Marche antinucléaire : 8ème jour : Le centre nucléaire de Marcoule et le siège d’Areva de Bagnols/Cèze en ligne de mire
Par admin le vendredi 2 mai 2014, 19:45 - National - Lien permanent
Déjà 4 départements traversés depuis le début de la marche : Alpes de Haute-Provence, Var, Bouches-du-Rhône, Vaucluse. A l’assaut du cinquième. La venue de nouveaux citoyens depuis hier et au petit-matin donne un souffle nouveau à la marche pour la vie. Marcoule avec l'imbécilité "Astrid" et le terrifiant "Mox" est en vue...
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8h30 – Les marcheuses et marcheurs quittent le « Parc des Libertés » pour passer dans le Gard. Déjà 4 départements traversés depuis le début de la marche : Alpes de Haute-Provence, Var, Bouches-du-Rhône, Vaucluse. A l’assaut du cinquième. La venue de nouveaux citoyens depuis hier et au petit-matin donne un souffle nouveau à la marche pour la vie. C’est l’occasion de nouvelles rencontres, de nouveaux échanges inter-régionaux, d’enrichissements mutuels dans les luttes pour faire plier le lobby. Partout en France, des personnes se regroupent pour l’arrêt immédiat du nucléaire. Pas d’un point de vue formel et virtuel mais bien sur le terrain, au contact de la vie, de celles des gens, face au lobby. Bien loin des déclarations de principes internet-éïsées qui émaillent souvent les positions plus ou moins radicales de certains opposants… virtuels.
10h00 – Le rond-point de Roquemaure (30) marque le début de la longue marche vers Marcoule la sinistre. Là où ont été produites les bombes atomiques et les ajustements nucléaires militaires. Là où Areva à mis au point et produit, depuis quelques années, son terrible « Mox », mélange d’oxyde de plutonium (celui des bombes nucléaires) et d’oxyde d’uranium. Le combustible qui se trouvait et se trouve toujours à Fukushima. Et qui équipe à présent près de la moitié des réacteurs nucléaires de 900Mwh en France !
Les marcheurs traversent le village de Saint-Géniès-de-Comolas après une ligne droite interminable sur laquelle les véhicules entraînent des masses d’air à « décorner les taureaux ». Danger pour qui chemine là.
13h00 – Le site nucléaire de Marcoule sera atteint dans quelques minutes. La troupe qui s’était effilochée aux longs des kilomètres a refait corps avant d’aborder la montée vers le lieu d’un autre projet délirant « Astrid ». Un joli nom pour une belle saloperie qui bénéficie de l’emprunt de relance « sarkozy » et que le pouvoir actuel n’a pas remis en cause. Derrière le nom, c’est la tentative désespérée des fanatiques de la destruction atomique de relancer un clone de « super-phénix ». Un monstre qui fait le pendant dans le Gard d’un autre dans les Bouches-du-Rhône : ITER. Marcoule : encore un site nucléaire implanté sur une faille sismique.
Les antinucléaires occupent le terre-plein devant l’entrée du site militaro-civil nucléaire. Immense banderole « arrêt immédiat du nucléaire » et drapeaux antinucléaires sont rapidement déployés devant l’entrée du CEA-Areva. Les slogans fusent : « nucléaire = cancer », « Fukushima aussi était très sûr », « arrêt immédiat du crime ». Les « Bure-Haleurs » animent l’espace de leur chants de dénonciation du massacre de la planète, de la terre et du vivant « Je suis vert de colère », « le nucléaire on n’en veut pas, on n’en veut plus ». David joue un air de pipeau pour symboliser celui que le lobby et le pouvoir ne cesse de nous jouer, depuis cinquante ans, sur les bienfaits de la destruction atomique.
Un groupe de citoyens de Nîmes est venu faire la jonction avec les marcheurs. Il y a aussi de présents les ami(e)s du collectif antinucléaire gardois et de la coordination antinucléaire du sud-est, Gilbert et Christine et les autres.
Derrière les grilles métalliques fermées et placée sous vidéo-flicage plusieurs miliciens avec chiens loup sont alignés l’air menaçant.
Pendant près de 2 heures les amoureux de la vie occupent l’espace mais sans rencontrer grand monde : les salarié-es ont obtenu de leurs directions le « pont » du 2 mai. Dommage. Autant l’an dernier le contact avait pu être établi avec près de 3000 salariés, autant cette année c’est le désert. Ce n’est que partie remise et le CAN84 viendra soutenir les prochaines initiatives des antinucléaires du Gard.
Au moment du départ, un provocateur – flic ou malade ? ou les deux – tente de créer une rixe sous les yeux des gendarmes surveillant les antinucléaires. Une complice postée en contre-bas semble se délecter de l’affaire qui visiblement est loin d’être spontanée. Mais les antinucléaires ne se laissent pas avoir par ce genre de situation grossière. Plusieurs marcheur(ses) identifient d’ailleurs les deux provocateurs pour les avoir vu sévir déjà par le passé en d’autres lieux. Ils viennent de Marseille et sont, depuis longtemps déjà, tenus à distance par les antinucléaires locaux. Grillé(e)s et démasqué(e)s les infiltré(e)s.
15h00 – Direction à présent la ville de Bagnols/Cèze où se trouve, à l’entrée, le siège d’Areva NC. Là où s’élaborent les pires stratégies visant à refourguer le terrible « Mox » à des pays étrangers. Là, où on tente de conjurer les déboires à répétition du pseudo réacteur atomique de « nouvelle génération » EPR. Celui qui n’en finit pas de voir son coût démultiplié et ses délais de réalisation et d’achèvement repoussés d’année en année. Un fiasco technique et financier que la Finlande a du mal à digérer.
16h30 - Devant le siège social d’Areva, les antinucléaires témoignent de leur solidarité avec les travailleurs sur-exploités dans les mines d’uranium d’Areva au Niger. Musiques aussi de soutien à ceux qui, là-bas, osent affronter le néo-colonialisme français.
En fin de journée, les marcheuses et marcheurs prennent le chemin du centre-ville pour aller à la rencontre des habitants. Ici l’air ambiant est hostile, la grande majorité de la population ayant fait acte d’allégeance au nucléaire en contre-partie de subsides salariaux. Les élus, aux ordres du lobby, s’inclinant devant la manne financière en découlant. En dégoulinant.
18h00 – Les marcheurs de la vie se dirigent vers les berges de la rivière Cèze, là où sera installé leur bivouac pour la nuit. Tard, sous les étoiles, une mélopée bercera leur rêves d’une terre débarrassée à tout jamais de la destruction atomique.
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La Presse en parle :
Commentaires
Bravo pour votre belle énergie et votre détermination. Les reportages quotidiens sur vos actions et vos rencontres me font questionner ma position sur le nucléaire. Je pensais jusqu'à présent qu'une sortie progressive du nucléaire était ce qu'il y avait de possible et de mieux. Je m'aperçois que ma pensée s'était fourvoyée. Je m'étais laissé intoxiquer par mes propres peurs du manque et par un discours qui me semblait de "bon sens". Bien sûr que votre position est la position raisonnable et juste. A danger immédiat=arrêt immédiat. Je me sens bien mieux et en accord avec mon être profond en vous exprimant cela.
Bravo!
A propos de la "provocation" : certains donnent si peu de consistance à leur vie qu'ils ont besoin de s'en prendre à ceux et celles qui agissent, créent et transforment le réel en maintenant le cap "radical". Ne vous laissez pas impressionner par ces "chiens de gardes" insignifiants qui sont soit au service du lobby soit font son jeu. Leur but : faire perdre du temps dans la futilité, le secondaire, l'accessoire et nuire à la dynamique d'action sur le terrain, souvent planqués qu'ils sont derrière leurs ordinateurs. Pas grandiose, mesquin et sans valeurs. Leur haine est un éloge à vos actions contre le lobby. Nous sommes nombreux derrière et avec vous. Eux ne sont que poussière et esbroufe.
Petit témoignage en images de la 8ème journée Marcoule.
Venu rejoindre, pour un seul jour seulement, nos valeureux marcheurs, à Marcoule, j'ai collecté ça et là quelques images de cette belle journée. La petite vidéo : https://drive.google.com/file/d/0Bz...
Merci encore à tous nos marcheurs, pour que vive la vie !
Bonjour,
Habitant le nord de la France, je ne peux guère participer à vos actions. Toutefois je désire vous témoigner mon admiration et mon estime pour tout ce que fait CAN 84. Je partage d'ailleurs vos actions et articles sur internet et Twitter.
Bonne continuation à vous,
Hervé Courtois,