 900 à 1 300 MWe. Indispensable au refroidissement des installations nucléaires au coeur desquelles la fission atomique atteint des vitesses de destruction des noyaux d'uranium (propagation du neutron émis par la fission) de 20 000 km/s générant jusqu'à 200 millions d’électron-volts/200 MeV (2) équivalent à 3.20435313 10-11 Joules et une température de 160 000 000 000°.
Rivières et fleuves, mers dans lesquels les centrales atomiques
rejettent aussi ensuite leurs eaux pas très décontaminées et mixées
d'additifs chimiques de traitement contre le tartre pour éviter l'encrassement du condenseur.
Rejets d’effluents liquides radioactifs (source EDF) de 15 radioéléments émetteurs ß et Ƴ issus de la fission nucléaire dont du Carbone 14, du Tritium, des Iodes radioactifs, etc … Rejets d'effluents liquides chimiques (source EDF) : acide borique, hydrazine, lithine ou oxyde de lithium, morpholine ou éthanolamine, ammonium, nitrates, nitrites, sodium, chlorures, AOX acronyme d’Adsorbable Organic Halogen, THM ou trihalométhanes, sulfates, phosphates, détergents, chlore, etc ...
Des rejets évidemment bien plus chauds qu'à l'entrée après avoir porté l'eau du circuit de génération de vapeur jusqu'à 323°C à une pression de 155 bar (circuit primaire) et 220 °C à 60 bar (circuit secondaire) . "La pollution thermique d'une centrale nucléaire représente une quantité de chaleur de l'ordre du double de la quantité d'énergie utile produite" (3). La faune et la flore aquatique en pâtissent à longueur d'année. L'agriculture aussi. D'autant plus lors de canicule.
Il en va aussi du débit de m3 par seconde afin que l'eau ne stagne pas trop et n'affecte négativement les installations et permette la dilution des rejets (radioactifs) dans la rivière, le fleuve ou la mer (effet de dilution). La réglementation fixe à ≥ mini 500 m³/s le débit minima nécessaire au fonctionnement d'une centrale nucléaire sur le Rhône.. En cette période caniculaire on est fréquemment en dessous. En période de crues on est trop au dessus.
Situation critique, arrêt d'urgence, dérogations inadmissibles
Les installations nucléaires dérogent en France au droit commun et bénéficient, par décret ou décision préfectorale, d'un droit à polluer et à contaminer permanent. L'atome est maître et les populations et autorités doivent se plier. D'ailleurs sans ces autorisations de rejets dans l'eau et dans l'air le nucléaire ne pourrait pas exister.
Toutefois, pour se "couvrir" les autorités ont édicté quelques normes fixées par ... les dirigeants du nucléaire eux-mêmes sous la contrainte des limites de leur technique (4). Mais parfois ces normes très généreuses peuvent être dépassées ou ne pas correspondre au contexte minima pour qu'une installation nucléaire puisse fonctionner. Réglementairement existent donc des limites à ne pas dépasser pour éviter un réchauffement local trop important et des risques accrus. C'est vrai notamment en cas de fortes chaleurs voire de canicule. Même si l'ASN veille à répondre avec servilité aux demandes de dérogations à la réglementation exprimées par les exploitants atomistes.

Commentaires
Bonsoir j'appelle à tous les citoyens Français à boycotté toute l’électricité du nucléaire se rendre autonome , en faisant mettre une centrale photovoltaïques avec des batteries de stockages de chez solarwatt qui est recyclable garantie de la batterie en lithium 10 durée de vie entre 15 et 20 ans il faut quitter EDF et ENEDIS entre le linky et les centrales nucléaires nous sommes en danger définitivement c'est grave