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Entre 1966 et 1996, la France a perpétré 193 essais nucléaires - dont 46 atmosphériques - sur les atolls de Mururoa et Fangataufa, territoires français de Polynésie, ce large groupement d'îles situées dans l'est et le sud de l'Océan Pacifique, choisi par le Commissariat à l'Energie Atomique (C.E.A) comme terrain de jeux de ses agissements sinistres.

essais-atomiques-francais_paris-papetee_Polynesie.jpgMalformations, cancers et mortalité infantile gonfle à vue d'oeil. Quatre fois supérieure à la moyenne de la métropole. Les conséquences désastreuses sur la santé et la vie des habitants se font sentir implacablement.

« On enregistre 540 cas de nouveaux cancers chaque année pour les 260.000 Polynésiens", précise Bruno Barrillot, l'ancien délégué aux conséquences des essais pour le gouvernement de Polynésie, viré de son poste en 2013 par Gaston Flosse, le saigneur pro-nucléaire de droite qui régnait en maître depuis des décennies, au nom de la France et de ses intérêts, sur le « pays ».

Depuis 1966 et le vote en 2010 de la « loi Morin » d'indemnisation des victimes des essais nucléaires français : sur 1.000 dossiers déposés par les victimes et les familles, seuls 19 ont abouti à une indemnisation. La France refuse toujours d'assumer son crime humain, sanitaire et environnemental. D'autant que la « loi Morin » de 2010 stipule que c’est à la victime de démontrer qu'elle était dans un site où il y a eu une explosion et qu'elle a reçu directement, de manière tangible, des radiations. Mais la plupart des personnes n’avaient pas de dosimètre (l’instrument permettant de mesurer l’exposition à la radioactivité d’une personne) ! donc c’est institutionnaliser l'impossibilité de la preuve.

No_te_Aru_Tai_Mareva.jpgD'autant que seules des parties et non pas toute la Polynésie relève de la possibilité d'indemnisation. Ce que les associations dénoncent en exigeant que la loi soit appliquée à toute la Polynésie française et qu'une étude sanitaire sérieuse sur les maladies transgénérationnelles soit enfin menée.

Et « de plus en plus d'enfants, de plus en plus de familles sont touchés par des cancers, des leucémies, des maladies de la thyroïde...", explique le Père Auguste Uebe Carlson, président de l’association 193 qui défend sur place les victimes des essais nucléaires. Et selon Françoise Vergès, spécialiste de l’Outre-mer, les essais nucléaires sont également à l’origine de maladies non cancéreuses, chez les personnes ayant directement travaillé sur place et chez les enfants des générations suivantes.

Et les archives issues de levée du secret défense en 2013 montre que c’est en toute conscience de leurs impacts sanitaires que la France a procédé à ces essais atomiques et explosions nucléaires à répétition. N'hésitant aucunement à sacrifier la population.

La "dette nucléaire" ne suppléera jamais la monstruosité atomique

FILES-FRANCE-POLYNESIA-NUCLEAR-HEALTHLes explosions atomiques ont fragilisé les fonds sous-marin et les atolls de Moruroa et Fangataufa qui sont menacés d'effondrement. C'est le délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations installant la défense (DNSD) qui l'affirme. Les sols terrestres sont contaminés durablement par les retombées radioactives et la présence de débris toxiques (métaux lourds) et radioactifs (plutonium, uranium, tritium) qui atteignent encore et encore la population dans sa chaire.

La "dette nucléaire", également surnommée "le milliard Chirac", une rente annuelle accordée par l'Etat à la Polynésie, voit son montant réduit au fil des ans et les politiciens locaux appellent de leurs vœux l'inscription du passif nucléaire dans la loi organique qui définit le statut particulier de la Polynésie Française. Mais l'Assemblée nationale française qui vote la loi de finances n'octroie "que" de 86 millions d'euros, sur un total de quelque 830 millions d'euros dépensés eux chaque année par l'Etat français au titre de l’appui au territoire et aux communes. Le rapport est éloquent.

Du plutonium dans l'atoll de Hao

2016-02-28_Atoll_de_Hao_Polynesie.jpgDe nouvelles retombées radioactives sont découvertes chaque mois dans la zone de Hao. Dernièrement a été détectée la présence de plutonium sous les dalles de béton de la base militaire française où est situé … un des plus grands collèges de l'archipel. Les ouragans très puissants dans la région, laissent craindre aux associations de défense des victimes du nucléaire et environnementales une nouvelle catastrophe si ces dalles venaient à être arrachées. Là venait aussi d'être envisagé, avant cette sale découverte, un projet … de ferme piscicole !

Et, après sa visite fin février en Polynésie, François Hollande n'envisage toujours pas un quelconque programme spécifique sur les drames liés au nucléaire. Dans la droite ligne de ce qu'il reconnaît lui-même « des engagements qui ont pu être pris dans des lois et qui ne sont pas aujourd'hui suffisamment tenus ».

2016-02-28_Polynesie_dechets_nucleaires.jpgLa condescendance colonialiste perdure : « parce que je sais ce que l'on doit à la Polynésie française. Si aujourd'hui la France est ce qu'elle est avec cette capacité de dissuasion c'est parce qu'il y a eu pendant une période très longues des essais nucléaires, et il est bien légitime que la France puisse réparer un certain nombre de conséquences qu'elles soient sociales, sanitaires et économiques". Pas toutes quand même. Allez circulez les métèques ! Vous avez morflé, vous morflerez, vos enfants morfleront. C'est la grandeur de la France.

Des cobayes humains pour des expérimentations atomiques

Si depuis novembre 2007, au centre médical de suivi (CMS ) des anciens travailleurs des sites d'expérimentation atomique du Pacifique les malades atteints d'une pathologie radio-induite peuvent faire une demande d'indemnisation en qualité de victimes des essais nucléaires : rien n'est gagné et les ravages sur la vie continuent.

1969_Polynesie_tir-nucleaire_masque.jpgQue ce soit le lot des travailleurs et anciens travailleurs civils et militaires du Centre d’expérimentation du Pacifique pendant toute la période des essais nucléaires (2 juillet 1966 au 31 décembre 1998), que ce soit les personnes justifiant avoir résidé habituellement dans les communes de Gambier, de Tureia et de Reao pendant la période des essais nucléaires aériens (du 2 juillet 1966 au 31 décembre 1974), que ce soit les personnes ayant leur résidence principale actuelle toujours dans les communes de Gambier, de Tureia et Reao.

Alors que les déficits de naissance, infirmités et malformations congénitales subit par un nombre toujours plus importants d’enfants sont révélés par une étude glaçante de l’Observatoire des armements (1)

Mettre l'État devant les tribunaux, ainsi que ses complices

Si du côté des institutions et politicien-nes, le Président de Polynésie, Edouard Fritch, affirme que « il faut purger cette affaire du nucléaire car il y a encore beaucoup de questions en suspens sur les trois volets : financier, la santé et l'environnement ", les élus territoriaux sur qui le crime nucléaire pèse depuis 50 ans commencent à affronter l'omerta et la parole a se libérer.

Oscar_Temaru_2015.jpgPour Oscar Temaru,  chef de file du camp indépendantiste  : "Nous devrions rédiger ensemble un réquisitoire à l'encontre de l'État et mettre l'État devant les tribunaux pour cette affaire. Et, s'il n'en était rien je dirai, M. le ministre, je me dirai que vous êtes, vous aussi, complices et que nous-mêmes au sein de cette assemblée on est complices également. »

De son côté Teura Iriti du Tahoera'a (parti polynésien de droite d'inspiration gaulliste, soutien de Gaston Flosse et pro-nucléaire) en vient à avouer que pendant 30 ans son parti a soutenu que les essais nucléaires de la France étaient propres. « C'était nous tous ici, tous ensemble. Lorsque je me rends compte que je me suis trompée, je le dis. Je fais partie de ces personnes qui ont soutenu (la propagande des) essais propres, je l'admets. Mais aujourd'hui il faut se lever."

Menaces, harcèlement et répression des autorités françaises contre les manifestants pacifiques des victimes

2016-02-28_Polynesie_asso-defense-antinucleaire.jpgUn peu court ce discours officiel présidentiel de l'avis des quatre associations de victimes « Moruroa e Tatou », « 193 », « No te Aru Tai Mareva » et « Paruru ia Haoroagai Hao ». Elles n'ont pas du tout apprécié le discours du président de la République et dénoncent l'attitude hostile et répressive du haut-commissaire durant les manifestations pacifiques organisées par les victimes et leurs familles. Le père Auguste, président de l'association 193, précise d'ailleurs : "Il m'avait appelé pour me demander d'annuler notre manifestation. Mais qu'est-ce que je fais avec les 35 000 personnes qui nous ont donné leur confiance ?" et d'autres de préciser que le représentant de l'Etat français est allé jusqu'à téléphoner à la haute hiérarchie religieuse pour que le "père" soit réprimandé. « Je trouve cela inacceptable. C'est vraiment une violation de nos droits de s'exprimer, de manifester", poursuit Roland Oldham, président de Moruroa e Tatou.

D'autant que les forces de l'ordre n'ont pas hésité à « bousculer » les manifestants, mamans et papas compris, qui avaient le tort de brandir des banderoles exprimant les souffrances qu'ils endurent . Pour elles : les autorités de France doivent demander pardon.

Les promesses politiciennes ne trompent personne

"Deux semaines avant que le Président Hollande arrive, son conseiller spécial disait qu'il allait apporter une bonne nouvelle et on est toujours là à nous demander, quelle est cette bonne nouvelle ? On ne voit pas où est la bonne nouvelle", exprime le père Auguste. En fait F.Hollande était en campagne électorale. "Il est venu tâter à gauche ou à droite pour voir quels sont les soutiens et entre-temps, il s'est dit on va faire d'autres promesses et distribuer quelques bonbons, quelques millions à nos hommes politiques, et refaire d'autres promesses par rapport au nucléaire", note Roland Oldham.

"C'est clair que les promesses qu'il a faites, il y a quatre ans, il ne les a pas encore tenues aujourd'hui. Il lui reste un an alors je ne peux pas croire que les promesses qu'il a encore rajoutées sur ce qu'il a déjà annoncé, seront tenues d'ici un an. Ce n'est pas possible. Il n'a rien dit de nouveau."

Si nos hommes politiques étaient un peu plus courageux

2016-02-28_pere-Auguste_Polynesie.jpgPour le Père Auguste : "Toutes ces manipulations politiciennes, on en a assez. Si nos hommes politiques étaient un peu plus courageux, peut-être qu'on pourrait avancer sur beaucoup de choses. On est en train de demander la vérité et la justice et nos hommes politiques sont en train de jouer à leur jeu politicien. Peut-être que deux partis vont soutenir Hollande, mais c'est fatiguant." et de poursuivre « comme c'est une question pour nos élus pour pouvoir revendiquer un peu plus d'argent... Je trouve que c'est une honte d'utiliser la souffrance des personnes qui sont touchées directement ou indirectement pour pouvoir avoir un petit peu plus d'argent."

Dans le contexte suicidaire de course aux armements, l’État et ses gouvernements successifs, de droite comme socialiste, ont imposé aux Polynésiens et aux Algériens un héritage sanitaire et environnemental monstrueux.

Les anciens militaires exposés aux radiations atomiques sont offusqués

Le licenciement le 13 juin 2013 du « délégué polynésien pour le suivi des conséquences des essais nucléaires » a fortement ébranlé les vétérans du nucléaire.  Il avait déclaré peu de temps avant son vidage : « Toute la Polynésie, soit l’équivalent de la surface de l’Europe, aurait été contaminée ». Ils se sentent désarmés dans leur lutte pour la reconnaissance des maladies radio-induites. Eux dont la jeunesse a été irradiée au soleil des bombes nucléaires.

Mururoa_satellite-espion_etats-unien.jpgJean-Luc Sans, le Président de l’association des vétérans des essais nucléaires (Aven.) est dépité et indigné, notamment de l'attitude durable de soutien aux essais mortels atomiques de l'ex- président du gouvernement de la Polynésie française, enfin déchu de son mandat après une condamnation judiciaire. Celui qui affirmait haut et fort que « les essais nucléaires ont eu des conséquences sanitaires négligeables »

Le président des " vétérans des essais nucléaires" créée en 2001 et qui s’occupe également des 17 essais réalisés en Algérie de 1960 à 1966 craint que « Les études en cours sur les conséquences des essais nucléaires sur la faune et la flore en Polynésie n’arriveront jamais à terme » alors que 58 documents confidentiels aujourd'hui déclassifiés relatent dans le détails les opérations nucléaires réalisées dans le Pacifique.

« A 38 ans, j’ai fait un infarctus sans cause apparente sans antécédent. Puis, j’en ai fait un deuxième, puis un troisième, puis une phlébite, puis mes os se sont décalcifiés » précise Jean-Luc Sans. A 17 ans pourtant, en 1970, il embarquait gaillardement à bord d’un bateau de la Marine nationale en tant que mécanicien pour la sécurité. Direction : la Polynésie française, pour la grandeur de la France et les essais nucléaires.  « Sur 110 équipiers, les deux tiers avaient entre 17 et 23 ans ; on ne se rendait compte de rien du tout. On avait des notes de service qui disaient que 90 secondes après l’explosion, on ne risquait rien ». Le mensonge institutionnel toujours servit aujourd'hui à la population au sujet du nucléaire civil.

Le matériel contaminé était ramassé à mains nues

La réalité est là, froide et effroyable : les membre de l’Aven ont une surmortalité de 17% et une espérance de vie de 60 ans . L'un d'eux, Jean-Claude Hervieux, 70 ans, est vétéran des essais nucléaires perpétrés par la France en Algérie.  A 22 ans et « bac -5 » il est embauché par la Compagnie générale d’électricité (CGE) comme électricien pour des missions dans le Sahara. Il est chargé de l’accès à l’éclairage sur les bases montées pour les essais nucléaires de l’Armée française. En mars 1963, il fait partie de ceux qui récupèrent le matériel contaminé à Hammoudia, dans le Sahara.

Jean-Claude_Hervieux__membre_du_bureau_de_l_association_des_veterans_des_essais_nucleaires.jpg« Assister à un tir nucléaire, c’était l’aboutissement d’un chantier. Nous avions le sentiment d’être acteurs d’événements exceptionnels, sans doute en raison de notre âge et du manque d’informations », replace-t-il. Ils étaient équipés de tenue spéciale mais tout le monde enlevait ses masques pour essuyer la sueur et ôtait ses gants pour être précis dans le ramassage du matériel radioactif contaminé. C'était la norme.

Alors vers la soixantaine Jean-Claude Hervieux a voulu en savoir plus : il a demandé au ministère de la Défense copie intégrale des relevés de ses dosimètres qu’il portait sur la poitrine lors des séjours en Algérie. L'un signale « irradié ». Mais l'omerta doit continuer et la « grande muette » lui répond que l'appareil a dû être irradié pendant son stockage. Pourtant peu avant un tir nucléaire où il était présent l'un des relevé indique l'irradiation qui se transforme étonnement le mois suivant en dosimètre « détérioré ». Pourtant les supérieurs lui font passer alors sa première visite médicale et le font rentrer en France pour six mois.

Et le grand manitou du nucléaire français - qui se cache derrière l'armée, Areva, EDF - le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) répond à Jean-Claude Hervieux ne pas trouver de dossier à son nom… mais à celui de son père. Mais des documents font étonnamment état d’un contrôle pour lui mais à une date où il se souvient bien qu'il était … en vacances en Norvège ! Ca traficote à tout va ici.

On plongeait en maillot là où il y avait eu les essais pour récupérer les câbles d'essais

Deux ans après le Sahara algérien, en 1967, le jeune Jean-Claude se retrouve à Mururoa. « On plongeait en maillot pour récupérer les câbles là où il y avait eu des essais." Plusieurs aspects attiraient à l'époque ces jeunes : l’aspect voyage mais aussi l’aspect financier. "A 29 ans, ça m’a permis d’acheter ma maison » raconte-t-il. Mais à quel prix. La contamination est inéluctable.

1968_Polynesie_Muruora_tir-nucleaire_navire-guerre-Le-Morvan.jpgLa politologue Françoise Vergès confirme que la plupart des personnes concernées n’étaient pas au courant des risques qu’ils couraient : "les gens que l'on envoyait travailler à Mururoa vous disaient qu’on leur demandait seulement de se cacher les yeux avec les mains et de tourner le dos aux explosions." Les soldats, "en short et en sandalettes", n’étaient eux aussi pas suffisamment protégés.

Mais à 55ans le corps lâche. Le jeune "personnel civil" perd connaissance sans raison apparente.  Aujourd’hui, il ne s’estime pas « avoir de symptômes significatifs » et pense faire partie de ceux qui ont de la chance. Alors il se bat pour « que justice soit rendue pour moi et pour les autres ». Et alerter sur l'ignominie nucléaire. Car 90% des dossiers sont rejetés et le gouvernement français freine des quatre fers pour reconnaitre les maladies radio-induites et les conséquences des essais nucléaires menés par son armée.. Sur 700 dossiers déposés à la commission, 4 ou 5 ont été indemnisés) et les survivants atteigne aujourd'hui la limite de vie.

Si la loi stipule que toute personne atteinte de maladie répertoriée sur une liste spécifique pourra obtenir réparation car il y a une présomption de causalité, depuis avril 2012, un décret reconnait 21 maladies radio-induites, comme les leucémies, le cancer du côlon, de la thyroïde. Mais au USA : ce sont 15 maladies radio-induites de plus soit 36 qui sont reconnues. Il est vrai que le nuage radioactif de Tchernobyl s'arrêtant à la frontière nous confirme l'excellence mondiale de la corporation nucléariste française.

2016-02-28_Polynesie_Manifestation-antinucleaire.jpgComme l’Etat continu de considérer les effets des essais nucléaires comme négligeables (ce qui figure dans la loi et dont les associations de victimes exigent le retrait)  : « les membres du comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, le Civen, au sein du ministère de la Défense, n’ont pas intérêt à dire que la radioactivité est dangereuse ». Par ces propos le Président de l'Aven cible notamment le médecin désigné par le ministère de la Défense en 2010 pour faire partie du Civen, André Aurengo. Celui-ci n'est simplement qu'un ancien membre du Conseil d'Administration de... EDF. La boucle est bien bouclée.

Le nucléaire et le principe de la destruction atomique - que son usage soit civil ou militaire - est une immoralité perverse indigne de ce qui nous fait être humain. Seul son arrêt immédiat, inconditionnel et définitif est digne de notre Humanité. Sa poursuite est un crime.

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(1) http://obsarm.org/spip.php?article266