Corse : confirmation de l'augmentation importante des atteintes thyroïdiennes après le nuage radioactif de la catastrophe de Tchernobyl
Par admin le mercredi 17 août 2011, 16:47 - Impact homme et environnement - Lien permanent
Un
rapport d’experts confirme enfin ce que les médecins Corses, et
notamment le courageux Denis Fauconnier, déclarent depuis 25 ans sur les
atteintes sanitaires sur la population de la plus grande catastrophe
nucléaire civile (avant Fukushima) survenue à Tchernobyl en Ukraine le
26 avril 1986. Ce rapport atteste de l'augmentation très importante de
la proportion des atteintes (cancers, goitres) à la thyroïde de 44% à
100% supérieure aux autres affections endocriniennes. Une décision de la
chambre de l’instruction de la cour d’appel
de Paris étant attendue le 7 septembre prochain sur le sort du
professeur Pierre Pellerin (ancien patron du Service
central de Protection contre les Rayons ionisants/SCPRI), mis en examen
en 2006 pour “tromperie aggravée” qui avait affirmé sans rougir que le
nuage radioactif s'était arrêté à la frontière! Les populations du
sud-est ont aussi reçu leur dose...
Co-signé par les professeurs Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon, ce document tente de mesurer l’impact du nuage radioactif de Tchernobyl sur l’île. Ce travail s’appuie sur un échantillonnage tiré de 2.096 dossiers du Dr Jean-Charles Vellutini, premier endocrinologue installé en Corse, ce qui a permis une analyse “comparative avant et après 1986".
Au terme de leur étude, les experts ont “observé une augmentation
importante à très importante après 1986 dans l’espèce humaine de la
proportion des troubles thyroïdiens par rapport aux autres affections
endocriniennes (ndlr : touchant d’autres glandes), le pourcentage moyen
étant de 44% et pouvant atteindre plus de 100%”.
“Nos résultats
sur l’échantillon de la population atteinte de maladies endocriniennes
en Corse, tiré au hasard dans les dossiers médicaux du Dr Vellutini,
médecin endocrinologue ayant exercé pratiquement seul en Corse avant
1986, et permettant la comparaison des pourcentages de patients
souffrant d’atteintes de la thyroïde avant et après 1986, montrent à
l’évidence une augmentation du pourcentage de troubles thyroïdiens dans
cette population après 1986", écrivent-ils en conclusion.
Plusieurs
dizaines de patients souffrant de maladies de la thyroïde
résidant pour la plupart en Corse et dans l’Est de la France s'étaient
constitués partie civile en 2001 pour dénoncer les dissimulations de
l’état au lendemain de la catastrophe nucléaire. Elles se désolaient de
la perspective d’un non lieu, tant le lobby nucléaire a pervertit toutes
les institutions françaises. La Chambre de l’instruction de la Cour
d’appel de Paris devrait se
prononcer le 7 septembre sur le sort du professeur Pierre Pellerin,
ancien patron du Service central de Protection contre les Rayons
ionisants (SCPRI), mis en examen en 2006 pour “tromperie aggravée”.
A
la tête de l’autorité de protection du nucléaire, il avait diffusé
plusieurs communiqués rassurants après la catastrophe de Tchernobyl,
affirmant notamment que “l’élévation relative de la radioactivité” en
France était “très largement inférieure aux limites réglementaires” et
ne justifiait pas de prendre de mesures de santé publique. Le Pr
Pellerin a demandé un non-lieu, soutenu par le parquet général.
L’enquête sur l’impact de Tchernobyl en France a été ouverte en 2001.
“Je
vais demander à la Cour de bien vouloir réouvrir les débats pour
permettre d’examiner ce rapport et afin de rejeter la demande de
non-lieu du Pr Pellerin”, a indiqué à l’AFP Me Emmanuel Ludot. Selon
l’avocat, “en France, 400 victimes présumées du nuage radioactif se sont
portées partie civile dans cette affaire”.
Où l'on voit qu'il est possible de briser le mur du silence, la chape de plomb qu'imposent les nucléocrates à la population, de déjouer leurs atteintes à la vie démocratique dès lors que se regroupent des citoyens déterminés à en finir avec l'atrocité de la destruction atomique.
d'après © 2011 AFP.
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