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Le démantèlement des installations nucléaires est une inconnue. La France ne sait pas faire et tâtonne en permanence, agissant au coup par coup en fonction de ce qui est découvert sur le terrain. C'est presque une mission impossible, sans même évoquer le coût faramineux d'un démantèlement nucléaire que les instigateurs du crime atomique n'avaient jamais évalués pensant refiler l'addition aux contribuables et aux générations futures.

2014-06-05_demantelement_nucelaire_eurodif_tricastin_01.jpgAu Tricastin, parmi des dizaines d'installations nucléaires et une centrale atomique de 4 réacteurs obsolètes, l'usine d'enrichissement d'uranium pour l'armée, la bombe et les centrales dites civiles est l'illustration du mépris d'une caste scientiste mégalomaniaque se jouant de la vie des autres et de ses propres références. Eurodif Production a ainsi vu ses installations mises à l’arrêt définitif en 2012, le relais du bricolage uranifère étant pris par une nouvelle installation "Georges Besse". Eurodif l'énergétivore fonctionnait 24 heures sur 24 et consommait la production de trois des quatre réacteurs nucléaires installés au Tricastin. 

Mais avant d'envisager un démantèlement d'Eurodif (est-ce d'ailleurs vraiment judicieux de produire par un démantèlement des milliers de nouvelles tonnes de nouveaux déchets radioactifs dont on ne sait que faire ?) l'installation doit être nettoyée et assainit. Et il y a de quoi faire ! Plus de  300 tonnes d’Uranium ont contaminées les 170 000 tonnes d’acier des installations nucléaires qu'ils faut donc à présent récupérer par macérations dans une solution de trifluorure de chlore (ClF3). Et là ça coince aussi.

Les premières opérations déjà réalisées font apparaître des quantités d’Uranium récupérées supérieures à celles attendues. Alors pour assurer une décontamination optimum, les opérations de nettoyage devraient durer jusqu’à fin 2016. Mais la Direction d'Areva ne voit pas les choses ainsi. Il faut gagner en temps et en argent. Rentabilité à tout prix pour les actionnaires avides de dividendes juteux. C'est donc un an plus tôt, au 31 décembre 2015, que Areva veut voir ces premières opérations achevées. Et qu’il reste ou non de l’Uranium dans les installations.

L'équivalent de 10 sous-marins nucléaires

Dans un communiqué, le syndicat FO d’Areva/Eurodif du Tricastin s'insurge contre la Direction qui a réaffirmé sa volonté à plusieurs reprises lors d'un Comité d’Entreprise* : " Les représentants des salariés sont choqués par la position de leur Direction concernant le nettoyage et l’assainissement... Si les opérations sont arrêtées le 31/12/2015 :  il restera plus de 100 tonnes d’Uranium dans les installations, soit l’équivalent du combustible d’une dizaine de sous-marins nucléaires."

2014-06-05_demantelement_nucelaire_eurodif_tricastin_02.jpgQue vont devenir ces dizaines de tonnes d’Uranium après 2015 ? Envisagent-ils de démanteler l’usine d’Eurodif avec la présence d’une telle quantité de contamination comme EDF l'a tenté et espère toujours le réaliser à la centrale nucléaire bretonne de Brennilis toujours à l'arrêt ? Envisagent-ils sérieusement leur acte criminel d’impact sur l’environnement, sur les riverains et sur les salariés du site ?

Les soviétiques ont abandonnés leurs vieux sous-marins nucléaires dans le port de Mourmansk avec des conséquences environnementales et sanitaires monstrueuses. Le Tricastin deviendra-t-il le Mourmansk français ? Areva fera-t-elle la même opération en transformant définitivement le Tricastin en poubelle nucléaire ?

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* 20 février 2014