La chercheuse Annie Thébaud-Mony refuse la légion d'honneur que lui décerne la ministre EELV Cécile Dufflot
Par admin le dimanche 5 août 2012, 11:33 - National - Lien permanent
La chercheuse, médecin du travail, Annie Thébaud-Mony, directrice-honoraire de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et présidente de l'association "Henri Pézerat"- fortement impliqué dans la dénonciation des crimes nucléaires - refuse la Légion d'honneur décernée par la ministre du Logement Cécile Duflot
pour dénoncer l'indifférence qui entoure les questions liées à la santé
au travail et les crimes industriels.
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L'attitude de dignité et de cohérence de Annie Thébaud-Mony est claire et sans ambiguïté à l'égard du pouvoir. Pas question de perdre son âme pour quelques décorations ou guili-guilis sous le menton comme l'ont fait bon nombre de soit-disant antinucléaires ou défenseurs des salariés.
Dans une lettre transmise samedi à la presse, la chercheuse et spécialiste en conditions de travail et des humains en situation industrielle appelle la ministre à agir pour "la remise en cause de l'impunité qui, jusqu'à ce jour, protège les responsables de crimes industriels".
Elle refuse donc ainsi la Légion d'honneur décernée par la ministre du Logement Cécile Duflot pour dénoncer l'indifférence qui entoure les questions liées à la santé au travail et les crimes industriels.
La présidente de l'association Henri Pézerat déplore que sous couvert de "crise économique" on occulte la dégradation des conditions de travail et "l'accumulation des impasses environnementales, en matière d'amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimique."
Annie Thébaud-Mony intervient régulièrement lors de colloques - le dernier en date : « Radioactivité et santé : risques et radioprotection » organisé au Parlement national de Bruxelles le 2 mars 2012 - parallèlement à ses fonctions de chercheur en santé publique, spécialiste de la santé en lien avec le travail, dont une partie des recherches concerne – depuis le début des années 1980- le crime nucléaire.
Pour le respect des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité
Annie Thébaud-Mony qui a été directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) précise sa position et sa pensée :"Ma démarche se veut un appel à la mobilisation citoyenne, et aussi parlementaire et gouvernementale, pour le respect des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité". En ce sens elle valide le combat que poursuivent les citoyens et citoyennes pour l'arrêt immédiat et inconditionnel du nucléaire pour des raisons sanitaires et de santé publique.
Nous saluons son courage et sa détermination dans un monde ou le conformisme et la soumission des élus et personnes de pouvoir aux diktat des criminels nucléocrates est monnaie courante.
En fonction de ses engagements et disponibilités Annie Thébaud-Mony pourrait participer à la "Marche pour la vie du 18 au 25 août 2012, de Cadarache à Tricastin en passant par Marcoule et de nombreux villages et villes de Provence.
Commentaires
Bravo et merci à Annie Thébaud-Mony pour son courage et sa détermination.
Ce geste de refus ne sera connu que par la poignée d'antinucléaires français qui militent jour après jour pour informer la population de la réalité des problèmes causés par le nucléaire : en effet, les médias sont presque muets sur la question du nucléaire.
Espérons que la marche fera l'objet d'un réel reportage.
La recherche française sur la voie de la mort lente
Le geste de cette chercheuse en dit long sur ce qu'est devenue la France,un pays qui tourne le dos au progrès des mentalités,un pays qui regarde l'avenir dans le rétroviseur,un pays qui refuse d'entendre les voix de l'intelligence.L'intelligence est même devenue une faute,une faute professionnelle plus exactement.L'objet d'étude de cette chercheuse qui lui a valu à l'évidence des déconvenues professionnelles reste tabou,frappé d'interdit.Malheur à celles et ceux qui osent en parler.Honneur à cette chercheuse qui a le courage d'étudier les questions de maladies professionnelles,de le dire,de le faire savoir.La France,sous cet angle est un pays lourdement handicapé.L'hyper conservatisme (qui fait penser à certains égards à une forme d'arriération mentale)d'une partie non négligeable des décideurs français est un obstacle de taille pour relever les défis que la France doit relever.
exemple de gste positif
Nous sommes tous victimes de la pensée unique et de l'interdiction de réfléchir. Cela se transpose dans notre vie quotidienne et personnelle sans même que nous nous en apercevions. La raison en vient le plus souvent de notre passivité plutôt que de notre ignorance car aujourd'hui toute l'information qui nous est nécessaire est à notre disposition, d'un simple clic de souris.
Mais nous sommes devenus mous.......
La docilité peut devenir dangereuse à partir du moment où elle devient de la soumission. Nous ne devons pas accepter que l'on nous fasse faire quelque chose que nous ressentons contradictoire à notre bien-être ou celui de nos semblables, et avoir le courage de démissionner lorsque l'autorité qui nous gouverne prétend prendre un ascendant sans aucune contrepartie sur nous.
En tant que militaire j'ai appris qu'il est parfois utile de défier nos chefs lorsqu'ils sont inconscients des conséquences de leurs décisions, cela peut toujours se faire dans le respect de la hiérarchie, il faut avoir du courage et la pleine confiance en soi. On obtient jamais le respect sans risques et sans démontrer nos raisons de nous imposer.
S'ils persistent c'est qu'ils sont complices, il faut alors savoir s'en aller, pour ne pas être emportés par la tempête qui arrivera tôt ou tard.
Une seule chose compte, savoir rester humain et préserver notre espèce de la décadence.