Festival d'Avignon 2015 : contre-inauguration par les antinucléaires et "écolo-parade"
Par admin le dimanche 5 juillet 2015, 13:51 - Vaucluse - Lien permanent
Une fois encore le Collectif antinucléaire de Vaucluse a inauguré à sa
façon le Festival d'Avignon. Banderoles, fumigènes et sirène de détresse
ont rappelé aux présents qu'ils pénétraient dans la région la plus
nucléarisée d'Europe et à la mairesse socialiste, qui plastronnait sur son balcon, son alignement idiot sur les exigences du lobby nucléaire...
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La cérémonie d'inauguration de la cuvée 2015 du grand marché festivalier Off - noyant la qualité dans la quantité - a été placée, cette année, sous les auspices d'une reconstitution digne de l'ère mussolinienne. Au moins du point de vue de la populace, comme aurait pu le dire un adepte du maître de l'école des "sans dents", descendant.
La présence de CRS et d'une multitude d'agents en civil de la DCRI noyés dans la foule (mais pas très discrets) et la disposition scénique pyramidale adoptée par les organisateurs avait de quoi faire froid dans le dos.
A près de 10 mètres de haut, sur le balcon aux colonnes de style néoclassique parées d'oriflammes noires, dominant la place de l'horloge, trônaient la mairesse socialiste d'Avignon et le Président du "Off" alors que se massaient à leurs pieds le peuple. Loin du coeur, loin des yeux pour dominer et ne pas entendre les cris des opprimés. Un côté infante-royauté espagnole et autres dictatures sur le déclin. Entre-eux et le peuple, comme au moyen-âge, une estrade de bateleurs où se mouvaient des comédiens s'agitant, eux, autour d'une locomotive des années quarante. La virilité du "travailleur nouveau" en valeur.
Disposés frontalement, des haut-parleurs noirs et surpuissants délivraient à la foule agglomérée la bonne parole : Avignon ville de culture ? mon oeil : la municipalité pilotée par Cécile Helle (PS) a réduit les subventions aux 5 théâtres permanents de la ville tout comme les subventions publiques à de nombreuses associations de quartiers et médias-radio citoyens associatifs. Avignon ville ouverte ? oui certainement aux lobbys patronaux notamment avec la signature d'une convention nauséabonde avec le "démoniaque" Areva. Avignon ville de tolérance ? on le constate avec la pratique du vote bloqué lors des conseils municipaux pour empêcher l'expression des différences pouvant conduire jusqu'au retrait de délégations à certains élue-s.
Après le don d'Areva à la ville d'Avignon lui interdisant dorénavant toute critique de l'entreprise atomique et les aides financières issues des profits de la destruction atomique allouées au Palais des Papes et à l'Office du Tourisme de la ville : les antinucléaires étaient bien décidés à ne pas laisser perdurer l'omerta et permettre à l'édile socialiste d'utiliser la culture comme faire-valoir et masque de ses compromissions.
Alors qu'un peu plus loin, sur la place, les soutiens au peuple grec donnaient de la voie contre les politiques d'austérité imposées aux peuples d'Europe, les antinucléaires couvraient de hurlements de sirènes de détresse et de fumigènes le discours de la mairesse. Du haut de son promontoire, les mâchoires crispées, elle n'appréciait visiblement pas que sa mise en scène tourne au fiasco et que sa complicité d'avec le lobby de la mort soit mise à nu. Cécile Helle au balcon, Areva aux tisons... Le roi se meurt.
Dans la vie réelle, rebelle et créative
Le lendemain, le CAN84, s'immergeait dans le bouillonnement de la vie réelle, celle qui lutte et qui crée au quotidien, en participant à la fête de la radio alternative libre "Radio Zinzine" sur les hauteurs de Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence.
Là, autour du studio mobile de plein air et des animateurs bénévoles et militants, près de 600 personnes et principalement des jeunes, se retrouvaient pour échanger sur leur luttes, leurs espoirs, leurs actes pour un monde meilleur, plus humain, solidaire, fraternel et libéré de la domination des puissances financière et de l'exploitation, de la sur-consommation. L'occasion pour les antinucléaires de populariser leur lutte contre la plainte déposée contre eux par le géant au pied d'argile Areva et pour l'arrêt immédiat et sans condition de la destruction atomique civile et militaire.
Le présent et l'avenir appartiennent aux insoumis, aux révoltés, aux résistants...
Présents aussi à "l'écolo-parade"
Le 18 juillet 2015 les militants antinucléaires du CAN84 ont parcouru avec leurs banderoles, les rues de la cité des Papes à l'occasion de l'écolo-parade visant à rappeler que d'ici quelque mois la France accueillerait la Conférence Internationale sur le Climat (COP21). Avec un danger immense : la stratégie du lobby nucléaire qui, tapie dans l'ombre de la bien-pensance et de l'unanimisme de façade sur les menaces des gaz à effets de serre sur le climat, entend sortir du chapeau, sa solution miracle : le nucléaire.
Nucléaire pourtant pourvoyeur, lui aussi de CO2 et autres gaz à effet de serre depuis l'extraction de l'uranium dans les mines au Niger et d'autres pays, les transports par bateau et par camions et train de l'uranium (yellow cake), les va-et-vient par camions (CO2) et train pour la fabrication et la livraison des éléments radioactifs aux 19 centrales nucléaires française et aux autres réacteurs étrangers, les va-et-vient par camions (CO2) sur les routes et autoroutes françaises des déchets radioactifs tricolores et par voies ferrés et routes (CO2) et bateaux (CO2) des déchets nucléaires étrangers, les rejets de gaz-vapeur d'eau (effet de serre) des tours de refroidissement fonctionnant jour et nuit, le réchauffement-évaporation (effet de serre) par les rejets des réacteurs atomiques dans les fleuves et rivières,.. jusqu'à la prise électrique et la bombe atomique (grandes consommatrices de tout le processus pré-cité).
"Etonnement", dans ce défilé, les antinucléaires ont été pris à partie par quelques militants écologistes leur reprochant de... "politiser" la question notamment en mettant en cause Areva et ses "dons" aux municipalités dont celle d'Avignon alors "qu'on était là pour être tous ensemble et ne pas diviser" ! Et qu'ils se sentaient "pris en otage par... les antinucléaires". Le monde à l'envers!
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Commentaires
Je lis "après le don d'Areva à la ville d'Avignon", mais de quel don parle-t-on ? Avec ses plus de 5 milliards de dettes, cette entreprjse peut-elle encore donner quelque chose ? Ce n'est donc pas le don d'Areva mais le don de ceux qui paient taxes et impôts pour renflouer tout ça ! Martine.
Vous avez vu "ça" ? J'en avais simplement suivi les miasmes produits pas l'étrange action des élus EELV et PG, mais je réalise que ça pue sérieusement en Avignon ! Pour 46000€ ? Vraiment ? Dans le coin le plus nucléarisé d'Europe, Cécile Helle
s'engage à foutre la paix à Areva ?... Le PS avignonais et régional, dans cette affaire ?
On se bagarre dur contre Areva et nos "copains" PS ne le savent pas ? ... Un cauchemare.
merci au collectif anti-nucléaire de ce rappel...
Alain NICOLAS
Conseiller Régional PACA
Coopérateur EELV