Déchets nucléaires mortels : introduits dans la "loi Macron" et passés en force par la procédure du 49-3
Par admin le vendredi 10 juillet 2015, 10:30 - National - Lien permanent
Après plusieurs tentatives tordues pour valider l'enfouissement des déchets
nucléaires mortels produits jour et nuit par l'industrie de la
destruction atomique, le gouvernement et des élus l'imposent par la
procédure du 49-3 dans la loi du banquier "Macron". Un coup de force contre les générations futures qui illustre le noyautage des institutions par le lobby nucléaire et la complicité des élus.
Peuple et "représentation nationale" : circulez, y'a rien à voir, vous n'avez pas la parole,
Ce mercredi 9 juillet 2015, en troisième et dernière lecture à l'Assemblée nationale, le gouvernement a donc imposé la "loi Macron" en ayant une nouvelle fois recours à l'article 49-3 qui passe outre le vote de l'Assemblée nationale.
Sournoisement, cette loi du banquier Macron - qui n'a officiellement rien à voir avec le nucléaire - vient de donner le feu vert à l'enfouissement des déchets nucléaires (Cigéo) à Bure en Champagne après plusieurs tentatives recalées.
Ce "cavalier législatif", tour de force indigne, est démonstratif des "méthodes" du monde du nucléaire. Il est dénoncé par la Coordination "Burestop" qui regroupent les populations locales et associations de défense de l'environnement, de la santé et antinucléaires : " c'est expéditif, scélérat, imprudent, dangereux, malhonnête, totalement inféodé au pouvoir des lobbies industriels et terriblement méprisant de l'opinion citoyenne."
100 000m3 de déchets radioactifs hautement dangereux pendant 100 000 ans
Ainsi dans un article portant le numéro 201*, le gouvernement socialiste impose sans discussion sa notion tordue de "réversibilité" qui autorise la construction du "Centre de stockage profond de déchets radioactifs français" (Cigéo). Autorisation sans consulter les populations, sans demander l'avis des parlementaires comme prévu initialement, sans permettre à l'ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire), sauf résistance, de conduire des recherches sur le projet.
Faire l'économie d'une bonne explication du projet Cigeo, tant citoyenne que parlementaire, n'est pas forcément un bon calcul mais permet d'imposer une situation de fait comme aiment à les instaurer les fanatiques de l'ordre atomiste.
Aucune précision sur la fumeuse phase "pilote" qui n'est autre que la phase de lancement de l'enfouissement. Phase qui n'a de "pilote" que le nom pour faire croire qu'il existe une solution aux déchets nucléaires. Par ce biais, c'est la prolongation de la durée de vie des réacteurs atomiques en décrépitude (EDF), disséminés un peu partout en France, et de toutes les installations nucléaires (Areva, CEA) que le Gouvernement cautionne aujourd'hui.
Sur l'issue de cette "phase pilote", aucune date, aucun cahier des charges : l'Andra (Agence Nationale des Déchets Radioactifs) obtient donc les coudées franches et le flou dont elle a besoin pour travailler toute seule dans son coin, sans regard extérieur.
Par ce coup de force, rien n'interdit plus au lobby nucléaire d'enfouir, demain, ces déchets mortels dans votre jardin
" Un bel exemple de l'incroyable pression qu'exercent à tout prix et en toute impunité les adorateurs du nucléaire (et les lobbies du BTP ?) qui font, malheureusement, la loi dans ce pays." dénonce "StopBure", au moment même ou se révèlent les déboires financiers colossaux d'Areva, le flop industriel de la construction des EPR (cuve en acier défectueux et bétons poreux), la faillite sanitaire, économique, financière et sociale du nucléaire. " Rien, n'arrive à émouvoir une classe politique aveuglée ou soumise" s'indigne "stopbure".
L'enfouissement des déchets nucléaires les plus dangereux est un problème éthique et national qui concerne toute la population du pays et des pays limitrophes. Devons-nous accepter de refiler sous les pieds des milliers de nos enfants et petits-enfant (pour 15 000 générations à venir) des toxiques mortels et continuer à en produire chaque jour ?
Alors que Cigeo/BURE est présenté comme le plus gros chantier d'Europe à venir (propagande déjà utilisée pour le pharaonique "Iter" en Provence), il y a de quoi s'inquiéter d'autant que ce projet extrêmement coûteux, technologiquement immature est, pour de nombreux experts, irréalisable. Tout comme, avec "Astrid" (Marcoule - Gard) la tentative de relance de la filière au plutonium. Mais pour le lobby nucléaire et l'Etat à sa botte peu importe car ce sont les consommateurs qui paient et paieront les erreurs de décision, la couardise et la bêtise de leurs élus. Par la mort, la maladie, le porte-feuille, leurs biens.
A ce sujet on peu légitimement s'interroger sur les raisons profondes et non-avouées de la venue, à plusieurs reprises, du banquier Macron à Avignon rencontrant la mairesse socialiste Cécile Helle (dont la municipalité a reçu un don d'Areva) et, en une autre occasion, l'élu CFDT d'Areva Tricastin (par ailleurs conseiller municipal PS d'Avignon et promoteur de la campagne électorale de la mairesse socialiste).
Pour les associations et collectifs de la "Coordination BureStop", soutenus dans leurs luttes par la Coordination antinucléaire du sud-est, cette manoeuvre est indigne mais elle ne change rien. Leur détermination est inchangée et la mobilisation continue. De nombreuses actions sont prévues cet été avec comme leitmotiv : "Déchets nucléaires, surtout ne pas enfouir, arrêter d’en produire". En cela toute la population, et notamment celle de la région la plus nucléarisée d'Europe (Rhône-Durance), est concernée.
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photos : DR
Commentaires
et cela peut aussi se passer très près de chez vous car, selon le quotidien "les échos" :
l ’amendement adopté jeudi lui permet de franchir une étape supplémentaire, alors même qu’un nouvel inventaire de l’Andra sur les déchets nucléaires montre que de nouvelles installations de stockage vont s’avérer nécessaires.
Selon l’Andra, 1,46 million de mètres cubes de déchets radioactifs ont déjà été produits en France, à fin 2013, par le parc d’EDF et l’ensemble des installations nucléaires (CEA, Areva), industrielles (Solvay…) ou hospitalières, soit une croissance d’environ 45.000 m3 par an. Près des trois quarts (73 %) de ces volumes sont déjà définitivement stockés, dans la Manche et dans l’Aube. Le reste est entreposé de manière provisoire, directement sur les sites nucléaires et sur le site Areva de la Hague (Manche) pour les déchets des combustibles usés, les plus radioactifs.
Pour la première fois cette année, l’Andra a demandé aux producteurs de déchets (EDF, Areva, CEA, Solvay…) d’évaluer leur production de déchets « à terminaison », c’est-à-dire lorsque le parc nucléaire actuel et autorisé (EPR de Flamanville, réacteur Jules Horowitz…) aura été démantelé. A cette échéance et sous les hypothèses retenues (cinquante ans d’exploitation du parc en moyenne), les quantités de déchets à gérer auront triplé, à 4,3 millions de mètres cubes.
C’est davantage que ce qu’anticipait l’Andra dans son inventaire de 2012 (3,8 millions de mètres cubes). Mais cela met en lumière les efforts qu’il reste à mener pour assurer la gestion de ces déchets.
En attendant Cigéo, Areva vient d’obtenir un avis favorable unanime de la commission d’enquête publique pour l’extension d’une installation d’entreposage à la Hague (Manche). EDF vient aussi, après une guérilla juridique, de relancer en avril les travaux de son projet Iceda, au Bugey (Ain). Le site y entreposera, en attendant Cigéo, les déchets des neuf premiers réacteurs en déconstruction du parc français (Chooz, Brennilis, Bugey, Superphénix…).
Dans le même esprit, le CEA construit aussi un site d’entreposage temporaire – Diadem – à Marcoule (Gard).
Bonsoir,
J'ai retourné en son temps ma carte d'électeur coupée en 4 suites aux exactions policières contre les Zadistes de NNDL. Hollande, Valls, Ayrault et Duflot ont reçu un des 4 morceaux avec le courrier qui allait bien. Imaginons maintenant que chaque militant antinucléaire retourne sa carte d'électeur suite à l'ignominie du 49/3 concernant Cigéo...
Triste gouvernement qui risque d'être accusé à titre posthume de crime atomique contre l'Humanité...
Amitiés
Olivier Debelleix
La quatorzième tentative aura donc été la bonne pour les élus et politiciens nucléaristes de tous bords. Avant d’être adopté le 9 juillet sans débat dans un hémicycle déserté, l’amendement Longuet visant à se passer du vote d’une loi sur la réversibilité de l’enfouissement des déchets avait déjà été déposé à 13 reprises dont six à l’Assemblée nationale et sept au Sénat.
Le sénateur meusien Les Républicains (LR) Gérard Longuet, mais aussi le député socialiste meurthe-et-mosellan Jean-Yves Le Déault, alternativement président et vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologique (OPECST) depuis plus de 25 ans (1989), et aussi le sénateur haut-marnais Bruno Sido (LR), autre instance dirigeante de cet organisme, ont bataillé sans relâche pour accélérer le projet Cigeo.
Avec la complicité du gouvernement ils ont bafoué et, comme le dit "l'usine nouvelle" : Tours de passe-passe parlementaires, expression citoyenne passée à la trappe, flot d’argent noyant les consciences… Le projet Cigéo de Bure est constesté dans sa région et fait émerger des interrogations sur la démocratie.
Après ce passage en force scandaleux, honte à la soi-disant République Française !
Un pays totalitaire n'aurait pas fait plus mal !
pourquoi ...?