Contre-inauguration du Festival d'Avignon : le CAN84, dénonciateur du crime nucléaire, fait irruption sur la scène
Par admin le lundi 8 juillet 2013, 09:14 - Vaucluse - Lien permanent
Après le "In" c'est au tour du "Off" de voir l'action citoyenne faire irruption. Le grand rituel estival du Festival d'Avignon 2013 s'est vu rappeler par les antinucléaires que le théâtre c'est aussi la vie et les citoyens, pas uniquement un super-marché du spectacle dans lequel certains s'engraissent copieusement tandis que d'autres y laissent leur peau. Il était plus que nécessaire que les festivaliers prennent la mesure, qu'ici, en terre provençale, la mort radioactive frappe chaque jour et que ce n'est pas du spectacle...
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A l'initiative du Collectif antinucléaire de Vaucluse, ce dimanche 7 juillet 2013, les citoyen-ne-s étaient appelé-e-s à se rassembler sur la place du palais des papes à l'occasion de la traditionnelle parade des troupes de théâtre. Pas question ici de faire du cinéma même si le déploiement d'immenses dazibao et banderoles, qui habillaient les murs des marches du palais et du "rocher des doms", plantait le décor d'une scène macabre : celle des atteintes continuelles à la vie perpétrées par le nucléaire.
Les festivaliers furent nombreux et nombreuses à venir discuter avec les antinucléaires après avoir reçu le tract "Nucléaire : Notre santé est menacée : défendons-nous" ou la lettre argumentaire du Collectif "stop-tricastin". Parmi eux, des jeunes, des travailleurs du nucléaire des sites du Tricastin et de Marcoule, dont certains "préparateurs" de convois ferroviaires de transports de produits radioactifs et qui faisaient part de leur peur et de leurs lamentables conditions de travail mises à mal par des directions animées de plus en plus par le seul objectif de la rentabilité financière.
Plusieurs troupes théâtrales asiatiques dont celles du Japon ont tenu à manifester le lien entre toutes les victimes de la destruction atomique en prenant la pose avec les antinucléaires... sous le regard sévère et réprobateur du Président du "Off" et de la mairesse d'Avignon. Cette dernière, après sa courte allocution, s'est vu interpellée par les antinucléaires : "Madame la maire, il serait grand temps que vous vous positionniez contre le crime nucléaire, les atteintes quotidiennes à la santé de la radioactivité... voyez le nombre de plus en plus important d'enfants accueillis à l'hôpital d'Avignon victimes de nodules à la thyroïde et pire..." En parfaite politicienne l'édile locale, avant d'être escamotée vers la "cour d'honneur" par sa garde rapprochée et quelques organisateurs, exposa tout le cynisme du pouvoir autocratique nucléocrate : "oui humainement c'est dramatique mais notre économie en a besoin..."



Le "In", avait vu la veille - samedi 6 juillet- la contestation des intermittents du spectacle* perturber la "première" du festival officiel. Dans la "cour d'honneur" et devant plusieurs centaines de personnes et la Ministre de la Culture, une lecture impromptue des professionnel-les de la culture stigmatisa aussi le crime atomique : " ...il est vrai que dans cette belle nuit de juillet, on aura vite fait d'oublier qu'à moins de 50 kilomètres, il ne se passe pas de mois sans que la centrale nucléaire vieillissante du Tricastin soit l'objet d'inquiétants incidents..." Merci à eux-elles !





photo : Chris / Wolakota / JR
la presse en parle
La Marseillaise - Le Dauphiné


* Déclaration de Sud Culture Solidaires lue par deux professionnels de la culture : l'un comédien intermittent, l'autre opérateur culturel « installé ». Cour d'Honneur du Palais des Papes, Ouverture du In, samedi 6 Juillet 2013.
Commentaires
J'y étai et J'y serais à nouveau !!venez vous aussi nombreux, pour briser le silence qui entoure le nucléaire... augustin
Je dénonce le silence du nucléaire, mais je suis bien content de consommer son électricité nucléaire, vu son coût, mais chut !
à "gg"
mais le prix du nucléaire que tu payes comme tous les autres consommateurs est double :
ta facture EDF minore le coût réel :
- il n'intègre pas le coût pharamineux du démantèlement (eh oui nos grosses têtes techno-atomiste - les meilleures du monde- n'ont pas envisagé qu'il faudra un jour démanteler)
- il n'intègre pas non plus le coût exorbitant de la gestion des déchets (ils avaient affirmé il y a 50ans qu'ils trouveraient une solution pour traiter les déchets : échec complet sur toute la ligne et aucune provision financière pour cette gestion folle)
et tu payes une seconde fois par tes impôts le coût de l'électricité et des investissements initiaux délirants
En résumé le coût de la production d'électricité par le principe de la destruction atomique est le plus élevé de tous les modes de production d'électricité ou de chaleur. Mais il faut bien entretenir la bombe atomique...