ITER : Les têtes tombent quand ça va mal...
Par admin le dimanche 11 avril 2010, 14:59 - Cadarache - Lien permanent
Changement
à la tête de la direction européenne d'Iter F4E (fusion for
energy). Le Britannique Frank Briscoe remplace le français Didier
Gambier spécialiste de la fusion
nucléaire pour conduire la plus ambitieuse expérience scientifique de
notre époque... qui ne produira jamais d'électricité et engloutira des
millions d'Euros tout en rendant moins sûr la région et en détruisant
l'équilibre écologique et paysager.
ITER ne produira jamais d'électricité !
L'objectif suprême d'ITER est d'arriver à maintenir une réaction de
fusion nucléaire pendant... 6 minutes ! Voir la preuve ici :
http://www.debatpublic-iter.org/docs/pdf/dossier-mo/iter-1.pdf (Page 8).
Le record actuel est de 4 minutes et 20 secondes. Encore quelques
siècles et on arrivera à 10 minutes ! Qu'on se le dise : Iter n'est pas
conçu pour produire de l'électricité !
ITER va consommer beaucoup d'électricité
: "Pour démarrer ITER, il faut disposer de 500 MW, fournis par
l'ensemble du réseau pendant une dizaine de secondes. Pour chauffer le
nuage chaud de deutérium et de tritium (plasma) qu'il contient, il faut
quelques dizaines de MW pendant 400 secondes. Enfin, de façon
permanente, l'installation a besoin de 120 MW." (Le Monde, 5 décembre
2003)
Un
récent article du quotidien de droite "Le Figaro" en date du 10 février
2010 titré «Les retards pris par le projet Iter précipitent des
changements à
sa tête.» reprend l'information de la revue Nature
annonçant le départ du techno-nucléoscientiste Didier Gambier qui pilotait la direction
européenne du projet Iter, plus connue sous le sigle F4E (fusion for
energy). Rien n'a officiellement filtré sur les raisons de ce
changement. L'intéressé s'est refusé à tout commentaire ainsi que
Catherine Ray, la porte-parole de la Commission de Bruxelles. En
décembre, Janez Potocnik, commissaire pour la Science et la Recherche,
avait néanmoins critiqué la gestion de la F4E et les retards accumulés.
Nommé en 2007 pour cinq ans, Didier Gambier, un ancien du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), a été remplacé par le physicien britannique Frank Briscoe. Spécialiste reconnu de la fusion nucléaire, ce dernier a dirigé pendant trois ans le JET un «petit» réacteur de fusion, installé près d'Oxford qui détient plusieurs records. Il connaît bien Iter pour avoir piloté, en 2008, une évaluation indépendante de ce projet
Notre photo : le 23 février 2006 à Marseille, avant le "Débat bidon" organisé pour promouvoir le projet démentiel ITER, les antinucléaires confisquent la maquette du réacteur ITER ! Les CRS puis la BAC (brigade anti-criminalité) sont rapidement intervenus pour remettre la maquetteà la Commission du débat publicitaire ITER qui n'en finit plus de collaborer avec la police et le CEA
Financement
Ce dernier est la plus ambitieuse expérience scientifique de notre époque. Son coût initial était estimé à 10 milliards d'euros (moitié pour la construction sur le site de Cadarache, moitié pour le fonctionnement) mais on sait déjà qu'il pourrait être largement dépassé.
Le projet associe l'Europe, qui finance à hauteur de 45 %, le Japon, les États-Unis, la Russie, la Chine, la Corée du Sud et l'Inde. Il consiste à tester la possibilité de produire de l'énergie à partir de la fusion de deux isotopes radioactifs de l'hydrogène à des températures de plus de 150 millions de degrés Celsius. Un processus équivalent à celui qui se produit à l'intérieur du Soleil et des étoiles, selon la formule consacrée.
La gestion de la F4E est sous le feu des critiques de ses principaux partenaires. C'est ainsi que la semaine dernière, tout en annonçant une réduction de 40 % des financements américains, le président Obama a déploré la lenteur de l'organisation d'Iter et de plusieurs de ses membres. Vladimir Poutine avait fait de même peu de temps auparavant.
«Nous sommes persuadés que la nouvelle équipe nommée au sein de la F4E va engager les changements nécessaires pour permettre à l'Union européenne d'honorer ses engagements», a assuré Catherine Ray. L'objectif prioritaire de Frank Briscoe va être d'accélérer les travaux d'excavation du site du réacteur à Cadarache qui ont déjà pris un an de retard.
Iter devrait donc repartir d'un nouveau pas au cours des prochaines
semaines. Du 23 au 24 février, la F4E présentera son nouvel agenda à
ses partenaires. Un conseil d'administration extraordinaire d'Iter est
prévu en mars pour adopter un nouveau calendrier. La mise en route du
projet s'inscrit dans un contexte particulier puisque des chercheurs
américains ont obtenu récemment une température record de 111 millions
de degrés Celsius avec 192 rayons lasers confinés dans un tube de la
taille d'un crayon (nos éditions du 1er février 2010). En 2006, le
département à l'Énergie américain avait choisi de financer des petits
projets au détriment de la Big Science dont Iter est le symbole
(Science, 29 septembre 2006).
Recherche : le cri d'alarme de Pierre-Gilles de Gennes, d'un prix Nobel physique 1991
Extraits : " Je trouve que l'on consacre beaucoup trop d'argent à des
actions qui n'en valent pas la peine. Exemple, la fusion nucléaire. Les
gouvernements européens, de même que Bruxelles, se sont rués sur le
réacteur expérimental Iter [NDLR : il sera implanté dans le sud de la
France, à Cadarache] sans avoir mené aucune réflexion sérieuse sur
l'impact possible de ce gigantesque projet. Quoique grand défenseur des
grosses machines communautaires il y a trente ans, et ancien ingénieur
du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), je n'y crois malheureusement
plus, même si j'ai connu les débuts enthousiastes de la fusion dans les
années 1960.
Pourquoi ? Un réacteur de fusion, c'est à la fois
Superphénix et La Hague au même endroit. Si, avec Superphénix [NDLR : un
prototype de surgénérateur, dont l'arrêt a été décidé en 1997], on a
réussi à gérer un réacteur à neutrons rapides, ce serait difficile à
reproduire sur 100 réacteurs en France - ce qu'exigeraient les besoins
électriques nationaux -, car ces installations réclament les meilleurs
techniciens pour obtenir un résultat très raffiné dans des conditions de
sécurité optimales. Et ce serait littéralement impossible dans le tiers
monde.
Sans compter qu'il faudrait reconstruire une usine du
type de La Hague autour de chaque réacteur pour pouvoir traiter sur site
les matières fissibles extrêmement chaudes, qu'on n'a pas le droit de
transporter par voie routière ou ferroviaire. Vous vous rendez compte de
l'ampleur d'un tel projet !
Avez-vous d'autres réticences vis-à-vis du réacteur expérimental Iter ?
Oui. L'une repose sur le fait qu'avant
de construire un réacteur chimique de 5 tonnes, on doit avoir
entièrement compris le fonctionnement d'un réacteur de 500 litres et
avoir évalué tous les risques qu'il recèle. Or ce n'est absolument pas
comme cela que l'on procède avec le réacteur expérimental Iter.
Pourtant, on n'est pas capable d'expliquer totalement l'instabilité des
plasmas ni les fuites thermiques des systèmes actuels. On se lance donc
dans quelque chose qui, du point de vue d'un ingénieur en génie
chimique, est une hérésie.
Et puis, j'aurais une dernière
objection. Connaissant assez bien les métaux supraconducteurs, je sais
qu'ils sont extraordinairement fragiles. Alors, croire que des bobinages
supraconducteurs servant à confiner le plasma, soumis à des flux de
neutrons rapides comparables à une bombe H, auront la capacité de
résister pendant toute la durée de vie d'un tel réacteur (dix à vingt
ans), me paraît fou. Le projet Iter a été soutenu par Bruxelles pour des
raisons d'image politique, et je trouve que c'est une faute.
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