Les propos d'un repenti du nucléaire : "Il y a une forte probabilité d'un accident nucléaire majeur en France"
Par admin le dimanche 19 juin 2011, 14:34 - Savoir et Comprendre - Lien permanent
Il
est des leurs. Enfin, il était des leurs. Polytechnicien, physicien
nucléaire, Bernard Laponche a participé, dans les années 1960, au sein
du Commissariat à l'énergie atomique, à l'élaboration des premières
centrales françaises. Il est formel : la
France est dans l'erreur. Avec le nucléaire, elle s'obstine à
privilégier une énergie non seulement dangereuse mais obsolète. Puisque
le point de départ, c'est la création de produits radioactifs en
grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le
réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction. Energie du passé,
sans innovation possible, le nucléaire ne représente
pas seulement une menace terrifiante, pour nous et pour les générations
qui suivront ; il condamne notre pays à rater le train de
l'indispensable révolution énergétique.
Il est des leurs. Enfin, il était des leurs car pour Bernard Laponche la découverte des conditions de travail des salariés de la Hague sera un choc : il prend conscience du danger de l'atome, qu'il juge moralement inacceptable. Dès les années 1980, Bernard Laponche prône la maîtrise de la consommation énergétique et le développement des énergies renouvelables. Les décennies suivantes lui ont donné raison. Mais la France, seul pays au monde à avoir choisi l'option du tout-nucléaire, s'obstine dans l'erreur, déplore-t-il, et s'aveugle : énergie du passé, sans innovation possible, le nucléaire ne représente pas seulement une menace terrifiante, pour nous et pour les générations qui suivront ; il condamne notre pays à rater le train de l'indispensable révolution énergétique.
On présente
toujours l'énergie nucléaire comme une technologie très sophistiquée.
Vous dites qu'il s'agit juste du « moyen le plus dangereux de faire
bouillir de l'eau chaude » (1) . C'est provocateur, non ?
Pas vraiment... Un réacteur nucléaire n'est qu'une chaudière : il
produit de la chaleur. Mais au lieu que la chaleur, comme dans les
centrales thermiques, provienne de la combustion du charbon ou du gaz,
elle est le résultat de la fission de l'uranium. Cette chaleur, sous
forme de vapeur d'eau, entraîne une turbine qui produit de
l'électricité. L'énergie nucléaire n'est donc pas ce truc miraculeux qui
verrait l'électricité « sortir » du réacteur, comme s'il y avait une
production presque spontanée...Pourquoi cette image s'est-elle imposée ?
Les promoteurs du nucléaire ne tiennent pas à mettre en avant la
matière première, l'uranium. C'est lié au fait qu'à l'origine le
nucléaire était militaire, donc stratégique. Et puis en laissant penser
que l'électricité est produite directement, ils lui donnent un côté
magique, ainsi qu'une puissance trois fois plus élevée, car c'est la
chaleur produite que l'on évalue, pas l'électricité. Or les deux tiers
de la chaleur sont perdus, ils réchauffent l'eau des fleuves ou de la
mer qui sert à refroidir les réacteurs.
Parlons donc du combustible...
Ce sont des crayons d'uranium, de l'uranium légèrement enrichi en
isotope 235, pour les réacteurs français. La fission est une découverte
récente (1938) : un neutron tape un noyau d'uranium qui explose, produit
des fragments, donc de l'énergie, et des neutrons, qui vont taper
d'autres noyaux – c'est la réaction en chaîne. La multiplication des
fissions produit de la chaleur. Or les fragments de la fission sont de
nouveaux produits radioactifs, qui émettent des rayons alpha, bêta,
gamma... A l'intérieur des réacteurs, vous produisez donc de la chaleur,
c'est le côté positif, mais aussi des produits radioactifs, notamment
du plutonium, le corps le plus dangereux qu'on puisse imaginer, qui
n'existe qu'à l'état de trace dans la nature. On aurait dû s'interroger
dès l'origine : ce moyen de produire de l'eau chaude est-il acceptable ?
Cette réaction en chaîne, on peut tout de même l'arrêter à chaque instant, non ?
Dans un fonctionnement normal, on abaisse les barres de contrôle dans
le cœur du réacteur : elles sont constituées de matériaux qui absorbent
les neutrons, ce qui arrête la réaction en chaîne. Mais il faut
continuer de refroidir les réacteurs une fois arrêtés, car les produits
radioactifs continuent de produire de la chaleur. La nature même de la
technique est donc source de risques multiples : s'il y a une panne dans
les barres de contrôle, il y a un emballement de la réaction en chaîne,
ce qui peut provoquer une explosion nucléaire ; s'il y a une fissure
dans le circuit d'eau, il y a perte de refroidissement, la chaleur
extrême détruit les gaines du combustible, certains produits radioactifs
s'échappent, on assiste à la formation d'hydrogène, cet hydrogène
entraîne des matières radioactives et peut exploser.
“Puisque le
point de départ, c'est la création de produits radioactifs en grande
quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le réacteur
fabrique les moyens de sa propre destruction.”
Mais on multiplie les systèmes de protection...
Vous avez beau les multiplier, il y a toujours des situations dans
lesquelles ces protections ne tiennent pas. A Tchernobyl, on a invoqué, à
juste titre, un défaut du réacteur et une erreur d'expérimentation ; à
Fukushima, l'inondation causée par le tsunami. Au Blayais, en Gironde,
où la centrale a été inondée et où on a frôlé un accident majeur, on
n'avait pas prévu la tempête de 1999. Mais on a vu des accidents sans
tsunami ni inondation, comme à Three Mile Island, aux Etats-Unis, en
1979. On peut aussi imaginer, dans de nombreux pays, un conflit armé, un
sabotage... Puisque le point de départ, c'est la création de produits
radioactifs en grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la
technique. Le réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction.
Y a-t-il eu des innovations en matière nucléaire ?
Aucun progrès technologique majeur dans le nucléaire depuis sa
naissance, dans les années 1940 et 1950. Les réacteurs actuels en France
sont les moteurs des sous-marins atomiques américains des années 1950.
En plus gros. Les réacteurs, l'enrichissement de l'uranium et le
retraitement, sont des technologies héritées de la Seconde Guerre
mondiale. On a juste augmenté la puissance et ajouté des protections.
Mais parce que le système est de plus en plus compliqué, on s'aperçoit
que ces protections ne renforcent pas toujours la sûreté.
On a du mal à croire qu'il n'y ait eu aucune innovation majeure...
Si, le surgénérateur ! Avec Superphénix, on changeait de modèle de
réacteur. Et heureusement qu'on l'a arrêté en 1998, car il était basé
sur l'utilisation du plutonium. Le plutonium est un million de fois plus
radioactif que l'uranium. Comment a-t-on pu imaginer faire d'un
matériau aussi dangereux le combustible d'une filière de réacteurs
exportable dans le monde entier ?
Nicolas Sarkozy affirme que si l'on refuse le nucléaire, on doit accepter de s'éclairer à la bougie. Qu'en pensez-vous ?
Il est lassant d'entendre des dirigeants qui n'y connaissent rien
continuer à dire n'importe quoi. Nicolas Sarkozy ne croit pas si bien
dire ; un jour, et pourquoi pas dès cet été, les Français s'éclaireront à
la bougie : comme nous sommes le seul pays au monde à avoir choisi de
produire 80 % de notre électricité avec une seule source, le nucléaire,
et une seule technique, le réacteur à eau pressurisée, si nous sommes
contraints d'arrêter nos réacteurs, nous retournerons à la bougie ! Pas
besoin d'une catastrophe, juste un gros pépin générique, ou une
sécheresse et une canicule exceptionnelles. Car on ne peut pas faire
bouillir l'eau des rivières...Les
défenseurs du nucléaire disent qu'en France, avec notre nouveau
réacteur, l'EPR, que l'on construit à Flamanville, on arrive à un risque
quasi nul...
Chaque pays assure que ses réacteurs sont mieux que les autres. Avant Fukushima, le discours des Japonais était le même que celui des Français. On en est déjà à cinq réacteurs détruits (Three Mile Island, Tchernobyl, et trois réacteurs à Fukushima) sur quatre cent cinquante réacteurs dans le monde, des centaines de kilomètres carrés inhabitables. La probabilité théorique, selon les experts de la sûreté nucléaire, devait être de un pour cent mille « années-réacteur » [une année-réacteur, c'est un réacteur fonctionnant pendant un an, NDLR], voire un million d'années-réacteur pour un accident majeur, type Tchernobyl !
La réalité de ce qui a été constaté est trois cents fois supérieure à
ces savants calculs. Il y a donc une forte probabilité d'un accident
nucléaire majeur en Europe.
Une innovation majeure pourrait-elle vous conduire à revoir votre jugement ?
Je ne vois pas de solution dans l'état actuel, non pas de
l'ingénierie, mais de la connaissance scientifique. Je ne dis pas qu'un
jour un savant ne trouvera pas un moyen d'utiliser l'énergie de liaison
des noyaux de façon astucieuse, qui ne crée pas ces montagnes de
produits radioactifs. Mais pour le moment, il n'y a pas !
Pourquoi
vous opposez-vous à Iter, expérience sur la fusion menée à Cadarache,
sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ?
La fusion, c'est l'inverse de la fission. On soude deux petits noyaux, deux isotopes de l'hydrogène, le deutérium (un proton et un neutron) et le tritium (un proton et deux neutrons), et cette soudure dégage de l'énergie. Mais il faut arriver à les souder, ces noyaux ! Dans le Soleil, ils se soudent du fait de la gravitation. Sur Terre, on peut utiliser une bombe atomique, ça marche très bien. L'explosion provoque la fusion des deux noyaux, qui provoque une seconde explosion beaucoup plus forte : c'est la bombe à hydrogène, la bombe H.
Pour une fusion sans bombe, il faut créer des champs magnétiques colossaux afin d'atteindre des températures de cent millions de degrés. Iter, à l'origine un projet soviétique, est une expérience de laboratoire à une échelle pharaonique, des neutrons extrêmement puissants bombardent les parois en acier du réacteur, ces matériaux deviennent radioactifs et doivent d'ailleurs être remplacés très souvent.
Je ne suis pas spécialiste de la fusion, mais je me souviens que nos
deux derniers Prix Nobel français de physique, Pierre-Gilles de Gennes
et Georges Charpak, avaient dit qu'Iter n'était pas une bonne idée. Ils
prônaient les recherches fondamentales avant de construire cet énorme
bazar. Personne n'a tenu compte de leur avis, et nos politiques se sont
précipités, sur des arguments de pure communication – on refait
l'énergie du Soleil – pour qu'Iter se fasse en France.
Pourquoi ?
Parce que les Français veulent être les champions du nucléaire dans
le monde. Les Japonais voulaient Iter, mais leur Prix Nobel de physique
Masatoshi Koshiba a dit « pas question », à cause du risque sismique. Je
pense que ce projet va s'arrêter parce que son prix augmente de façon
exponentielle. Et personne ne s'est posé la question : si jamais ça
marchait ? Que serait un réacteur à fusion ? ... pourquoi vouloir
recréer sur Terre l'énergie du Soleil puisqu'elle nous arrive en grande
quantité ?Que
répondez-vous à ceux qui pensent que l'impératif du réchauffement
climatique, donc la nécessaire réduction des émissions de CO2, nous
impose d'en passer par le nucléaire ?
Tout d'abord, on ne peut pas faire des émissions de CO2 le seul
critère de choix entre les techniques de production d'électricité.
Faut-il accepter qu'au nom du climat, tous les cinq ou dix ans, un
accident de type Fukushima se produise quelque part dans le monde ?
Ensuite, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a montré que si l'on
voulait tenir nos objectifs de réduction des émissions de CO2, la
moitié de l'effort devait porter sur les économies d'énergie. Pour
l'autre moitié, le recours aux énergies renouvelables est essentiel, la
part du nucléaire n'en représentant que 6 %. Il faut donc relativiser
l'avantage du nucléaire.
“Comme on a fait trop de centrales
nucléaires, il y a eu pression pour la consommation d'électricité, en
particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique,
pour lequel la France est championne.”
Vous avez commencé votre carrière au CEA et avez été un artisan de cette énergie. Que s'est-il passé ?
J'ai même fait une thèse sur le plutonium, et je ne me posais aucune
question. Tout est très compartimenté au CEA, je faisais mes calculs sur
la centrale EDF 3 de Chinon, n'avais aucune idée des risques d'accident
ni du problème des déchets. Je travaillais avec des gens brillants. Et
puis j'ai commencé à militer à la CFDT, après 68, et on s'est intéressé
aux conditions de travail des travailleurs de la Hague. Je me suis
aperçu que, moi, ingénieur dans mon bureau, je ne connaissais rien de
leurs conditions de travail, et que les gens de la Hague ne savaient pas
ce qu'était un réacteur nucléaire. On a donc écrit, en 1975, un bouquin
collectif qui a été un best-seller, "L'Electronucléaire en France". Le
patron du CEA de l'époque a d'ailleurs reconnu la qualité de ce travail.
Pour cela, j'ai travaillé pendant six mois à partir de documents
américains, parce qu'en France il n'y avait rien. La CFDT a alors pris
position contre le programme nucléaire. J'ai commencé à travailler sur
les alternatives au nucléaire et, en 1982, je suis entré à l'Agence
française pour la maîtrise de l'énergie.
Cela fait trente ans... Que prôniez-vous à l'époque ?
Mais la même chose qu'aujourd'hui : économies d'énergie et énergies
renouvelables ! Les principes de l'électricité photovoltaïque, donc des
panneaux solaires, étaient déjà connus. Aujourd'hui, on ne parle que de
l'électricité, mais ce qu'il faudrait d'abord installer partout, c'est
des chauffe-eau solaires ! Rien de plus simple : un fluide caloporteur
circule dans un tube sous un panneau vitré, et permet d'obtenir de l'eau
à 60 degrés. L'Allemagne, pays moins ensoleillé que la France, a dix
fois plus de chauffe-eau solaires. Dans le Midi, il n'y en a pas, ou si
peu !
Cela ne demande pas beaucoup d'innovation...
L'innovation permet avant tout de réduire les coûts. L'éolien, sa compétitivité face au nucléaire est acquise. En ce qui concerne le photovoltaïque, les Allemands anticipent des coûts en baisse de 5 % chaque année. Il y a beaucoup de recherches à faire sur les énergies marines, les courants, l'énergie des vagues, la chaleur de la terre avec la géothermie. Les énergies renouvelables, sous un mot collectif, sont très différentes, et peuvent couvrir à peu près tous les besoins énergétiques. Les Allemands estiment qu'elles couvriront 80 % des leurs d'ici à 2050. C'est plus que crédible, à condition de toujours rechercher les économies d'énergie.
Le
fait qu'on ait produit de l'électricité à partir du nucléaire à un coût
modique, ne prenant pas en compte les coûts du démantèlement et de la
gestion à long terme des déchets radioactifs, a-t-il pénalisé les
énergies renouvelables ?
Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pression pour la consommation d'électricité, et en particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique, pour lequel la France est championne d'Europe. On construit des logements médiocres, l'installation de convecteurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puissance électrique globale : en Europe, la différence entre la consommation moyenne et la pointe hivernale est due pour moitié à la France ! Résultat, l'hiver, nous devons acheter de l'électricité à l'Allemagne, qui produit cette électricité avec du charbon…
Hors chauffage, les Français consomment encore 25 % de plus
d'électricité par habitant que les Allemands. Qui n'ont pas seulement
des maisons mieux isolées, mais aussi des appareils électroménagers plus
efficaces, et qui font plus attention, car l'électricité est un peu
plus chère chez eux.
“Les Allemands étudient des réseaux qui
combinent biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque. Ils réussissent
la transition énergétique. Parce qu'ils l'ont décidée.”
Quelles sont les grandes innovations à venir en matière d'énergie ?
Les « smart grids », les réseaux intelligents ! Grâce à l'informatique, on peut optimiser la production et la distribution d'électricité. A l'échelle d'un village, d'une ville ou d'un département, vous pilotez la consommation, vous pouvez faire en sorte, par exemple, que tous les réfrigérateurs ne démarrent pas en même temps. Les défenseurs du nucléaire mettent toujours en avant le fait que les énergies renouvelables sont fluctuantes – le vent ne souffle pas toujours, il n'y a pas toujours du soleil – pour asséner que si l'on supprime le nucléaire, il faudra tant de millions d'éoliennes... Mais tout change si l'on raisonne en termes de combinaisons !
Les Allemands étudient des réseaux qui combinent biomasse,
hydraulique, éolien, photovoltaïque. Et ils travaillent sur la demande :
la demande la nuit est plus faible, donc avec l'éolien, la nuit, on
pompe l'eau qui va réalimenter un barrage qui fonctionnera pour la
pointe de jour... C'est cela, la grande innovation de la transition
énergétique, et elle est totalement opposée à un gros système centralisé
comme le nucléaire. Le système du futur ? Un territoire, avec des
compteurs intelligents, qui font la jonction parfaite entre consommation
et production locale. Small is beautiful. Les Allemands réussissent en
ce moment cette transition énergétique. Parce qu'ils l'ont décidée.
C'est cela, le principal : il faut prendre la décision. Cela suppose une
vraie prise de conscience.
Comment expliquez-vous l'inconscience française ?
Par l'arrogance du Corps des ingénieurs des Mines, d'une part, et la servilité des politiques, de l'autre. Une petite caste techno-bureaucratique a gouverné les questions énergétiques depuis toujours, puisque ce sont eux qui tenaient les Charbonnages, puis le pétrole, et ensuite le nucléaire. Ils ont toujours poussé jusqu'à l'extrême, et imposé aux politiques, la manie mono-énergétique.
Cela vient de notre pouvoir centralisé ?
Complètement ! Dans les années 1970, un chercheur suédois a écrit une étude sur le fait que le nucléaire marche dans certains pays et pas dans d'autres. Et il en a conclu qu'une structure politico-administrative autoritaire et centralisée avait permis qu'il se développe dans deux pays : l'URSS et la France. Pour de fausses raisons – indépendance énergétique, puissance de la France –, on maintient le lien entre le nucléaire civil et militaire – le CEA a une branche applications militaires, Areva fournit du plutonium à l'armée.
Ce
complexe militaro-étatico-industriel fait qu'ici on considère madame
Merkel comme une folle. Au lieu de se dire que si les Allemands font
autrement, on pourrait peut-être regarder… Non, on décide que les
Allemands sont des cons. Nos responsables claironnent qu'on a les
réacteurs les plus sûrs, que le nucléaire c'est l'avenir, et qu'on va en
vendre partout. C'est l'argument qu'on utilise depuis toujours, et on a
vendu péniblement neuf réacteurs en cinquante ans, plus les deux qui
sont en construction en Chine. Ce n'est pas ce qui était prévu… En dix
ans, les Allemands, eux, ont créé près de 400 000 emplois dans les
énergies renouvelables.
En dehors des écologistes, personne, y compris à gauche, ne remet en cause le nucléaire...
Les choses évoluent vite. Fukushima ébranle les pro-nucléaire honnêtes. Je pense que la décision allemande aura une influence, pas sur nos dirigeants actuels, mais sur nos industriels et aussi sur les financiers. Ils doivent se dire : vais-je continuer à mettre mes billes dans un truc comme ça ? Il y avait jadis l'alliance Areva-Siemens pour proposer des réacteurs EPR, mais Siemens en est sorti depuis des années. On peut toujours se rassurer en pensant que les Allemands se trompent, mais on peut difficilement soutenir qu'ils aient fait ces dernières décennies de mauvais choix et que leur industrie soit faiblarde... (en France) en un demi-siècle, on a gaspillé l'énergie, on a fait n'importe quoi. Il est urgent de choisir une civilisation énergétique qui ne menace pas la vie.
(Propos recueillis par Vincent Remy - Télérama n° 3205 - source : http://www.telerama.fr/monde/bernard-laponche-il-y-a-une-forte-probabilite-d-un-accident-nucleaire-majeur-en-europe,70165.php - 14 juin 2011 à 16h45) (1) Titre d'une contribution dans les pages Rebonds de « Libération » (24 mars 2011).
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Aujourd'hui, face au péril, il ne s'agit plus d'attendre la mise en place petit à petit d'une filière des énergies renouvelables mais qu'en phase de transition on relance nos centrales thermiques (co-génération, gaz, fuel, charbon) à plein régime pour sortir du nucléaire en deux ou trois années soit immédiatement si l'on arrête les 25% de réacteurs qui ne produisent pas d'électricité pour la population mais servent uniquement au buiseness financier de l'exportation et à faire tourner le cycle nucléaire militaire et civil.
Commentaires
Une fenêtre d'action est possible, en ce moment et , pour une durée ... ? .... un certain temps.
En effet, l'adoption du principe d'exception de constitutionnalité , par le congrès ( Députés et sénateurs ) met un contre pouvoir très important à la disposition des citoyens ou des associations.
Ce principe permet aux citoyens ou aux associations de mettre en cause devant les juridictions compétentes les dysfonctionnements que les citoyens contestent en s'appuyant sur les principes constitutionnels ( Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 ) .
Quels sont ces principes ?
Je cite : " l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont la cause des malheurs publics et de la corruption des gouvernements . ..... / ... afin que les réclamation des citoyens désormais sur des principes simples et incontestables tournent toujours au maintient de la constitution. outre le principe d'égalité ces droits naturels et imprescriptibles sont la liberté, la propriété , la SURETÉ et, LA RÉSISTANCE À L'OPPRESSION. "
Bien entendu , notre sécurité n'est plus assuré depuis longtemps ET NOUS SOMMES EN DROITS DE RÉSISTER à l'OPPRESSION mis en oeuvre par le lobby électro-nucléaire avec le soutien du personnel politique , censé nous représenter au parlement.
Par ailleurs, les disposition de l'article 6 de ce préambule, ( deuxième phrase nous permettent de " FAIRE LA LOI" : La loi est l'expression de la volonté générale. TOUS LES CITOYENS ONT DROIT DE CONCOURIR PERSONNELLEMENT, OU par leurs représentants, A SA FORMATION.
Il nous reste donc à nous organiser pour lancer un référendum d'initiative citoyenne à notre convenance, avant que les parlementaires organisent le CONTRÔLE de ce principe d'exception de constitutionnalité;
Un autre point important: nous devons mettre en cause l'irresponsabilité des acteurs publics ( sauf en cas de faute directe et intentionnelle , y compris celle des experts ( Irresponsabilité organisée par la loi 2000-647 ( Jospin ) . Leurs rapports ( ceux des experts ) servent de base aux décisions politiques eu et administratives.
Etc, etc, ....
Mes coordonnées : Gérard LACROIX 1118 rue principale - BOIS DE GAND -
39230 - 03 84 44 84 20
Bonjour Gérard, Excellente idée un référendum d initiative populaire, l’occasion de voir les inféodés au lobbying du nuke.
Je suis persuadé que le droit et sa stricte application ordonnera l'arrêt immédiat du nucléaire. question de survie !!
Il serait peut-être temps de divulguer l'info suivante autour de nous :
l'EDF n'est pas le SEUL fournisseur d'énergie électrique,lorsque j'en parle,les gens tombent des nues,il existe d'autres fournisseurs d'énergie électrique,nous ne sommes pas inféodés à l'EDF dont l'énergie est à 82°/° d'origine nucléaire !
Et si nous ne voulons pas qu'un jour la centrale voisine nous pète à la gueule,le premier geste citoyen devrait être de quitter ceux pour qui cela rapporte qu'elle tourne,non ?
D'autant que les autres fournisseurs d'énergie électrique nous fournissent de l'électricité 100°/° verte :0°/° de nucléaire,alors pourquoi s'en priver ?
Alors oui,c'est légèrement plus cher(le prix d'un paquet de clopes par mois)mais il faut savoir ce que l'on veut !!!