Projet "Astrid" : le CEA en difficulté malgré les milliards accordés par les gouvernements successifs
Par Pierre le mardi 6 février 2018, 17:50 - Marcoule - Lien permanent
A notre connaissance, pour la
1ere fois le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) prend
l’initiative d'une reculade dans ses ambitions. Dans le passé, les
rares replis lui avaient été imposés par les compromis politiques
tels que la décision de développer la filière Westinghouse-PWR au
lieu de la graphite-gaz, ou encore l’arrêt de superphenix. Cette fois, c'est le CEA
lui-même qui prend les devants, il propose de réduire sa relance de la filière
plutonium par la construction d'un réacteur nettement plus petit
qu'initialement prévu.
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A notre connaissance, pour la 1ere fois le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) prend l’initiative d'une reculade dans ses ambitions. Dans le passé, les rares replis lui avaient été imposés par les compromis politiques tels que la décision de développer la filière Westinghouse-PWR au lieu de la graphite-gaz, ou encore l’arrêt de superphenix.
Cette fois, c'est le CEA lui-même qui prend les devants, il propose une relance de la filière plutonium par la construction d'un réacteur nettement plus petit qu'initialement prévu, d'après un article des échos.fr* .
Il faut croire que les X
corps des mines à la tête du CEA, ne se sentent plus en position de
force comme ce fut le cas depuis 60 ans, pour qu'ils soient amenés à
reculer dans leur projet déjà très avancé de construction d'un
réacteur à neutrons rapides à Marcoule, ASTRID, de 600MW
électriques**. Voila que le CEA se contenterait maintenant d'un
« démonstrateur » d'une à deux centaines de MW
pour sauver la filière plutonium promise à ses yeux à un avenir
brillant!
Le gouvernement a déjà consacré des milliards pour sauver de la faillite EDF et Areva-Orano, et il veut donner la priorité à la prolongation de la vie du parc de réacteurs vieillissants et à son renouvellement par des EPR. Alors remettrait-il à plus tard, le « nucléaire durable du futur »?
Pourtant près de 600 personnes travailleraient actuellement sur le projet, la moitié au CEA, le reste chez les partenaires intéressés dont quelques dizaines au Japon associé aux études et à la réalisation depuis la fermeture définitive du surgénérateur de Monju, le CEA misant désormais sur un partenariat renforcé -jusqu'à parts égales- avec le Japon.
Tout cela coûte cher, des sommes importantes ont déjà été engagées, de l'ordre de 900 M€ (emprunt national Sarkozy-Rocard, salaires réglés par le CEA sur sa dotation annuelle, etc).
Le gouvernement devrait trancher en 2018 comme annoncé. Il faudra rester vigilants face à la menace de construction à Marcoule d’un nouveau « surgénérateur », même de puissance réduite, relançant une filière particulièrement dangereuse et lourde de conséquences pour l’avenir.
Mais surtout, cet événement s’ajoute aux informations touchant maintenant le grand public quant aux risques d’avoir à subir une catastrophe atomique : vieillissement du parc nucléaire mal entretenu, malfaçons des pièces élaborées par Areva -telle que la cuve de l’EPR de Flamanville, terrorisme. Tout cela accompagné d’unegabegie financière pesant sur le budget de l’Etat. Les langues et les écrits médiatiques se dénouent,
L’horreur nucléaire nous menace, le lobby nucléaire se fragilise, le risque d’une guerre nucléaire se précise. De même qu’un immeuble qui se fissure est évacué sans attendre, le nucléaire doit être arrêté immédiatement.
Annie et Pierre Péguin, 8février 2018.
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*Le réacteur du futur Astrid en suspens
https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0301218315000-nucleaire-le-reacteur-du-futur-astrid-en-suspens-2149214.php
Année charnière pour le démonstrateur nucléaire Astrid
**Le Gouvernement français s'apprête-t-il à relancer la filière des surgénérateurs au plutonium, enfant chérie du Commissariat à l'énergie atomique (CEA)1? Pierre Péguin, novembre 2017
https://apag2.wordpress.com/2017/08/09/le-gouvernement-francais-sapprete-t-il-a-relancer-la-filiere-des-surgenerateurs-au-plutonium-enfant-cherie-du-commissariat-a-lenergie-atomique-cea-1/
1Créée en 1945 par le Général de Gaulle, le nom du Commissariat à l'Energie Atomique a été modifié en 2010 et s'appelle désormais Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).
Commentaires
A lire surtout : https://www.change.org/p/say-no-to-...
Explication sur ASTRID et les enjeux militaires inhérents au programme. Texte essentiel. N'hésitez pas à partager le texte en conservant un lien vers la pétition SVP
A bas le nucléaire à la solde des voyous à col blanc à la solde du capitalisme imbécile.
Vive les énergies renouvelables, le solaire, et tout ce qui respecte notre environnement et les générations futures.
Un grand merci à Annie et Pierre pour leur militantisme, je suis de tout coeur avec eux.