Marche pour l'arrêt immédiat du nucléaire . Jour 5 : De ferme en village
Par admin le vendredi 19 avril 2013, 20:58 - Vaucluse - Lien permanent
Longue marche encore aujourd'hui... de village en ville et de rencontre en rencontre avec les élus. Le moral est toujours au beau fixe et la détermination de faire plier le lobby aussi. La lutte est rude mais l'esprit sort du cachot...
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8h30 - C'est l’heure de quitter Mérindol et la Ferme Bio des Millet après un petit-déjeuner avalé en compagnie de nos hôtes. La nuit passée, au bruit du chant des grenouilles, sous les branches des arbres de ce havre de paix a été réparatrice. A peine debout et la première voiture de gendarmerie pointe son nez. Plus un jour s’en être surveillé-e-s et, pendant ce temps là, les criminels en col blanc de la destruction atomique courent toujours.
Ce matin le soleil n’est pas au rendez-vous et c’est sous un ciel nuageux que le cheminement des marcheur-s-es va les conduire jusqu’à Cheval-Blanc. Ils vont emprunter ce matin un sentier tout le long du canal d'arrosage de Carpentras. La route départementale trop étroite et empruntée par des camions roulant à vive allure est bien trop dangereuse.
Le groupe a mué. Augustin nous a quitté pour 48 heures, Raymond a pris la relève. Deux autres marcheuses ont aussi pris leur place. Depuis le début c’est une majorité de femmes qui constitue la marche. Le fait de donner la vie doit y être pour quelque chose... Toujours la même détermination dans les regards et les têtes. Pas un centimètre à lâcher aux criminels de la destruction atomique.
11h30- Arrivée au village de Cheval-Blanc ou, à ce jour, le seul maire d’une des villes traversées rencontre, comme l’an dernier, les marcheurs et marcheuses. On fait le point sur les tentatives de mettre en débat dans les assemblées élues ou institutions la question nucléaire. Peu d’écho chez ceux qui ont entre leurs mains la protection sanitaire des territoires et des populations. On ressent le poids des conformismes et des conservatismes, la peur d’oser réfléchir en dehors des sentiers balisés par le lobby nucléaire. Pas grand chose donc à attendre, ni audace, ni rationalité, ni ouverture, ni projet d’avenir. Une simple gestion des miettes que les puissances dominantes acceptent de déléguer aux élus.
Depuis le mois d’août dernier, le Conseil municipal du village n’a pas adopté de vœu en faveur de l’arrêt immédiat du nucléaire malgré la rencontre avec les antinucléaires et le désir du maire. Le consensus ne s’est pas fait et comme l’eucuménisme est bien souvent le fil conducteur dans les petits villages : rien n’a avancé. D’autant qu’un conseiller municipal, fort de son titre de médecin et surtout de son ignorance affirme que rien n’est prouvé sur la nocivité sanitaire de la radioactivité. Nous lui adresserons quelques liens internet à consulter et lui demanderons de visualiser enfin le DVD que tous les médecins on reçu de la part du ministère de la santé du temps … du ministre Douste-Blazy (ça ne nous rajeunit pas !). 50 ans d’électro-militaro-nucléaire pèsent sur les esprits.
13h00 - La pause du midi se déroule sous les premières gouttes de pluie. En avril le temps est changeant en Provence et les ondées assez habituelles. Heureusement que chacun-e était prévenu et avait prévu l’imperméable… De nouveaux marcheurs et marcheuses viennent se joindre au groupe pour l’étape de l’après-midi.
14h00 – Départ en direction de Cavaillon où l’an dernier avait eu lieu l’occupation du hall de la mairie par les antinucléaires devant le refus des élus de rencontrer les citoyens en marche. Au terme des 5 kilomètres c’est l’arrivée devant les grilles de la mairie. Drapeaux et banderoles s’agitent et les militants prennent position dans le hall. Il est 16 heures lorsqu’un adjoint au maire vient à la rencontre des marcheurs. Discussion, arguments, précisions. Aveux de l’élu : « Nous ne sommes pas en mesure de protéger la population en cas d’accident nucléaire » Car, effectivement, les seuls aptitudes des collectivités se résument à attendre les directives du Préfet. « De toutes façon, nous n’avons pas d’équipements et de moyens techniques pour faire face à une catastrophe nucléaire » poursuit l’édile local qui s’engage à présenter notre démarche et nos arguments lors de la prochaine réunion des adjoints au maire de la semaine à venir. Une nouvelle fois le constat est fait qu’au-delà des effets de manches et des discours lénifiants, les habitants sont sacrifiés sur l’autel de la nucléocratie.
17h30- La marche repart vers la sortie de Cavaillon. Ce soir halte à l’association « Le village » une association de réinsertion sociale qui inclut dans sa démarche l’auto-construction, la fabrication des matériaux nécessaires, le travail de la terre en bio et une panoplie de pratiques novatrices. Ce soir, en guise de bienvenue, le repas sera préparé par les résidents du lieu. Merci à eux. Encore une occasion de belles rencontres humaines, de découvertes d’individus riches en couleurs et en consistance, d’échanges et de partages. Et de volonté renouvelée de faire mettre un genou en terre au nucléaire.
Commentaires
Bon courage pour cette marche ! Bravo à vous !
Présent à Cadarache l'an dernier, j'espère pouvoir vous rejoindre le 26...
Amitiés