Ils sont fous ! un gazoduc sous le canal de la centrale nucléaire du Tricastin et à proximité de Marcoule
Par admin le dimanche 15 juin 2014, 21:28 - Tricastin - Lien permanent
GDF-Suez, via sa filiale à 75% GRTgaz, veut imposer le passage d'un gazoduc à proximité des sites nucléaires de Tricastin et de Marcoule. Le projet "Eridan" passerait en plus sous le canal de Donzère-Montdragon qui alimente le site du Tricastin. Sa capacité : 20 millions de m³ sous 80 bars de pression. ... Le
risque d'explosion du gazoduc, d'inondation de la centrale nucléaire et d'assèchement du canal engendrerait la perte de refroidissement des réacteurs et la
mort nucléaire et par asphyxie. Ils sont fous mais décidés à aller jusqu'au bout avec l'aval de l'ASN. Monstrueux !
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Les risques et les atteintes sanitaires auxquels sont déjà soumis les habitants et territoires de la vallée d Rhône et principalement du secteur Tricastin-Marcoule vont encore s'accroitre. Malgré l’accumulation de risques nucléaires et d'atteintes sanitaires sans précédent liés au site nucléaro-chimique du Tricastin, l’entreprise GRT-Gaz (cf plus bas) projette de construire un nouveau gazoduc dans la région.
Long de 220 km et de 1,20 m de diamètre à peine recouvert de 1 mètre de
terre, ce gazoduc baptisé "Eridan" irait de Saint Martin de Crau (Bouches-du-Rhône) à Saint Avit (Drôme) pour assurer la jonction avec d'autres tronçons, de la mer du Nord à la Méditerranée. Il servirait à transporter du gaz vers le nord de l’Europe sans aucune distribution de gaz pour les besoins locaux. Il longerait route nationale et départementale, autoroute et voie TGV, traverserait des territoires agricoles, serpenterait à proximité de zones habitées et passerait sous le canal
de refroidissement (Donzère-Montdragon) de la centrale nucléaire de Tricastin. Après les Bouches-du-Rhône, le projet doit entrer dans le Vaucluse, par Caderousse sur environ 9 km puis traverser Orange sur un petit kilomètre et enfin Piolenc. Près de 30 communes sont concernées.
La très grande capacité de ce gazoduc sera quatre fois celle du gazoduc déjà existant à l'est de la vallée du Rhône : près de 20 millions de m³ maintenus sous une pression de 80 bars (contre habituellement 66 bars). Les risques classiques d’un gazoduc se nomment : risque d’incendie ou d’explosion, dégradation de l’environnement (faune, flore, eau), danger de mort sur toute la longueur du tracé et sur une largeur de 1,5 km selon la norme, perte de valeur immobilière
Pour l’association Pierredomachal qui milite contre ce projet, tout comme les municipalités concernées par ce tracé qui passe en pleine zone PPI (Plan particulier d’intervention) des installations nucléaires : " Les autorités minimisent le risque d’explosion, mais s’il advenait, la catastrophe serait inévitable ».
En effet le risque d'explosion d'un gazoduc est bien réel et s'est déjà concrétisé à plusieurs reprises un peu partout : en Belgique, en Pologne, au Canada,... (1), en Europe comme en Amérique du Nord, certains avec de nombreux
morts et blessés, des flammes de 200m de haut, une chaleur ressentie à plus de
2km ... Une installation gérée par GRT-Gaz (le promoteur du gazoduc "Eridan") sur un gazoduc enterré à une profondeur d’environ un mètre et longeant la voie ferrée au Cheylas (Sud Isère) a eu une fuite de gaz enflammé : selon l'exploitant la
canalisation aurait pu être
frappée par la foudre. Eh oui, c'est tout bête, mais le gaz s'enflamme, brûle, explose. Alors cumuler ce risque avec un site nucléaire relève d'un projet qui peut être qualifié de criminel. D'autant que la zone des installations nucléaires est sismique.
L'inondation de la centrale nucléaire qui suivrait l'explosion du gazoduc ou un séisme conduirait à un asséchement du canal qui engendrerait la perte de refroidissement des réacteurs et la mort nucléaire et par asphyxie de toute la région. Monstrueux ! Une autre option basse du scénario ne serait que la pollution des nappes phréatiques qui priverait 100 000 personnes d'eau potable, la perte d'AOC du Foin de Crau et des vignobles et productions agricoles régionales, la destruction de quelques milliers d'habitats et d'emplois, la fin des activités économiques locales.
L'organisation de la mort des populations et des territoires
Le fanatisme technologique, la course au profit maximum, la mégalomanie de puissance se jouent des réalités et de la vie. Les prédateurs entendent continuer à frapper dur dans la région et dans le monde. Le lobby du nucléaire en est le coq dominant. Et aussi le principal bénéficiaire. Celui qui sacrifie le vivant et la planète. Au demeurant, les nucléocrates s'en contre-fichent car aucune de leurs assurances ne les couvrent pour la totalité des risques d'une catastrophe nucléaire : les conséquences devront être supportées par les citoyens-contribuables survivants, les collectivités locales et l’État.
L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), que certains tentent de faire
passer pour un "gendarme du nucléaire" et qui déclarait voilà peu "Oui, il y a un effet possible sur le canal qui permet le refroidissement du réacteur, un effet possible s’il n’y a plus d’eau"
(situation identique à ce qui s'est passé à Fukushima), vole à présent
au secours de ce projets délirant : le gazoduc Eridan ne menacerait plus
le canal ! Pourtant l'ASN exigeait d'EDF au lendemain de la catastrophe de Fukushima qu'elle assure la protection
de la Centrale Nucléaire du Tricastin face aux risques de crue... afin
d’éviter, selon ses propres termes, « un Fukushima-Daiichi 2». Un revirement plus que suspect d'autant que le tracé prévoit de passer deux fois sous le canal de
Donzère-Mondragon qui assure le refroidissement des réacteurs
nucléaires de la Centrale du Tricastin.
Pourtant des risques spécifiques liés par un effet domino existent avec ce projet déjà avancé : ceux d'un incendie ou d’une explosion car jusqu'à 2 millions de m³ alimenteront chaque section de 20 km entre chaque poste de sectionnement ; celui mortel pour la population car le gazoduc passera dans des zones très peuplées à proximité immédiate de plusieurs écoles et à moins de 100 m de plusieurs lieux d’accueil de public; celui vital d'alimentation en eau potable de la population car il traversera des nappes phréatiques ; ceux de tremblements de terre liés à la sismicité de niveau 3 de toute la zone; ceux des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) qui se trouvent à proximité.
Conscients de la nocivité de leur projet, les plans sinistres des
initiateurs prévoient d'ailleurs une zone baptisée de létale (mort
certaine en cas d'accident) de 500m délimitée de chaque
côté du gazoduc, une bande donc de 1km de large sur tout le parcours du
gazoduc de 200km. Et aussi une zone "potentiellement létale" sur 675m de
chaque côté du gazoduc puis une zone de "destruction irréversible" sur
785 m de chaque côté du gazoduc.
Simulacre de démocratie et véritable arbitraire
Si déjà dans sa phase première les nuisances d'un tel projet seront nombreuses: chantier gigantesque, bruit, bouleversement du paysage, expropriations (aucune concertation ni indemnisation n'est prévue pour les proches "voisins" dont la propriété n'est pas traversée, mais dont la valeur des biens va fortement baisser), une enquête publique lancée en octobre 2013 devait permettre aux populations de s'exprimer.
Mais, comme dans toute enquête dite publique la transparence est plus que limitée car la plupart des habitants et personnes concernées n'en sont même pas au courant. Difficile aussi d'intervenir lorsqu'au 20 septembre 2013, les tracés précis n'étaient toujours pas publiés sur le site officiel et que les documents d'impacts et de dangers émanent uniquement des initiateurs et ne sont pas contradictoires.
Les exploitants du nucléaire doivent sécuriser le canal : pourtant
l’implantation du gazoduc fragiliserait les digues existantes et le
canal. A Pierrelatte, le passage aura lieu en zone inondable à fort
courant : il fragilisera des digues de protection. Le projet est en
contradiction avec les mesures du PPRI (Plan de Protection
contre les Risques et les Inondations) et les risques directs en zone inondable tels rupture de la canalisation, affouillement, érosion stipulées par arrêté préfectoral; la commission d’enquête avait émis 5 réserves et 17 recommandations et
si GRT gaz ne levait pas ces réserves, l’avis de la commission d’enquête
devait être réputée défavorable, selon les propres termes du préfet de
la Drôme : les Préfets de la Drôme et du Vaucluse ont déjà donné
l’autorisation à "GRTgaz" de repérer le tracé moins d’une
semaine après la clôture de l’Enquête Publique dans la Drôme et peu de temps après dans le Vaucluse !
Un habitant en est écœuré : "Je me sens agressé et révolté que l'on projette de passer "en force" à 30m de la chambre de mes enfants et de la mienne, et ceux sans contre partie qui pourrait au moins me permettre de m'installer ailleurs..." Et d'autres de poursuivre : " Lancé dans l’indifférence en 2009 à l’occasion d’un "grand débat public", le projet Eridan est apparu pour ce qu’il était réellement alors que son contenu devenait plus précis : un projet inutile. Un tracé incohérent, au-delà de sa dangerosité avérée et des nombreux impacts sur l’environnement qui conduiraient l’État à déroger au droit commun sur l’eau, la forêt, la protection des zones et espèces sensibles, à imposer une révision autoritaire de leur règlement d’urbanisme à de très nombreuses communes, remettant en cause pour certaines leurs projets de développement. "
Contrôle par les intérêts des grands travaux inutiles
Gdf, privatisé depuis 2006, est industriellement dominé par Suez et
détient des participations dans les centrales nucléaire du Tricastin et
de Chooz en France tout en exploitant sept réacteurs nucléaires en
Belgique via sa filiale "Electrabel". Selon le registre du parlement européen, GDF-Suez figure en deuxième
position des groupes du CAC40 en dépenses de lobbying (achat des
consciences). Au cours de l'année 2010, ses dépenses pour cette sale besogne s'élevaient à près de 4 millions d'euros.
GRTgaz , le promoteur-exploitant du projet de gazoduc est contrôlé à 75% par "GDF-Suez" et à 25% par la Société d'Infrastructures gazières , elle-même contrôlé par la Caisse des Dépôt et Consignation (15%) une de ses filiale CDC-Infra (31%) et la Caisse Nationale de Prévoyance (54%).
Dans la mythologie grecque, l'Éridan (en grec ancien Ἠριδανός /
Êridanós) est un dieu-fleuve dans lequel meurt le soleil. L'obscurité
glaciale nucléaire en sera bientôt l'expression locale et nationale.
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(1) - En 2004, en Belgique, une explosion consécutive à une fuite mal
maîtrisée a provoqué la mort de 24 personnes et en a blessé 132 (Sce :
ministère de l'environnement - accidentologie gazoducs). Le 30 juillet
2013, une fuite de gaz enflammée a été détectée sur un gazoduc qui longe
une voie ferrée au Cheylas (Sud Isère). La cause précise de cette fuite
n’est pas connue. Selon GRT-Gaz, l’exploitant du gazoduc, la
canalisation enterrée à une profondeur d’environ un mètre aurait pu être
frappée par la foudre. Un périmètre de sécurité a été mis en place par
les sapeurs-pompiers et, en début de matinée, même si le gaz brûlait
toujours à la surface, la situation était contrôlée. (source: Dauphiné
Libéré 29/7/13)http://ici.radio-canada.ca/regions/manitoba/2014/01/25/001-manitoba-explosion-gaz-naturel-oleoduc.shtml / http://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_de_gaz_de_Ghislenghien / http://www.lemonde.fr/europe/video/2013/11/15/trois-morts-dans-l-explosion-d-un-gazoduc-en-pologne_3514477_3214.html
Commentaires
Ils sont fous!!Agissons en manifestant près du site de Tricastin!
Tricastin : une des pires centrales française !
Combien de morts avant d'arrêter le développement de l'approvisionnement et de l'utilisation du gaz en France ? manifestons devant GazProm.
PASSONS AUX ENERGIES RENOUVELABLES - ARRETONS CES PROJETS CRIMINELS POUR L'HUMAIN ET LA BIODIVERSITE - LA TERRE NE NOUS APPARTIENT PAS - FAISONS PASSER LE MESSAGE SUR LES RESEAUX SOCIAUX - FAIRE REAGIR AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD
manifestation et pétition? quoi faire?!!!
L'exemple de Tchernobyl et de Fukushima ne nous a pas servi de leçon !
Mais en France, on se croit toujours plus malins. L'accident n'est que pour les autres.
Quel égoïsme vis à vis de nos générations futures et quelle inconscience.
un grand ras le bol
Pourquoi ne pas demander l'avis de la défense nationale sur cette question qui touche à la sécurité du territoire ? Il me semble qu'un avis des responsables de l'armée de terre serait bienvenu sur l'évaluation des risques et devrait être pris en compte de façon systématique avant de débloquer des fonds pour la réalisation de tels travaux. Même chose pour l'emplacement du projet ITER situé sur une faille géologique (coût du projet initialement prévu autour de 5 milliards, en nette progression, actuellement 20 milliards, et ce n'est sans doute pas fini). On se demande où se situe le seuil de rentabilité pour une centrale dont la durée de vie est estimée à dix ou vingt ans. Une bonne chose toutefois : on envisage à présent le démantellement des centrales avant de leur construction. Eviter de les construire aurait l'avantage d'éviter de les démonter ensuite.
je suis dégouté de ce semblant de démocratie française, de ce gouvernement qui pronait la démocratie populaire... Personne ne veut de ce gazoduc qui va mettre nos vies en danger au quotidien( j'habite à 50 métres du conduit) et cela sans aucune compensation financière (il manquerait plus qu'plus du danger de mort nous demandions quelque chose...) j'ai lu dans la déclaration d'utilité publique que durant l'enquête il n'a pas été relévé de manifestations hostiles. C'est notre tort, avoir eu confiance en nos élus au lieu de tout casser comme les bonnets rouges. Je pense qu'il faut envisager des actions musclées pour être entendu. Alors à quand ces actions?