Procès contre un militant antinucléaire : le 12 septembre à Paris soutenons notre compagnon face à l'ogre Areva
Par Rédaction le vendredi 21 juillet 2017, 13:45 - National - Lien permanent
Le 12 septembre prochain notre compagnon antinucléaire Jean Revest est traîné par Areva devant le tribunal de Paris, coupable aux yeux de l'atomiste d'avoir publié un écrit critiquant le nucléaire. Ni pour saccage ou détérioration mais simplement pour avoir oser penser et s'être exprimé. Le lobby veut faire un exemple pour effrayer tout un chacun et faire taire à tout jamais la moindre critique de l'ordre atomique. Face à cette déclaration de guerre contre la liberté d'expression : venons soutenir notre ami devant les grilles du Palais. Il encourt 1 an d'emprisonnement et 45 000€ de punition. Exigeons la relaxe !
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Au départ : un article de notre coordination antinucléaire du sud-est (publié en juillet 2014) qui critique la position des élus EELV d'Avignon lors d'un "don" du nucléariste Areva à la ville d'Avignon. Cet article dénonce l'achat des consciences et la passivité complice des élus face aux comportements du lobby nucléaire qui, pendant qu'il alloue un peu partout de l'argent, continue d'exploiter, de rendre malade et tuer un peu partout dans le monde : les ouvriers africains dans ses mines d'uranium comme au Niger ou au Japon à Fukushima avec son terrifiant "Mox" au plutonium ou en France des salariés et des habitants par les rejets mortels gazeux et liquides radioactifs de ses installations.
Avignon : les élus EELV se couchent devant Areva
Cet article de juillet 2014 fait suite à l'approbation par le Conseil municipal avignonnais - socialiste-eelv-front de gauche-ump-centriste-front national (à l'exception du PG) - d'une convention avec le nucléariste qui comporte des contre-parties incroyables : mise à disposition d'Areva de personnel communal, mise à disposition de locaux, engagement à ne pas critiquer Areva et même à le valoriser, obligation de citer Areva dans des publications municipales,...
Don d'Areva à la ville d'Avignon : il y avait bien des contres-parties. Les pièces à conviction.
Cet article (le 600ème publié par notre sire internet depuis 2011) s'inscrit dans les multiples actions et critiques développées par la CAN-SE et les collectifs antinucléaires contre le lobby atomiste qui a assujetti notre pays et transformé le sud de la France en la région la plus nucléarisée d'Europe. Les propos ne sont pas nouveaux : le nucléaire tue, il n'y a pas de dose de radioactivité inoffensive, l'arrêt immédiat du nucléaire est une urgence de santé publique. Propos présentés de longue date dans la "Charte" relayée par notre site internet ou dans l'Edito et lors d'occupation d'administration et d'espaces publics, marches antinucléaires, rassemblements devant les sites atomiques du Tricastin (EDF, Areva, CEA) de Cadarache (CEA, Areva) de Cruas-Meyss (EDF) de Marcoule (CEA, Areva, EDF) ou encore dans les communiqués de presse, interviews radio et télé, tracts, expositions,...
Areva porte plainte pour diffamation vers le début août 2014 . Sans que nous le sachions, suite à cet article, Areva a déposé une plainte en diffamation auprès du Procureur de la République. Très rapidement ce dernier, placé sous les ordres du gouvernement, nomme un juge d'instruction pour instruire la plainte qui relèvera de la chambre des délits de Presse du TGI de Paris (17ème chambre).
Sans que nous le sachions à l'époque, une enquête policière et judiciaire se déroule contre les militants antinucléaires notamment Jean. Les connexions téléphoniques et de la ligne internet à partir de laquelle l'article a été publié sont ciblés et la juge d'instruction se fait remettre des documents par l'hébergeur de notre site internet (OVH) et par l'opérateur téléphonique/fournisseur d'accès internet (Orange) : le détail minute par minute des appels et connexions, l'adresse IP à partir de laquelle l'article a été mis en ligne en juillet et à qui correspond cette adresse IP.
Du jour au lendemain, la vie de Jean va basculer. Un officier de police judiciaire lui téléphone pour lui faire avouer qu'il est le "directeur de la publication" du site internet, puis ce sont des mails avec questionnaire, puis un huissier se présente au domicile de notre compagnon avec une convocation, à 800km de là, dans le bureau d'un juge parisien.
Première comparution devant la juge d'instruction à Paris le Mercredi 10 juin 2015 : Jean est placé comme "témoin assisté". Après plusieurs fouilles et portiques de "sécurité" à l'entrée et à chaque étage Jean pénètre au bout d'un étroit couloir et après maints dédales dans le bureau du Juge d'Instruction. Son avocat qui l'a précédé de quelques minutes n'a pu jeter, debout et sans pouvoir s'asseoir, qu'un vague coup d'oeil sur le dossier épais déposé sur un coin de table. D'entrée de jeu la juge cherche à tout prix à trouver un coupable et fait de Jean un "bouc émissaire". Le fond du crime nucléaire n'est pas abordé, seule le formel compte à ce stade de la procédure. Notre compagnon explique que la Coordination antinucléaire du sud-est est un collectif informel, sans chef ni structure et que le site internet est collaboratif et sans "Directeur de la publication" formel, plusieurs personnes y mettent en ligne et publient des articles et compte-rendus des actions engagées régulièrement contre le crime atomique. Donc impossible de dire quoi que ce soit de plus. Notre compagnon qui n'a fait que déposer le "nom de domaine" auprès d'un hébergeur précise qu'une adresse IP n'est pas un humain, tout au plus un élément immatériel. La box identifiée par l'enquête de police est un objet dont l'accès est public par ses voix WiFi ouvertes. Qui plus est : l'abonnement internet y correspondant n'est pas au nom de notre compagnon ni à celle de la CAN-SE. Donc rien ne conduit vers une "personne physique" (notre compagnon ou quelqu'un d'autre), tout au plus à une "personne morale" (titulaire de l'abonnement internet) qui n'a aucun lien organique avec le site internet de la coordination ni avec l'article incriminé dans la plainte ni avec son auteur putatif. Les éléments à charge sont si faibles que la juge ne parvient pas à inculpé notre ami ni comme auteur ni comme Directeur de la publication. D'autant que des militant-es antinucléaires du sud-est ont déjà confirmé par courriel à l'OPJ ce qu'il en est. Mais, pour l'appareil judiciaire, ce n'est que partie remise... Pas question de lâcher la proie. Les mois qui suivent vont le démontrer.
La solidarité s'organise : Face à l'attaque d'Areva qui vise à museler la Coordination antinucléaire du sud-est et, au-delà, toute expression critique, trois scientifiques spécialistes du nucléaire et ancien du C.EA et de la médecine (Polytechnicien, Physicien, Docteur en médecine et Professeur de Faculté) ainsi qu'un travailleur du nucléaire (sous-traitant "viande à rems") et deux élus (celui qui a refusé d'approuver la convention entre Areva et la municipalité d'Avignon et un ancien député européen) nous apportent leurs témoignages en octobre 2015... Du palpable. Implacable! Oui le nucléaire tue et Areva y est pour quelque chose. La meilleure riposte pour les antinucléaires est donc de poursuivre la lutte et de briser l'omerta, ce mur du silence : l'émission "trous noirs" consacre plus d'une heure au coup tordu du nucléaire tout comme "Radio Zinzine", des actions régionales ont lieu devant l'hôtel de ville d'Avignon lors de plusieurs conseils municipaux pour dénoncer l'argent sale d'Areva, de nouveaux articles démontrent et dénoncent les eaux troubles du militarisme atomiste, un appel à signer une protestation en direction du Pdg d'Areva et des 1er ministre et ministre de la santé est lancée, le CEA est ciblé comme le véritable patron de l'opération, dès le mois de mars une première soirée de solidarité est organisée suivit d'une autre au "Théâtre du Chêne Noir" d'Avignon,...
Seconde convocation le 18 novembre 2015 et mise en examen de Jean par la juge d'instruction. Cette seconde convocation du 18 novembre 2015 devant la vice-présidente du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris est pliée d'avance. N'a-t-elle pas déjà mis en examen un blogueur qui avait osé relayer un lien vers l'article initial ? L'instruction menée par la juge d'instruction Aïda Traoré, depuis le début de la procédure, a répondu aux vœux d'Areva et du pouvoir : la Coordination antinucléaire du sud-est est "mise en examen" pour diffamation dans l'article de dénonciation du financement par Areva de la municipalité d'Avignon. Alors que lors de la précédente comparution la juge avait vainement tenté par ses questions de faire avouer à notre compagnon Jean qu'il était, contre la vérité, le Directeur de la publication de notre site internet, cette fois-ci elle indique abandonner cette piste pour avancer la thèse qu'il est l'auteur de l'article (ce qu'elle n'était pas parvenue a démontrer non-plus lors de la première comparution). Au terme de l'audition et sans plus d'éléments probants, la juge inculpe notre ami en tant que finalement ... Directeur de la publication (ce qu'il n'est pas évidemment).
Procès fixé au 30 août à Paris Dans le cadre de la plainte de Areva contre la Coordination antinucléaire du Sud-est le procès est fixé au 30 août à Paris. 2 ans après le dépôt de la plainte d'Areva pour bâillonner la liberté d'expression des antinucléaires la date du procès devant le Tribunal Correctionnel vient d'être fixée. Du rififi en perspective au moment ou le nucléaire tricolore et son ex-fleuron Areva est en déconfiture avec EDF qui lui emboîte le pas.
L'audience du 30 août 2016 au cours de laquelle devait être traitée la plainte d'Areva contre la CAN-Se, accusée de diffamation par le fleuron en décrépitude de la destruction atomique - c'est le monde à l'envers -, est reportée à une date ultérieure. Pour cause d'engorgement de la 17ème chambre du Tribunal parisien. Le procès n'aura lieu finalement que dans un an, le 12 septembre 2017 ! Notre avocat insiste pour que suffisamment de temps soit consacré à ce procès hors norme. Trois heures de procès sont donc programmées.
Le 12 septembre 2017 à 13h s'ouvrira l'audience qui verra s'affronter le pot de terre et le pot de fer (1). Le dossier que défendra notre compagnon Jean est solide, argumenté et accusateur. La Coordination antinucléaire du sud-est entend se saisir de cette opportunité pour faire le procès du crime nucléaire. Et permettre qu'en France on puisse continuer à penser librement, à réfléchir, à critiquer et combattre pour un monde débarrassé à tout jamais et sans attendre de la domination et de la terreur atomique.
Le rendez-vous de soutien à Jean pour sa relaxe et de défense de nos libertés est fixé à partir de 11h30 face au Palais de Justice de Paris (île de la cité, métro Saint-Michel et Notre Dame). Il faudra y faire du bruit !
(1) tout soutien financier pour couvrir les frais d'avocat et de justice est le bienvenu (à adresser au CAN, 180 chemin de la Parisienne 84740 Velleron - France) ou clic sur ce bouton :
Commentaires
Oui, le nucléaire tue !
"Notre" justice s'acharne sur les petits...l'exemple de l'enquête SCAN Sud ESt est une belle illustration de la dérive de la démocratie en France (Ecoutes sans motif de danger pour la société, tentatives d'intimidation, mise en place d'un contrôle policier absurde et liberticide).
"L'ordre", voilà le triste mot d'ordre de nos gouvernants !
Et la catastrophe nucléaire continue de couver...
le vrai visage du nucléaire et de Areva : http://mcca-ain.org/index.php/cris-...
Bure en Aout, Revest Paris en Septembre, on y sera.
J'adhère à la cause. L'énergie nucléaire est un véritable fléau.
Bon courage pour la bataille.
Solidairement.
... C'est une habitude bien ancrée en France : on défend des stratégies inébranlables : Pétrole de Messaoud= 600 000 morts! Le procédé de TV SECAM ! Internet ? On s'en fout on à le MINITEL ! Le nucléaire à tout prix va nous affranchir des énergies fossiles ce qui nous classera leader économique européen. On attend toujours ! C'est pour demain.
Le coup "en dessous de la ceinture" d'AREVA en intentant d'interminables et honteux procès, va se retourner contre eux, c'est sur !
Calcul à "la louche" des pertes d'AREVA , je n'ai plus les années en tête : 4 milliards + 3 et aujourd'hui 4,5milliards=11,5 Milliards.
Notes annexes : Merci à nos dirigeants : De Gaulle, Giscard,famille Schneider,Empain,Les Aciéries du Creusot, A Lauvergeon , la "double" lecture des chartes de l'Assurance Qualité et à tous ceux qui sont incapables de prendre les vrais décisions pour le futur.
Chers amis anti-nucleaires,
Pour une lecture bien marrante au sujet d'Areva lisez l'article mentionné ci-bas. Areva qui a tenté de se faire de l'argent aussi sur la catastrophe de Tchernobyl en proposant ses "services" s'est trouvé, encore une fois, dans le ridicule et a été viré d'Ukraine : ce qu'Areva a construit à grands coups de milliers de dollars est inopérationnel. Des alvéoles en béton pou accueillir les fûts des déchets radioactifs sont tout simpement trop petits, pas aux dimensions des containers devant rentrer dedans !!
Areva est venue chez nous au States dans le Vermont pour la demantalisation du reacteur Vermont Yankee. ( Pas encore décidé d'ailleurs ! Notre ASN : le Nuclear Regulatory Commission doit légiférer la dessus ) J'ai écrit une lettre au Journal "The Brattleboro Reformer" donnant tous les détails des catastrophes techniques, surcouts et temps perdues des projets d'Areva : Flammanville , Olkiluoto ( dans la Finlande ), Le Creusot et enfin le fait que la France va devoir la renflouer. C'est du Jolie !
On en rirait si ce n'était pas aussi dramatique.
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Vous pourriez trouver la traduction en cherchant dans Le Journal de L'Energie : http://journaldelenergie.com/nuclea...
Ca fait un moment depuis nous nous sommes parlés du Québec-Canada mais SOLIDARITÉS avec votre quête d'arrêter le nucléaire et contribuer à la santé mondiale non nucléarisé. Pensées-actions communes pour appuyer ceci et le rôle que fait jouer l`État à Jean.
En ce moment, les amis amérindiens Kaienkéhà:ka ou Mohawks du Conseil Traditionnel de Kahnawake font un récital de la "Grande Loi de la Paix et de la Compréhension" de leur Confédération 5 Nations Iroquoises (partagée en vidéo Facebook directe en anglais - traductions assurées par amis québécois qui filment en direct). C`est un des meilleurs exemples d'un système de bon voisinage inter-écolo-nation s`appelant "Traité du Wampum à Deux Voies" et la France y est encore partie-prenante historiquement.
Je diffuserai votre texte.
NON AUX NUKES!
Concernant le commentaire sur AREVA à Chernobyl, il faut préciser que AREVA (a l’origine Framatome) avait reçu et signé le contrat pour la réalisation du stockage de 22.500 éléments de combustible usé contenus dans les trois unités non affectés par la destruction de l’unité 4 et dans les piscines. Suite à nombreux erreurs dans la conception, le contrat de AREVA avait par conséquence été résilié. Le stockage a été ensuite réalisé par Holtec une société spécialisée américaine. Le stockage est actuellement terminé et en cours d’approbation.
A noter que le stockage est réalisé en surface comme d’ailleurs le stockage définitif des déchets nucléaires Vektor Complex en cours de construction. Les deux stockages sont conçus pour une durée de vie de 100 ans.
Au lieu d’insister avec la construction de CIGEO à Bure, ANDRA devrait aller voir les stockages réalisées à Chernobyl…Ça lui apprendra …
Cette criminalisation rampante des militants antinucléaires, qui ne commettent aucune violence ni dégradation, contrairement à toutes les destructions de matériels volontairement impunies qui coûtent cher à la collectivité, est révoltante! Comment aussi accepter les milliards d'euros dilapidés par Anne Lauvergeon sans qu'il n'y ait de sanction à la hauteur?
La justice ne ressort pas grandie de ces atteintes au droit de dire haut et fort des vérités incontournables.
Courage aux militants antinucléaires, à Jean, à Rémi, le lobby nucléaire est agonisant, comme preuve les financiers ne lui font plus confiance: EDF et AREVA ne sont plus cotés au premier marché, seul l'état est là pour renflouer les milliards d'euros de dettes, mais comme les caisses sont vides cela ne durera plus longtemps!
Areva & Co, ces gens servent de prete nom à des capitalistes qui s'enrichissent en pretant de l'argent a l'Etat avec des projets les plus chers possibles. A combien estimez vous la gestion de dechets mortellement dangereux pendant des centaines de millions d'annees ? Ca n'a pas de sens quand on reflechit qu'on ne sait meme pas ce qu'il s'est passe il y a trois mille ans..... Alors des centaines de millions d'annees ! Et quel cout de fonctionnement pour la gestion de ces dechets pendant ces centaines de millions d'annees ? On est la en plein delire. En fait si on reflechit, c'est pas Areva le probleme, c'est le capitalisme la racine du probleme. Tant que le capitalisme sera hors de notre controle, nous serons en danger et la vie sur la terre aussi, pendant les siecles des siecles.