Macron la matraque : le gouvernement envoie 500 militaires contre les opposants à la poubelle nucléaire de Bure
Par Rédaction le jeudi 22 février 2018, 11:24 - National - Lien permanent
L'Etat nucléariste choisit le passage en force, la violence et la répression. Alors que le secrétaire d'état auprès du sinistre N.Hulot, Sébastien
Lecornu, se rend à Bure et Mandres ce 22 février et annonçait qu'il
rencontrerait les associations : le gouvernement envoie 500 gendarmes
pour expulser les occupants du Bois Lejuc près de Bure. Refusons d'être atomisés : Résistance populaire contre l'horreur nucléaire et l'atomisation du pays. Face à l'écocide nucléaire : appel à converger vers Bure
pour ceux qui le peuvent, et à se rassembler à 18h devant les
préfectures un peu partout en France.
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L'Etat a clairement choisi d'adresser un signal de violence et de répression au pays en envoyant à l'aube 500 militaires déployés en escadrons pour expulser brutalement les opposants à la poubelle nucléaire de Bure. Une quinzaine de camions de gendarmes mobiles ont encerclé et pénétré dans le bois Lejuc où depuis plusieurs années les opposants aux forages de l'Andra (agence nationale pour la gestion des déchets atomiques) défendent la forêt d'une destruction. Des ascenseurs et des cheminées d'aération doivent, à terme, remplacer les hêtres, chênes et autres charmes de cette forêt feuillue. Des contrôles d'identité et plusieurs arrestations ont eu lieu.
Le gouvernement aux ordres du lobby atomique en décrépitude a choisi de donner des gages aux fanatiques de la destruction atomique avec la complicité de quelques élus prêts à vendre leur âme au diable et avides de subventions. L'agence d’État met en danger les citoyens et tente de procéder, par la force, à des travaux illégaux dans le Bois Lejuc, dont la propriété est toujours contestée. « Alors que les recours juridiques sur la cession du bois Lejuc ne sont pas épuisés, une expulsion violente est irresponsable et ne règle en rien le problème des déchets radioactifs, dont l’enfouissement pose de plus en plus question », dénonce un opposant
"On ne veut pas qu’on empoisonne la Terre mère, on est dans un vieux chêne qui a vécu bien plus longtemps que nous. "
Les forces de l’ordre « essaient de nous faire descendre et nous menacent », a déclaré par téléphone un opposant perché dans un arbre. « Je ne veux pas descendre. Nous sommes là pour montrer qu’on ne veut pas qu’on empoisonne la Terre mère, on est dans un vieux chêne qui a vécu bien plus longtemps que nous. »
Alors que la trêve hivernale n'est pas terminée, que l'Andra ne pourra commencer aucun travaux dans le bois du fait de la période de nidification à partir du 15 mars, qu'un sac de nœuds de recours juridiques et administratives ligote encore l'éboueur de l'atome (recours administratif contre la propriété de l'Andra suite à l'échange municipal du bois du 18 mai 2017, nécessité d'évaluation environnementale prescrite par l'Autorité Environnementale en octobre 2017, ...) : l'Etat répond par une opération d'expulsion surprise au petit matin, avec un gros dispositif et une propagande médiatique, à la D.Trump via twitter, cyniquement huilée.
Cette expulsion est accomplie le jour même de la visite en Meuse et Haute-Marne de Sébastien Lecornu, le secrétaire d'Etat du télé-environnementaliste ministre millionnaire Nicolas Hulot qui prétendait " qu’on ne pouvait pas imposer un projet comme ça par la force ". Voilà la conception du « dialogue » et de la « concertation » du gouvernement du "et en même temps" : la matraque et la manipulation.
" Cette expulsion entérinée par le gouvernement Macron intervient dans
un contexte de durcissement dramatique du contexte social à l’encontre
du monde du travail, des étudiants, des migrant-e-s, etc. C’est la mise
en place d’un modèle industriel et social à l’américaine qui précarise,
piétine allègrement l’environnement et les populations, et s’impose par
la force et l’intransigeance. Le président Macron marche dans les pas de
Margaret Thatcher" déclare un "Hibou".
Refusons d'être atomisés : Résistance populaire contre l'horreur nucléaire, appel à converger et créer des comités de soutien
Un appel à converger vers Bure pour ceux qui le peuvent, à se rassembler à 18h devant les préfectures, à constituer des comités de luttes est lancé. « On était dans une stratégie légale, on va maintenant réfléchir à d’autres formes d’action. Les pouvoirs publics vont réussir à transformer notre occupation symbolique en ZAD », prévient le président de l’Eodra.
« Le gouvernement parle de concertation, mais en réalité il montre ses
muscles et expulse, dénonce Jean-Marc Fleury, président de l’Association
des élus opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs (Eodra).
Cela fait plusieurs mois que cette logique est en cours, avec une série
de procès contre des opposants. » Fin 2017, l’association, qui fédère
une trentaine d’élus ou anciens élus, a du reste décidé de transférer
son siège social dans une cabane du bois Lejuc. « Si les pouvoirs
publics tentent d’expulser les résistants installés dans [ce] bois, ils
devront désormais également expulser les élus opposés à Cigéo »,
avait-elle alors prévenu.
Aux associations environnementales hostiles à une « poubelle nucléaire » se sont joints, ces dernières années, de nouveaux militants, plus jeunes et déterminés. Ils se sont installés – en toute légalité – dans un ancien corps de ferme reconverti en « Maison de la résistance », et dans quelques maisons achetées ou louées dans les villages environnants. Les « hiboux » ont tissé des réseaux : une vingtaine de comités de soutien se sont constitués dans toute la France, et se sont donné rendez-vous à Bure les 3 et 4 mars, pour un « week-end de renforcement de l’occupation ». L’exécutif craint aussi que des « zadistes » nantais ne rejoignent le front meusien.
L'occupation des lieux a débuté au printemps 2016, lorsque l'Andra, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, a commencé à défricher la forêt et à la ceindre d'un mur. Ces travaux avaient déclenché une première occupation du bois, puis une seconde à l'automne 2016. L'agence doit y réaliser des forages exploratoires en vue du dépôt de la demande d'autorisation de création de a poubelle nucléaire souterraine, prévue pour 2019.
A l’été 2016, déjà, les opposants avaient été délogés de cette même forêt par
des gendarmes mobiles, avant de la réinvestir quelques semaines plus
tard. Depuis, une parcelle forestière de 220 hectares est occupée –
le bois Lejuc – cédée par la commune de Mandres-en-Barrois à l’Andra,
au terme d’un vote municipal que les opposants contestent devant la
justice. Ils considèrent donc que ce bois n’est pas la propriété de
l’Andra, tant que l’appel n’a pas été jugé. Et ils en ont fait un camp
protégé par des obstacles (barricades de fortune , cabanes et vigies
dans les arbres.
Le 20 septembre 2017 lors de la perquisition sur les différents lieux de vie à Bure des dizaines de rassemblements avaient fleuri partout en France, et des comités de lutte s'étaient créés dans la foulée. Fin janvier 2017, l’ancien maire de Verdun Arsène Lux (divers droite) a ainsi lancé une pétition en ligne, qui a déjà recueilli près de 15 000 signatures et qui en appelle au ministre de la transition écologique et solidaire : « Pour nos enfants, de grâce, Nicolas Hulot, pas de poubelle nucléaire ! »
On ne nous atomisera jamais ! Que Bure vive partout ! Fil info sur vmc.camp et manif-est.inf
06 h 15 jeudi matin : les militaires encerclent le site du bois Lejuc sous l’autorité de la préfète de la Meuse et progressent par le sud et par le nord, évacuant les occupants des cabanes. Des occupants sont réfugiés dans les arbres.
07h00 : À la barricade nord : A priori la moitié des personnes à la barricade Nord auraient été interpellées, 4 dont on n'a pas de nouvelles et le reste aurait pu repartir avec vérification d'identité. la totalité des personness présentes à la vigie sud-est également. Il n'y a pour l'instant pas de nouvelles de la vigie sud. Une partie des personnes a pu se replier en sécurité. Plusieurs personnes résistent actuellement dans les arbres, une vingtaine de flics tout en bas. Sur le chemin du Chauffour une dizaine de personne est encerclée.
08h15 camions militaires et bulldozers ont commencé à rentrer par la vigie sud pour détruire les installations. En dehors de la zone d’action, des opposants se regroupent. Le but des
forces de répression est d’empêcher qu’ils puissent réinvestir le bois.
08H30 le site internet vmc.camp est inaccessible. Nous travaillons dessus et vous tiendrons au courant par tous les réseaux d'informations. Relai sur manif-est.info en attendant.
09h30 selon la chef d’escadron Cécile Derasse-Durlin, chargée de la communication, une douzaine de contrôles d’identité avaient été opérés. Un occupant a été placé en garde à vue pour « acte de violence contre des agents de la force publique ». Les effectifs mobilisés devraient rester plusieurs jours sur le site.
Soutien aux résistants-expulsé-es de Bure : rassemblements devant les préfectures ce soir à 18h" La Coordination antinucléaire du sud-est dénonce cette opération militaire répressive d’expulsion dans le "Bois Lejuc", près de Bure, que des citoyens, des jeunes et moins jeunes, occupent pour empêcher sa destruction, pour tenter de sauver l'avenir de cette région et s'opposent à la création d'une poubelle nucléaire souterraine par l’Andra. Cette démonstration de force ne pourra pas faire taire la contestation.
Le gouvernement choisit de donner des gages au lobby nucléaire et à
quelques élus aveuglés par les subventions promises pour faire accepter
le projet alors même que la propriété du Bois Lejuc, où l'Andra veut
imposer ses travaux est toujours contestée.
Au lieu de prendre acte de l'échec inévitable de l'enfouissement des déchets radioactifs et du
projet "Cigéo" à Bure, dans la
Meuse, le gouvernement Macron-Philippe-Collomb se comporte comme ses prédécesseurs avec sa "politique de la matraque à l'ancienne" : se mettre au service de l'industrie nucléaire en lançant une opération
militaire de 500 gendarmes.
Les failles techniques du projet-poubelle "Cigéo" d'enfouissement de
déchets nucléaires à Bure (Meuse) sont pourtant avérées et pointées du doigt y
compris par l'IRSN et l'ASN : risque d’incendie souterrain,
impossibilité d’intervenir et récupérer les déchets en cas d’accident,
rejets en surface considérables, menaces pour des centaines de milliers d'années.
Cette absurde opération militaire au service d'une industrie nucléaire finissante et déconsidérée (faillite avérée d'Areva-Orano, surendettement et faillite à venir d'EDF, désastre des chantiers EPR en Finlande et à Flamanville, milliers de pièces défectueuses et malversations dans les usines du Creusot, renflouement du lobby nucléaire à coup de milliards d'euros pris dans la poche des contribuables), l’évacuation d’un bois ne suffira pas à faire retomber la tension d'autant que les opposants ont jusqu’à présent fait preuve d’une solidarité sans faille.
Il est temps de décontaminer la République du noyautage de ses institutions et des esprits, grand temps d'évacuer la "ZAD du lobby nucléaire
La Coordination antinucléaire du sud-est invite les citoyen-nes, militant-es, associations, à la constitution de comités de soutien et appelle à des rassemblements devant les préfectures ce soir à 18h30 et/ou à converger vers Bure."
Rassemblement devant la Préfecture d'Avignon et occupation de la permanence du député macroniste Cesarini
Après le rassemblement et la prise de parole devant la Préfecture de Vaucluse en soutien aux victimes des coups de matraques et violences des militaires aux ordres d'un pouvoir de plus en plus autoritaire, une trentaine de personnes s'est rendue à la permanence politique du député macroniste départemental Cezarini. Histoire de lui demander des comptes sur son soutien à ce pouvoir autoritaire et répressif. L'homme d'affaire en immobilier d'entreprise n'étant pas présent sur place, ils ont occupé la permanence de l'élu pendant trois quart d'heure. Deux personnes se présentant comme "assistants parlementaires" tentaient alors vainement de disculper leur employeur et refusaient d'établir un contact téléphonique entre les défenseurs des libertés et le député vauclusien. Les propos fermes des opposants à la poubelle nucléaire, sans violence physique ni destruction, se sont heurtés au mépris du peuple des militants-salariés macronistes.
Ces actions ne sont que le début d'initiatives de résistance et de pression du "Comité de Soutien Bure 84 " qui s'est créé à l'issue de ces actions.
Des rassemblements ont eu lieu également ailleurs en France devant les préfectures comme à : Gap, Alès, Nîmes, Valence, Toulouse, Ajaccio, Albi, Millau, Montpellier, Foix, Saint-Gaudens, Bressuire,Paris (place Saint-Michel), Nantes, Saint-Nazaire, Blois, Rouen, Fougères, Lyon, Le Puy-en-Velay, Longwy (devant la permanence du député à Villers-la-Montagne), Quimper, Épinal, Dijon (place du Bareuzai), Limoges, Grenoble, Lille, Saint-Brieuc, Châteaubriand, Tours, Poitiers, Agen, Belfort, Chambéry, Troyes, Orléans, Bourges, Montargis, Lorient, La-Roche-sur-Yon, Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Loches (devant la Maison d’État), Bayonne, Saint-Étienne, Annecy, Cergy-Préfecture, Rennes (place Saint-Anne), Châlons-en-Champagne, Angers (Château), Metz, Bordeaux, Besançon, Vannes, Coutances, Reims, Redon, Laon, Oloron-Sainte-Marie, Châlons-sur-Saône, Auxerre, Clermont-Ferrand, Chaumont,... et aussi en Autriche à Vienne et en Belgique à Bruxelles devant les ambassades de France.
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la presse en parle
Commentaires
Fake New
Le député macroniste prétend sur twitter que sa permanence a été vandalisée ! "Fake news" institutionnel aussitôt relayée par les politiciens professionnels de "En Marche" (De Rugy, Castaner, Ferrand, etc...) et des "Républicains" qui apportent rapidos et sans vérification tout leur soutien à la pauvre victime. Ne manquerait plus que le sieur Cesarini reçoive le soutien d'élus socialistes, EELV et communistes et la Sainte Alliance serait recomposée.
Vite que le député-Chef d'entreprise en immobilier d'entreprise publie la liste de ce qui aurait été vandalisé !
Syndicat des avocats de France
Alors qu'une réunion était envisagée le 23 février entre le secrétaire d'Etat à l'environnement, Sébastien Lecornu, et les associations opposées au projet de création d'un gigantesque site d'enfouissement de déchets nucléaires à Bure, les occupants du bois Lejuc ont été expulsés par la force, la veille à 6h00 du matin, avec 500 gendarmes mobiles déployés de manière disproportionnée.
Une fois de plus, les pouvoirs publics choisissent la politique de la criminalisation des oppositions citoyennes alors que la question de l'enfouissement des déchets nucléaires mériterait un débat national d'ampleur eu égard à l'importance et à la complexité des enjeux.
L'Etat croit pouvoir exécuter une décision d'expulsion de nature civile, en usant d'ordonnances sur requête datant de plus d'un an, sans que les occupants n'aient reçu le moindre commandement de quitter les lieux et sans qu'ils puissent utilement saisir un juge avant l'exécution de cette décision afin de faire entendre leurs arguments et de bénéficier de délais, alors que l'Etat ne justifie d'aucune urgence particulière à expulser maintenant et que les occupants sont parfaitement identifiés.
Cette stratégie délibérée d'agir par surprise pour éviter l'office du juge est contraire au droit au procès équitable. Elle a déjà été utilisée à Sivens, et déclarée illégale dans un arrêt du 18 avril 2014 de la cour d'appel de Toulouse, comme étant contraire à l'article 6 de la Convention européenne des droits de l'Homme. Les leçons des erreurs commises à Notre-Dame-des-Landes et Sivens n'ont pas été tirées. Une procédure en rétractation de ladite ordonnance sera déposée dans les prochaines heures au TGI de Bar-le-Duc.
En outre, tout est fait pour empêcher l'exercice des droits de la défense, dans la mesure où les occupants du bois Lejuc, qui ont été arrêtés et placés en garde à vue, sont éparpillés dans plusieurs lieux de privation de liberté. Le SAF s'indigne que des auditions de garde à vue ont eu lieu sans la présence de l'avocat sollicité.
La maison de la résistance, lieu d'hébergement du réseau local Sortir du nucléaire et des différents collectifs qui luttent contre le projet d'enfouissement des déchets nucléaires, a fait l'objet d'une perquisition sans cadre légal et par la force. Une plainte a été déposée hier pour violation de domicile.
Par ailleurs, il convient de préciser que la propriété de l'ANDRA n'est nullement établie à la date d'aujourd'hui. Plusieurs procédures sont en cours à ce sujet. Le respect de l'Etat de droit suppose que ces recours soient examinés avant tout projet d'expulsion, contrairement à ce que déclare le Premier ministre.
Le SAF dénonce cette opération d'expulsion par la force qui ne respecte ni les droits élémentaires des opposants, ni les procédures ni les concertations sur le terrain entre les différents acteurs.
Ce vendredi matin, une action de ré-occupation du bois Lejuc est lancée par plusieurs opposants au projet Cigéo. D’autres cabanes sont occupées, mais il n’y a pas d’expulsion en cours.
« N’en déplaise à la préfète de la Meuse et au secrétaire d’État Sébastien Lecornu qui se pavanaient hier dans le bois lejuc avec les caméras de BFM TV, disant que l’expulsion était terminée et que la forêt pouvait de nouveau accueillir les pires rebuts de la filière nucléaire, des hibous et chouettes de Bure ont profité de la nuit pour refaire leur nid dans la forêt en haut des arbres », ont écrit des opposants au projet Cigéo dans un communiqué intitulé « Nous sommes là, nous serons là ! », mis en ligne ce vendredi matin.
https://reporterre.net/EXCLUSIF-A-B...