Québec : le nucléaire bat d l'aile
Par admin le mardi 29 novembre 2011, 20:24 - International - Lien permanent
L'avenir de la centrale nucléaire de Gentilly-2 et des 800 emplois qui s'y rattachent semble de plus en plus incertain. Les coût éventuels de réfection et de mise aux nouvelles nomes de la centrale explosent, à l'image du tristement célèbre projet français d'EPR et de ce qui se passe partout dans le monde. L'exploitant Hydro-Québec qui devait fournir une évaluation des dépenses pour la réfection de cette centrale nucléaire repousse de mois en mois son rendu de copie. Fin de la rentabilité et coûts de production de l'électricité irrationnels. Le nucléaire français est sur la même ligne inéluctable.
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Québec s'inquiète sérieusement des dépassements de coûts qu'engendre la réfection d'une centrale comparable au Nouveau-Brunswick, selon ce qu'a appris TVA Nouvelles. Les coûts de réfection de la néo-brunswickoise Point Lepreau, une centrale similaire à Gentilly-2, sont passés de 1,4 milliard en 2004 à 2,4 milliards en 2011. Fait à noter: les travaux ne sont pas encore terminés à cet endroit.
Au cours du mois de novembre, Hydro-Québec devait fournir une évaluation des dépenses pour la réfection de Gentilly-2, qui atteindra sa durée de vie utile en 2013. Mais mercredi dernier, la donne a changé et le gouvernement a indiqué qu'aucune décision ne serait prise au sujet de la centrale avant le printemps prochain.
Alors que l'ex-ministre Nathalie Normandeau défendait le nucléaire, Clément Gignac est plus prudent. «Notre choix pour le Québec, c'est l'hydroélectricité. Évidemment, on ne le fera pas à n'importe quel coût», a précisé l'actuel ministre des Ressources naturelles.
Fin de la rentabilité
Des sources ont mentionné à TVA Nouvelles que le point de rupture pourrait être bientôt atteint à Gentilly-2, et que produire de l'électricité dans cette centrale risque de coûter trop cher.Selon Hydro-Québec, en 2004, produire un kilowattheure après la réfection aurait coûté 6 cents, ce qui constitue une opération rentable. En 2009, le coût a augmenté à 7,2 cents.
D'après les estimations les plus récentes, la production d'un kilowattheure pourrait maintenant frôler les 10 cents. La rentabilité n'y serait plus, parce que l'évaluation des coûts de réfection est passée de 1,2 à plus de 2,4 milliards de dollars.
En plus, la Commission canadienne de la sûreté nucléaire a resserré ses règles depuis l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima, ce qui pourrait encore faire monter les coûts à Gentilly-2. «Nous voulons attendre le rapport de la Commission canadienne de la sûreté nucléaire, suite aux incidents qu'on a connus au Japon», se contente de déclarer M. Gignac.
Bécancour alarmé
La centrale de Gentilly procure du travail à 800 personnes, et l'incertitude qui entoure son avenir suscite énormément d'inquiétude dans la région de Bécancour.
Pour Maurice Richard, maire de la municipalité, il n'est pas question de laisser la centrale être déclassée d'abord pour des raisons économiques. Avec la réfection, une nouvelle génération de techniciens, d'opérateurs et d'ingénieurs serait assurée d'un emploi pour les prochains 25 ans, croit à tort, M. Richard. Pour cela il faudrait que le risque d'explosion soit nul, ce qui ne sera bien évidemment jamais le cas!
Les énergies renouvelables et activités périphériques offriraient plus de potentiel en terme d'emplois. Mais les vieilles lunes ont la vie dures pour ceux qui n'ont pas la capacité ou le désir de s'affranchir des croyances périmées et de se projeter dans l'avenir et l'harmonie. Et la centrale syndicale FTQ a déjà adopté une résolution en faveur de la restauration de Gentilly-2 d'autant que plusieurs millions de dollars ont déjà été investis dans les préparatifs pour la réfection et les équipements commandés.
On estime qu'il est important pour le Québec de conserver un pied dans la technologie nucléaire. Pourquoi? mystère! certainement pas pour produire de l'électricité mais plutôt pour "jouer dans la cour des grands" et servir de terrain de jeux à de nouvelles folies scientistes. Quitte à mettre en danger l'éco-système et la vie même sur cette terre.
Mais tout cela apparaît bien comme le dernier sursaut d'une bête qui se meurt et qui s'accroche désespérément au vieux monde. Les populations québecoises ne peuvent que s'en réjouir, dans un pays où les potentiels hydro-électriques sont parmi les plus importants de la planète.
300 Municipalités contre le nucléaire
Le maire de la ville de Amqi, Gaëtan Ruest, se trouve à la tête d'un mouvement municipal contre le nucléaire. Plus de 300 municipalités et villes du Québec représentant ensemble plus de 700 milles personnes ont ainsi adopté une résolution exigeant l'arrêt du nucléaire.
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vidéo : http://tvanouvelles.ca/video/1288435967001/un-avenir-incertain-pour-gentilly-2-reportage/
source : "TVA Nouvelles" http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2011/11/20111121-183156.html
Commentaires
Quelle bonne nouvelle que serait celle du déclassement de Gentilly 2. Eh bien il semble que ce soit pour bientôt...
Je suis porte-parole de Minganie sans uranium. Vous pourriez ajouter nos 8 municipalités à la carte et même la MRC a voté la sienne la semaine dernière.