Relents de colonialisme au Niger : exploitation de l'uranium, pénurie d'électricité et d'eau potable, restriction des financements compensatoires sociaux
Par admin le mardi 28 juin 2016, 12:20 - International - Lien permanent
Dans la région d'Arlit (Niger), haut-lieu de l'exploitation de l'uranium
depuis un demi-siècle par Areva, la population vit depuis plus d’un an
un véritable calvaire lié à un manque d’énergie électrique et un coût prohibitif de l'eau potable qui engendrent
d’énormes dégâts sanitaires et pertes financières parmi les
habitants. Réunie le le 11 juin 2016, la coordination de la société civile d’Arlit appelle la population et les organisations à reprendre le chemin de la mobilisation pour défendre sa survie et barrer la route aux entreprises avides d'argent et de pouvoir.
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Dans la région d'Arlit (Niger), haut-lieu de l'exploitation de l'uranium par Areva depuis un demi-siècle, la population vit depuis plus d’un an un véritable calvaire lié à un manque d’énergie électrique qui engendre d’énormes dégâts sanitaires et des pertes financières parmi les habitants.Pourquoi cette terrible situation loin d'être naturelle? En fait c'est d'une pénurie artificielle d’énergie électrique dont il s'agit à Arlit. L’électricité fournie par la Sonichar (1) et commercialisée par la Nigelec (2) est, à présent, destinée en priorité aux filiales d'Areva : Somaïr (Société des mines de l’Aïr) et Cominak (Compagnie minière d’Akouta ). Pour leur exploitation uranifère.
Pourquoi ? par ce que leurs propres centrales électriques sont à l'arrêt pour raisons d’économie. Ces centrales pourraient fournir de l’énergie aux habitants de la ville d’Arlit et même plus loin tel à Agadez mais on préfère que les citoyens d’Arlit soient dans le noir et subissent la régression, du moment que la rentabilité financière des mines demeure à un niveau confortable.
Alors que les autorités locales et nationales se réfugient dans le silence et l’inertie face à cette situation et ce dramatique problème et ne mettent pas en œuvre de solutions durables : l’égoïsme des filiales du groupe Areva est dénoncé, tout comme les dérives, les incapacités et les abus de la "Nigelec" sont pointés du doigts par les citoyens réunis dans la Coordination de la Société Civile d’Arlit.
Pourtant, loin d'être un luxe, l’énergie relève d'un droit fondamental pour tous les citoyens. Ici comme en occident ou en orient. D'autant que celle fournie par la "Sonichar" l'est à partir du charbon régional, une ressource minière (épuisable comme l'uranium) et à laquelle le peuple doit pouvoir accéder et jouir en priorité.
Alors, les filiales d’Areva délaisseront-elles un peu de leurs consommations et relanceront-elles leur propres production électrique pour que les populations de la ville d'Arlit puissent accéder de nouveau à l’énergie électrique ? On peu en douter au vue de ce qu'elles font avec les ressources en eau de la région.
Alors que les sociétés minières filiales d’Areva ont des consommations énormes et gratuites d'eau (près de 20 millions de m3 par an) : dans la ville d’Arlit l’alimentation en eau potable est un calvaire permanent. Le moindre bidon d’eau de 25 litres coûte 250 FCFA, inaccessible à la plupart des familles (3). Et là aussi le buziness fait loi.
Car, selon la Coordination de la Société Civile d’Arlit, la SEEN (Société d'exploitation des eaux du Niger, filiale de Véolia) ne dispose ni de puits, ni de forage, ni de château d’eau mais vend une eau mise à disposition gratuitement par... les filiales du groupe Areva. Aussi la Coordination d'Arlit, réunie à la mi-juin au siège de l'ONG Agir in'man (4), demande aux autorités locales de contrôler le prix de vente des bidons d’eau dans la commune urbaine et l’accélération de la construction d'un château d’eau. Et en attendant les futurs branchements : que de nouvelles cuves-réservoirs d'eau potable soient installées dans les quartiers en difficultés.
Le désespoir et la révolte gagnent la population
D'autant que le "fonds de développement durable" aux communes des départements d’Arlit et Iferouane, qui avait été créée en 2006 à hauteur de 300 millions et porté à 500 millions en 2007 après les marches de protestation de la société civile d’Arlit - et n'est qu'une faible "compensation aux dégâts environnementaux et sociaux causés par le groupe Areva" - est en passe d'être réduit. C'est ce qu'à découvert par hasard, dans une lettre secrète d'intention des filiales d'Areva, la Coordination de la Société Civile d’Arlit. -24% de réduction du fonds soit une baisse à 380 millions. "C'est une décision opportuniste et injustifiée des filiales du groupe Areva" protestent les organisations citoyennes.
Surtout lorsqu'on constate que ces filiales Areva n’ont pas respecté tous leurs engagements de 2006. Et qu'elles sont même en train de revenir dessus tels le financement des branchement sociaux électriques et d'eau, le plan compteur, le bitumage des rues à Akokan, l’observation de la santé (OSRA).
La colère est d'autant plus vive que des licenciements collectifs ou
départs "volontaires" ont lieu dans ces filiales minières d’Areva alors que rien
ne le justifie. Les cours de l’uranium et les quantités produites ne sont pas moins importants qu'avant. Et l’héritage radioactif d’Areva dans les villes du désert nigérien est lourd : révélés lors de contrôles de radioactivité effectués en août 2010 dans les rues d’Arlit, il a été découvert des remblais radioactifs devant les hôpitaux de la "Somaïr" et de la "Cominak", ainsi que dans une habitation qui, tellement radioactive, a dû être rasée. Et selon les évaluations de la filiale d'Areva, la dose subie par les habitants était de plus de 10 milliSieverts par an mais dans les faits bien plus en prenant en compte l’exposition au gaz radon qui porte la dose totale à un niveau bien plus élevé (5).
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(1) - la Société nigérienne du charbon (SONICHAR), est détenue principalement par l'l’État du Niger (69,3 %), la Banque islamique de développement (10,1 %), les filiales Areva SOMAÏR (7,9 %) et COMINAK (7,9 %). Elle exploite un gisement de charbon à Anou Araren et produit de l'électricité.
(2) - La Société nigérienne d'électricité a été créée en septembre 1968 sur les fondements de la Safélec, l'entreprise de l'époque coloniale française. Elle assure le transport et la distribution de l’électricité sur le territoire du Niger dont 89 % sont importés du Nigéria (492,7 GWh), 7 % produits par NIGELEC (39,5 GWh) et 4 % produits par la SONICHAR (23,4 GWh).
(3) - revenu brut/mois par habitant au Niger : 31$ (environ 35 €uros), l'un des plus bas de la planète malgré les richesses minières. En Afrique la moyenne est de 131$ et la moyenne mondiale est de 850$
(4) - ONG Aghir in man B.P:149 Arlit-Niger - ONG nigérienne de défense des droits humains et de protection de l’environnement. Le Président, Mr Almoustapha Alhacen, est salarié de la Somair (filiale d’Areva) . http://aghirinman.blogspot.fr et http://uranium-niger.jimdo.com/qui-sommes-nous/ong-aghirin-man/
(5) - source : http://news.aniamey.com/h/8733.html
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articles en relation :
. http://www.rfi.fr/afrique/20140125-areva-niger-une-manifestation-niamey-interdite-justice
. http://www.20minutes.fr/monde/1756907-20151228-otages-arlit-negociateur-va-porter-plainte-contre-areva-vinci
. http://news.aniamey.com/h/8733.html
. http://www.rfi.fr/afrique/20140604-uranium-le-niger-rien-cacher-accord-areva
Commentaires
Lorsque la valeur d'une matière première est plus importante que celle de la vie humaine, les hommes deviennent ainsi moins que rien, un peu des espèces qu'il faut lentement et doucement éliminer d'une façon ou d'une autre au profit d'un capital volontaire et politique qui peut nous garantir la dominion ou le pouvoir sous les yeux même des fils du pays.
Politiquement c'est un lent génocide orchestrer entre une puissance et un autre État faible et impuissant dont les vrais fils dans la course au pouvoir risqueraient de perdre ou de transformer la valeur de la vie et de leurs propres frères et sœurs échange, d'une monnaie, d'un pouvoir ou d'un privilège quelconque.
Ma mère m'a pourtant prévenue un jour en me disant "Mon fils ne parle plus jamais de l'Uranium du Niger pour moi c'est pas une matière première, mais plutôt une matière très dangereuse qui politiquement de prés ou de loin peut te créer des ennemis voir même te coûter la vie, si tu n'en sais rien, demande a l'histoire de ton pays, elle te racontera et te dira comment un a un ses vrais fils ont été physiquement et stratégiquement éliminer a cause de ce produit" Mais que faire lorsque dans ma pensées, mes imagination, mes rêves et mème mes prières, il y' a que le peuple que compte.
Aujourd'hui, quinze ans après les conseils de ma mère, je me retrouve comme un petit enfant dans cet article qui de loin ne me révolte, mais me donne le courage, l'ambition et la détermination de croire a ma pensée, a mon imagination et a mes prières, c'est a dire mon peuple, mon peuple.
Une fois de plus coupable de ma jeunesse et de mon incapacité, l’agonie et l’extermination silencieuse de mes frères dans le Nord doit interpeller tout être de bonne conscience. Aujourd'hui, 15 ans après j'ai compris ce que ma mère voulait me faire comprendre. En réalité l'Uranium n'est pas ce qui a tué les fils du pays, mais plutôt sa politique dans tous les deux camps. Encore une fois, cette politique uranifère n'est pas loin de nous diviser, de nous exterminer au profit du bien être sociale du petit Paul ou Pierre ailleurs dans un autre monde que je n’oserai citer au pris de la même foudre politique abattue les vrais père de ma nation .