Des syndicats CGT se prononcent pour l'arrêt du nucléaire
Par admin le mardi 12 août 2014, 12:00 - National - Lien permanent
On nous avait habitué au tandem pro-nucléaire contre-nature du lobby patronal de la destruction atomique et de la majorité des syndicats, à de très rares exceptions près. Une nouvelle ère semble se dessiner avec le désengagement de syndiqués et de leur organisation professionnelle de l'allégeance collaborationniste passée. Pour la première fois officiellement au sein du syndicat majoritaire, la CGT, des voix s'expriment pour contester la position pro-nucléaire de la Confédération et pour une position de dégagement du nucléaire....
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C'est un frémissement de la conscience, de ceux qu'on pensait ne plus voir venir. Malgré la catastrophe nucléaire de Tchernobyl du 26 avril 1986, malgré la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011, malgré les centaines de milliers de morts victimes du nucléaire civil et militaire le dogme surannée pro-nucléaire du principal syndicat français continuait à s'afficher et tendait à faire croire qu'un accord unanime des syndiqué(e)s se prolongeait au sein de la confédération.
Dans le sud-est du pays, les militants du CAN84 savaient qu'il n'en était rien puisque des syndiqués de différents syndicats (CNT, Sud, CFDT) dont certains de la CGT participaient depuis plusieurs années à la "marche antinucléaire pour la vie" et à d'autres actions contre le crime nucléaire. Les rencontres avec les salariés du nucléaire devant les sites nucléaires de Cadarache, du Tricastin et de Marcoule indiquaient bien aussi que quelque chose bougeait dans les têtes. L'unanimisme de façade revendiqué par des instances dirigeantes ne correspondait pas à une réalité changeante à l’œuvre au sein même des lieux nucléaristes. Le CAN84 avait relevé et exprimé publiquement, dès 2012, ce décalage entre les directions syndicales et la "base" en cours de prise de conscience que le nucléaire était en échec et qu'il fallait tourner cette page qui n'aurait jamais du être ouverte.
Vers un mouvement d'émancipation de la CGT face au nucléaire ?
Première expression du mouvement de fond qui semble traverser à présent la Confédération Générale du Travail, le syndicat CGT-Equipement d'Alsace demande officiellement la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et conteste dans une déclaration publique la prise de position pro-nucléaire de leur secrétaire général.
"Les populations, aussi, ont raison de s'inquiéter de ces centrales nucléaires qui menacent leur vie et leur territoire" : ainsi s'exprime la Coordination Alsace de la Fédération CGT de l'Equipement-Environement qui poursuit que, défendant un service public indépendant de la course au profit, " il est nécessaire de sortir du nucléaire et en conséquence ... il est urgent de fermer la centrale de Fessenheim ". Nous pourrions ajouter que l'urgence s'applique à toutes les centrales et installations nucléaires du pays.
Ce syndicat CGT affirme que " les capitalistes qui défendent le nucléaire raisonnent en terme de marché à conquérir et de course au profit maximum au détriment des populations, ils raisonnent aussi en terme de maîtrise de l'outil productif de l'uranium enrichi pour avoir entre les mains l'arme nucléaire. Ils font du chantage à l'emploi inadmissible..."
Une dénonciation en règle de la propagande du lobby nucléaire et de ses relais politiciens de tous bords s'exprime tout au long du texte adressé à Thierry Lepaon, le leader national de la CGT. texte qui réclame un débat interne car "le nucléaire tue" et "les travailleurs du nucléaire sont exposés au cancer et autres maladies non-immédiatement visibles mais, comme la silicose du temps des mines, elles ne seront reconnues que trop tard".
Un argumentaire syndical lucide et combatif pour tourner la page sinistre du nucléaire
La CGT n'est plus un bloc monolithique, c'est un fait, et la position des Alsaciens préfigure sans aucun doute un courant de fond y compris chez les salariés du nucléaire qui ressentent le besoin de se dégager de l'enfermement destructif pour leur santé tant physique que morale et psychique que de se libérer de la peur d'un lendemain affirmé sans emploi si habilement manipulé par le lobby nucléaire.
"La CGT doit regarder cette question de l'emploi dans les centrales nucléaires avec un regard de syndicalistes de lutte de classe indépendant du raisonnement du monde capitaliste de course au profit maximum" : l'exigence qualitative de se libérer des chaînes qui entravent l'autonomie des salariés dans leur lutte d'émancipation apparait comme l'axe d'attaque proposé aux salarié(e)s du nucléaire et plus largement à tous les salarié(e)s. Et les Alsaciens de poursuivent que leur syndicat " doit revendiquer la mise en valeur du savoir-faire des salariés du nucléaire pour protéger les populations et fermer ces centrales dangereuses."
Le CAN84 qui a lancé voici trois ans un appel aux salariés du nucléaire pour qu'ils deviennent le "fer de lance" d'un avenir immédiat sans nucléaire, ne peut que se réjouir de voir que le message semé commence à germer, que ce mur artificiellement dressé par les fanatiques de la destruction atomique entre la population et les travailleurs du nucléaire se fissure pour le plus grand bien de tous. Le chemin à parcourir est encore long mais l'urgence de changer radicalement la donne est cruciale, avant que la catastrophe nucléaire tricolore ne sonne notre glas.
Commentaires
Je suis solidaire des travailleurs syndiqué(e)s cgt qui refusent de cautionner leur dirigeants parisiens,c'est un début, continuons la lutte.JL.
Moi aussi je me réjouis du frémissement de changement dans la position de la CGT. 30 ans que je me bats aussi au sein du PCF pour faire évoluer cette question !
J'aimerais pouvoir entrer en contact avec des travailleurs du nucléaire qui ont été exposés aux radiations et qui en souffrent afin de leur proposer une procédure qui permet de s'en débarrasser ! (je l'ai testée personnellement, avec de nombreux résultats à l'appui !). Mon téléphone : 06.05.53.50.24
il y a bien longtemps que certains syndiqués de la cgt sont contre toutes atteintes physiques et morales du aux expositions au travail. je suis de ceux-là et c'est le sens que nous donnent nos mandats d'élu au CHSCT, combattre toutes atteintes!!! comment accepter au nom de l'emploi de sacrifier les travailleurs pour le profit dont ils ne profiteront pas.
les copains d'alsace disent que les travailleurs sont exposés aux maladies non-immédiatement visibles, c'est vrai et faux car les rayonnements ionisants laissent des traces sur notre adn et ce à chaque irradiation. il s'agit des fractures adn causées par ces rayonnements ionisants et les lobbyistes du nucléaire le savent, ainsi que l'état français, l'irsn et les médecins du travail mais ceux-là ne font pas les examens sanguins aux salariés par peur que ceux-ci aux vues des résultats ne voudraient plus travailler sous expositions aux rayonnements ionisants. donc, dans le cas des irradiations, il y a bien des traces immédiatement visibles. ces traces sont visibles à partir du moment où on les cherche et c'est en faisant une prise de sang afin de faire des analyses biologiques de la dose que l'on sait que l'adn à été fracturé. ces analyses cytogénétiques devraient être appliquées à chaque travailleur qui est exposé à une dose d'irradiation ce qui lui permettrait d'avoir un suivi médical adapté jusqu'à la fin de sa vie. il faudrait aussi suivre les enfants des irradiés car ceux-là seront certainement malades à cause des expositions de leurs parents car malgré qu'ils soient fait par amour, les parents irradiés leur donnent un adn fracturé. militant cgt, je lutterais continuellement contre les atteintes du travail sur les salariés. il ne peut y avoir de compromis car quand il y en a, les normes arrivent et c'est celui qui est soumis à la norme qui souffrira de celle-ci pendant que ceux qui n'y seront pas soumis jouiront des profits fait par les soumis. travailleur ne rime pas avec soumission!!!! réveillez vous citoyens ! la mouche