Marcoule : Incident nucléaire à Mélox sur la chaine de combustible Mox (celui de Fukushima)
Par admin le mardi 28 juin 2011, 16:45 - Marcoule - Lien permanent
Nouvel
incident nucléaire dans l'unité Melox de Marcoule ce mardi 28 juin
2011. Haut lieu de la bombe atomique, le site produit depuis quelques
années un combustible redoutable, le Mox, mélange d'uranium et de
plutonium, celui qui alimente les réacteurs de Fukushima au Japon.
En milieu de matinée, un incident
s’est produit à l’usine Mélox, sur le site nucléaire de Marcoule à 10 km
de Bagnols-sur-Cèze, au cours d’une opération de manutention, dans
l’atelier où sont assemblés les tubes de crayons dans lesquels le
combustible mox est conditionné.
Les sept opérateurs qui
travaillaient sur ce lieu au moment des faits ont été immédiatement pris
en charge par le service de radioprotection du site avant d’être
transférés au service médicale pour des contrôles radiologiques. Ils se
trouvent toujours sous surveillance, à cette heure de la journée
L’usine
MELOX, située sur le site de Marcoule dans le Gard, fabrique des
assemblages de combustibles MOX (mélange d’oxyde d’uranium et de
plutonium) destinés aux réacteurs électronucléaires à eau légère en
France et au Japon sur le site de Fukushima.
Déjà en
2009 : le non-respect de la sûreté à Melox, l’ASN classe l’incident au
niveau 2 de l’échelle INES alors que Areva l'avait minoré
Dans un communiqué de presse (19 Mars 2009), l'Autorité de Sureté
Nucléaire (ASN) vient de constater le non-respect d’une exigence de
sûreté-criticité lors de la réception d’un
échantillon de matière fissile à l’installation Melox d’Areva NC
(Marcoule)
L'ASN a décidé de classer au niveau 2 de l'échelle
INES l'incident survenu le 3 mars 2009 sur l'installation nucléaire
MELOX d’AREVA NC à Marcoule (Gard) alors que l'exploitant Areva l'a
classé en moindre incident.
Le 3 mars 2009, à l’occasion d’une
opération exceptionnelle de réception d’échantillons à base d’oxyde de
plutonium et d’uranium en provenance d’une entité extérieure à
l’installation, l’introduction d’une masse de matière fissile dans un
poste de travail a conduit au dépassement de la limite de
sûreté-criticité (1) applicable. Ce dépassement est dû à l’application
d’une procédure inadéquate et non formalisée. Il n’est pas dû à une
erreur humaine.
De plus, le logiciel de comptabilité des matières
fissiles, qui permet la vérification du respect des limites autorisées
lors de chaque entrée-sortie de matière, n’a pas généré d’alarme, car il
ne prenait pas en compte ces opérations exceptionnelles. Ce sont les
contrôles manuels, réalisés par les opérateurs lors de la prise de poste
du lendemain matin 4 mars, qui ont révélé cette situation anormale et
conduit l'exploitant à engager des actions correctives.
La limite
définie dans le référentiel de sûreté de l’installation n’a été
dépassée que de 1 %. Ce type de limite, qui fait l’objet de
prescriptions de l’ASN, est établi à la conception de l’installation
afin de conserver pendant l’exploitation une marge de sûreté-criticité
très importante (à aucun moment, la masse présente ne doit excéder la
moitié de la masse critique).
Le non-respect de plusieurs
exigences de sûreté de l’installation, considéré comme un facteur
aggravant, a conduit l’ASN à classer cet événement du niveau 1 (proposé
par Areva) au niveau 2 de l’échelle INES, qui en compte 7.
la lettre de l'ASN du 19 mars 2009 suite à l'inspection chez Melox/Areva
A nouveau en février 2010 : Nouvel incident niveau 1 à l'usine Melox de Marcoule
Selon le groupe Areva, un technicien a été contaminé dans la soirée du 9 février 2010, lors d'une opération de maintenance dans son usine Melox à Marcoule (Gard).

"Le technicien a été immédiatement pris en charge par les équipes de sécurité et de radioprotection du site ; il a été transféré au service médical de Marcoule, avant d'être évacué vers un centre médical spécialisé, afin de pratiquer des soins et analyses complémentaires" précise le spécialiste du nucléaire dans un communiqué.
L'Autorité de sûreté nucléaire et l'Inspection du travail ont été informées de l'accident dès le lendemain matin. Sur la base de l'ensemble de ces éléments, MELOX a proposé à l’Autorité de sûreté nucléaire de classer cet événement au niveau 1 (sur sept) de l'échelle INES (Echelle Internationale des Evénements Nucléaires et radiologiques graduée de 0 à 7).
Déjà en 2004 : un incident de contamination à l'usine Melox (COGEMA à Marcoule 30), minoré par Areva, reclassé par l'Autorité de sûreté nucléaire au niveau 2 de l'échelle INES
Dans un communiqué de presse (08 Mars 2005) l'Autorité
de sûreté nucléaire a reclassé au niveau 2 de l'échelle INES l'incident
survenu le 26 juillet 2004 à l'usine Melox exploitée à Marcoule par
COGEMA.
Ce jour là, un technicien a été contaminé par des
substances radioactives lors d'une opération réalisée sous boîte à
gants. Alors qu'il cherchait à débloquer un dispositif mécanique,
celui-ci a soudainement chuté sur sa main. La plaie provoquée a fait
l'objet d'une décontamination et d'une légère intervention chirurgicale.
Les examens radiographiques pratiqués n'ont décelé aucune fracture.Cet
incident a été provisoirement classé au niveau 0 de l'échelle INES le
27 juillet 2004 dans l'attente du bilan d'examens médicaux approfondis.
Les
derniers résultats indiquant que la limite réglementaire de dose aux
extrémités a été dépassée, l'Autorité de sûreté nucléaire a reclassé cet
incident au niveau 2 de l'échelle INES.
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