Les centrales nucléaires rejettent en permanence du Tritium : Danger!
Par admin le mercredi 19 mai 2010, 19:52 - National - Lien permanent
Le
fonctionnement des centrales électro-nucléaires et le
cycle du combustible provoque des rejets radioactifs tandis qu'au coeur
même des réacteurs nucléaires, le tritium est
produit en permanence. La radiotoxicité du tritium apparaît aujourd'hui
avoir été largement sous-évaluée. Or
peu de travaux existent sur les effets à long terme, notamment
génétiques, de la contamination par ce radio-élément. Les quantités de
tritium produites par les centrales nucléaires sont extrêmement élevées
de l'ordre de 8 .1011
becquerels par Mégawatt électrique produit. Le tritium étant un isotope
de l'hydrogène, constituant de base de la
molécule d'eau et de tous les êtres vivants, il diffuse très rapidement
dans l'environnement où il est aisément assimilé par les organismes
vivants.
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Au coeur des réacteurs nucléaires, le tritium est produit en permanence :
·
dans l'eau du circuit primaire par activation neutronique des noyaux de
lithium, de deutérium et surtout de bore qu'elle contient,
· au sein des éléments combustibles par fission ternaire des noyaux d'uranium et de plutonium.
Les quantités de tritium ainsi produites par les centrales
électronucléaires sont extrêmement élevées (de l'ordre de 8 .1011
becquerels (3) par Mégawatt électrique et par an pour les réacteurs à
eau pressurisée équipant l'essentiel du parc électronucléaire en
France).
Dans le premier cas, le tritium produit est libéré dans
l'environnement en totalité ou en partie, par les rejets d'effluents
qu'ils soient liquides ou gazeux.
Dans le second cas, le tritium
produit au sein des éléments combustibles y reste en général, 0,1 à 1 %
du tritium produit peut être relâché pendant le fonctionnement (Belot,
1996) et n'est rejeté dans l'environnement que lors du retraitement du
combustible.Ce
sont alors les centres de retraitement comme la Hague et Marcoule qui
conduisent au rejet dans l'environnement de la plus grande partie du
tritium produit par les centrales électronucléaires.
Ces rejets
sont alors effectués sur une zone restreinte du territoire qui peut
subir une contamination d'autant plus élevée que la période physique
relativement longue du tritium (12,26 ans) laisse s'opérer des
phénomènes de concentration de ce radioélément dans l'environnement.
Le
tritium gazeux rejeté dans l’atmosphère par les installations
nucléaires se transforme par échange de phase en vapeur d’eau tritiée
qui intègre le cycle de l’eau.
Ainsi par exemple, dans
l'environnement de Marcoule (Codolet - Herboux) la CRIIRAD a relevé dans
une eau de nappe 288 Bq/l de tritium (7).
Les rejets liquides affectent directement le système hydrologique dans lequel ils sont rejetés.
Radiotoxicité du tritium
Le
tritium étant un isotope de l'hydrogène, constituant de base de la
molécule d'eau et de tous les êtres vivants, il diffuse très rapidement
dans l'environnement où il est aisément assimilé par les organismes
vivants. Les rejets de tritium entraînent ainsi une contamination
étendue à de nombreux compartiments : air, eau, chaîne alimentaire,
conduisant à une exposition très diversifiée des populations.
Les
normes de radioprotection concernant le tritium et appliquées en France
ne prennent en compte que l'irradiation induite par l'ingestion ou
l'inhalation d'eau tritiée.
Dans ce cas, le tritium est
rapidement éliminé par l'organisme humain, sa période biologique étant
d’environ 10 jours, et l'équivalent de dose engendré par l'absorption
d'une quantité donnée de tritium est limitée par le fait que le temps de
séjour du radioélément dans le corps humain est bref. C'est pourquoi
les limites annuelles d'incorporation d'eau tritiée par le public sont
très élevées : 55 millions de becquerels par an par inhalation ou par
ingestion, faisant apparaître le tritium comme l'un des radioéléments
les moins radiotoxiques
Mais la réalité est tout autre. En effet
une partie du tritium ingéré sous forme d’eau est assimilé sous forme
organique (10%). D’autre part il faut considérer le cas où le tritium
existe déjà sous forme organique dans le milieu.
Des phénomènes
liés à la photosynthèse dans le règne végétal et à d'autres mécanismes
métaboliques dans le règne animal conduisent en effet à l'incorporation
du tritium à certaines molécules organiques.
Le tritium sous forme organique a une période biologique plus longue
qui peut aller de un mois à un an selon le type de liaisons chimiques.
Lorsqu'il est intégré à certaines molécules organiques, telle la
thymidine, le temps de séjour du tritium dans l'organisme humain est
encore plus élevé (période biologique de 400 à 600 jours). Dans les
végétaux, 80 % de la quantité de tritium liée à la matière organique est
intégrée aux molécules de structure (lignine, cellulose), le tritium
est alors fixé à demeure.
Ainsi, après ingestion d'une nourriture
tritiée, l'activité fixée dans les tissus est plus importante qu'après
ingestion d'eau tritiée. Divers mécanismes peuvent alors conduire chez
l'homme au marquage en tritium de certaines macromolécules comme l'ADN.
L'élimination du tritium étant alors très lente, les problèmes
radiologiques posés sont beaucoup plus aigus. En effet, les rayonnements
bêta du tritium peuvent réaliser sur le long terme (période de 12,3
ans), et au coeur même du matériel génétique des êtres vivants, des
cassures et mutations des chromosomes induisant un risque de
cancérisation et de mutations génétiques.
Ainsi, sous leur forme
tritiée, la leucine (précurseur des protéines), l'uridine (précurseur de
l'ARN) et la thymidine (précurseur de l'ADN) sont respectivement
environ 10, 100, et 1 000 fois plus toxiques que l'eau tritiée (4).
Selon certains auteurs, la toxicité du tritium incorporé à la thymidine
pourrait être 10 000 fois supérieure à celle de l'eau tritiée. Sous
forme d'arginine tritiée, autre acide aminé, la toxicité serait plus
importante encore (5).
D'importants travaux sont en cours sur ces
questions, en particulier au Japon. Le laboratoire de l'Université de
Tokyo (Laboratory of Radiation Genetics and Chemical Mutagenesis) a mis
en évidence l'effet du tritium sur l'induction de mutations sur une
plante (Tradescantia) à de faibles doses de contamination.
L'Institut
National des Sciences Radiologiques du Japon a montré que les
différents effets du tritium sur des cellules de mammifères
(destruction, mutation ou induction de cancers) étaient plus importants
qu'on ne le croyait.
La radiotoxicité du tritium semble avoir été
largement sous-évaluée et peu de travaux existent sur les effets à long
terme, notamment génétiques, de la contamination par ce radioélément.
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.Source : Tritium (Criirad, Bruno Chareyron 2007
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