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Une zone d'évacuation forcée de 20 km a été instituée autour de la centrale nucléaire et des réacteurs explosés prolongée par une zone d'évacuation volontaire jusqu'à 30 km et quelques villes en dehors de ces deux zones (dont Litate à 40 km). Mais c'est bien sur des centaines de kilimètres autour de la centrale et jusqu'à la capitale (Tokyo) que la contamination radioactive se propage inéluctablement.

Vivre, chaque jour : avoir un toit, à manger, aller au bureau, à l’école, se promener … ces choses tellement banales vues de notre France, et qui sont pourtant tellement compliquées à Fukushima, 6 mois après …  Toutes les traces de la vie ordinaire semblent suspendues : les routes sont envahies par les mauvaises herbes; commerces et restaurants sont fermés… pas âme qui vive en dehors du chant des cigales. 6 mois passés et toujours un quotidien irradié. Selon un récent rapport du gouvernement, la dose d’irradiation annuelle cumulée dans un district d’Okuma est estimé à 508,1 millisieverts, c’est à dire plus de 500 fois le niveau annuel imposé et définit comme acceptable par le lobby nucléaire lui-même.

Quelques 14 000 enfants qui fréquentaient les écoles publiques élémentaires et secondaires dans la préfecture de Fukushima avant la catastrophe nucléaire ont du changer précipitamment d’école. A soixante kilomètres de la centrale en perdition, le niveau de radiations est jusqu’à 70 fois supérieur aux normes internationales.

Les élèves, qui ont repris l’école non loin doivent porter des dosimètres pour mesurer leur exposition aux radiations. L'appareil ne prévient et ne protège de rien : c’est uniquement un instrument de mesure qui permet de connaître le niveau de radiations encaissé. Evidemment, les récréations à l’extérieur des bâtiments sont supprimées du fait de la contamination. Les cours d’écoles avaient pourtant été nettoyées en grattant 20 centimètres de terre contaminée en surface.



60 000 citoyens japonais descendent dans la rue pour réclamer l'abandon du nucléaire

Un peu plus de six mois après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Japon s'exprime. Lundi 19 septembre, ils étaient environ 60 000 dans les rues de Tokyo, scandant "Plus jamais de Fukushima" et réclamant "l'arrêt des centrales nucléaires", un peu plus de six mois après l'accident nucléaire de la centrale Fukushima Daiichi (220 km au nord-est de Tokyo) et les rejets massifs de radiation. La mobilisation a été baptisée Sayonara Genpatsu [Adieu à l'énergie atomique].

Alors que catastrophe nucléaire de Fukushima a entraîné une pénurie d'électricité sans précédent et que le nouveau gouvernement a initié une campagne pour tenter de la compenser, les Japonais se mobilisent massivement. Seuls 11 réacteurs nucléaires sur les 54 que compte le pays fonctionnent encore (57 réacteurs nucléaires en France).

"Il s'agit de la plus grande manifestation organisée depuis l'accident de la centrale de Fukushima Daiichi provoqué par le tsunami du 11 mars", relate l'Asahi Shimbun : 60 000 personnes [à titre de comparaison, ils étaient moins d'un millier à défiler le 27 mars] se sont rassemblées le 19 septembre dans le parc de Meiji, à Tokyo, pour réclamer l'abandon de l'énergie nucléaire. La mobilisation, baptisée Sayonara Genpatsu [Adieu à l'énergie atomique], a été organisée à la suite de l'appel de figures importantes de l'archipel, notamment le Prix Nobel de littérature 1994 Kenzaburo Oe et le musicien Ryuichi Sakamoto. Ils sont convaincus qu'il est possible de suivre l'exemple de l'Allemagne.

Le prix Nobel de littérature Kenzaburo Oe a ainsi estimé : "Certains disent qu'il est impossible de se passer d'énergie nucléaire, mais c'est un mensonge. L'énergie nucléaire est toujours accompagnée de destructions et de sacrifices".

Avec le nucléaire c'est le retour à la bougie

Depuis le 1er juillet, les services publics, les entreprises et les particuliers sont contraints de réduire leurs dépenses d'électricité de 15%. Une règlementation obligatoire dans la région de Tokyo et le Nord-est de l'archipel. Le temps presse et les investissements nécessaires à un Japon libéré de la pression nucléaire prendront nécessairement plus de temps et d'argent car le pays, tout comme la France, s'est entêté à foncer dans le mur pro-nucléaire. 

Les Japonais sont prêts à vivre à tourner résolument le dos aux risques du nucléaire et un récent sondage montre que 82 % des Japonais souhaitent que leur pays sorte de l'énergie nucléaire et 67% réclament que plus aucun réacteur ne soit construit au Japon.

Selon une étude de l'Institut de Tokyo pour les énergies renouvelables, la part des énergies vertes pourrait tripler d'ici quelques années si... je Japon survit au crime des promoteurs de la destruction atomique. Le professeur Iida qui dirige l'Institut de Tokyo pour les énergies renouvelables, envisage un Japon vert : " On peut imaginer que 100% de l'énergie consommée au Japon proviennent d'ici 2050 d'énergies renouvelables comme l'éolien, le solaire et l'hydraulique. Nous travaillons actuellement sur de nouvelles techniques qui pourraient permettre au pays de prendre un avantage considérables dans ce domaine " a-t-il déclaré.

500 tonnes d’eau radioactive pénètrent quotidiennement dans les sous-sols de Fukushima

Entre 200 et 500 tonnes d’eau radioactive pénètrent quotidiennement dans les sous-sols et le système de drainage de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima-1 par des fissures dans les murs du réacteur, a déclaré mardi la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco). A l’heure actuelle, les sous-sols de quatre réacteurs renferment près de 80.000 tonnes d’eau contenant du césium radioactif.

Dédommagements des victimes : le scandale inéluctable

60 000 évacués de la zone interdite de Fukushima ont commencé à recevoir les documents pour se faire dédommager. Ils ont reçu 3 formulaires à remplir dont un de plus de 56 pages, et une notice de 156 pages. Tepco l’exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima demande de joindre aux demandes de dédommagement les factures des dépenses concernées. Les intéressés, dont une grande partie vit dans des abris de fortune en carton, sont scandalisés.

Jusqu’à 500 000 demandes de dédommagement (ménages et entreprises) dont celles des 160 000 personnes qui ont dû ou décidé de quitter la zone contaminée. Et les demandes ne concernent pour l’instant que la période qui s’étend du début de la catastrophe jusqu’à la fin du mois d’août. Ensuite les demandes devront être renouvelées tous les trois mois. L'exploitant de la centrale nucléaire pourrait devoir payer 143 milliards de dollars de réparations. Mais evidemment les assurances souscrites ne couvrent pas et ce sont les habitants, salariés, professionnels qui devront se substituer au lobby nucléaire en tant que contribuables car l'Etat,sous la forme d'un fond public, vole au secours de Tepco à faire face à ses responsabilités. La loi avait été votée au motif que c’est l’état qui avait fait la promotion de l’énergie nucléaire. Ca promet pour la France!

Tepco devra aussi payer pour les pertes subies par les entreprises dont les marchandises n’ont pu être livrées du fait de leur contamination et pour les pertes d’exploitation des pécheurs, agriculteurs, ou exploitants forestiers. S'ajoutera la décontamination de milliers de km² de territoire si tant est qu'elle soit possible.

Les ouvriers de la centrale : des inconnus dont on ne parle plus

A l’heure actuelle, 2500 à 3000 ouvriers sont sur site. Un grand nombre d’entre eux tentent désespérément de nettoyer la multitude de débris radioactifs projetés en tous sens par les explosions. D’autres essaient d’installer et de faire fonctionner des systèmes pour décontaminer l’eau radioactive qui engorge les fondations des bâtiments, pénètrent inexorablement dans les sols et les nappes phréatiques, se déversent par milliers de m3 par jour dans la mer. Ces travailleurs savent qu'ils vont mourir et beaucoup dans d'atroces souffrances.

Cette catastrophe est aussi une catastrophe agricole

Yoshizawa a continuer à soigner ses 300 vaches laitières sans eau ni électricité. Il pouvait entendre les explosions de l’usine de Fukushima Daiichi énergie nucléaire, à 14 km. Aujourd’hui, 6 mois après l’accident des réacteurs nucléaires, les agriculteurs de la région ont vu leur activité réduite à néant. Et pour cause, certains troupeaux de vaches de la région ont été contaminés comme nombre d(autres produits agricoles impropres à la consommation… La préfecture de Saitama a exigé des producteurs de thé de ne plus expéditier de thé fabriqué à partir de feuilles fraichement cueillies : du césium radioactif au-delà même des niveaux fixés par le gouvernement. Mais le buiseness assassin continue et certains criminels commercialisent des eaux usées évacuées de la centrale et devenues des boues radioactives sous forme d’engrais à des agriculteurs japonais !!

La France c'est 57 réacteurs nucléaires, c'est 19 sites nucléaires, c'est 10 fois plus d'installations nucléaires, c'est pas un habitant à plus de 200km d'un site nucléaire, c'est tout un territoire menacé.

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