CANSE

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lundi 22 avril 2013 - 8h30 . La nuit a été courte et venteuse mais chacun-e s'est endormi heureux-se de la réussite de la fête antinucléaire du dimanche. Augustin est revenu marcher et assurer la sécurité des marcheurs et deux nouveaux amis - Bernard et Annie - viennent de rejoindre le groupe de marcheurs et marcheuses, tout comme Maryline qui avait déjà fait l'étape de Mérindol-Cheval Blanc. Ce matin, Eric, infirmier de nuit, est venu apporter des croissants avant d'aller se coucher. Il est des gestes qui en disent beaucoup sur la qualité des relations humaines. Anne dispense un massage du dos à Lucie qui n'a pas très bien dormi et souhaite un peu de douceur.

Aujourd'hui, la marche pour l'arrêt immédiat du nucléaire change de département, quitte le Vaucluse pour le Gard avec comme point de mire le site nucléaire de Marcoule.

Le pont qui enjambe le Rhône est franchi et les marcheur-ses prennent la direction du village de Villeneuve les Avignon sous un soleil flambant neuf et un ciel bien dégagé. Le moral est toujours au beau fixe. Après quelques kilomètres, on passe devant la tour Philippe le Bel et on atteint le village. Direction la mairie. Une fois de plus le maire est absent et l'argumentaire en faveur de l'arrêt immédiat du nucléaire est déposé à l'accueil à l'intention du maire. A présent la route doit conduire les antinucléaires vers le village de Sauveterre, plus de deux heures de marche avant de l'atteindre. La route est étroite et les bas-côtés presque inexistants. Il va falloir redoubler de vigilance.

11h30 - Les marcheur-s-es sont parvenu à la halte du midi avec un peu d'avance et en profitent donc pour frapper à la porte de la mairie. L'édile local n'est pas présent non plus. Décidément pendant les vacances scolaires les élus on tendance à déserter les maisons du peuple... Les antinucléaires s'installent sur la place du village, installent une sono, diffusent des chansons et distribuent à la population quelques tracts. Si les villageois sont peu nombreux, les routiers qui viennent faire la pause au restaurant du coin se garent par dizaines. L'occasion de discuter et d'informer encore.

14h30 - Le groupe repart à présent en direction de Roquemaure, ville où le maire refuse de mettre à disposition des citoyens en marche un espace pour passer la nuit. Grandeur et décadence de la démocratie élective et du clientélisme méridional.

17h30 - Les marcheur-s-es approchent de Roquemaure et pénètrent dans le village en direction de la marie afin que le maire ait tout le loisir de s'informer sur l'impact sanitaire sur le vivant. Les élus des zones nucléarisées ont perdu très vite le sens de l'objectivité et de la rigueur. Toujours au nom des intérêts économiques et électoralistes. Plutôt se taire, faire profil bas, ne pas soulever le "caca". Face à la puissance du lobby nucléaire plutôt se taire et bénéficier de quelques miettes quitte à faire le lit dramatique du "tous pourris" et ensuite de taxer de "populistes" tous ceux qui ne rentrent pas dans le moule du consensus mou et criminel.

Il est temps de faire halte. La distance parcourue fut l'une des moindres. Judicieuse planification de Victor et de Jean car demain c'est un nouveau grand jour, la 2ème rencontre avec les salariés du nucléaire, ceux du site militaro-civil de Marcoule. L'an dernier plus de 600 contacts avaient été établit individuellement. La cuvée 2013 sera-t-elle de même nature ?... la soirée de débriefing autour d'un bon repas bio permettra de peaufiner la démarche pour briser le mur artificiel dressé entre travailleurs et habitants. Car à qui profite le crime ?...

photos : DR et WolaKota